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Résumé Le Provencal

du 18 mai 1972

 

A UN POINT DU SACRE !

L'O.M. marque deux fois puis défend son avantage (2-1)

PARIS - Nous assistions sans doute, hier soir, à notre dernier match à Colombes, car nous ne voyons pas très bien quel événement futur pourra nous y ramener.

Massés frileusement au centre des tribunes, les supporters des deux camps s'efforçaient de redonner vie au vieux stade olympique dans les virages déserts luisaient sous la pluie et y parvenaient souvent, ce qui en dit long sur leur mérite.

Nous n'attendions pas, à vrai dire, une grande partie des deux équipes prêtes à se contenter de peu, c'est-à-dire du nul pour des raisons différentes. L'O.M. parce qu'il est temps pour lui que la saison finisse... Son adversaire au lendemain d'une assemblée générale traumatisante pour les meilleures volontés qui venaient de consacrer le divorce entre Saint-Germain et Paris avec toutes les incertitudes que cela entraîne pour l'avenir. Leur tenue a donc très heureusement surpris.

FOOTBALL DE MOUVEMENT

Les joueurs parisiens ignorant de quoi demain sera fait, se battirent avec un esprit de corps digne d'éloges, bien emmenés par leur jeune avvant-centre Michel Prost qui donnait bien du mal à Zvunka. Se battre, ils y étaient bien obligés car les circonstances puisque Kula avait marqut dès la 3me minute un but magnifique et déterminant pour la suite des événements.

Mais cela eut pour effet de forcer l'O.M. à se montrer à l'unisson et quand deux équipes sont écidées à se livrer, le spectacle s'en ressent heureusement. Donc, nous avions eu tort de nous montrer pessimistes mais le cadre et le temps y étaient sans doute pour quelque chose.

La première mi-temps fut menée tambour battant et le rythme ne se départit même pas quand Novi, parti habilement à la limite du hors-jeu sur un coup franc de Skoblar, donna à l'O.M. un avantage qui allait être définitif.

NOVI ET KULA EN VEDETTE

Ainsi les deux amis de l'O.M. - nous préférons ce terme à celui rébarbatif d'homme de milieu de terrain - avaient-il pris une part prépondérante dans ce début prometteur. Et pas seulement pour avoir traduit la supériorité de leur équipe au tableau d'affichage, mais encore pour une présence constante, et une facilité d'évolution suscitnt l'admiration des connaisseurs.

C'est insi que Novi très offensif et désireux sans doute de laisser des regrets à Georges Boulogne, s'infiltra régulièrement à travers la défense parisienne à laquelle il fit courir un danger permanent.

À cet égard, nous n'avons pas très bien compris la méthode employée par cette défense surveillant étroitement les avants de pointe marseillais mais se laissant surprendre fréquemment par les départs des demis s'adaptant remarquablement aux circonstances.

REMISE EN QUESTION

On pouvait redouter une secon-

Le résultat paraissait acquis, de mi-temps languissante. Il n'en fut rien et il faut en voir la raison dans le but marqué après une heure de jeu par Bras et qui remettait tout en quest-

!uoit

Son coup de tête victorieux donnant le signal d'un long assaut de la cage marseillaise, bien défendue pr Carnus et ses camarades.

Pour l'O.M., il ne s'agissait plus que de durer et de préserver une avance qui paraissait maintenant bien fragile. Que l'équipe marseillaise y soit parvenue, est tout à l'honneur de sa défense parfois à la peine mais qui parvint à éviter le pire et à atteindre le feu de paille allumé par Bras.

Bien sûr, au cours des dernières minutes, elle s'efforça de "casser le jeu" au maximum, par des manoeuvres retardatrices pas toujours du goût du public saluant sa sortie du terrain au cri de "Bastia ! Bastia !"

Mais l'O.M. eut ce mois de mai pluvieux n'avait plus de ronds de jambe. Pour lui, il s'agissait de prendre au moins un point à Colombes pour respecter son tableau de marche. Il en ramène deux extrêmement précieux si l'on considère que son rival nîmois, fort coriace en vérité, a encore gagné lui aussi. Maintenant, un seul point suffira aux Marseillais pour conserver leur titre et il serait bien surprenant qu'ils ne parviennent pas à le prendre samedi contre Monaco.

Louis DUPIC 

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M. LECLERC : "Il est temps que

le championnat marathon se termine"

PARIS - En rentrant dans le vestiaire des Marseillais, après la rencontre, nous avons eu tout de suite l'impression que l'O.M., encore une fois, avait eu ses nerfs pasablement mis à l'épreuve. L'équipe marseillaise croyait tenir une facile victoire, et puis il lui a fallu puiser dans ses ressources pour la préserver. Mais la réaction du public, après le coup de sifflet final de l'arbitre, n'avait guère été appréciée. Témoin cette déclaration de M. Poujenc : "Les Parisiens n'ont pas été très gentils avec nous en criant : "Bastia ! Bastia !" sur l'air des lampions mais nous tenons la victoire et c'est l'essentiel".

