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Deux "parrains" de prestige

OM-NICE Mars 1955 : le jeune Jean Molla, recruté en PH, fait ses débuts au Vélodrome en D1 contre le Gym, flanqué de Ben Barek et Marcel qui marquent les buts de la victoire. Bel entourage...

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Au moment où arrivait le printemps 1955, l'O.M. naviguait dans le ventre mouligasse de la D1, avec tout juste trois longueurs d'avance sur le premier relégable. Il fallait donc prendre des points et donner un coup de fouet à l'équipe, ce que l'entraîneur Roger Rolhion allait faire en titularisant un jeune demi de 21 ans, Jean Molla recruté quelque mois plus tôt en PH, à Port de Bouc.

"Chaque année, mon club organisait un match de prestige avec des joueurs de la région, venus de Martigues, Aix ou de l'O.M., contre une équipe de D1, explique l'ancien joueur de 84 ans, devenu allaudien. Je faisais partie de cette sélection face au Nancy de Piantoni et j'avais effectué un excellent match, au point que les présidents de l'A.S. Aixoise et de l'O.M., M. Robin étaient venus me solliciter. Évidemment, j'ai choisi l'O.M., mais quand j'ai disputé mon premier match amical, contre les Hongrois du Vasas, l'une des meilleures équipes européennes de l'époque, j'ai mesuré le fossé qui me séparait des pros, j'étais épuisé.

Le jeune footballeur a suffisamment travaillé pour effectuer ses débuts en D1 à Lens, puis au Vélodrome, face à Nice. Le jeune Molla a surpris le public marseillais, il fut l'un des meilleurs hommes sur le terrain", écrira Pierre Andreis dans La Marseillaise. "Un rêve éveillé pour moi ! Sans doute mon meilleur souvenir avec ma sélection en équipe de France militaire, aux côtés de Raymond Kopa, Michel Hidalgo ou Joseph Ujlaki.

Aujourd'hui, un jeune qui est promu en pro, il est prêt, il a connu le centre de formation, Moi, mon père ne voulait pas que je joue au foot, je faisais le mur avec mon équipement. J'ai signé ma première licence à 18 ans ! Heureusement pour lui, dans cet O.M., il était bien entouré pour une première.

"Je jouait aux côtés de Johansson, Andersson, Gransart, Salem, Palluch, Scotti, Le Gall - le père de l'actuel docteur de l'O.M. - et puis de Jean-Jacques Marcel et Larbi Ben Barek, buteurs du jour. Ben Barek avait dépassé 40 ans, mais il venait d'être rappelé en équipe de France, il ne courait plus beaucoup mais quelle technique ! Marcel, lui, était monté s'expliquer dans les tribunes après le match avec quelques spectateurs qui avaient sifflet Gransart, expulsé.

"En face, il y avait Ujlaki, Nuremberg, Hairabedian, Pancho Gonzales, qui, quelques mois plus tôt, avait effectué un sauvetage sur la ligne, d'un ciseau retourné, empêchant l'O.M. d'égaliser en finale de la Coupe de France. Autant dire que nous avions vraiment envie de battre Nice pour prendre une revanche. Nous avions gagné 2-0. Gunnar Andersson n'avait pas marqué ce jour-là, mais quel avant-centre unique en son genre ! Il ne fallait pas lui demander de courir, mais dans les vingt mètres adverses, c'était un danger permanent.

Quelques années plus tard, Jean Molla vivra ce fameux O.M. - Saint-Étienne de mars 1957 (4 buts d'Andersson, 3 de Mekhloufi) et de gagner la coupe Drago, sorte de coupe de la Ligue de l'époque, contre Lens. "Quand je vois la photo, il y en a beaucoup qui ne sont plus là : Scotti, Domingo, Gunnar... Je l'ai encore gagné deux fois avec Sochaux dans les années 60. Je n'avais connu aussi le déshonneur de la partie de la première équipe de l'O.M. à descendre en D2 avec Oliver, Bruneton, Eschmann, en 1959".

Après quelques années comme entraîneur, à Moutiers, Alès ou au SMUC ("J'avais passé mes diplômes avec Michel Hidalgo), Jean Molla a travaillé dans un cabinet de radiologie. "J'avais toujours été passionné par l'anatomie et j'avais suivi la formation à Alès. Après de nombreuses années à la clinique Merlin-Vert Coteau, de Marseille, il est retraité depuis 1993 est devenu un téléspectateur assidu.

Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean Molla >>>