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Le dernier de Jean Robin

OM-VALENCIENNES Février 1953 : à l'Huveaune, une équipe bis avec le vétéran affronte VA en coupe Drago, créée pour les éliminés de la coupe de France

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La coupe Drago a été créée en 1953 pour permettre aux équipes éliminées avant les quarts de finale de la coupe de France de jouer une compétition officielle au lieu de s'ennuyer en restant spectatrices ; à l'époque, la coupe de la Ligue n'existait pas, les coupes européennes et le calendrier international non plus. Alors, pour combler, le groupement des clubs professionnels (l'ex-Ligue nationale) avait inventé cette coupe, qui a perduré jusqu'en 1965 et dont Sochaux (3 victoires) et Lens (3 victoires, une finale perdue) ont été les grands spécialistes, l'OM la gagnant en 1957.

L'OM n'ayant jamais affronté Valenciennes à Marseille en coupe de France, c'est donc l'occasion d'évoquer cette coupe Drago, dont le premier match de l'histoire disputé par l'OM l'a justement été contre VA, le 8 février 1953. À reculons, il faut bien le dire.

Le tirage ayant donné Valenciennes-OM, les dirigeants du club ont alors menacé : "Si on nous oblige à voyager vers le Nord en cette saison, nous enverrons une équipe très mixte". Le plus beau, c'est qu'ils avaient eu gain de cause : le match avait été inversé. Et en guise de remerciements, l'OM l'avait déplacé au Stade de l'Huveaune, sachant qu'il n'attirerait personne (890 spectateurs !) et avait quand même aligné une équipe bis. À l'absence de Gunnar Andersson et François Mercurio, blessés, l'entraîneur Henri Roessler, ajoute les mises au repos d'Aderrhamane Ibrir, Gunnar Johansson, Roger Scotti, Dominique Rustichelli, Mario Nocentini et Jean Lanfranchi, qui ont tous joué les matches précédents et les suivants.

Ainsi, le Varois Roger Caillol va-t-il disputer sa seule rencontre officielle avec l'OM et le défenseur marseillais Robert Forno la troisième et dernière de sa carrière. Robert avait déjà fait partie de l'effectif en 1949, avant de signer à Marseille II, le GSCM, à l'existence éphémère en deuxième division lors de la saison 1949-50, avec Jean Bastien, Félix Pironti ou René Gallian. Revenu à l'OM en 1952, après un passage par Toulouse et le CA Paris, ce défenseur latéral allait jouer deux rencontres de D1 à l'automne 1952, puis ce match contre Valenciennes.

Robert Forno allait devenir ensuite l'un des plus brillants journalistes de football au "Méridional", transmettant cette passion de la presse à son fils, Jean-Marc, longtemps journaliste à "La Provence".

Un autre joueur disputa ce jour-là son dernier match en pro : Jean Robin. Une véritable légende dans l'histoire de l'OM. Champion en 1948, il avait peu à peu perdu sa place, puis remplacé son père, ancien président du club, à la tête de la fabrique de bouchons familiale, tout en s'entraînant et en jouant en équipe réserve, qu'il allait bientôt entraîner.

Ce 8 février fut donc son dernier match en pro, avant de sortir major du stage des entraîneurs en juin 1953. Il avait failli permettre à l'OM d'égaliser à dix minutes de la fin, en tirant un coup franc sur la barre, Mesas le reprenant victorieusement, mais l'arbitre avait refusé le but pour une faute préalable d'Alarcon. Deux buts de Sboralski et Westwood, en fin de première période, une réduction de l'écart par Moreel (avec deux "e", pas de lien de parenté avec Jérémy) et on oubliait cette coupe Drago.

"Les joueurs, frigorifiés par une température glaciale, furent gênés dans leurs évolutions par un Mistral violent qui entendait diriger les opérations", écrivait Alain Delcroix dans "Le Provençal". "Nous avons perdu, tant pis... ou peut-être tant mieux", disait d'ailleurs l'entraîneur marseillais, conscient qu'il valait mieux garder ses forces pour le championnat...

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