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La ligne avait explosé ANGERS-OM Septembre1966: la défense à plat olympienne transpercée par les techniciens du SCO (5-0), qui renouvelleront la punition quelques mois plus tard en coupe de France--------------------------------------- |
En1966, l'OM avait retrouvé la D1, après deux séjours de trois ans en D2, entrecoupés d'une remontée suivie d'une redescente immédiate. Autant dire que l'espoir était renaissant, au rythme de l'ambition du président Marcel Leclerc qui était allé chercher un nouvel entraîneur, Robert Domergue, à Valenciennes, alors que Mario Zatelli avait réussi des prodiges et qu'il en réaliserait encore. Il avait surtout réussi son recrutement, avec Jean-Pierre Destrumelle, milieu de devoir, mais aussi et surtout le jeune stoppeur messin Jules Zvunka, appelé à devenir une institution au club, et deux défenseurs internationaux qui sortaient de la coupe du monde : Jean Djorkaeff, destiné à jouer au milieu, et Marcel Artélésa, libero et capitaine, arraché à Monaco où il avait remporté deux titres de champion. Trois buts en trois minutes "Nous vivions tous dans le même immeuble, face au stade Vélodrome, où logeaient aussi Domergue et Zatelli, se souvient le fils de Marcel Artélésa, qui nous avait répondu, le mois dernier, à la place de son papa, à la santé déjà déclinante (Marcel Artélésa s'est éteint le 23 septembre dernier). Mon père gardait un souvenir formidable de Marseille, où il me disait encore qu'il y avait croisé le joueur le plus fort de sa carrière, Josip Skoblar. Il évoquait aussi la puissance de Joseph en attaque et le gardien de but, Jean-Paul Escale."
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"Escale et Artélésa se distinguent" : c'était justement un intertitre de l'envoyé spécial du Provençal, Louis Dupic, dans son papier du samedi 24 septembre 1966. Et pour cause : le gardien olympien avait bloqué une volée de Deloffre à bout portant, gagné un duel, seul face à Poli avant que le libero ne repousse sur sa ligne, d'un ciseau retourné, une reprise de Stievenard. Angers menait alors déjà 1-0, l'ailier Margottin ayant profité d'un centre de Dubaële, servi par le génial Jean-Pierre Dogliani, Marseillais exilé au pays du beau jeu. Mais ces sauvetages seront vains : en trois minutes (37, 39, 40), le SCO allait marquer trois buts : Margottin, lancé tout seul, Stievenard de la tête, puis à la sortie d'un slalom. 5-0 à l'arrivée !" Et encore, c'est vrai que j'avais fait un malheur, se souvient Jean-Paul Escale. À l'époque, quand tu plongeais dans les pieds d'un attaquant, si tu enlevais tout, tu ne risquais pas le rouge comme aujourd'hui. Mais bon, avec cette défense en ligne, on a pris quelques roustes mémorables." La défense en ligne, c'était la marotte de Robert Domergue, l'entraîneur au regard d'acier, qui y voyait un moyen de jouer plus loin de son but, de resserrer les lignes, par opposition au béton, avec un couvreur. "Il nous faisait jouer la ligne beaucoup trop haut, souligne Josip Skoblar, qui était arrivé quelques semaines plus tard. Du coup, contre Angers, avec Dogliani qui mettait des caviars, ils nous avaient encore battus 5-0, en février en coupe de France à Paris et j'avais raté un penalty. Ils partaient dans le dos de la défense et c'était beaucoup trop loin pour que le gardien intervienne." |
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"C'est pour ça que je m'étais chopé avec Domergue un jour dans le bureau, rappelle justement Escale. Je lui avais dit que j'allais battre les records de Jazy à force de courir comme ça. Je n'étais plus gardien mais coureur de fond. Et c'est à cause de lui que le "maçon" était parti, pour éviter de l'emplâtrer. Le "maçon", c'était Marcel Artélésa parce qu'il colmatait toutes nos brèches. Quel défenseur formidable! Dur, précis, technique, d'une grande simplicité, alors qu'il était international. Il nous avait beaucoup apporté." Redevenu provisoirement maçon "Robert Domergue, c'est justement le point noir de la carrière de mon père à Marseille, appelle le fils de Marcel Artélésa. C'était n'importe quoi, un coup la ligne, un coup l'individuelle, il a quitté l'OM et le foot à cause de lui, pour redevenir maçon. C'est quelques mois plus tard qu'il a signé à Nice. Sinon, il n'aurait jamais quitté Marseille." Pour sa part, l'entraîneur de l'OM avait souligné en ce mois de septembre 1966, toute la qualité du SCO : "Angers, c'est du bon Nantes d'il y a deux ans, en plus athlétique". Deux ans plus tard, Domergue serait viré, Zatelli rappelé et l'OM battrait enfin Angers au printemps 1969 en demi-finale de la coupe. Mario Albano -------------------------------- Lien vers la rencontre >>> Fiche joueur Marcel Artelesa >>> |
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