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Un transfuge au coeur lourd

BASTIA-OM Août 1972 : Jean-Louis Hodoul, olympien à11 ans, qui a vécu la montée en 1966, les titres (71et 72) et les coupes (69 et 72), affronte l'OM pour la première fois avec le SCB

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C'était l'été du grand chambardement. L'OM, qui avait réalisé en 1972 le premier doublé de son histoire, changeait à la fois de président et d'entraîneur. Marcel Leclerc, renversé lors d'une nuit des longs couteaux, avait été remplacé par Réné Gallian, et Mario Zatelli par Kurt Linder. "J'avais bien senti lors du stage en Forêt-Noire que Linder ne voulait plus de moi, explique Jean-Louis Hodoul. Il m'avait fait jouer un demi match amical. Alors, j'ai fini par accepter de faire partie du deal entre l'OM et le Sporting pour la venue de Georges Franceschetti à Marseille. En échange, l'OM cédait Ilja Pantelic (gardien de la Yougoslavie en finale de l'Euro 68), Michel Chaumeton et moi.

"Je n'avais pas envie de partir. J'ai grandi à Sainte-Marguerite. L'OM, mon père avait commencé à m'y emmener quand j'avais quatre ans, pour voir jouer Andersson, Marcel, Rustichelli, poursuit l'ancien libero marseillais. J'avais signé ma première licence à onze ans, et on avait falsifié ma date de naissance car à l'époque, on ne pouvait pas le faire avant douze ans. Quinze ans après, j'étais donc obligé de partir. Un crève-coeur."

 

 

Skoblar ne voulait pas qu'il parte

Une erreur surtout. Jean-Louis Hodoul est le seul joueur de l'histoire à avoir participé à la remontée de l'OM en D1en1966,puis à avoir gagné les deux coupes de France (1969 et 1972) et les deux titres de champion (71 et 72), en faisant preuve lors de sa dernière saison d'une polyvalence précieuse (milieu, ailier, arrière latéral, libero). "En fait, mon premier match contre l'OM avec Bastia avait été en amical, à Toulon. J'étais en grande forme et j'avais voulu montrer ma valeur ,me faire Un peu regretter. Skoblar étai tallé dire à Mario Zatelli : 'Vous faites une grosse erreur, Jean-Louis, c'était notre meilleur défenseur'."

Une opinion que Josip devait d'ailleurs nous répéter ces dernières années. Mais pour la troisième journée de championnat, l'attaquant croate de l'OM n'allait pas croiser Jean-Louis Hodoul. Privé de Skoblar suspendu, mais aussi de Roger Magnusson, victime d'une tendinite, de Jacky Bonnet et du Hongrois Nagy, nouvelle recrue, blessés au genou, Diego Lopez, le pied

 

Dans le plâtre, l'OM alignait donc François Bracci arrière droit, Ange Di Caro ailier droit, Franceschetti avant-centre et Daniel Leclercq faux ailier gauche. Avant de perdre Gilbert Gress en cours de jeu.

Une année formidable à Bastia

Autant dire que les commentaires compréhensifs suivant ce 0-0 à Furiani s'expliquent aujourd'hui aisément. L'OM s'était contenté de tenir bon. Et en face, Hodoul avait été, comme toujours, impeccable.

"J'avoue que je ne me souviens pas vraiment du match, confesse Hodoul. Seulement de ma visite à l'hôtel de l'OM, le matin du match, car ils étaient mes amis. Mais à Bastia, j'ai vraiment passé une année formidable, avec Papi, Félix ,Calmettes, Giordani. Si j'en suis parti, c'est tout simplement que je ne supportais plus de devoir prendre l'avion une semaine sur deux pour chaque déplamement. À l 'époque, dans les autres clubs, on se déplaçait en train. Alors, je suis parti à Troyes."

L'OM commençait à décliner. Zatelli remplacerait de nouveau Linder en cours de saison et il faudrait attendre 1989 pour être de nouveau champion...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean Louis Hodoul >>>

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