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Résumé Le Provencal

du 09 septembre 1967

 

L'O.M. laisse passer sa chance

et concède un nouveau point face à LILLE (0-0)

Notre bon public marseillais ressent toujours cruellement les échecs. Les deux défaites consécutives essuyées par l'O.M. avaient suffi à dégonfler de moitié l'affluence qui était loin d'atteindre celle enregistré avec les venues de Nantes et Nice. Dix mille personnes environ au moment ou nous écrivons ces lignes.

L'O.M. s'aligna avec Zwunka, Bonnel, Invernizzi, Gueniche, portant le No 12, autrement dit l'équipe battue à Saint-Ouen.

Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Djorkaeff, Novi, Bonnel, Destrumelle, Invernizzi, Joseph, Robuschi.

Lille, tout en blanc, comme le Real, présentait : Samoy, Guimbault, Adamczyk, Stzkowiak, Navarro, Michelin, Andrien, Houen, Perrin, Watteau et Petyt.

L'affaire démarrait très vite, et tout de suite le public avait l'occasion de pousser des cris : Joseph étant retenu au sol sur un centre de Robuschi.

5ème minute :

loupé de ROBUCHI

Ils criaient encore plus fort lorsque ce même Robuschi après avoir fait un trou, ratait un de ses buts que l'on dit "tout fait" d'une distance de cinq mètres ! Ce sont des choses qui arrivent...

Autres péripéties du premier quart d'heure, un centre dangereux de Houen mis en corner en catastrophe pas Artelesa, puis un centre tir de Petyt, qu'Escale déviait curieusement mais inopinément sur la transversale (16me).

Mais un peu plus tard, sur une attaque générale et tir d'Invernizzi, Joseph et Bonnel échouaient d'un cheveu (18me) ; puis, un peu plus tard, Bonnel était arrêté de justesse (23me).

L'O.M. domine

A la 25me minute, Andrien claqué à la cuisse, sortait pour être remplacé par un Breuval, Watteau venant au milieu du terrain. L'O.M. n'exploitait pas la légère confusion qui se produisit alors. Samoy se montrant bien inspiré, tandis que Joseph mettait un bon coup de tête à côté.

L'excellent Samoy s'envolait sur une reprise de tête de Bonnel, alors qu'il venait d'être sauvé par Stakowiak (30me et 33me).

Encore un sauvetage de Samoy et Lille, après quelques minutes épouvantables, se donnait un peu d'air sans parvenir pour cela à inquiéter escale.

Samoy interceptait un centre en retrait et c'était la mi-temps.

Des minutes languissantes

La seconde mi-temps débutait tout comme la première s'était terminée... par un arrêt, interception d'un centre de Robuschi, de l'invincible Samoy. Tout en continuant de dominer, l'O.M. nous semblait s'user à force d'échouer sur le brillant gardien nordiste.

Les Lillois, à l'image de Watteau... s'efforçaient de gagner du temps au maximum et cela nous valait une seconde partie de match beaucoup moins animée que la première.

Et c'étaient deux avertissements pour la défense locale. Une bonne combinaison Watteau - Perrin - Petyt, à la 57me minute, puis un tir de Breuval bien arrêté par Escale.

La partie sombra carrément. Watteau donnait de près du milieu du terrain la balle à son gardien. L'impuissance de l'attaque marseillaise apparaissait de plus en plus cruellement. Sur le terrain, il ne se passait à peu près plus rien.

Il fallait un corner, à la 67me minute pour que la balle revienne à Zwunka qui plaçait un très bon tir de peu au-dessus. Puis, sous les lazzis du public, on voyait l'O.M. donner un véritable festival de passes à l'adversaire, interrompu, à la 70me minute par un tir de Watteau qui passait très près de son objectif.

75e minute :

GUENICHE rentre

A un quart d'heure de la fin Robert Domergue fit entrer Gueniche, son buteur miracle à la place de Joseph, ce qui ne fut pas du goût du public. Ce dernier souhaitant sans doute voir sortir quelqu'un d'autre.

Hâtons-nous de dire que l'attaque locale ne fut pas transfigurée pour cela, la dernière chance de l'O.M. ayant pris la forme d'un tir de Zwunka stopper de la tête du barbu Guimbault (84me).

C'était la fin qui marquait une nouvelle déception.

