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Encore très loin de Munich

OM-NANTES Octobre 1992 : succès des Canaris au Vélodrome et colère des supporters de l'OM qui s'en prennent à Rudi Völler. Sept mois après, Didier Deschamps soulèvera pourtant la coupe d'Europe

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Avec le recul, vingt cinq ans après, si on ne l'a pas vécu de près, on peut avoir l'impression que la saison 1992-93 fut un long fleuve tranquille, aboutissant à l'inéluctable victoire en finale de la Ligue des champions. Or, ce fut un exercice aux débuts difficiles et au mois de novembre, ma défaite à domicile contre Nantes, le point le plus bas.

"Là, nous étions au fond du trou. Les résultats jusque-là étaient corrects, mais perdre à domiciles contre Nantes, pff...", rappelle Didier Deschamps, qui ne portait pas encore le brassard de capitaine face à son ancien club.

Pour résumer, il y avait Nantes, relégué en D2 par la DNCG en juin, mais sauvé peu après par la vente de quelques joueurs. "Ils s'étaient appuyés sur le centre de formation un peu plus tôt que prévu", note DD, qui lui-même en était sorti quatre ans avant. Karembeu, Makelele, Pedros, Loko commençaient à s'imposer, et N'Doram, auteur du but de la victoire, aurait pu en mettre deux.

Sauzée en défense, Desailly remplaçant

L'OM, pour sa part, naviguait à vue. Après la prestation de Sauzée comme libero en équipe de France, il avait été décidé de le replacer ainsi à l'OM et de mettre Desailly sur le banc. "L'équipe avait été modifiée, avec les départs de Jean-Pierre, Chris, Carlos, il nous a fallu un peu de temps pour être performants, rappelle Didier Deschamps. Avec ce renouvellement, ça ne pouvait pas marcher dans un claquement de doigts. Or, à Marseille, du temps, tu n'en as pas..."

 

Cette idée n'allait donc plus jamais être utilisée par Jean Fernandez et encore moins, peu après, par Raymond Goethals, qui voulait Sauzée "au milieu du jeu". Mais ce soir-là, les recrues (Boksic, Völler, Desailly, Eydelie) n'étaient pas convaincantes et tout le monde avait trinqué. "Le boss était en furie, raconte encore Deschamps. Il nous avait gardé deux heures dans le vestiaire et j'en avais pris pour mon grade... C'était houleux. Quand ça allait mal, ce qui était rare, heureusement, c'était : "Alors Deschamps qu'est-ce que t'en pense, toi ?", le ton, les mots étaient différents selon les résultats. Quand tu sors d'un tel match, comment expliquer ça ?..."

"Tu ne te vois pas champion d'Europe..."

Difficilement. Et c'était encore plus compliqué avec les supporters. "Ça avait été chaud dehors, notamment pour Rudi Völler (briques contre son véhicule, tentative de vol du sac de sa femme). Il s'en était suivi quelques réunions et puis ... l'histoire, le temps te font dire que c'était un mal pour un bien, puisqu'après, nous n'avions pratiquement plus perdu. Mais quand tu perds chez toi contre Nantes en novembre, tu ne te vois pas champion d'Europe au mois de mai."

 

"Ca avait modifié certaines choses dans notre manière de jouer, notre solidité ; 0-0 à Bucarest, lors du match suivant, ce n'était pas le résultat le plus gratifiant mais il était utile. La défense à trois ou cinq nous donnait une forte assise défensive.

"Une gifle, on s'en passerait mais quand tu en prends une, l'essentiel est de pas tendre l'autre joue, il faut qu'elle soit utile.

"Cela a donné des remises en cause, individuelles, collectives, le fonctionnement, le management, un peu tout... Un tournant dans notre saison... Et en étant champions d'Europe, un tournant dans l'histoire du club. Sur le moment, c'est un cataclysme et quand tu sais comment ça se passe après, ça devient de la littérature, une péripétie. Mais sur le moment, ça secoue, l'édifice étant branlant. Tempête et mistral. Mistral pas gagnant..."

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Didier Deschamps >>>

 

 

 

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