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Kopa : un au revoir agité

OM-REIMS Septembre 1965 et 66, en D2 puis en D1, match dur et sortie houleuse pour une légende

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Pour un enfant de sept ou huit ans passionné de football, la venue à Marseille, face à un OM enlisé en D2, d'une légende du football, c'était un évènement. A près de 34 ans, Raymond Kopa n'était plus le Ballon d'Or, ni la star du Real Madrid, mais le fidèle du Stade de Reims aidant son club de coeur à remonter en Première division, en ce début de saison 1965-66, où l'OM, moribond quelques mois plus tôt, était parti sur les chapeaux de roue et espérait lui aussi l'accession.

C'est cette concurrence qui explique évidemment l'accueil plutôt "rude" réservé aux Rémois, au mépris du public pour son entraîneur, le très digne Robert Jonquet bombardé de pièces de petit chasseur d'autographes, auquel le légendaire Raymond Kopa n'allait pas accorder sa signature.

"Vous m'étonnez ! J'ai toujours signé des autographes et je le fais encore aujourd'hui", sourit celui que l'on a surnommé le Napoléon du football dans les années 50 et qui, à 83 ans, nous répond depuis sa maison à Angers. Effectivement, la correction de ce monsieur est légendaire. Mais ce 19 septembre 1965, il était plutôt énervé par la tournure des évènements. Il avait ouvert le score, d'une frappe du gauche, sans contrôle, après un centre en retrait de Gaidoz. Un but d'école.

Six suspendus après l'Huveaune

Mais si l'OM, qui avait fait du stade de l'Huveaune une forteresse ou un guet-apens, comptait en ses rangs quelques techniciens racés comme Hatchi ou Brotons, il y avait aussi l'Argentin Gauthier, un peu vicelard sur le terrain, et le très rugueux Bérangé dont Jonquet estimait qu'il aurait dû être expulsé. "Ce n'est pas un match, l'arbitre avait la trouille, on ne pourra pas disputer une rencontre convenable tant qu'il aura des arbitres comme Monsieur Tricot!"

 

Raymond Kopa, lui, allait un peu plus loin dans l'analyse après la rencontre : "Si le jeu n'avait pas été gâché par l'arbitrage, cela aurait mieux valu, mais nous pouvions prétendre au match nul, pas à la victoire. Il faut reconnaître la nette domination de l'OM, nous nous sommes contentés de défendre. L'OM n'avait pas besoin de l'arbitre pour gagner.

Car effectivement, Gauthier avait égalisé et Brotons donné la victoire à l'OM, avant que la commission de discipline à six joueurs dont Joseph, Berange et même Kopa, pour avoir crié trop fort sur l'arbitre. A la fin de la saison, l'OM monterait, avec Reims, en D1. "Je ne peux pas beaucoup vous aider, car je ne m'en souviens pas, ça date de près de 50 ans, nous dit Kopa aujourd'hui. Les matches à Marseille étaient toujours difficiles. En deuxième division, j'y avais gagné facilement avec Angers. Mais avec Reims, ce sont surtout Magnusson et Skoblar, plus tard, que je me rappelle le mieux."

 

Le bus caillassé au Vélodrome

L'année d'après, Reims et l'OM allaient donc se retrouver en Première division. Pour un match très pauvre (0-0), l'OM étant privé de Joseph, avant de finir à dix, Casolari étant victime d'une facture du bras droit. Reims adoptait une tactique encore plus défensive que l'année d'avant, le talent de François Heutte et Raymond Kopa ne suffisant pas. Kopa avait reçu un bouquet des mains de Djorkaeff, mais repartait, comme Gilles et Jacques légèrement blessé (à un oeil), après l'attaque du bus rémois, caillassé par des supporters. "Ca je m'en souviens, mais je n'ai pas été blessé, je suis toujours bon pied, bon oeil. Vous ne me rappelez pas que des bons souvenirs, là..."

Le tout expliqué avec de l'humour dans la voix de Raymond Kopa, envers qui le public marseillais n'avait pas été très reconnaissant. Ce qui n', en rien, écorné la légende du premier très grand joueur français.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

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