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Josip : le retour triomphal

OM-LYON 11/11/1969 : Skoblar est accueilli par 2 000 supporters à l'aéroport, deux ans e demis après son départ. 16/11/69 : il signe un doublé pour son retour au Vélodrome

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 Josip Skoblar avait été prêté à l'OM en décembre 1966, parce qu'il n'était pas qualifié pour jouer en Allemagne avec Hanovre. Après six mois fracassants, il était reparti. Mais Marcel Leclerc, le président de l'OM, et Mario Zatelli, l'entraîneur, avaient gardé le contact avec lui. "Ils m'appelaient souvent, raconte Josip, ils envoyaient des cadeaux de Noël pour les enfants, nous savions qu'un jour ou l'autre, nous finirions par nous retrouver."

Entre-temps, l'OM avait acquis une autre vedette étrangère, d'abord en prêt lui aussi, avant de l'acheter à la Juventus où il ne pouvait jouer, pour cause de fermeture de frontières : Roger Magnusson. Mais l'ailier suédois n'était pas un buteur et pour lutter avec Saint-Étienne, l'OM en voulait un autre pour seconder Joseph. Ce fut donc Ilja Mitic, Yougoslave du Partizan Belgrade. "J'avais joué avec lui à l'OFK Belgrade, rappelle Skoblar. Un excellent joueur, diminué par une maladie qui l'a empêché de faire une belle carrière. Il a longtemps évolué aux Etats-Unis.

Mais voilà, peu après l'arrivée de Mitic, le président de l'OM allait recevoir un coup de fil en provenance d'Allemagne. "Hanovre avait de gros problèmes financiers et l'ai prévenu Marcel Leclerc que s'il me voulait toujours, c'était le moment de faire une offre, explique encore Skoblar. Il l'a faite, le club l'a acceptée, mais a essayé de cacher le plus longtemps possible le départ aux supporters allemands qui ont manifesté un très vif mécontentement.

 

 Le mercredi, Josip assistait au match nul de l'OM devant ses compatriotes de Zagreb qui avaient une belle équipe. Puis, il allait s'entraîner, sans Charly Loubet, blessé à une cheville, ni Roger Magnusson, touché au mollet, les deux allant essayer de hâter leur guérison auprès de Roger Soubise, le kiné d'Eddy Merckx, sur la Cote d'Azur. Finalement, le dimanche 16, Loubet était bon pour le service, pas Magnusson, ce qui contraignait Zatelli à aligner Joseph ailier gauche et un duo yougoslave Mitic-Skoblar en 9 et 10, contre l'Olympique Lyonnais. "Aujourd'hui, on dit souvent qu'il faut un certain temps d'adaptation aux nouveaux joueurs, qu'il ne faut pas trop leur mettre la pression, rigole Skoblar. Mais ce jour là, je crois qu'on attendait beaucoup de moi. Il est vrai que je connaissais la plupart de mes coéquipiers."

"Avec Magnusson

ca va faire mal !"

Il connaissait par exemple, Jean Djorkaeff, son ancien adversaire direct lors de France-Yougoslavie, son capitaine à l'OM, ex-Lyonnais, à qui Josip voue encore une immense admiration. Tchouki qui allait ouvrir le score sur penalty après une faute sur Bonnel, avec qui Josip s'était méchamment frité lors de son premier passage à l'OM, quand Zezou était à Valenciennes. Et puis, Josip devait marquer à son tour... " Ce fut magnifique ! Un moment magique ! Un centre de Charly que je n'ai pas repris du gauche, mais où j'ai pivoté pour frapper du droit et marquer."

 

Magique pour lui certes, mais aussi pour les 27 000 spectateurs dont nous faisions partie. Car le retour de Skoblar, c'était un grand bonheur, un grand espoir, qui allait d'ailleurs se concrétiser par deux titres en 1971 et 1972. En ce bel après midi de novembre où l'OM jouait en bleu, car à l'époque c'était l'équipe qui recevait qui changeait de couleur, Josip allait faire le doublé.

"Je me souviens très bien de ce but de la tête : un centre aérien de Diego Lopez, je me suis appuyé sur les épaules de Joseph pour sauter plus haut et j'ai marqué. Zé n'était pas content parce qu'il voulait marquer lui-même, mais il me semble qu'il est parvenu peu après, encore de la tête." Battus 4-1 (but de Ralbert), les Lyonnais ne se trompaient guère que l'avenir : "Quand Skoblar jouera aux cotés de Roger Magnusson, ca fera mal," prédisait le défenseur international Jean Baeza. Il voyait juste, ne se doutant pas que Skoblar serait souvent le bourreau de l'OL. Lyon est une équipe qui m'a beaucoup réussi," conclut Skoblar.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Josip Skoblar >>>

"Un grand moment d'émotion"

Voila comment, ô divine surprise, le 11 novembre 1969, la nouvelle était annoncée : Skoblar revient à l'OM ! Elle occultait pratiquement la venue u Dinamo Zagreb en huitièmes de finale de la coupe des vainqueurs de coupe à Marseille. Le soir de l'arrivée de Josip, ils étaient 2 000 à attendre à l'aéroport de Marignane pour le porter en triomphe. "C'était inimaginable, je ne m'attendais pas à un tel accueil, avoue Josip. J'avais certainement laissé des regrets, mais à ce point ! J'ai connu ce soir-là un moment d'émotion partagée absolument unique ; ça arrive pas tous les jours d'être ainsi accueilli ! D'un autre côté, ça me mettait une énorme pression sur les épaules : les gens attendaient tellement de moi que he n'avais pas le droit de les décevoir."

 

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