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L'arroseur arrosé au Parc

PSG-OM le Paris ultra-défensif de Tomislac Ivic est pris à son propre jeu par l'OM offensif de Gérard Gili, solide comme un roc, à l'image de son gardien, Gaétan Huard.

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Du duel pour le titre entre l'OM et le PSG en 1988-89, on a surtout retenu le match retour. "Cette rencontre, avec le but de Franck Sauzée, a tout écrasé par son impact", souligne Gaétan Huard. Mais le match aller, conclu sur un 0-0, avait eu son importance, un vrai test, pour un OM symbole du jeu offensif de Gérard Gili, chez le PSG symbole du jeu très défensif de Tomislav Ivic.

Et pourtant, avec ses trois attaquants (Allofs, Papin, Cantona) plus Vercruysse en meneur de jeu, l'OM allait tenir bon au Parc, donnant au PSG "Une leçon de non-football" comme l'écrivait Jean Ferrara dans "Le Soir". "Tel est pris qui croyait prendre", titrions-nous dans "Le Provençal". "Nous avions été solides parce que les joueurs étaient disciplinés, rappelle Gaétan Huard. Les Allemands, Yvon Le Roux, et l'année d'après Carlos Mozer, c'étaient des exemples de champions qui ne lâchaient rien, même à l'entraînement. Et les jeunes, comme Eyraud, Meyrieu, Cauet, Mura, se mettaient automatiquement au diapason, ils ne se laissaient jamais aller. Avec ces cadres-là, les joueurs d'aujourd'hui prendraient des gifles."

Trois pour le titre

Ce match à Paris était un véritable test pour l'OM à la 17e journée, face au leader (33 points) qui possédait trois longueurs d'avance sur Auxerre et l'OM, les trois équipes dominant légèrement le championnat, devant Monaco, Nantes, Bordeaux, Nice avant que l'OM ne connaisse un sérieux passage à vide en décembre (8 points de retard sur PSG et l'AJA) avant de revivre au printemps. Un test aussi pour le gardien olympien.

"J'arrivais de Lens où j'étais une petite vedette et où j'étais beaucoup sollicité, rappelle "Guéguette". À l'OM, Gérard Banide m'avait dit qu'il me prenait pour ma capacité à aller sortir loin, au pied, parce qu'il voulait jouer haut, prendre le risque d'avoir de l'espace dans le dos de la défense.

"D'entrée, ça s'était mal passé, il avait été remplacé par Gérard Gili au bout de deux journées et moi, il fallait que je m'impose, quitte à n'avoir que deux ou trois ballons par match. Ce qui s'est d'ailleurs passé au retour contre le PSG, quand j'ai fait cet arrêt devant Simba et que Franck marque sur la relance. Le fruit de l'expérience accumulée toute la saison à l'OM. Au Parc, j'avais été plus à l'ouvrage. Les Parisiens avaient bénéficié de quelques coups francs, un danger constant avec Calderon et Susic."

Le plan de Gérard Gili

Huard était effectivement intervenu à point nommé devant l'Argentin, le Yougoslave, puis devant Xuereb en fin de match, tandis que Joël Bats avait dévié des frappes d'Allofs et Thys, puis connu le danger devant Förster et Cantona. Pas grand-chose en somme pour un match au sommet.

"L'aspect tactique eut une importance prépondérante et force est de reconnaître que les Marseillais ont pris les Parisiens à leur propre jeu", écrivait Alain Pécheral dans "Le Provençal", "le dispositif mis en place par Gérard Gili a été d'une efficacité remarquable, avec Cantona seul en pointe, chargé de remiser pour Allofs et Papin ou, derrière pour Vercruysse et Sauzée, le Marseillais étant seul au milieu de six Parisiens montant la garde en permanence."

Western spaghetti

"Je me souviens que le petit Pérez, avec qui j'avais fait l'armée, et qui était un ailier, me racontait qu'il avait pour consigne de ne pas dépasser le centre..." raconte encore Gaétan Huard. Le Paris SG d'Ivic, c'était : "tous derrière et Xuereb devant".

Devant la télé, on a dû s'ennuyer encore plus qu'au Parc où nous avions comparé le match à "un duel au pistolet dans un western spaghetti, chacun campant sur ses positions, en attendant que l'autre dégaine pour bouger une oreille".

Point négatif de ce résultat : Bruno Germain et Karl-Heinz Förster allaient être suspendus et cela coûterait deux points à l'OM quinze jours plus tard contre Lille. Mais le scénario était planté et les rôles distribués dans ce "bon", cette "brute" et ce "truand" à la française où l'OM jouerait le rôle de Clint Eastwood, victorieux à la fin.

Ce non-match au Parc serait très utile à l'arrivée, sur le plan mathématique, mais aussi pour l'expérience collective d'une équipe gagnant en confiance au fil des semaines. Jusqu'au titre...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

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