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Victimes d'un Marseillais

TOULOUSE-OM 29 janvier 1984 à Alès : Laurent Roussey qualifie difficilement l'équipe de D1 contre celle de D2, lors de la seule confrontation entre les deux clubs en Coupe de France

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Mais pourquoi à Alès ? Aujourd'hui, les plus jeunes l'ignorent peut-être, mais longtemps, les rencontres de coupe de France se sont disputées sur terrain neutre. Ce n'est qu'à compter de 1969 qu'ont été instaurés les matches aller-retour, à partir des 16e, puis le match unique, sur le terrain du premier tiré, à partir de 1990.

Toulouse-OM, en 32es, au mois de janvier 1984, s'est donc disputé à Alès, terrain maudit où l'OM avait déjà été éliminé par Nîmes en 1970 et par Montpellier en 1977 ; et ça n'a pas loupé, rebelote en 1984. À ceci près qu'en l'occurrence l'OM qui avait éliminé Le Grau-du-Roi, puis Limoges en décembre, n'était pas le tenant mais le "petit", leader de D2, face à un TFC qui allait finir 5e de D1, avec un futur vainqueur de l'Euro (Domergue), un futur champion olympique (Lacombe), d'anciens ou futurs internationaux (Bergeroo, Lopez, Durand, Soler, Ferratge, Sassus, Roussey).

"L'OM nous avait vraiment fait souffrir"

"Il y avait aussi Lucien Favre, l'actuel entraîneur de Nice, mais je crois qu'il n'avait pas joué ce match-là", rappelle justement Laurent Roussey, le buteur marseillais du TFC.

 

"Je me souviens forcément de cette rencontre, parce que je suis marseillais au plus profond de moi, en face il y avait l'OM et ce club fait partie de ma vie, même si je n'y ai jamais joué, explique l'ancien buteur et entraîneur des Verts, recruté par l'ASSE à Marseille à l'âge de 13 ans. Nous habitions à Saint-Tronc, tout près du stade, et mon père m'y emmenait quand j'étais tout petit. J'ai grandi avec Skoblar, Joseph, ils m'ont fait découvrir le foot... Après, quand je jouais à l'AS Mazargues, les rencontres contre l'OM, c'étaient les grands derbies marseillais, puis avec les Verts, j'ai souvent affronté un OM qui n'était plus au sommet. Là, en coupe, ils nous avaient vraiment fait souffrir. En première période, nous avions été malmenés..."

L'ancien avant-centre toulousain a de la suite dans ses idées, car en ce bel après-midi de janvier, il déclarait après le match : "Il y a bon nombre d'équipes de D1 qui, actuellement, n'ont pas la valeur de l'OM".

Les Olympiens avaient ouvert le score par Boubacar Sarr et s'étaient, par Pascal, puis Dehon, procuré beaucoup d'occasions de buts, ratées ou annihilées par un excellent Bergeroo. "Le danger s'appelait Boubacar" avait titré Jean Ferrara dans Le Provençal.

"Boubacar nous avait fait la misère, je le revois très bien, ajoute Laurent Roussey. Qu'est-ce qu'on avait souffert ! Il y avait le Baron derrière (Jacques Lopez), Caminiti, Anigo ? (ils ne jouaient ni l'un ni l'autre), Pascal, De Bono, Bracci, Rubio, c'est ça, non ? "

Exact. Mais aussi Zarko Olarevic, le maître à jouer olympien, qui, blessé au cuir chevelu dans un choc avec Gilles Brisson, avait dû sortir, peu après l'égalisation signée Gérard Soler, ce qui allait amoindrir l'équipe marseillaise.

"Pour un beau match, ce fut un beau match"

"Cette équipe marseillaise de Roland Gransart était sur une belle dynamique. Une belle équipe." L'expérience avait fini par payer pour le TFC. Mais de justesse. "Je marque à cinq minutes de la fin, me semble-t-il, ajoute Laurent Roussey. Je revois mon but : Marc Lévy rate sa sortie aérienne et je suis derrière pour reprendre victorieusement de la tête."

"Pour un beau match, ce fut un beau match, écrivait André De Rocca dans le Provençal. Et si, à la fin des 90 minutes, les Toulousains levèrent les bras au ciel en signe d'allégresse, c'était aussi une façon indirecte de rendre hommage à une équipe marseillaise formidable de culot et de panache."

Un OM qui n'allait plus perdre le moindre match jusqu'à la fin de la saison, pour remonter en D1 et y retrouver le TFC de Daniel Jeandupeux.

Depuis lors, si l'OM et le TFC se sont rencontrés trois fois en coupe de la Ligue, leurs routes ne se sont plus jamais croisées en coupe de France.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

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