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Trois buts en dix minutes

OM-BREST 05 mars 1985 : Mené 2-0 à la 80e minute, l'OM renverse la vapeur dans les derniers instants, avec un but de Bernard Zenier du droit, devant des tribunes vides.

 

Cette saison-là, Brest était nettement meilleur que l'OM. Une victoire à Marseille aurait placé le club breton à la cinquième place, juste derrière Toulon (!) et devant Monaco. Une défaite aurait laissé l'OM en seizième position, avec juste quatre longueurs d'avance sur Strasbourg et Tours, les deux premiers relégables. Et c'est ce qui a failli se produire en cette froide soirée d'hiver.

"Nous n'avions pas été bons du tout", s'exclame Bernier Zenier. A la fin, on a tout renversé en dix minutes et on a remué le stade, enfin le peu de gens qui étaient présents, parce qu'il n'y avait pas 50 000 personnes.

Une saison compliquée

En effet, alors que Marc Pascal effectuait un retour convaincant au centre de l'attaque, c'est Slavo Muslin qui ouvrait le score, d'une demi-volée heurtant le poteau avant d'entrer. Et peu après, Jean-Luc Le Magueresse (le père de la chanteuse Nolwenn Leroy) doublait la mise, d'une frappe puissante et à rebond, du pied gauche. Encore heureux que Marc Levy empêche Gérard Buscher d'en mettre un troisième, avant que le maigre public ne s'en prenne aux dirigeants olympiens. C'est une saison de grogne...

 

 

"Mes deux années à Marseille ont été compliquées, confirme Bernard Zenier. Sur toute ma carrière, ce sont les pires que j'ai vécues, on regardait toujours le classement pour sauver, ce n'était pas terrible. Pénible. C'est parfois délicat quand l'OM est dans le groupe de tête et qu'il perd un match, alors, là, que nous étions quatorzièmes, quinzièmes, c'était encore plus dur. Les gens n'étaient pas contents. Il y a des mecs qui ne pouvaient pas jouer."

Roland Gransart avait commencé la saison sur le blanc qu'il occupait avec bonheur depuis le dépôt de bilan d'avril 1981, avec la montée de 1984 pour l'apothéose. Mais le président Carrieu avait pris les anciens bons joueurs Laurie Cunningham et Tscheb La Ling, qualifiés "d'aigles déplumés, à juste raison par André De Rocca dans "Le Provencal", ce qui avait mis le président en colère. Et il était allé sortir Pierre Cahuzac de sa retraite pour remplacer Gransart en septembre. Idée saugrenue qui n'avait rien amélioré et allait même déboucher sur des scènes pittoresques, puis une grosse polémique autour de Jean-Charles De Bono au printemps, et la mise à l'écart de François Bracci pour un point de règlement interne. "C'était n'importe quoi", rappelle Bernard Zenier

 

Pascal du gauche, Zenier du droit

Mais voilà, ce soir-là, alors que Michel Flos venait d'entrer et d'effectuer ses débuts en D1, la folie allait s'emparer du lieu. "Nous étions menés 2-0 à la 80e et nous marquons trois buts, par Cunningham, Pascal, d'une volée du gauche, et moi, à la dernière minute, du pied droit, ce qui est miraculeux, rigole encore Zenier. Non, enfin, j'en ai mis quelques-uns du droit, des machins pourris, mais c'étaient des buts quand même. Et celui-là, il a compté ! Face au virage nord, devant le tunnel qui menait aux vestiaires."

Une victoire qui repoussait un peu les problèmes et qui était signée par le meilleur joueur olympien de ces deus saisons. Car Bernard Zenier était vraiment un ton au-dessus. "J'ai fait deux saisons correctes, j'ai du marquer une fois dix buts, l'autre huit, ce qui n'était pas extraordinaire, mais pas trop mal".

La saison d'après, il sera sacré meilleur de D1, sous les couleurs du... FC Metz.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Bernard Zenier >>>

 

 

 

 

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