M. Gallian pour sa part, essayez de trouver une explication à cette baisse de régime de régime de l'équipe marseillaise en seconde mi-temps : "Tous les joueurs sont fatigués, disait-il. Après l'éprouvante explication devant les Rémois, je suis certain que tous n'avaient pas encore récupéré. Et puis l'état de la pelouse n'était pas fait pour arranger les choses".

Mario Zatelli, lui,n 'était pas content du tout. Non pas du résultat, mais plutôt de cette fameuse manière de l'O.M. que les spectateurs n'ont pas eu l'air d'apprécier : "Ce n'était pas à nous de faire le jeu, disait-il, sur un plan plutôt courroucé. On nous reproche de ne pas avoir fait un très bon match. Mais l'O.M. marquer 2 buts ; il incombait à Paris Saint-Germain d'en inscrire davantage. Vous comprenez, depuis le temps que nous sommes sur la brèche, on ne peut pas demander à notre équipe de faire un spectacle étincelant. Ce soir encore, il fallait assurer le résultat. Alors nous avons gagné, et pour moi seul le résultat a de l'importance.

"Maintenant je vous signale que l'hostilité du public, et même ses encouragements à l'adresse de Bastia ne sont pas faits pour détériorer notre moral. Au contraire. C'est dans ce genre de situation que l'O.M. s'est toujours surpassé. De toute façon, maintenant, le titre paraît acquis. Nous aurons tout le temps de penser à la Coupe le moment venu.

"Pour en revenir à la rencontre, je trouve que Kula s'est bien comporté au milieu du terrain. Verdonk aussi sur son aile gauche, bien qu'il n'ait pas toujours été utilisé. Bracci également a bien tenu son poste à l'arrière gauche. Je le reconnais, c'est vrai, nous ne faisons pas une fin de championnat étincelante, mais on a vu beaucoup d'équipes, et notamment Bruges, tenir toute la saison le haut du pavé et se faire battre sur le fil en fin de saison.

"Tout laisse croire désormais que ce ne sera pas notre cas, en l'état actuel des choses. Je crois qu'il ne faut pas nous en demander davantage".

Le président Leclerc, lui, ne s'était pas départi de sa bonne humeur coutumière. Il nous signalait tout d'abord que Kurt Linder n'avait pas fait le déplacement dans la capitale : "Notre futur entraîneur, nous dit-il, sera à Marseille samedi soir pour voir Monaco. Il restera quelques jours de notre ville pour trouver un appartement et faire un peu plus connaissance avec notre club.

"Quant au match, il se confirme que notre équipe est de plus en plus fatiguée. Il est certain que notre dernière empoignade avec Reims à peser lourd dans les jambes des joueurs. Même en première mi-temps, nous avons fait circuler le ballon avec une extrême lenteur. Pour moi, c'est un signe qui ne trompe pas. Vivement que le championnat marathon arrive à son terme. À ce sujet j'avais prévu de faire disputer une série de matches amicaux à l'O.M. après la finale du 4 juin, mais je crois désormais que devant la condition de mes joueurs je serais obligé de les envoyer plutôt en vacances. Sur le plan du recrutement, rien de nouveau je vous le jure. Je vous signale simplement que nous poursuivons nos pourparlers avec Bonnet, un excellent ailier gauche, qui termine son contrat à la fin de la saison avec Nîmes olympique".

 OPINION DES JOUEURS

Nous donnons la parole aux deux buteurs de la soirée : Novi, avait une façon imagée de commenter la rencontre :

"A la fin nous avons été obligés d'employer la voile, la rame, mais nous sommes arrivés à bon port".

Quant à Kula, qui n'était pas mécontent du tout de sa soirée.

"Il est toujours agréable de marquer un but même s'il arrive en fin de saison. Ma place, au milieu du terrain ne m'a pas beaucoup dépaysé puisque j'ai eu l'occasion par le passé d'évaluer d'évoluer à ce poste, mais il faut tout de même un certain temps d'acclimatation pour y être vraiment à l'aise".

Le jeune Bracci était également satisfait :

"Je savais au départ qui fallait se méfier de Bras, un ailier très remuant. Je m'étais entraîné dans ce sens durant toute la semaine et je pense en fin de compte que j'ai pu me tirer d'affaire".

Skoblar entouré par les journalistes et qui accusait de plus en plus sa fatigue, affirmait à la ronde : "Nous avons gagné, mais ce ne fut pas sans peine". Et Bosquier sensible comme tous ses camarades aux critiques du public essayait de réfréner sa colère : "C'est pareil à toutes les rencontres. On nous parle toujours de spectacle. Mais ce n'est pas en jouant tous les trois jours que l'O.M. pourra montrer son plus beau visage. Nîmes a gagné et si Marseille avait perdu, nous ne nous retrouverions plus qu'avec 2 points d'avance. Heureusement, il n'en est rien et pour moi c'est le seul argument valable. Une équipe qui joue sur deux tableaux peut se permet de faire du spectacle mais seulement quand elle a 4 ou 5 buts d'avance".

