OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 01 septembre 1966

L'O.M., très décevant, normalement battu

par le STADE (2-1)

Les supporters de l'O.M. arrivés les premiers au Stade Vélodrome, se sont entraînés en encourageant de la voix et du pied, les treizistes marseillais. Nous écrivons bien du pied, car le nouveau bruit à la dernière mode, est celui fait en tapant en cadence sur des plaques de tôle récemment installée autour de la pelouse.

C'est "O.M. tam-tam". Est-ce bon signe ? Marseille XIII vient de gagner, car l'O.M. suivant le Stade, entre sur le terrain. Les deux équipes sont celles annoncées dans la presse. Le public est assez nombreux, mais moins que contre Valenciennes.

10e minute :

Rustichelli marque

L'O.M. en rouge vif, prend la direction des opérations dès le coup d'envoi.

A la troisième minute, Carnus arrête, il est vrai sans peine, un tir de Casolari.

Un peu plus tard, centre de Erhardt, tête de Djorkaeff et nouvelle envolée de Carnus, qui se saisit du ballon du bout des doigts.

Mais à la 10ème minute, Alba s'échappe sur la gauche et obtient un corner. Corner remarquablement tiré par le même Alba : Rustichelli bondit et d'un terrible coup de tête, catapulte la balle dans la cage d'Escale.

Stade 1 - O.M. 0

Un jeu médiocre

Après une tentative en force de Joseph, le jeu sombre dans la médiocrité et le public se met à siffler son équipe. Seul, Joseph paraît en état de renverser une situation pour l'instant peu brillante.

À la 15ème minute, on le voit, force est en vitesse, passer sur la gauche. Son centre est pour est Erhardt, mais la reprise de ce dernier, trouve Carnus.

On constate, fois de plus, que le jeu de l'O.M. manque de précision surtout à partir des lignes arrières et médianes.

À la 25ème minute, nouvelle alerte, "la ligne marseillaise" est brisée.

Le mulâtre Guillolet arrive seul devant Escale, mais tire sur le gardien olympien, sorti avec beaucoup d'à-propos.

L'O.M. attaque enfin

A la 35ème minute, c'était au tour du Stade de connaître de chaudes alertes.

Une première fois, Carnus surpris, laisse le ballon qui roule pourtant à toute vitesse, rebondit sur le poteau et tout de suite après, il arrête un tir de Casolari.

Ce tir et consécutif au premier mouvement de deux joueurs de l'O.M.

Pendant ce dernier quart d'heure de la première mi-temps, l'O.M. se porte à l'attaque, mais toujours de manière désordonnée.

À la 40ème minute, nouveau tir de "Caso" sur Carnus. On verra de tout au cours de cette mi-temps, le même public siffler l'arbitre de touche, qui surveillait l'attaque du Stade avec une successive sévérité.

En fin de mi-temps, un bon centre de Djorkaeff est repris de la tête par "Caso", mais le ballon n'est pas assez frappé pour tromper Carnus.

Quelques flambées marseillaises et c'est la mi-temps.

Mi-temps 1 à 0 pour le Stade

57me minute : Pluteau tout seul

"L'O.M. va-t-il combler son retard ? " C'est la question que l'on se posait alors que les deux équipes reviennent sur le terrain.

Comme au début de la rencontre, O.M. se met à dominer d'autant plus facilement que le Stade semble devenu prudentissime.

Cette mi-temps va-t-elle se jouer dans le camp parisien ? Peut-être, mais il suffit d'une seule occasion pour faire un but.

C'est très exactement ce qui se produit à la 57me minute.

Sur une première contre-attaque du Stade, la défense de l'O.M. commet une faute peu banale. Escale et ses arrières se gênent si bien que le ballon prend la direction de la cage marseillaise. Pluteau qui a suivi n'a aucune peine pour marquer.

Stade 2 - O.M. 0.

65me minute : un but d'Erhardt

Ce but n'a rien changé au scénario. L'O.M. domine avec plus de fougue que de science et le Stade contre-attaque assez rarement.

On note d'abord un tir de Buron de l'extrême gauche qui heurte l'extérieur de la transversale, sans que Carnus, trop confiant, ait fait un geste.

C'est la répétition. À la 65e minute, Ehrardt de l'extrême droite, sous un angle impossible, trompe Carnus, mal placé.

Le public se réveille, reprend espoir et se remet à encourager son équipe : "Allez l'O.M !" de nouveau.

Sera-ce suffisant ? Nous allons bien voir.

Domination stérile

Et c'est le dernier quart d'heure.

Les efforts généreux, mais, répétons-le, trop imprécis de l'O.M., vont-ils être payants ?

