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Gloire à Otto Gloria

GRENOBLE-OM Février 1962 : changement d'entraîneur payant et troisième succès d'affilée avec le Brésilien, en coupe (8es), sur terrain neutre, à Nice, face au co-leader de D2

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 L'hiver 1962 était pénible. Fin janvier, l'OM, pour sa troisième année en D2, pointait à la 7e place, à 12 points du leader, Grenoble. Les joueurs n'en pouvaient plus. "Lucien Troupel, notre entraîneur, imposait un régime militaire, avec des footings sac de sable sur le dos, de l'Huveaune à la Pointe-Rouge, raconte Henri Leonetti, encore jeune débutant à l'époque. Les plus vieux n'en pouvaient plus. Un jour à la sortie des vestiaires, nous avons dit stop et on a convoqué le président Zaraya pour qu'il le vire."

Roessler assure l'intérim, en coupe ; l'OM est en échec à Belfort et rejoue une semaine plus tard. Avec un nouvel entraîneur, arrivé du Brésil : Otto Gloria. Ce petit homme rond à la fine moustache, style Dario Moreno, a formé pas mal de futurs internationaux dans son pays, à Vasco de Gama, puis il a lancé une génération à Benfica. Mais il est inconnu à Marseille. Il va vite séduire. A commencer par ses joueurs. "Il nous a fait passer des tests médicaux et s'est rendu compte que nous étions épuisés, raconte Leonetti. Nous avons donc travaillé techniquement, tactiquement, joué en mouvement, fait des tennis ballon, promu des jeunes et commencé à gagner."

Victoire à Belfort, puis victoire à Nantes ou il impressionne ses joueurs. " A la mi-temps, il a changé l'équipe et il a dit à Fanfan Milazzo, qui était milieu, qu'il allait jouer avant-centre pour faire du marquage sur le demi centre adverse, André Strappe, meilleur joueur nantais, mais qu'il allait aussi marquer. Milazzo a mis deux buts et nous avons battu Nantes de Eon, Suaudeau, Le Chenadec..."

 

 

 

Pourtant le pli est pris avec Gloria. L'OM devient irrésistible, gagne sans cesse et remonte irrésistiblement.

"Nous avons remporté douze victoires et nous sommes remontés en première division grâce à Otto Gloria. Un phénomène sous ses allures de bon père de famille. Moi j'étais amateur, je tenais un magasin de fruits et légumes au Roucas Blanc et à la fin des entraînements, il me passait commande de ses courses pour le lendemain. J'arrivais avec des tomates, des poireaux, des carottes. Une loi a obligé l'OM à me faire signer pro après un certain nombre de matches et du coup, Zaraya m'a envoyé un huissier au marché à 4h du matin pour faire constater que les primeurs, c'était incompatible avec la vie d'un joueur pro."

En fin de saison, l'OM est remonté, mais Otto Gloria est reparti au Brésil où son frère avait mal géré les affaires familiales. On ne l'a jamais revu à Marseille. Un an plus tard, l'OM retombait en D2 et trois ans après, Gloria emmenait le Portugal en demi-finale de la coupe du monde, avec Eusebio, Augusto, Coluna, une grande équipe. Et un grand coach devenu mythique.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Henri Leonetti >>>

 

Une semaine plus tard, l'OM affronte Grenoble à Nice et n'est pas favori ; au bout de 6 minutes, le jeune André Moulon, trouvaille de Gloria en défense centrale, lobe José Moreira, son propre gardien et marque contre son camp. L'OM ne se désunit pas, égalise par Etienne Sansonetti, profitant d'un tir d'Aygoui repoussé par le gardien grenoblois, puis prend l'avantage par Aygoui avant la pause et tient bon en seconde période, avec conviction.

"Aygoui avait la frappe la plus puissante de France avec Piantoni, rappelle Henri Leonetti, mais je me souviens mieux de notre élimination au tour suivant, en quarts de finale de la coupe, justement à Grenoble, par Angers parce que l'arbitre avait sifflé un penalty pour une main imaginaire à 25 mètres des buts et que j'avais balancé la godasse dans la tête du délégué qui m'avait fait signe de la fermer avec ses doigts. J'avais pris trois matches de suspension."

 

 

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