DÉCEPTION

CHEZ LES PARISIENS

Dans le camp du Paris Saint-Germain, les joueurs étaient plutôt déçu de la tournure des événements. À l'image de leur président, qui nous a confié : "Marseille, à mon avis, s'en tire bien. Nous n'avons pas été très heureux, je le reconnais dans nos tentatives. Mais nous méritions au moins le match nul. L'O.M. est certes une équipe d'expérience au métier affirmé mais le résultat et dû surtout à ce que l'O.M. a su exploiter au maximum des occasions alors que nous lui avons fait de notre côté pas mal de cadeaux".

Jean FERRARA 

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Les buteurs olympiens étaient au milieu du terrain

PARIS - Un temps gris, pluvieux, une pelouse plutôt grasse et un stade de Colombes qui est loin d'avoir atteint la densité de spectateurs prévue.

Ce sont à peu près les conditions dans lesquelles joueurs parisiens et marseillais allaient s'affronter dans un match beaucoup plus important qu'il pouvait y paraître au premier événement.

KULA COMME UN VRAI BUTEUR

On ne pourra pas dire cette fois que la rencontre a débuté par la traditionnelle période observation.

À peine les premières escarmouches passées, Bosquier file balle au pied de sa surface et trouve, par une longue ouverture, la foulée de Kula en position d'ailier gauche.

Édouard résiste à la charge de Léandri, s'infiltre et, arrivé à bonne portée, fusil littéralement l'infortuné Delhumeau.

On joue depuis 3 minutes et Kula, d'un maître coup de pied, vient de prouver que sa position de milieu de terrain était loin d'être une tactique audacieuse.

Il va sans dire que ce but à froid ne fait rien pour arranger les affaires de l'équipe de la capitale. Mais Paris-Saint-Germain ne renonce pas. Un bon tir de Guignedoux au-dessus à la 10me minute, puis un notre de Prost bien arrêté par Carnus à la 13me minute sont là pour le démontrer.

LE DEUXIÈME À NOVI

Au départ, un coup franc au cours duquel la balle passe des pieds de Kula à ceux de Bosquier pour aboutir à Novi. Jacky, à la limite du hors-jeu son s'enfonce, comme Kula tout à l'heure, au sein de la défense adverse. Il a même le temps d'ajuster son tir et ne laisse aucune chance à Delhumeau. Singulièrement délaissé en l'occurrence par ses défenseurs (23me).

Toujours est-il que l'O.M. mènent 2 à 0 et on voit mal, désormais, comment le gain de la rencontre pourrait lui échapper, bien qu'en football on en ait vu d'autres...

La deuxième période débute sur un centre-tir de Novi, intercepté par Delhumeau. Presque aussitôt, Paris-Saint-Germain réplique avec un retourné de Bras, également arrêté par Carnus.

Le gardien marseillais est encore sollicité par un tir croisé de Djorkaeff, mais décidément les attaquants parisiens ne sont pas en veine. Témoin cette reprise de Hallet, au-dessus, et ce tir de Prost à côté. Deux actions qui étaient tout indiquées pour réduire au moins la marque.

Il n'empêche que l'O.M. est maintenant pressé sur ses buts. Bosquier est même obligé de détourner en corner un centre de Leonetti. Une butte de chauffe et c'est un corner qui va permettre aux Parisiens de réduire la marque.

Le coup de pied de coin est donné par Leonetti. La balle arrive à Bras, dont la reprise de la tête se loge dans la lucarne de la cage marseillaise, malgré l'ultime intervention de Zvunka qui avait essayé de suppléer son gardien (61e).

UNE COURTE VICTOIRE

On entame le dernier quart d'heure avec un changement de joueurs. Dans l'équipe parisienne, Rémond remplace Hallet, qui boitillait depuis quelques instants. Mais sur le terrain, le suspense demeure toujours pour l'O.M. et son petit but d'avance.

Verdonk est touché à son tour en voulant s'opposer à une offensive de Djorkaeff. Le Hollandais est obligé de quitter la pelouse en laissant sa place à Hodoul (83me).

Mais ces derniers remaniements n'auront en fin de compte aucune incidence au tableau d'affichage. En dépit de quelques situations périlleuses, l'O.M. saura préserver sa courte victoire.

Un succès qui s'installe désormais comme pour le vainqueur du championnat.

Signalons, pour terminer, que le public parisien, déçu, a scandé, au coup de sifflet final, nom de Bastia, mais ici, on le sait, il s'agit d'une toute autre histoire.

J.F.

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(Photos archivesparisfootball.wordpress.com)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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