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Le "marquis" qui marquait

OM-LILLE 5 mai 1946 : face au futur champion, auteur du doublé, Louis de Maréville signe deux de ses 21 buts marqués en 45-46. Il en avait mis 44 en trois saisons de guerre, de 1942 à 1945

 

Commençons par rendre à César ce qui lui appartient. Ce titre, "le marquis" qui marquait est celui du chapitre qu'Alain Pécheral a consacré à Louis de Maréville de Sainte dans son livre "La Grande histoire de l'OM". Marquis, un surnom dû à ses particules, lui qui était un enfant de Saint-Louis, ayant grandi face à la raffinerie et qui n'avait rien d'un aristo. Mais il marquait, ça oui...

Petit et extrêmement myope comme le rapportait Marcel Hadidji, encore dans l'ouvrage de référence d'Alain Pécheral, "Loulou" de Maréville avait même marqué un but sans s'en rendre compte, une fois, depuis la ligne de touche. Mais cet attaquant polyvalent (ailes droite ou gauche, avant-centre), remplaçant lors de la finale de la coupe de France 1943 contre Bordeaux, barré par Dard et Pironti, allait signer 12, 13 et 19 buts lors des trois saisons de championnat de guerre entre 1942 et 1945. Et au retour du professionnalisme, après la Libération, il devait faire encore mieux : 21 buts, dont les deux contre le LOSC.

De Maréville a égalisé seul

Lille de cette époque, c'est la meilleure équipe française, finaliste de la coupe de France en 1945 et 1949, vainqueur en 1946, 1947, 1948, 1953, 1955, vice-champion en 1948, 1949, 1950, 1951 et champion donc en 1954, huit ans après ce doublé de 1946, amplement mérité.

 

"Il n'est personne pour ne point reconnaître que l'équipe lilloise est bien digne de sa place de leader et du titre", écrivait Victor Azaïs, dans "Le Soir". Et pourtant, en ce mois de mai, l'OM réussissait à tenir en échec le futur champion."Ce 2-2 a comblé d'aise tous les spectateurs marseillais (...), l'OM a bénéficié d'une chance presque insolente en première mi-temps (...). Bastien et Aznar catastrophiques, tous les autres mauvais, à l'exception de Zatelli et de Maréville", écrivait René Grand, ajoutant : "De Maréville a réussi l'exploit d'égaliser sans être aidé, par ses seuls moyens. Il permit aux Marseillais de se ressaisir."

Effectivement, vite mené 2-0, l'OM eut la chance de rentrer aux vestiaires à égalité (2-2), grâce à deux frappes de "Loulou" et à conserver ce petit point du nul lui permettant de gagner trois places au classement, de la onzième à la huitième place, grâce à son ailier de poche qui, à ses heures perdues, entraînait l'équipe du CAM-Oddo, le club de son quartier.

Entraîneur de l'AS Gardanne

Comme le disait le facétieux Jean Robin : "Il était déroutant pour ses adversaires, mais pour être tout à fait franc, les plus surpris étaient souvent ses propres coéquipiers." Mais il marquait. Et il marqua encore à Cannes où il s'en alla jouer plus tard.

 

Devenu entraîneur, il marqua l'histoire du foot provençal avec l'AS Gardanne, auteur du plus grand exploit de la coupe de France en éliminant Toulouse alors deuxième de Première division, alors que l'équipe provençale évoluait en PHB (6e niveau national), avec une majorité de mineurs de fond. Un seizième de finale gagné 3-2 le 14 février 1960.

Louis de Maréville est décédé le 1er juillet 1982 et il est seizième dans la hiérarchie des meilleurs buteurs de l'OM (75), juste derrière Florian Thauvin.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Louis de Sainte de Maréville >>>

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