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Ibrir, des débuts réussis

STRABOURG-OM 18 octobre 1951. Après les blessures de Poncet et Liberati, tandis que le jeune Morand veut rester amateur, le gardien international d'origine algérienne, venu de Toulouse, contribue grandement au nul

A l'été 1951, l'OM avait de gros problème de gardien de but. Le titulaire depuis cinq ans, champion en 1948, Armand Liberati, est blessé à la suite d'un accident de voiture. Sa doublure, James Poncet, d'abord blessé luis aussi, est "réfractaire", c'est à dire qu'il n'a pas renouvelé son contrat professionnel comme cela devait se faire chaque été. C'est donc le jeune Marseillais Jean Paul Morand qui commence la saison. Mais au bout de cinq matches, problème. Comme il l'avait annoncé au terme qu quatrième, il est amateur et s'il joue plus de cinq rencontres, l'OM est obligé de lui faire signer un contrat pro et il ne pourra plus jouer avec les amateurs quand les titulaires reviendront.

Armand Liberati est donc forcé par l'OM de jouer contre Saint Etienne avec une injection de novocaine dans l'épaule qui ruinera sa carrière : au bout d'une demi heure, l'effet disparaît, son bras est paralysé et il encaisse 10 buts ! Le club, qui l'a poussé à jouer blessé, va même le lui reprocher et il ne disputera plus qu'une seule rencontre deux ans plus tard.

On fait donc appel au jeune Russe Pierre Pchenitchny, qui vient d'arriver et s'installera d'ailleurs définitivement à Marseille. L'OM finit par faire signe Abderrahmane Ibrir, le gardien de Toulouse, qui a déjà porté six fois le maillot de l'équipe de France et qui s'était révélé comme le meilleur gardien d'Algérie à la fin des années 1940.

Il connaissait déjà Marseille depuis la guerre

Marseille n'est pas un lieu inconnu pour l'Algérien. Il est déjà venu à Marseille en 1945, pendant les derniers mois de la guerre, avec son bataillon de tirailleurs (quinze jours à La Valentine) et les dernières batailles lui vaudront d'ailleurs de sérieuses blessures et la Crois de guerre. Il a déjà été question d'un échanger avec Poncet au mois d'août, mais c'est le 2à septembre qu'il arrive à Marseille. Il débute le 7 octobre, face à Nancy (victoire 3-2). " La forme n'est pas parfaite, mais n'oubliez pas que je manque de compétition, depuis quatre mois, je n'avais plus touché un ballon." Strasbourg va donc être un véritable test. Très concluant, si l'on en croit l'article du grand Raymond Gimel dans le Provencal, qui dresse la liste de ses exploits. "Ibrir dut s'employer sur un tit de Gangloff qui avait dédoublé sur la droite avec Jacques et sur une balle en cloche tirée tranquillement sur coup franc par Hauss. (...) Ibrir arrêtait d'autre part un tir décoché de la droite par Kunkelmann (25), intervenait avec maîtrise sur un corner de Jacques et bloquait un shoote de Gangloff. (...) il doit détourner encore en corner un tir de Jacques (68) et intervenir sur un centre-tir de Gangloff (70) repris par Haan.

Arrêts décisifs et réussite

Le gardien olympien est aussi heureux sur une frappe de Kunkelmann repoussée par la barre ou sur un raté de Jacques, alors qu'Ibir avait écartée une première tentative en plongeant dans ses pieds.

Il a toutefois du s'incliner en début de match quand un tit de Kunkelmann a rebondi sur la barre, directement sur la poitrine de Jacques, ouvrant le score avec chance. Mais l'OM va obstinément chercher à égaliser, y croire à la reprise, le but étant toutefois invalidé. "Je ne pouvais pas être hors-jeu", dira Gunnar Andersson, car c'est un défenseur strasbourgeois qui m'a donné la balle". Le Suédois finira par faire mouche du gauche, servi par Scotti. Pleine lucarne.

Quand à Ibrir, il sera titulaire toute la saison, un peu moins la suivante à la suite d'une mésentente avec ses dirigeants et d'une fracture du bras avant de repartir en 1953. Finissant carrière dans les rangs de l'équipe du FLN, il deviendra en 1962, l'un des premiers sélectionneurs de l'équipe nationale d'Algérie. Il est mort le 18février 1988 en mer au large de Sidi Fredj (Algérie).

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche Abderrahmane Ibrir >>>

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