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Le dernier de Fernandao

OM-TOULOUSE Décembre 2003, victoire pénible grâce à Didier Drogba. L'attaquant brésilien changera de camp après la trêve pour avoir plus de temps de jeu

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En ce mois de décembre 2003, l'OM n'était plus aussi flambant qu'à l'été. Grâce à un nul à Belgrade, il venait d'arracher la qualification pour les seizièmes de finale de la coupe de l'UEFA, mais avait ensuite été éliminé en coupe de la Ligue à Sochaux. Alain Perrin avait écarté Vedran Runje au profit de Jérémy Gavanon, Fabien Barthez devant attendre janvier pour jouer.

Le dernier match avant la trêve devait voir une victoire étriquée de l'OM face au TFC avec un seul but de Drogba à l'heure de jeu, end épit de l'expulsion du jeune Toulousain N'Doye dès la 8e minute de jeu.

Mathieu Flamini, entré à la 89 minute démarrait une fort belle carrière, ce que l'on ignorait, comme le fait que Fernandao finissait la sienne à l'OM. Il partirait juste après la trêve. Parce qu'il lui manquait un petit quelque chose pour être titulaire dans un OM ambitieux et méritait mieux que de se morfondre sur le banc, avait expliqué alors Christophe Boucher.

L'hommage de l'ex-président

"C'était un joueur aux belles qualités, rappelle aujourd'hui l'ancien président, maison attendait toujours un Skoblar, un Papin, lui, c'était plutôt un neuf et demi. Il manquait un peu de volume et jouait trop peu pour ne pas être malheureux dans l'exercice de son métier, ce que je ne voulais surtout pas, car c'était un type formidable. Nuancé, discret, respectueux du club et des gens, courageux, protecteur de sa famille. Un homme de foi aussi, qui n'en faisait pas étalage, bref, le strict opposé du footballeur brésilien mercenaire tel qu'on peut l'imaginer."

L'année 2003 avait été très particulière pour Fernandao, arrivé à l'été 2001. En mars, dans un choc avec Heinze lors d'OM-PSG, il avait été gravement blessé à la tête.

"C'était extrêmement spectaculaire. Le chirurgien de la Timone lui avait placé une plaque en titane sous le front, mais on était passé à deux doigts du drame absolu, rappelle Christophe Bouchet.

 

Je ne cherchais pas à tisser des liens particuliers avec les joueurs mais ce drame nous avait rapprochés et cela m'avait permis de mieux le connaître, avec sa famille."

Son dernier but en France, contre l'OM

"Fernandao pensait aux autres avant de penser à lui, ajoute Sébastien Pérez, qui était blessé au moment du dernier match de son ami brésilien et ne l'avait donc pas partagé. Mais j'ai le souvenir d'une passe décisive que je lui avais délivré, d'un centre sur la tête qui lui avait permis de marquer alors qu'il jouait peu. Je l'ai revu un jour à Rio, alors que je disputais la coupe du monde de beach soccer et qu'il venait jouer, avec Internacional Porto Alegre contre un club carioca ; il avait découvert ma présence dans un journal, m'avait contacté à l'hôtel et nous avions bu un verre ensemble. Ce que nous n'avions pas pu faire pour son départ car cela s'était fait précipitemment."

 

Effectivement, une fois digéré cet OM-Toulouse tristounet, malgré les Mido, Vachousek, Marlet, Meriem, Van Buyten, le président de l'OM avait évoqué le besoin d'un "supplément d'âme" et le nom de José Anigo commençait à circuler comme adjoint. Mais la reprise s'était déroulée avec le même staff et juste avant e match de coupe contre Strasbourg, Fernandao avait fait ses valises pour Toulouse, Perrin Van Buyten et Sytchev ne tardant pas à partir aussi.

Le 15 mai, au match retour, sur penalty, Fernandao marquerait son dernier but en France. Pour Toulouse, contre l'OM. Avant de signer à Porto Alegre, où il allait devenir international, gagner la coupe du monde des clubs, comme capitaine, élu meilleur joueur de la finale en 2006. Entraîneur de l'internacional, puis consultant, Fernandao est mort dans un accident d'hélicoptère le 07 juin 2014.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Fernandao >>>

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