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"Mise à mort au crépuscule"

OM-GFCA Décembre 64 : les amateurs corses humilient les pros au Vélodrome (5-1) en coupe

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C'était presque Noël. Le cadeau du Provençal aux Marseillais avait été d'organiser une grande réunion de natation, avec notamment Alain Gottvallès, le meilleur Français et Don Schollander, qui venait de rafler quatre médailles d'or aux JO de Tokyo. Ils avaient nagé dans le Vieux-Port en ce 20 décembre 1964...

"Il y avait sûrement bien plus de monde au Vieux-Port qu'au Stade Vélodrome, mais il devait y avoir 10 000 personnes pour assister à notre humiliation", soupire Jean-Paul Escale, plus d'un demi-siècle plus tard. Humiliation, cauchemar, les termes peuvent s'entrechoquer, au souvenir de ce OM-GFCA de coupe de France. L'OM se traînait dans les bas-fonds du classement de D2, le Gazélec dominait le CFA.

"Ils avaient une équipe du niveau D2, des anciens pros ou équivalents, comme Cahuzac, entraîneur-joueur, Fanfan Milazzo, Taverni, Della Santina et ce diable de Kanyan, rappelle le gardien de l'OM. Quant à nous, à part Dédé Tassone, Bébert Sejnéra, Robert Barrellas, nous avions surtout des jeunes comme Jean-Claude Scotti qui avait 16 ans et demi, et puis Roig, Savoye, Ligero, et il nous manquait Joseph. Nous étions faibles."

 

La facétie de Kanyan

"C'est sûrement le pire match de ma carrière, poursuit Jean-Paul Escale. Plus tard, cette saison-là, il y a eu des matches tristes contre Limoges, Cherbourg, Boulogne, et puis ce fameux OM-Forbach devant 434 spectateurs, mais au moins nous l'avions gagné. Contre le Gaz, en prendre cinq, c'était terrible, je n'osais plus sortir, mes voisins et mes copains ouvraient la main en me montrant le chiffre cinq."

"Mort au crépuscule" avait titré Maurice Fabreguettes dans "Le Provençal", pour un match se disputant effectivement en fin d'après-midi. "Cet OM-là qui a sombré corps et biens, ne méritait pas le qualificatif de professionnel, il est indigne de la deuxième ville de France." Au bout de 23 minutes, le GFCA menait 3-0, buts de Taverni, Cahuzac et Kanyan, "le joueur de Nouvelle-Calédonie est la perle de la couronne, un des meilleurs ailiers droits français" écrivait encore l'illustre journaliste. Kanyan allait réussir le doublé dans des circonstances facétieuses.

 

"Il avait plu et le ballon était glissant, explique Escale. Je l'avais entre mes mains, à terre, et Kanyan avait tapé fort dedans, il m'avait échappé, il l'avait récupéré, s'était arrêté sur la ligne de but, avait mis sa main en visière sur le front, avant de talonner dans le but. J'étais fou, je voulais le couper en deux (sic). Je lui ai dit : je te retrouverai et d'ailleurs c'est ce qui s'est passé, un jour, je l'ai coupé en deux à Bastia. À l'époque, on pouvait, rigole encore Escale, qui précise : mais même son coéquipier Milazzo l'avait engueulé, lui avait dit que ça ne se faisait pas."

Pierrots et Charlots

Le gardien de l'OM n'était pas au bout de ses surprises. Le mardi, il retrouvait des partenaires qui lui faisaient la gueule. "Qu'est ce que tu es allé dire comme connerie ? Je tombais des nues en découvrant que dans France Foot, l'envoyé spécial, que j'aimais bien d'ailleurs, m'avait fait dire : "Il y a les Pierrots de Strasbourg, (l'une des meilleures équipes de CFA à l'époque), maintenant, il y a les Charlots de Marseille !" Je n'avais jamais dit ça, jamais ! C'était irrespectueux envers les équipiers et ça voulait dire que je me prenais moi-même pour un Charlot. L'auteur du papier en avait rigolé en me disant de le prendre avec humour, mais j'ai eu du mal !"

D'autant qu'un demi-siècle plus tard, certains croient encore qu'il l'a dit. Mais non ! Les démentis ont toujours du mal à passer. Le 5-1, lui demeure...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean-Paul Escale >>> 

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