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Le dernier but de l'actuel doyen

OM-NICE Février 1949 : Henri Fontaine, l'attaquant de Barbentane, réduit l'écart avant que l'OM n'égalise. À 92 ans, il est le doyen actuel du club et y reste indéfectiblement attaché

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OGC Nice a été l'un des premiers adversaires de l'OM, avant l'instauration du professionnalisme, à travers le championnat du Sud-Est : les deux clubs se sont retrouvés en 1932, pour les premiers championnats pros. Après la guerre, il a fallu attendre la remontée du club azuréen, le premier match officiel de D1 du Gym au Vélodrome (après la coupe de la Libération en décembre 1944) se disputant le 6 février 1949 entre le champion sortant et le promu.

C'était d'ailleurs mal parti pour l'OM, qui traversait une mauvaise passe et allait laisser filer son titre, terminant troisième du championnat derrière Reims et Lille. Le gardien, Armand Libérati, avait été mis K.-O., au cours de l'échauffement, par un tir de son partenaire Cesare Benedetti qui l'avait cueilli au menton. On avait dû appeler en urgence le gardien remplaçant, Roland Amar. Au bout de 20 minutes, les Aiglons menaient 2-0. Il faudrait un but du jeune Henri Fontaine, reprenant un coup franc de Roger Scotti, puis un but du même Scotti pour égaliser (2-2). "C'était mon dernier but à l'OM ? Je ne m'en souvenais pas. Mais avec le recul, je suis content d'avoir entamé cette remontée", nous dit en souriant Henri Fontaine, 92 ans, sûrement le doyen actuel de l'OM, celui qui a participé au match le plus ancien. "C'est le club qui a marqué ma vie. On ne passe pas à l'OM comme ça...", ajoute l'homme né à Barbentane et qui y vit encore aujourd'hui. L'OM, il y était arrivé en 1943, en pleine guerre, après avoir été repéré chez lui.

 Vélo, trains, tramway

"J'ai toujours habité Barbentane. J'avais un oncle qui pouvait me loger à Marseille, mais en général, je faisais trois kilomètres à vélo pour rejoindre la gare de Barbentane, où je prenais le train pour Tarascon, je changeais pour Marseille, je descendais l'escalier de la gare Saint-Charles, en courant parce que le train avait toujours du retard, je montais dans le tramway rue de Rome pour Castellane et de là, j'allais au stade de l'Huveaune. Quand j'arrivais, l'entraînement avait déjà commencé, j'avais déjà un peu les jambes en coton. Parfois, j'arrivais au Vélodrome et on me disait que l'entraînement était ailleurs. Ce n'était pas facile, pendant la guerre et après la Libération, les trains ne fonctionnaient pas à la perfection. À mes débuts, j'ai continué de travailler à la SNCF, un travail administratif régulant le trafic du petit train départemental, qui transportait les fruits et légumes, de Barbentane à Châteaurenard, puis Noves. Travailler, voyager, s'entraîner, jouer : c'était très difficile."

 

Surnommé "Barbentane"

Après un petit intermède à Montpellier, Henri Fontaine a joué une quarantaine de matches à l'OM en quatre saisons, participant à la conquête du titre de champion en 1948. "J'étais gaucher, je jouais ailier gauche, de temps en temps avant-centre, parce qu'il y avait Félix Pironti à l'OM, le titulaire à gauche, un vrai monsieur, qui m'avait pris sous son aile, il me surnommait 'Barbentane'. Il était adorable. Roger Scotti avait mon âge, mais lui, il avait la classe, il avait démarré à 17 ans en gagnant la coupe, je ne peux pas me comparer à lui, c'était une vedette. Mais très gentil lui aussi. Quand on arrive de Barbentane, on est un peu complexé. Mais quand vous avez un capitaine comme Jean Bastien qui vous téléphone à la veille d'un match depuis son magasin de sports pour me dire :'Riton, demain, tu joues, ça me fait plaisir pour toi !', ça aide ! Le stade Vélodrome, ce n'est pas tout le monde qui pouvait y entrer sous le maillot de l'OM. C'était quelque chose de gagner sa place à l'OM. Il y avait Jean Robin, Georges Dard,'Manu' Aznar,'Loulou' De Maréville, Armand Libérati, Dahan, Rodriguez, Salem, Gallian... Après, on m'a transféré à Sète, où j'avais une villa au bord de l'étang de Thau ; j'étais sur place, avec ma femme, c'était plus simple, agréable, avec le mont Saint-Clair en face. Puis, j'ai joué un peu à Avignon et j'ai entraîné Pont-Saint-Esprit pendant cinq ans."

Depuis 74 ans, Henri Fontaine est resté olympien de coeur : "L'OM, je suis fier d'y avoir joué et je continue de suivre sa vie à travers les journaux".

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Henri Fontaine >>>

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