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Georges Dard revenu de Séville

RENNES-OM Septembre 1949 : l'ailier international marseillais, après une saison en Liga espagnole, est rentré à la maison et il signe, encore à court de forme, le but égalisateur de son équipe en Bretagne

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Aujourd'hui, il est devenu courant qu'un joueur français évolue en Espagne. Même des inconnus commencent en Liga, deviennent parfois internationaux, sans jamais avoir évolué en Ligue 1 auparavant. Mais en 1948, quand Georges Dard, champion de France pour la deuxième fois avec l'OM, signe à Séville, c'est un événement. Il est en désaccord avec les dirigeants de l'OM et n'a pas disputé les deux dernières rencontres du champion olympien ; il a effectué des essais à l'Inter Milan et au Genoa, avant de signer pour 25 000 pesetas de prime et 4 000 par mois.

Fils du président des premiers succès de l'OM en coupe (Gabriel Dard, en poste de 1924 à 1935), frère jumeau de Roger, qui a lui aussi un peu joué à l'OM, Georges Dard a été l'un des joueurs les plus marquants de son époque, qualifié "d'idole de mon enfance" par Me Paul Lombard, dans son "dictionnaire amoureux de Marseille".

Égalisation sur coup franc

Humble, l'ailier droit aux déboulés puissants, devenu après sa carrière un membre fidèle du Cercle des Nageurs de Marseille, verra un jour dans les années 90 un camarade de natation lui faire remarquer qu'il semblait vraiment bien connaître le foot et lui demander s'il avait joué à un bon niveau. "En DH ? " "Non, pas tout à fait... À l'époque, on disait que j'allais plus vite que Gento..." Et, voyant ce sympathique compagnon ne connaissant pas son identité, devenir blême, il avait ajouté en riant : "Je suis Georges Dard, ancien joueur de l'OM." Il était loin de se vanter...

Quand à l'été 1949, l'idée de son retour se fait jour, après un match amical contre la Roma, elle est saluée comme une victoire. Il manque toutefois d'entraînement lors de ses débuts contre Lille le 4 septembre.

Mais le 11, à Rennes, il est là et bien là pour signer une égalisation bienvenue en fin de match, alors que Bourdin a ouvert la marque. Ayant donné un coup de pied involontaire dans le bras d'un adversaire, il est bousculé par celui-ci et obtient un coup franc qu'il transforme en but d'une frappe plongeante de 20 mètres. "Les défenses ont été intraitables et les attaques médiocres", lit-on dans la presse locale. "Dard et Nocentini furent les plus faibles d'une ligne d'attaque qui a beaucoup à travailler et que Gusti Jordan (l'entraîneur de l'OM, ndlr) qualifie de médiocre" écrit sans ménagement M. Le Traon, le correspondant breton d'un journal marseillais.

Dans le Top 10 des buteurs olympiens

Quelques mois plus tard, au moment où la Fédération française de football refuse le repêchage de la FIFA et décline l'invitation à la coupe du monde 1950, le regret est vif pour Georges Dard, car il est enfin devenu international et aurait dû être du voyage.

Dans les années 70, Hervé Florès, international espoir de l'OM, habitait les jardins de Thalassa et l'a alors fréquenté au quotidien. "Il tenait le restaurant avec son frère et j'y prenais tous mes repas. Nous parlions de l'OM ; c'était la bonté personnifiée et un grand conteur d'anecdotes. Il me parlait de Pironti, Mesas, Scotti, Gransart. Grand joueur lui-même, il était d'une grande humilité et refusait de s'arrêter au foot de son époque. 'Nous jouions à 3 à l'heure ; vous, vous jouez à 100 à l'heure', disait-il. Aujourd'hui, il dirait qu'ils jouent à 200, 300 ? Et pourtant, Georges Dard, lui-même, c'était une fusée..."

Une fusée qui a marqué 110 buts dans toute sa carrière à l'OM, ce qui le place dans le Top 10 des buteurs olympiens...

Mario Albano

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Georges Dard >>>

 

 

 

 

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