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Résumé Le Provencal

du 18 août 1973

 

L'O.M. ETRILLÉ A NIMES

 La défense marseillaise a sombré à Jean Bouin

NIMES - Si sa défense n'avait pas sombré corps et biens au cours de la dernière demi-heure, nous serions tentés d'écrire que, selon l'expression consacrée, l'O.M. n'a pas trop à rougir de sa lourde défaite à Nîmes. Défaite que l'on pouvait d'ailleurs envisager, quand on connaît les motivations puissantes qui animent les Gardois de Firoud quand ils doivent affronter leurs rivaux marseillais.

Après tout, l'O.M. a participé à un très bon spectacle, et l'on sait qu'il faut être deux pour fournir un match aussi plein, coloré, animé, fertile en rebondissements que celui que nous avons vécu hier soir.

Il n'est pas, en principe, déshonorant de perdre en jouant dans l'ensemble plutôt bien, même en accusant certaines faiblesses criardes, que la richesse de l'effectif marseillais devrait permettre de réparer assez vite. Nous l'espérons du moins.

N'oublions pas non plus que l'O.M., mené à la marque dès la reprise, avait eu alors de nettes occasions d'égaliser, avant d'encaisser un troisième but coup décisif. Cela prouve au moins que l'équipe marseillaise, hier soir, avait certaines ressources.

 DE L'ÉLECTRICITÉ DANS L'AIR

L'orage qui avait éclaté sur Nîmes, en fin l'après-midi, s'il avait eu pour effet de rafraîchir quelque peu une atmosphère étouffante, ce dont personne ne pouvait se plaindre, n'avait pas détourné les supporters des chemins tortueux qui montent vers le célèbre chaudron Jean-Bouin. Une fois de plus, l'arène nîmoise allait afficher complet. Et les dirigeants gardois ne pouvaient s'empêcher de soupirer en évaluant le manque à gagner.

La représentation marseillaise était nombreuse et bien décidée à encourager son équipe renaissante. Tandis que les nuages noirs s'éloignaient lentement dans le ciel, l'électricité s'établissait désormais sur les gradins et l'on n'allait pas tarder à s'en apercevoir sur la pelouse, à la suite de chocs et d'étincelles.

On nous avait laissé entrevoir une sévère explication entre Buigues et Janssen, Mais c'est Franceschetti qui allait avoir maille à partir, d'entrée, avec le coriace Hollandais. Dès lors, le ton était donné et nous allions assister, une fois de plus, dans ce cadre si propice, à une explication tumultueuse.

 UN LONG SUSPENSE

La victoire de Nîmes Olympique fut longue à se dessiner. Rien n'était joué au repos, après une première mi-temps très égale. Les Nîmois avaient mis longtemps à trouver la bonne distance et leurs premiers tirs, puissamment ajustés s'étaient égarés nettement en dehors du cadre.

En fait, Carnus n'avait pas eu la moindre balle à arrêter, quand la défense marseillaise se laissa surprendre une première fois par un coup de tête du jeune Mathieu. L'O.M. montra alors ses possibilités en répliquant immédiatement par un but assez extraordinaire de Roger Magnusson.

Même scénario au début de la seconde période... Nouveau coup franc de Mezy et reprise de la tête irrésistible de Pintenat, un bon spécialiste en la matière.

Mais encore une très bonne réaction deux des meilleures offensives de la partie menée par Kusowski puis Keruzore échouant sur un Landi bien inspiré, qui préservait alors la victoire de son équipe.

 LE NAUFRAGE

On crut encore un bon moment que l'O.M. pourra refaire son léger retard. Mais, après une heure de jeu, les Nîmois déchaînés, appuyèrent sur l'accélérateur et prirent le large de façon décisive, grâce au coriace Hollandais Janssen, qui imitait Magnusson.

À partir de ce moment-là, le navire marseillais se mit à faire eau de toute part. Les attaques nîmoises fusaient sous tous les angles, face à une défense complètement paniquée et le cavalier seul gardois de la première demi-heure justifie un score que l'on pourrait estimer trop lourd en ne considérant que les deux premiers tiers de la deuxième rencontre.

Mais on n'ignore pas qu'un match de football dure une heure et demie pour tout le monde, et que l'O.M. a été justement pénalisé pour n'avoir pas tenu la distance.

 UNE DÉFENSE INQUIÉTANTE

Incontestablement à l'O.M. la défense a craqué, et sa défaillance est d'autant plus surprenante que la tenue du milieu de terrain avec Franceschetti et Buigues, très lucides et actifs, et le courage du trio d'attaque ne l'autorisaient nullement.

