OM1899.com

_________________________________________________________

 

Nocentini, le Monégasque

OM-Brest 22 mars 1953. Face au futur champion qui compte déjà 6 points d'avance, les Olympiens assurent leur succès dans le premier quart d'heure avec une passe décisive et un but de Nocentini

 

Quand on liste les joueurs étrangers passés par l'OM, on songe évidemment aux Yougoslaves, aux Suédois, aux Brésiliens, aux Argentins, aux Britanniques, aux Espagnols, aux Africains de divers pays et beaucoup moins à la Bulgarie, à la Slovénie, le Luxembourg, la Bolivie ou le Pérou qui n'ont fourni qu'un seul joueur au club marseillais. On oublie aussi que la Principauté de Monaco est un état souverain, même si l'ASM participe au championnat de France.

Or, Mario Nocentini (comme Léo Ferré mais dans un autre domaine d'activité) était bien un ressortissant monégasque et le seul à avoir joué à l'OM en tant que tel. Il n'est pas resté forcément dans toutes les mémoires, mais il a joué 94 matches officiels, tous comme titulaire évidemment, entre 1949 et 1954. Quand il avait signé au printemps 1949, alors qu'il évoluait à Hyères, cela semblait si anecdotique que le président Dancausse avait cru bon de préciser qu'il allait aussi acquérir des joueurs d'un plus grand standing.

Ce milieu de terrain (demi ou inter) râblé et puissant allait pourtant monter en régime au fil des ans jusqu'en 1953, en dépit d'une opération du ménisque en 1951, ce qui, à l'époque, n'était pas une intervention bénigne pour un footballeur.

 

 

Avec le retour de Larbi Ben Barek, l'émergence du jeune Gabriel Rossi, puis le recrutement de Jean-Jacques Marcel, venant s'ajouter aux indispensables Roger Scotti et "Mimi" Mesas, il n'allait pas disputer la finale de la coupe de France 1954 et la concurrence allait le pousser à retourner à Monaco.

Titulaire lors de tous les matches de championnat

Mais la saison 1952-53 a été sa meilleure. Il y a disputé l'intégralité des 34 rencontres de championnat, dont le sommet OM-Reims du 22 mars, face aux futurs champions de France, alors en tête avec 6 longueurs d'avance sur les Girondins de Bordeaux et le FC Sochaux.

Reims, c'est alors la base de l'équipe qui disputera la première finale de la coupe d'Europe des clubs champions contre le Real Madrid, avec Jonquet, Penverne, Glovacki, Kopa. L'OM, qui n'a sauvé sa place qu'en barrages en 1952, effectue une meilleure saison et Gunnar Andersson va établir le record de buts en D1 (35 en 34 matches).

Ce n'est pourtant pas le Suédois qui va être décisif, mais le Monégasque. "Heureusement que tu étais là, sinon la prime nous passait sous le nez", lui lance d'ailleurs Gunnar dans les vestiaires où Mario réplique : "Je ne marque qu'un but par an, mais je le mets au bon moment."

 

 

Une passe décisive, un but

Effectivement, dès la 10e minute, servi par Moreel, Nocentini feinte la frappe, sert Dard, qui ouvre la marque. "Georges Dard vit actuellement une deuxième jeunesse", écrit d'ailleurs Alain Delcroix dans Le Provençal. Trois minutes plus tard, sur un dégagement de Paul Sinibaldi, le gardien rémois venu de la Belle-de-Mai, Nocentini reprend en demi-volée et donne à l'OM un avantage plus conséquent.

Ces deux buts d'avance seront bien utiles, car le Stade de Reims va alors copieusement dominer, en dépit d'un tir d'Andersson sur le poteau. "L'arbitrage n'a pas été en notre faveur", devait dire Henri Germain, le président rémois, mais c'est par maladresse que Francis Meano, qui avait réduit l'écart, ratait la balle de 2-2 dans les dernières minutes, "émouvantes" selon le grand Pierre Andréis dans La Marseillaise, soulignant la grande performance défensive de Salem et Lanfranchi, les meilleurs avec Nocentini.

"L'équipe était fatiguée par les premières chaleurs", dira le Monégasque pour défendre ses partenaires.

Mario Albano

-------------------------------

Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Mario Nocentini >>>

 

 

.

.

.

.

Retour
Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.