|
||
|
||
_________________________________________________________ |
Un parfum de coupe d'Europe OM-JUVENTUS Août 1994 : victoire de l'OM en amical dans le cadre du transfert de Deschamps--------------------------------------- |
Drôle d'époque. L'OM puni, relégué en D2, avait mal commencé sa saison en perdant au Vélodrome contre Le Mans. Puis avait gagné à Saint-Brieuc, battu Sedan, "obtenu" le nul à Nancy et battu Alès, 1-0. Mais la coupe d'Europe et l'Olympiakos se profilaient en septembre et pour tous les publics de France, y compris à Marseille, l'OM était toujours l'OM champion d'Europe, parce qu'il y avait toujours Barthez, Durand, Casoni, Ferreri. Parce que Marquet était prometteur, Germain était revenu, comme Dib l'avait fait dans sa ville d'origine où il n'avait jamais porté le maillot blanc. Et la Juventus de Turin arrivait, pour un match amical dans le cadre du transfert de Didier Deschamps. On avait souvent vu Marcelo Lippi au Vélodrome au printemps précédent. Il venait superviser DD avant de le recruter. Là, il serait sur le banc, Deschamps sur le terrain, comme Peruzzi, Ferrara, Kohler, Sousa, Conte, Di Livio, Vialli. Pas Baggio, le héros malheureux de la précédente finale du Mondial, blessé. Mais la révélation aux cheveux blancs, Fabrizio Ravanelli, dont c'était la première apprition à Marseille, cette ville, ce club qu'il allait tant aimé quatre ans plus tard. Doublé de Cascarino Et puis, à l'OM, il y avait ce drôle d'Irlandais qui enlevait ses dents pour jouer, dont on ne cessait de prédire qu'il ne passerait pas l'été, mais qui avait marqué quatre buts en cinq matches : Tony Cascarino. |
|
"Au cours de la coupe du monde aux États-Unis, mes partenaires irlandais rigolaient de moi parce que je n'avais que des propositions foireuses de clubs anglais miteux , explique Tony. Le jour où je leur ai dit : "Je vais à Marseille", ils sont tous restés bouche bée. Et de fait, j'ai travaillé comme un fou. En Angleterre, à Chelsea, le sérieux n'était alors pas le point fort, l'alcool très présent. À l'OM, j'ai bossé très dur lors de la préparation, j'ai perdu plusieurs kilos. Et j'ai marqué, marqué, marqué, je n'ai jamais été aussi bon."Révélation de Wacouboué De fait, ce 23 août 1994, après avoir fait jeu égal avec la Juve, malgré une belle occase pour Ravanelli, l'OM ouvre le score en seconde période. Libbra, qui a remplacé Tembo, pas du tout au niveau, a servi Cascarino dans la surface. 1-0. Peu après, c'est Jambay, lancé sur la droite qui centre sur la tête de l'Irlandais : 2-0. Devant 17 000 spectateurs seulement. Jambay, Libbra, des jeunes Marseillais révélés, mais moins que le stoppeur inédit, Didier Wacouboué, arrivé d'Endoume. "J'étais impressionné, car Vialli est un immense joueur, l'important était de bien négocier mon premier ballon et je l'ai fait. Je remercie surtout Bernard Casoni pour ses conseils", devait dire celui qui allait réaliser une saison de feu avant de devoir arrêter sa carrière pour de graves problèmes de santé. Et qui est mort il y a cinq ans pratiquement jour pour jour. |
|
"À la fin du match, Jürgen Kohler, le stoppeur allemand de la Juve contre qui j'avais joué avec la République d'Irlande quelques mois plus tôt, est venu me voir , raconte encore Tony. Il m'a dit qu'il ne m'avait pas reconnu, que j'étais devenu un joueur très différent. Le compliment m'a touché."Des compliments, Didier Deschamps en fera aussi : "Les Marseillais ont joué ce soir un match européen ; je repars rassuré : ils vont remonter sans problème et l'équipe peut même faire une belle carrière européenne." Prédictions pas vraiment avérées : le dépôt de bilan au printemps 95 allait priver l'OM, champion de D2, de remontée immédiate. En coupe de l'UEFA, après un exploit face à Olympiakos, l'OM allait s'incliner devant Sion. La Juventus, décevante, en revanche, "fatiguée par trois matches en six jours" selon Marcelo Lippi, gagnerait la Ligue des champions deux ans plus tard (but de Ravanelli en finale). Trois jours après avoir battu la Juventus, l'OM en ferait de même contre... Charleville. Mario Albano
|
|
-----------------------------
.
.
.
.
Retour