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Un triomphe mouvementé OM-MONACO Mai 1972 : malgré l'ouverture du score de l'ASM et l'expulsion de Couécou, deux buts de Skoblar assurent le second titre d'affilée, deux semaines avant la coupe et le doublé--------------------------------------- |
Cela peut surprendre aujourd'hui, mais au cours de la saison 1971-72, le dernier rival de l'OM pour le titre ne fut ni Saint-Étienne, ni Nantes, mais Nîmes. L'équipe de Kader Firoud, avec ses internationaux Mézy, Adams ou Vergnes est toutefois déjà à bonne distance depuis la 23e journée (3 points) et même écartée au soir de la 28e (7 longueurs après le succès marseillais à Nîmes). Pourtant, avec le limogeage de Lucien Leduc, la blessure de Bonnel et un parcours en coupe de France, l'OM a vu fondre son pécule et a dû attendre la 37e journée pour assurer son second titre de champion consécutif, ce qui n'était jamais arrivé au club marseillais. Mais le soir du triomphe, ponctué d'un joli succès sur Monaco, n'est pas resté gravé aussi profondément dans les mémoires que celui de l'année précédente. "C'est drôle, je me souviens de beaucoup de matches, de beaucoup de buts, mais pas de celui-là, avoue Josip Skoblar. J'avais mis deux buts? Ils ont disparu de ma mémoire, alors que le titre de 1971 est inoubliable. Il faut dire que nous n'avions pas progressé. En perdant Charly Loubet, l'OM s'était affaibli." Doublé de Skoblar Couécou expulsé Peut-être Josip a-t-il voulu aussi effacer le fait que, ce soir-là, Mario Zatelli avait décidé de le faire jouer ailier gauche, poste auquel il avait disputé une demi-finale de coupe du monde dix ans plus tôt avec la Yougoslavie contre la Tchécoslovaquie, mais qui était plus un choix de circonstances que de formation. Comme ce 20 mai 1972 contre Monaco, où l'entraîneur avait brouillé les cartes en plaçant Couécou en pointe et Skoblar sur le flanc gauche. |
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Théoriquement toutefois, car il s'était trouvé à point nommé en position d'avant-centre pour reprendre un long centre d'Édouard Kula et égaliser après l'ouverture du Score par Floch, avant de mettre un deuxième but, sur coup franc de 20 mètres. C'est d'ailleurs encore sur coup franc que Bernard Bosquier marquera le quatrième but marseillais, après le 3-1 signé Jacky Novi et la réduction de l'écart d'Arnaud Dos Santos. Beaucoup de rebondissements en 90 minutes agitées, devant guère plus de 20 000 spectateurs, au grand dépit de Roger Magnusson. "Le public n'est fidèle qu'en Angleterre. Ici, ils sont très chauds, mais ils n'aiment pas autant le football. Les supporters se lassent vite des succès répétés." C'est vrai que ce deuxième titre avait suscité moins d'enthousiasme car soumis surtout à moins de suspense. "On dit toujours que nos adversaires ont mieux joué, mais c'est nous qui gagnons", remarquait d'ailleurs Bernard Bosquier. Le doublé et la fin d'une ère Le futur entraîneur, Kurt Linder, était même très surpris de tous ces jets de projectiles, de boîtes de bière sur le terrain. Les événements les avaient énervés. À la 55e minute, alors que Didier Couécou venait de charger Chomet, le défenseur monégasque, ce dernier lui avait asséné un coup-de-poing et l'arbitre avait expulsé les deux. "Je ne pouvais pas faire autrement que d'exclure les deux joueurs, devait déclarer l'arbitre, M. Besory. Mais je signalerai dans mon rapport que Couécou n'est pas à l'origine de la faute. J'espère que la commission de discipline se montrera clémente." |
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En effet, l'attaquant olympien était sous le coup d'un match avec sursis et se lamentait : "Je ne vais pas jouer la finale !" Quarante- deux ans plus tard, il fulminait encore contre "la connerie" de son adversaire. Mais la commission de discipline allait lui infliger un match ferme et un avec sursis. Il allait pouvoir purger lors de la 38ejournée et disputer la finale de la coupe de France contre Bastia, pour y devenir le tout premier buteur de l'histoire officielle du Parc des Princes. Autre bonne nouvelle des jours suivants: Jo Bonnel, victime d'une pubalgie, revenait guéri de Quiberon, prêt à jouer et gagner la finale du premier doublé olympien. Une nouvelle histoire allait s'écrire: Marcel Leclerc, un peu mégalo, s'invitait dans le journal de 20h pour annoncer la venue de Van Hanegem (qui ne se ferait pas), sa candidature aux élections législatives, un nouveau contrat pour Couécou. Rien ne se produirait, Leclerc serait renversé en juillet et le public du Vélodrome attendrait 1989 pour un nouveau titre de champion.. Mario Albano -------------------------------- Lien vers la rencontre >>> Fiche joueur Josip Skoblar >>> Fiche joueur Roger Magnusson >>> Fiche joueur Bernard Bosquier >>> |
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