Louis DUPIC

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Samoy héros du match

Watteau, un vrai professionnel

Il y a plusieurs façons de voir ce match, et tout au moins deux. Les inconditionnels de l'O.M. pourront arguer que l'équipe marseillaise a joué une bonne première mi-temps et n'a dû qu'à la malchance et à la classe du gardien lillois Samoy de ne pas marquer plusieurs buts. Les autres estimeront, tout aussi justement, que le gardien de but fait partie de l'équipe et se trouve là pour empêcher la balle d'entrer dans son but. Et aussi que les attaquants locaux, plein d'ardeur et de bonne volonté, ne marquèrent pas par manque de technique et de sang-froid. Il y a un peu de tout cela dans le nouvel échec de l'O.M. qui fut tout de même beaucoup moins faible que dimanche dernier à Saint-Ouen.

Les Marseillais attaquèrent le match avec beaucoup de décision sous l'impulsion de Bonnel, très offensive, et évidemment de Joseph, Invernizzi réussit de jolies choses sur la droite. Quant à Robuschi, il est certain qu'il eut au bout du pied dès la 5me minute la balle qui pouvait libérer l'O.M.

SAMOY et WATTEAU

Mais, si la balle voyagea et voltigea presque sans cesse devant le but lillois, elle n'y rentra jamais, Samoy se montra en état de grâce et aussi assez "verni" lorsque Stakowiak puis Guimbault le suppléèrent sur sa ligne. Les interventions multiples de l'excellent gardien nordiste qui ne commit aucune faute, usèrent littéralement, découragèrent au fil des minutes les velléités offensives marseillaises à tel point qu'il ne fut presque plus mis en danger après la pause.

Devant lui, la défense groupée, très virile et athlétique, eut le mérite de ne jamais s'affolé. Guimbault, qui vient de Caen, est un gaillard aussi solide que Adamzyck et Stakowiak. Il démontra qu'il n'est pas toujours besoin d'acheter défenseurs à 30 millions si on se donne la peine de chercher. Watteau lui, promena sa grande carcasse avec une facilité insolente, qui ne perdit pas la moindre balle, montrant ce que peut faire un véritable professionnel du football.

La plupart des autres acteurs pâlirent devant ces deux vedettes incontestées de la rencontre, même si Hoven et Petyt firent de très bonnes choses.

Du très bon BONNEL

A l'O.M., une fois de plus, si l'on peut et doit célébrer la bonne volonté de l'ensemble, on ne peut que faire de sérieuses réserves sur ses possibilités. La défense n'a rien à se reprocher. Elle fit son travail qui n'était pas excessif, et fut à nouveau assez faible dans la partie offensive de ses attributions.

Bonnel s'étant résolument porté au niveau de Joseph, anima de son mieux le jeu offensif de son équipe et eut le mérite de tout tenter. Joseph, aux prises avec les rudes gaillards de la défense nordiste, leur livra une terrible bataille et ne peut être tenu pour responsable de l'échec.

Tout le jeu de l'O.M. pêche dans l'ensemble par manque d'inspiration, de cohésion et de précision, qualités sans lesquelles toute équipe ne peut que connaître une carrière incertaine.

Louis DUPIC

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TASSONE : " Les Lillois n'ont jamais eu le ballon"

Dans le camp marseillais, mines sombres et visages sérieux.

L'entraîneur Robert Domergue commentait la partie en ces termes : "Nous avons fourni une bonne première mi-temps ! A la reprise, il y a eu deux tirs dangereux de Zwunka. Il ne faut pas se laisser affecter..."

Le président Marcel Leclerc souligné : "Nous n'avons pas été très chanceux !"

Tassone s'exclamait : "Les Lillois n'ont jamais eu le ballon et ils font match nul !"

Artelesa soupirait : "Si cela continu, il sera préférable de jouer à l'Huveaune !"

L'entraineur Lillois, M. Langrand, était radieux : "Andrien et Houen ont été blessés et cela a constitué pour nous un handicap et nous avons dû subir la domination marseillaise, mais chaque fois que nous avons eu le ballon, nous avons mieux utilisé que nos adversaires et pourtant l'arbitre ne nous a pas ménagé ! Enfin nous demeurons invaincus... Ce point est le bienvenu".

 

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