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Jair et Paulo déchaînés

OM-NICE 15 mars 1975. Reporté après la comédie d'un pseudo match en décembre, le vrai voit un festival brésilien : doublé de Jairzinho, penalty de Paulo Cesar

 

C'est la saison du bonus. Celle des Brésiliens. Et c'est un match reporté de manière cocasse.

Le bonus avait été crée en 1973, pour favoriser le jeu offensif en D1. Bingo : 100 buts de plus qu'en 72/73. Un point supplémentaire était attribué à chaque équipe marquant au moins trois buts, quel que soit son résultat. C'est ainsi que Nancy descendit en D2 malgré une victoire lors de la dernière journée, tandis que Troyes et Monaco, ses rivaux, battus, prenaient tout de même un point pour avoir marqué trois buts ; ça sentait le frelaté.

La saison 1974/75 vit donc le bonus donné seulement aux équipes gagnant par trois but d'écart. Cela permit à l'OM de marquer 4 points de plus, grâce à ses Brésiliens.

Les bonus de l'OM

"Nous n'en avons pas pris beaucoup au début mais après, quelques équipes sont passées à la trappe au Vélodrome", rappelle Victor Zvunka. "Nous étions dix ou douzièmes au classement et en gagnant 4-1 contre Monaco lors du premier match de Jairzinho, ça a démarré. Et contre Nice, nous avons pris aussi le bonus, sur le même score. Ca permettait de prendre trois points au lieu de deux"

Ce match contre Nice se dispute mi-mars, alors que la 22e journée était programmée mi-décembre. Mais c'était au moment ou l'OM avait acheté Georges Bereta à Saint Etienne.

 

Le président de Nice avait crié au scandale, obtenu le report du match, parce qu'il comptait de nombreux blessé, Fernand Meric, le président olympien avait quand même organisé un simulacre de rencontre, avec un huissier constatant l'absence des Niçois, un coup d'envoi fictif, un but fictif et 3.000 spectateurs venus assister à un non match.

Non homologué, il avait donc été reporté (pas besoin de Covid pour ca en 1974-75) et l'OM avait savouré sa revanche avec un grand numéro des Brésiliens, lancés toutefois par un but du Français Michel Albaladejo.

"Jairzinho et Paulo Cesar, on les avait vus à la télé lors de la coupe du monde au Mexique, rappelle Victor Zvunka. C'étaient des stars. Surtout Jair. Mais il ne l'a jamais étalé, il s'est fondu dans notre groupe, s'est mis au diapason, était très sérieux. Il a malheureusement été longuement blessé et nous a manqué pendant deux mois. Nice, c'est justement arrivé peu après son retour fracassant à Bordeaux en coupe contre Nantes, il était donc en forme.

Un duo de Brésiliens exceptionnels

"Quand à Paulo Cezar, il était jeune comme moi, nous sortions souvent ensemble avec Marius Trésor, mais on le bougeait, ce qui ne l'a pas empêché de faire des conneries, de tarder de revenir du carnaval de Rio ;

 

mais après avoir joué un peu à l'enfant gâté au début, en réclamant des draps comme ceci ou cela, il s'est rendu compte qu'il déconnait et il a souvent exprimé par la suite ses regrets de ne pas être resté deux ou trois ans de plus à Marseille. Avec eux, nous aurions été champions malgré Saint Etienne".

Ce soir-là, un grand OM pulvérise donc l'OGC Nice au sommet de son art, avec les Molitor, Jouven Camerini, Huck, Eriksson, Adams, Baratelli, tous internationaux plus ou moins réguliers.

Un penalty frappé en force par Paulo Cezar, suivi d'un but acrobatique donnée par Zvunka à Jaizinho, offraient déjà le bonus à la pause. Avant qu'un nouveau but de Jair, sur un tir de Paulo Cezar repoussé par Baratelli ne donne de plus larges propositions.

"Ce genre de victoire est un excellent stimulant", disait Jairzinho après le match. "Je suis enchanté; nous avons joué en équipe et il vas être désormais difficile de nous arrêter", complétait Paulo Cezar.

"Paulo était un artiste qui faisait lever la foule, comme Francescoli, Pelé, Magnusson, Skoblar ou Waddle, les gens venaient pour le voir jouer", rappelle Victor Zvunka.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Victor Zvunka >>>

 

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