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Passi contre Passi

OM-Toulouse 12 août 1986, il y a trente ans, pratiquement jour pour jour, Franck disputait son tout premier match de D1 en blanc au Stade Vélodrome, face à son frère Gérald

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C'était une autre époque. Vraiment un autre monde où on pouvait approcher de grands joueurs comme Alain Giresse ou Karlheinz Förster, se lier d'amitié avec Jean-François Domergue ou Jean-Pierre Papin, ouvrir de grands yeux devant les entraînements passionnants de Gérard Banide, boire les paroles de Michel Hidalgo. Depuis l'arrivée de Bernard Tapie à la présidence de l'OM, début avril, le club avait basculé dans une autre dimension où le rêve était permis.

En ce mois d'août 1986, les joueurs de l'OM étaient formidables, mais aussi très sympas. Pour des jeunes comme Christophe Galtier et Franck Passi, compagnons de régiment au Bataillon de Joinville, c'était une période de formation accélérée. Après une victoire sur Monaco et un nul à Brest, l'OM abordait la venue de Toulouse avec méfiance. L'équipe de Jacque Santini comptait en ses rangs l'avant-centre de l'équipe de France lors de la récente coupe du monde, Yannick Stopyra, une paire d'internationaux argentins, Alberto Tarentini et Beto Marcico, plus quelques futurs Bleus, comme Jean-Philippe Durand, Pascal Despeyroux ou Gérald Passi.

Caprice du destin ou volonté délibérée? C'est justement face à son frère, que Franck Passi allait être lancé dans le grand bain.

Un an plus tôt, à Montpellier, Franck et Gérald jouaient côte à côte, numéro 6etnuméro 10, avec Laurent Blanc comme numéro 8. L'aîné des Passi était parti à Toulouse à l'été 1985, le plus jeune à l'OM en 1986.Après de bonnes premières apparitions en coupe de la Ligue, tournoi estival amical, Franck n'avait pas joué lors des deux premières journées. Et là, Gérard Banide allait lui faire confiance. Bon choix...

"J'ai terriblement souffert en première mi-temps, parce qu'après un quart d'heure de jeu, j'étais complètement vidé, expliquait Franck le 13 août 1986, dans une longue interview que l'on voit en partie ci-dessous. J'ai eu le tort de me donner à fond en début de match et comme physiquement, je n'étais pas au mieux, la dernière demi-heure a été très pénible pour moi. Je manquais de compétition. Et c'était mon premier match de première division. Vous ne pouvez pas imaginer la différence qu'il y a avec la deuxième."

Après une première période très équilibrée, l'OM avait réussi à prendre le meilleur en seconde par celui qui avait été le premier buteur de la saison contre Monaco, Patrick Cubaynes. Douze minutes plus tard, Jean-Pierre Papin doublait la mise sur penalty. Mais ça allait rester incertain, équilibré jusqu'au bout, après un coup franc en feuille morte signé Tarentini.

Le public allait repartir enthousiasmé par le spectacle. Et les joueurs... enthousiasmés par le public. "Je m'étais déjà plongé dans l'ambiance marseillaise lors de France-Portugal à l'Euro 84, poursuivait Franck Passi dans "Le Provençal". Ce qui est fabuleux ,c'est que les gens viennent voir jouer l'OM, contrairement à certains publics qui ne sont là que pour les grands matches." Dans la famille Passi, on avait apprécié la soirée. Même Gérald, le vaincu, disait combien il avait été "content de ce duel si fraternel avec Franck ;j'avais pressenti que mon frère serait bon". Franck, pour sa part, restait prudent : "Il m'est difficile de dire si j'ai gagné ma place de titulaire. Gérard Banide est seul juge et quoi qu'il décide, je continuerai à travailler pour progresser et m'adapter rapidement à la première division." Objectif qu'il allait atteindre : il ne sortirait plus beaucoup de l'équipe olympienne et jouerait encore 60 matches en deux saisons à l'OM.

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