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Emon : doublé contre l'OM

OM-MONACO 03 septembre 1978. Quelques mois après avoir quitté l'OM qui ne lui proposait pas un bon contrat, le Berrois signe les deux buts du succès des champions sortants monégasques.

 

"Leduc, Courbis, Emon, Nogies, sans oublier Ettori, natif de Marseille : on était en famille hier soir (...) mais pas de happy end pour l'OM dans le roman du match".

L'édito, "le billet" d'Alain Pécheral dans "le Provencal", en cette fin d'été 1978 résume tout ce qu' l'on craint quand l'OM rencontre beaucoup d'anciens Olympiens : que ce soit l'un d'eux qui vienne le poignarder. Et Pour cette équipe olympienne, en proie au doute depuis me début de la saison, la venue du champion du champion de France en titre , l'AS Monaco, allait être douloureuse en ce sens. Une ASM entraînée par le technicien qui avait mené l'OM au sacre en 1971 et avait lancé Albert Emon en D1 début 1972 : Lucien Leduc.

"Monsieur Leduc, un homme extraordinaire qui t'apportait la soupe à la maison quand tu étais malade !", s'exclame avec tendresse Albert Emon qui venait d'affronter l'OM pour la première fois de sa vie." Et ca m'a évidemment bouleversé..."

Facherie, prêt et sollicitations

Véritable enfant de l'OM, qui avait logé chez Mario Zatelli à la fin des années60 en venant de Berre, puis avait partagé les vestiaires et la ligne d'attaque avec Magnusson, Skoblar, Paulo Cezar et Jairzinho, y gagnant ses galons d'international, Albert Emon avait quitté l'OM sur un malentendu.

 

"Nous nous sommes fâchés au sujet de ma prolongation de contrat, fin 1977 - début 19878. Je voulais rester à l'OM mais sans pour autant baisser mon salaire, sous prétexte que j'était un enfant du club. Les dirigeants m'ont donc prêté au printemps 1978 à Reims, alors avant dernier de Division 1. Et comme je restait sur une demi-saison très moyenne à l'OM, je me suis dit qu'il fallait que je flambe, sinon, je n'aurais guère de proposition, puisque j'était libre en juin. En neuf matches, j'a brillé, marqué des buts, et le club a sauvé sa place en D1. J'ai aussitôt été sollicité par Nantes, le PSG, Metz, et j'ai choisi Monaco pour le soleil. Et son titre de champion. J'allais jouer la coupe d'Europe des clubs champions. J'ignorais que je traînais encore une suspension de deux matches à la suite d'une expulsion avec l'OM contre Southampton en septembre 1976, en coupe des vainqueurs de coupe. Monaco m'a reproché de ne pas les avoir prévenus, mais je croyais que la sanction avait été en fin de saison. Ils ont donc recruté aussi Gérard Soler."

Avec Christian Dalger, Delio Onnis, Raul Nogues, plus Roger Milla, ça faisait une belle division offensive...

Lucarne et bras d'honneur

Voilà comment, face à un OM qui avait péniblement marqué par Boubacar Sarr, efficace remplaçant de Didier Six ce soir-là, Albert Emon allait réussir un double au Vélodrome. "Le premier but, c'est un tir de Gérard Soler qui heurte la transversale et je n'ai plus qu'à pousser le ballon au fond quand il me revient dessus. Sur le deuxième, je suis en dehors de la surface et je vois Marius Tresor devant moi, je me dis que lui, je n'arriverai jamais à le dribbler, donc je frappe. Et je marque."

"Un but fantastique", selon Jean Ferrara dans "Le Provencal". Une accélération, une feinte de frappe et, les Marseillais connaissait bien Bébert, l'enfant de Berre, Pressentirent ce qui allait survenir : le tir partit comme prévu, sec et vrillé, pleine lucarne", précisait de son côte Alain Pécheral.

Un but suivi d'une célébration "à la Keita", un bras d'honneur mais pas envers les dirigeants à Jean-Bouin, à qui il aurait alors pu en vouloir, mais dirigé vers la tribune Ganay. "Comme un con! s'exclame aujourd'hui Albert Emo. J'aimais énormément ce public et je n'aurait jamais du faire ça, je présente encore mes excuse. J'était jeune..."Il est vrai aussi qu'il avait passé sa soirée à essuyer des insultes. Qui aime bien, châtie bien. D'autres ont connu pareille mésaventure...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

 

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