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Troussier élimine Lizarazu

CAEN-OM Décembre 2004 : le nouvel entraîneur commence par un stage et une victoire en écartant l'international, qui sera élu meilleur arrière gauche de Bundesliga six mois plus tard

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Encore une période bien agitée dans l'histoire de l'OM. En ce début décembre 2004, on était loin, bien loin de l'euphorie du mois d'avril, quand, dans un Vélodrome en fusion, l'OM, devant Newcastle, s'était qualifié pour la finale de la coupe UEFA. Didier Drogba était parti en juillet, le président Christophe Bouchet à l'automne et José Anigo avait démissionné de son poste d'entraîneur mi-novembre. Après un court intérim d'Albert Emon, le manager général Pape Diouf (qui deviendrait président en janvier) avait recruté Philippe Troussier comme entraîneur.

L'ancien sorcier blanc aux conférences de presse interminables avait décidé d'emmener ses troupes en stage à Granville, coquette station thermale de la côte normande, choisie pour sa proximité avec Caen où l'OM allait jouer son premier match avec le nouvel entraîneur. Il allait très vite apparaître que l'ancien sélectionneur du Japon et de l'Afrique du Sud préparait son équipe en 3-3-2-2 et qu'il cherchait à assurer sa prééminence sur le groupe.

Là où José Anigo s'appuyait sur l'expérience de joueurs qu'il admirait, comme Bixente Lizarazu, Philippe Troussier préférait la confrontation dont le défenseur basque serait le premier protagoniste. Aujourd'hui, Bixente souhaite pas revenir sur ce court épisode.

Effectivement, dans sa biographie, "Bixente", co écrite avec Arnaud Ramsay, parue en 2007 chez Grasset, on peut lire ces quelques phrases révélatrices : "C'est la première fois que j'ai eu envie d'en venir aux mains avec un entraîneur. Par chance je me suis retenu. Mais j'étais conscient qu'à la prochaine provocation j'allais le démonter".

Interviewé courant janvier par La Provence, l'entraîneur avait pourtant assuré du contraire : "Je tiens à dire qu'il n'y avait aucun problème entre nous. J'ai toujours travaillé avec Bixente. Il n'y avait aucune incompréhension. J'ai toujours tenu à lui faire confiance. C'est un joueur qui a une énorme expérience. C'est toujours une chance de pouvoir compter sur un tel élément".

Des propos qui prêtent à sourire, quand on se souvient que pour ce premier match, à Caen, Troussier (très sympathique par ailleurs) avait décidé de se passer de deux recrues vedettes de l'été, Benoît Pedretti et Peguy Luyindula, simples spectateurs dans les tribunes de d'Ornano, tandis que Bixente Lizarazu, écarté lui aussi, était resté à l'hôtel. Sacrée marque de confiance pour une première.

Paradoxalement, les faits n'allaient pas donner tort à Troussier :deux buts de Bamogo et un de Koke offraient à l'OM une victoire surprise (2-3), qui ne ferait pas de petit : le week-end suivant, Auxerre gagnerait au Vélodrome. Pedretti et Luyindula reviendraient dans l'équipe, le premier nommé signant même la dernière victoire de la saison, à Bastia, courant mars, avant un long tunnel sans succès.

Mais pour Bixente Lizarazu, c'en était trop, comme il devait l'expliquer. Avec le concours de Robert Louis-Dreyfus, il repartait au Bayern Munich. Quelques mois plus tard, il était de nouveau champion d'Allemagne et sacré meilleur arrière gauche de Bundesliga. "J'étais pourtant un joueur fini paraît-il", concède-t-il dans un sourire.

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