De plus en plus, le jeu se passe dans le camp parisien.

Notons un tir de Zwunka à côté. Puis, un arrêt de Carnus sur un coup de patte de Joseph. Et enfin le plus sérieux, délicate déviation en corner du même Carnus, sur un tir très tendu de Casolari.

L'O.M. domine et ne marque pas. Suivant la formule consacrée.

Mais il reste encore dix minutes. Tous les espoirs restent permis.

Pour le Stade aussi, dont certaines contre-attaques restent dangereuses.

Le temps passe. Plus que cinq minutes maintenant. Plus que trois. C'est là qu'une reprise de Joseph à bout portant et miraculeusement contrer par un pied stadiste. Plus que deux minutes. Une talonnade de Casolari sur Destrumelle ne donne rien. Et c'est la fin.

L'O.M. est battu 2 à 1.

Maurice FABREGUETTES

 -------------------------------

Mal dominer n'est pas gagner

Première défaite officielle de l'O.M. se son terrain, et défaite méritée.

Dominer n'est pas gagner, surtout quand cette domination par son imprécision, fait le jeu de la défense adverse.

Le mal pour l'O.M. est parti des lignes arrières, en coup de pied mal assuré pour arriver aux attaquants de pointe par le truchement d'hommes dits de liaison qui ne liaient rien du tout.

Nous ne dirons pas à travers ce match que la nouvelle tactique de l'O.M. a fait faillite, puisqu'en vérité, elle n'a pas du tout été assimilée par les joueurs chargés de l'appliquer.

Nous devinons l'embarras de Robert Doumergue qui a vu ses leçons se traduire, sur le terrain vert de la pelouse, par quelques exploits athlétiques des passages en force, et quantité de passes à l'adversaire.

Quant à défense en ligne, le moins que l'on puisse écrire et qu'elle est loin d'être au point et l'on peut se demander si elle le sera jamais.

Aucun joueur à citer

Cela fait déjà trois fois que nous voyons jouer l'O.M. 66-67, en Championnat, et chaque fois, il nous paraît moins bon que la fois précédente.

Hier soir, devant un public assez vite désabusé, ce fut la contre-performance dans toute son horreur. Le mauvais match absolu.

Quels joueurs pouvons-nous citer ?

Aucun à mon avis même pas Escale qui fut coupable sur le deuxième but du Stade même pas Artelesa trop imprécis et même pas Joseph qui nous a paru en baisse de forme.

Alors comme il est mauvais de juger une équipe sur un tel match, ne condamnons pas les autres joueurs, ceux qui se firent siffler et critiquer par le public.

Mais nous pouvons, tout de même écrire que cette formation ne semble pas être la meilleure que puisse aligner l'O.M.

Après Saint-Étienne et le Stade que l'on nous permette de dire que certains réservistes auraient leur place dans l'équipe.

Il n'en coûterait pas beaucoup en tout cas de les essayer.

Alba meilleur joueur sur le terrain.

Le Stade, surprenant vainqueur, quand il ne se consacra pas trop exclusivement à la défense, nous montra un visage assez séduisant.

Cette équipe semble posséder un sens technique supérieur à celui de l'O.M. et il ne faudrait pas de très nombreux renforts pour être de bonne classe.

Alba fut, en tout cas, le meilleur joueur sur le terrain. Il montra aux Olympiens comment joue un homme de terrain.

Avec lui, nous avons également remarqué les jeunes Bluteau, excellent. Bacquet qui ne laissa aucune chance à Buron. Lemée, Berry et bien entendu Carnus et Rustichelli.

M.F.

 -------------------------------

M. LECLERC :

"BROTONS nous a beaucoup manqué"

M. Leclerc ne nous a pas paru trop déçu par la défaite surprise de son équipe au stade vélodrome.

"Il faut du temps pour tout, nous a-t-il dit. Nous avions trop l'habitude de la deuxième division. Notre part, l'absence de Brotons blessé, nous a été très préjudiciable.

"Certes, il est embêtant d'avoir perdu deux points sur notre terrain, mais je crois que nous le rattraperons."

Robert Domergue :

"Nous aurions pu gagner"

Robert Domergue lui, parait assez désappointé. Il nous dit cependant : "L'O.M. n'aurait pas dû perdre cette rencontre, car il a eu beaucoup plus d'occasions de marquer des buts que son adversaire.

"Je ne comprends pas l'attitude du public qui s'est montré très sévère pour ses joueurs. Ce n'est pas comme cela que l'on soutient une équipe La saison sera très dure, et il serait bon que le public y mette du sien".

    

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.