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Le Marseillais avait du flair

OM-Caen Octobre 1996 : entraîné par Guy David, qui revient dans sa ville, Malherbe, avec Étienne Mendy en attaque, joue bien le coup et s'impose dans un Vélodrome en travaux

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Le retour en D1, en 1996, avait été une joie. Mais la réalité de la compétition allait vite la tempérer. L'OM venait de passer deux années en D2, mais par sanction. Deux saisons à lutter en tête, avec une aventure européenne, deux demi- finales de coupe de France, un enthousiasme populaire jamais démenti. Bref, les supporters s'imaginaient que leur club allait de nouveau lutter pour le titre. Avec Letchkov, Pedros, Malusci, Franceschini, on en était loin, même si, à l'inverse, Köpke, Roy ou Gravelaine apportaient beaucoup.

Après onze journées, l'OM était tout demême8e, à trois longueurs seulement du podium. Mais la pression allait augmenter dans un stade en travaux où il devenait de plus en difficile de s'exprimer. Caen allait en profiter.

"Un coup à jouer"

"Le stade était en travaux, rappelle Étienne Mendy, aujourd'hui connu à Marseille comme agent de Mandanda, Ayew, puis Gomis, et qui, en 1996, évoluait à Caen. À Marseille, le public est un élément important, pour les joueurs de l'OM et pour l'adversaire aussi, parce qu'il peut mettre la pression, sur n'importe quelle équipe. L'atmosphère est magique. Donc, un Vélodrome à moitié vide à cause des travaux, ça avantage l'équipe visiteuse."

 

 

Pendant une bonne demi-heure, l'OM allait pourtant montrer son meilleur visage, avec une volée de Pedros au-dessus, un tir de Cascarino repoussé sur la ligne par Lièvre et un autre, de Gravelaine, repoussé par Glonek. Mais le manque de réussite allait se payer cher. À l'heure de jeu, un contre de Mendy aboutissait sur Bancarel côté droit, dont le centre était dévié dans les buts par Rival. De quoi nourrir les sifflets du Vélodrome. Après avoir laissé passer l'orage, Malherbe venait d'enfoncer l'OM. "Pour nous, c'est une récompense, pas une surprise", devait dire Guy David, l'entraîneur caennais d'alors, décédé le 30 août 2008 sur le banc de Fréjus.

"Guy David, notre coach, était marseillais, il connaissait bien le contexte, rappelle Étienne Mendy. Il nous avait dit de profiter de cette situation, qu'il y avait un vrai coup à jouer. Il aimait ça. Je ne me souviens pas en détail de ce qu'il avait mis en place tactiquement, mais il avait réussi.

"Guy David, je l'ai souvent comparé, associé à Rolland Courbis, dans sa façon de gérer, avec un côté humain très fort. Il était extraordinaire, il savait parler aux joueurs, les mettre en confiance, tirer le meilleur de chacun d'entre nous. C'était un vrai Marseillais, joyeux, avec toujours le mot pour rire. Il nous transcendait, un joueur moyen pouvait devenir un bon joueur."

 

Malaise à l'OM

"Marseille, pour lui, c'était particulier, il avait sa fierté, il ne voulait pas être ridiculisé, il voulait prouver ce dont il était capable. Il avait du flair, avait découvert des joueurs au Havre déjà. Un vrai passionné, qui travaillait sérieusement sans se prendre pour un autre. Il gardait un certain recul pour prendre et donner du plaisir. Gagner à Marseille, ça nous en avait beaucoup procuré..."

Au point d'être applaudis à la sortie par le public marseillais. Un dépit se muant en incidents à la sortie, avec de vives discussions de certains supporters avec Reynald Pedros, mais aussi des affrontements avec les forces de l'ordre, lacrymogènes à l'appui. Le lendemain, les joueurs olympiens étaient pointés du doigt par le président, Jean-Michel Roussier: "Un manque de respect et de responsabilité". On entrait dans une ère de malaise, qui devait durer jusqu'à la fin de la saison, en dépit de quelques éclairs.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

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