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"Ce n'est pas en jouant ainsi..."

AUXERRE-OM 28 février 1976 - Toute première rencontre entre mes deux équipes. La coupe se jouant alors par matches aller-retour, l'OM se qualifiera péniblement à Marseille

 

En cette fin février 1976, Dominque Cuperly était loin d'imaginer qu'un jour, il deviendra entraîneur adjoint à l'OM ; et a Marseille, il était tous aussi improbable que le jeune Albert Emon en soit l'entraîneur en chef. Trente ans plus tard, ils allaient pourtant former un beau binôme et l'Auxerrois poursuivrait encore un an sur le banc olympien aux côtés d'Eric Gerets.

Mais en ce début d'année 76, l'heure est à la fête dans l'Yonne et à la méfiance à Marseille. La coupe de France se joue alors par matches aller-retour et quand un petit club reçoit un gros pour la première fois de son histoire, l'épreuve prend tout son charme.

"Affronter l'OM, c'était un quitte ou double. Il ne fallait surtout pas prendre une valise, raconte Dominique Cuperly, alors milieu de terrain de l'AJA. Nous nous étions attachés à bien défendre, comme d'habitude à Auxerre et nous étions parvenus à maintenir l'équilibre le plus longtemps possible. Il y avait du beau monde à l'OM, dont pas mal de garçons que je connaissais bien. Avec Albert, nous avions évolué ensemble en équipe de France juniors et à l'armé. Ce qui ne nous empêchait pas de bien se donner. Le système de Guy Roux, c'était le marquage individuel strict. Nous possédions un grand gardien et quelques garçons qui avaient un peu joué en D1, nous avions quelques atouts. Et puis, tu te surpasse face à l'OM."

 

La recette de l'année de l'Abbé-Deschamps

A cette époque-là, l'AJ Auxerre est un pensionnaire anonyme de D2, mais le club bâti par Jean-Claude Hamel avec Guy Roux disputera la finale de la coupe trois ans plus tard, puis montera en D1 en 1980. " AU fil des ans, le potentiel de l'équipe s'est améliore et tout en respectant les anciens du club, chaque année, de nouveaux joueurs ont apporté un plus. Et puis, on apprenait à travers la coupe, en affrontant de meilleures équipes et en se prenant au jeu pour toujours faire mieux. Pour Guy Roux, l'important, c'était le championnat ; la coupe, on la jouait, mais il ne fallait pas que ça nuise à la compétition en D2, qui était très dure ; alors, la coupe, c'était l'affaire des joueurs."

Une affaire que les "Ajaïstes" allaient bien mener. "Le stade était comble, il a fallu refuser du monde, rappelle Dominique Cuperly. L'AJA avait profité de la venue de l'OM, un club attractif, ça avait procuré une belle recette parce que les places étaient chères. Business, même à l'époque..." Match aller bloqué : 0-0 à l'Abbé-Deschamps. " Le plus dur est fait", titrait Le Provencal.

Ce n'était pourtant pas le cas. Le retour serait plus compliqué. "Nous étions allés au vert pas loin du Circuit Paul Ricard, puis, nous nous étions rapprochés du Vélodrome le jour du match pour faire la sieste', se souvient Cuperly. Et pendant le match, ce sont les Olympiens qui allaient faire la sieste.

 

Une qualification sans gloire

"Il en va souvent ainsi, sourit encore Cuperly qui a vécu, en 2008, Carquefou-OM sur le banc marseillais. Dans les premiers tours de coupe, tu peux être surpris par une équipe présumée inférieure et si tu te fais éliminer, tu passes pour le roi des ... Alors, de temps en temps, il faut que quelqu'un secoue la machine."

L'OM, un peu trop sûr de son fait, allait attendre les vingt dernières minutes du retour pour marquer enfin un but par Hector Yazalde, avant qu'un défenseur de l'AJA ne mette lui-même au fond le deuxième, contre son camp, celui du coup de grâce (2-0). "Toute la semaine, on a parlé de ce match et nous étions tombés d'accord pour dire qu'il fallait l'aborder à cent à l'heure. Vous avez vu le résultat ! Je ne joue pas les oiseaux de mauvais augure, mais il faut bien le dire, si nous jouons comme ça, nous n'irons pas bien loin", clamait le capitaine olympien Marius Trèsor après la qualification.

Un patron de boîte d'Aix en Provence, Albert Arstanian, ami de nombreux joueurs, allait même lancer que si l'OM allait en finale il monterait à Paris à vélo. Personne n'y croyait. Et pourtant, cent jours plus tard, "Banane" enfourchait sa bécane et l'OM gagnait la coupe...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

 

 

 

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