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Le tout premier succès

BORDEAUX-OM 22 avril 1945. Dernier championnat de guerre, quelques jours avant l'armistice et première victoire olympienne chez les Girondins qui n'avaient encore jamais joué en Division 1

 

Comme les chrysanthèmes en novembre, les soldes en janvier ou les oeufs à Pâques, lorsque l'OM joue à Bordeaux revient immanquablement la date du 1er octobre 1977 et du dernier succès olympien en championnat sur le terrain des Girondins (suivi le 22 mars 1978 d'une autre victoire, en coupe de France). Mais à quand remonte la première victoire ?

Là encore, on peut donner trois dates. Celle du 27 août 1961, en D2 (0-2, doublé de Sansonetti), celle du 5 janvier 1963, si on ne tient compte que de la D1, lors du court retour de l'OM parmi l'élite (1-3, buts de Dogliani, Roy et encore Sansonetti). Mais la toute première, qui n'a pas gardé un caractère officiel, c'est celle du 22 avril 1945.

Pourquoi pas officiel ? Parce qu'il s'agissait du dernier championnat de guerre et que ceux disputés entre 1939 et 1945 (contrairement à la coupe de France qui avait gardé ses caractéristiques) ne sont pas comptabilisés. Ces compétitions étaient trop perturbées par l'occupation, les deux zones, le gouvernement de Vichy qui avait supprimé le professionnalisme et recréé des entités de toutes pièces dans un championnat fédéral (Marseille-Provence, Lille-Flandres, Bordeaux-Guyenne, Lens-Artois, etc.).

Quinze jours avant l'armistice

Après la libération d'une grande partie du pays, un championnat en deux zones a été créé en décembre 1944,

 

avec douze équipes dans la zone sud, dont l'OM, Bordeaux, Saint-Étienne, Alès, Cannes et Lyon, futur finaliste, battu par Rouen en finale interzones.

C'est donc dans le cadre de cette compétition que l'OM est allé jouer à Bordeaux pour la première fois de son histoire en championnat, les Girondins n'ayant pas fréquenté l'élite depuis la création du professionnalisme en 1932. On comprend aisément que cette D1 à deux zones ne soit pas "officialisée" par l'histoire, quand on sait que ce premier Bordeaux-OM s'est déroulé alors que la guerre faisait encore rage autour de Berlin. Mort de Roosevelt le 12 avril, Bordeaux-OM le 22 avril 1945, mort d'Hitler le 30 avril, armistice le 8 mai. On comprend que le match soit plus que secondaire, au regard de l'actualité du moment... Ce n'est donc qu'à partir de la saison 1945-46 que l'histoire du championnat de France a repris son cours...

Ce Bordeaux-OM a toutefois bien existé. Les Olympiens avaient été sèchement battus 3-0 à l'aller, le 11 février à l'Huveaune et, cruellement, le premier but était venu d'une action de Nemeur, le fameux joueur bordelais qui avait disputé la finale de la coupe 1943 contre l'OM et n'était pas qualifié, ce qui aurait dû valoir au club marseillais de l'emporter sur tapis vert. Mais le 4-0 de la finale rejouée était plus beau.

 

 

Triplé de De Maréville

Pas de composition d'équipe bordelaise dans la presse d'époque, donc, on ne sait, hormis Arnaudeau, combien il restait de Girondins depuis cette finale de coupe de 1943, deux ans après. À l'OM, il restait Bastien, Olej, Dard, Scotti, Robin et Pironti. Aznar allait pouvoir récupérer sa licence quelque temps plus tard, tandis que la Fédération refusait à l'OM le droit de faire jouer deux prisonniers yougoslaves libérés, Gerbac et Lebanic. Tout était assez flou et perturbé, ça se comprend.

Un fait cocasse est révélé dans le Volume 2 de " L'Histoire encyclopédique d'un club de légende" de Gilles Castagno, tiré d'un article de "Midi-Soir" : Louis de Sainte de Maréville, très populaire dans le quartier Oddo, devait apparaître sur une liste électorale. Mais, finalement, à la demande de son épouse, il allait y renoncer, "pour laisser la politique aux politiciens et mettre tout son talent à marquer des buts". Bien vu : à Bordeaux, "le Marquis", allait réussir un triplé, deux autres buts lui étant refusés pour hors-jeu. L'OM finirait quatrième de la zone sud.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Louis de Sainte De Mareville >>>

 

 

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