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Le champion battu d'entrée

OM-CAEN Août 2010 : peu après avoir gagné le Trophée des champions face au PSG, puis le Trophée Robert Louis-Dreyfus face à Valence, le champion olympien perd à domicile dès la 1re journée

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L'été était à la célébration. L'OM champion de France en Mai, après avoir gagné la coupe de la Ligue, renouait avec un lointain passé victorieux, raflant au passage le trophée des champions face au PSG. Et ce jour-là, à Radès, en Tunisie, Laurent Blanc, qui venait de prendre les rênes de l'équipe de France sur les cendres de Knysna, avait même demandé à l'OM son kiné, Alain Soultanian, pour l'épauler chez les bleus.

Bref, au moment où le championnat commençait, l'OM, successeur des Girondins était favori pour se succéder à lui-même. Et le premier adversaire, le Stade Malherbe de Caen, n'était pas un adversaire susceptible de gâcher la fête.

"Comme souvent quand une équipe gagne beaucoup, elle se met dans un certain confort, précise Guy Stéphan, alors adjoint de Didier Deschamps à la tête de l'OM. Nous sommes tombés dans ce piège-là, nous n'avons pas vu venir Caen. Nous avons encaissé le premier but, nous avons égalisé par Samassa et El-Arabi a mis le but de la victoire normande dans les cinq dernières minutes. Nous avions eu beaucoup de possessions mais peu de tirs cadrés. Ça fait sept ans, mais ça reste un mauvais souvenir."

Dans nos souvenirs, le Trophée Louis-Dreyfus, remporté une semaine auparavant contre Valence, avec un maillot souvenir spécial, avait été excessivement célébré, comme un nouveau titre. Or, l'OM qui avait perdu Souleymane Diawara, blessé lors du Trophée des champions, ne pouvait pas encore utiliser Gaby Heinze, revenu tard de la coupe du monde (mais André Ayew, quart de finaliste était de la partie) ; et enfin, Mamadou Niang ayant reçu des propositions de Fenerbahçe et Hatem Ben Arfa, de Brême, étaient en instance de départ, tandis que la sempiternelle rumeur Drogba venait encore polluer tout ça.

"Ça faisait dix-sept ans que l'OM n'avait rien gagné, les trophées avaient été très fêtés, après être revenu de très loin, le Trophée Louis-Dreyfus est venu après toutes ces victoires et de fait, nous n'avons pas fait ce qu'il fallait contre Caen. Leyti N'Diaye a joué en défense centrale, Samassa est entré en cours de jeu, Mamad' était perturbé, nous n'avons pas trouvé la bonne carburation, nous n'avions pas toutes nos armes", rappelle Guy Stéphan.

"Nous avons manqué de volonté, de caractère et de technique, disait Didier Deschamps en ce 7 août 2010. Je n'ai pas la faculté d'entrer dans les têtes. Les joueurs sont des êtres humains et ce n'est pas le meilleur contexte pour préparer un match où on se présentait avec le statut d'ultra-favori. Ce qui est certain, c'est que nous avons la qualité pour battre Caen. Après, les jambes sont commandées par la tête, et si tout n'est pas clair dans la tête, ça devient compliqué. Je maintiens que cette équipe doit être renforcée."

Elle allait l'être, avec les arrivées de Loïc Rémy et André-Pierre Gignac, et l'OM allait revenir dans la couse au titre, malgré une deuxième défaite contre Valenciennes, une semaine après Caen. Mais ces points-là allaient faire défaut en fin de saison, laissant le LOSC de Rudi Garcia et Adil Rami rafler le titre de Champion.

Nous n'avions pas assez de marge, se souvient Guy Stephan. Le sport collectif, c'est défendre et attaquer ensemble, faire des efforts. Quand on oublie ça, on le paye derrière."

L'OM l'avait effectivement payé

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