En fait, la défense centrale s'est laissée piéger à trois reprises médusée sans doute par la promptitude des actions des attaquants gardois. Alors que Trésor se mettait très souvent en évidence sur le flanc gauche, le tandem Bosquier - Victor Zvunka ne parvenait pas à harmoniser ses efforts.

On ne peut pourtant dire que Bernard Bosquier se soit montré trop imprudemment offensif, mais sans doute ne couvrit-il pas avec assez d'efficacité son jeune partenaire, alors que ce soit assez difficile à réussir dans le jeu aérien.

Autre critique à faire à cette malheureuse défense : son très mauvais placement sur trop de coups de pied arrêtés, les deux coups francs de Mezy notamment provoquant exactement les mêmes effets.

Voilà un gros souci pour le nouvel entraîneur Joseph Bonnel, qui connaît une petite déroute, quelques jours après son triomphe.

 DU BON NÎMES

Evidemment, c'est une explosion de joie populaire qui accueillit le festival gardois de la dernière demi-heure et les spectateurs des gradins, qui n'en espéraient pas tant, ne furent pas tendre pour le capitaine marseillais Bosquier, oubliant délibérément que "Bobosse" le Gardois est le propre neveu du directeur sportif de Nîmes Olympique.

L'équipe de Kader Firoud, qui n'avait pu obtenir jusqu'alors trois buts en trois rencontres, a récolté son premier "bonus" avec brio incontestable et ceci malgré l'absence de son avant-centre international et buteur Jacky Vergnes.

Victoire absolument justifiée, même si elle fut longue à se dessiner, et dont le point d'orgue fut le but magnifique signé au moment du coup de sifflet final par le toujours jeune vétéran Kabyle, véritable coup de poignard asséné à un rival qui n'avait pas besoin de connaître cet ultime coup de sort.

Louis DUPIC

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BONNEL : "Un deuxième but fatal"

NIMES - Il y avait beaucoup de monde dans les vestiaires marseillais après cette lourde défaite encaissée sur le stade Jean-Bouin de Nîmes, le président Gallian, entouré d'une nuée de journalistes, essayait de faire le commentaire du match.

- Je ne pense pas que mes gars aient vraiment démérité, a dit le président. Je pensais même, au vu de la première mi-temps que l'O.M. allait réussir une excellente opération. Hélas ! vous connaissez la suite. Il a fallu ce 2me but, dès la reprise, pour mettre les Nîmois en confiance et couper du même coup l'élan de mes joueurs. Donc, si le score est un peu sévère pour nos couleurs, il faut reconnaître, d'autre part, que Nîmes a su mériter sa victoire, notamment durant la deuxième période.

Puis, le président Gallian s'est efforcé de consoler ses joueurs, qui étaient, comme on l'imagine, assez désappointés de la tournure des événements.

- Ne nous décourageons pas les gars, devait-il leur dire à la cantonade, nous essaierons de nous retrouver le plus tôt possible !

Joseph Bonnel, de son côté, remuait la tête, ce qui démontrait, là encore, une certaine amertume.

- Oui, c'est cette tête de Pintenat, dès le début de la deuxième mi-temps, qui a fait basculer le match. Menés à la marque, les joueurs ont alors essayé de rétablir une deuxième fois l'équilibre. Ils se sont découverts, permettant à leurs adversaires d'obtenir un score, à mon avis, inespéré. Mais je crois qu'il n'y a pas grand chose à reprocher à l'O.M. D'autant que notre adversaire, ce soir, a eu un maximum de réussite.

 SKOBLAR : TOUJOURS PAS L'AMI DES ARBITRES !

Josip Skoblar, lui, faisait plutôt grise mine en délaçant ses chaussures.

- C'est un scandale, nous dit-il, c'est moi qui prends les coups et c'est moi aussi équipe à qui l'on donne un avertissement. Je me demande pourtant ce que j'ai bien pu faire pour mériter une telle sanction. Il devient décidément de plus en plus difficile de s'exprimer sur un terrain de football quand on est attaquant. Et l'agressivité des défenseurs n'est pas assez prise en considération par les arbitres de jeu. On nous fait remarquer que les Nîmois ont été plus ardents que nous. Mais, je le répète, cette ardeur a souvent frisé l'irrégularité. En définitive, je pense qu'à l'O.M. en est trop gentil !

Georges Carnus avait été, pour sa part, le héros malheureux de cette rencontre.

- Et bien, lança le gardien, les Nîmois, cette fois, nous ont drôlement manoeuvrés !

Nous avons alors demandé au gardien international quelle était la cause de ce score fleuve.

- À mon avis, nous a dit Carnus, nous avons trop dominé en première mi-temps. En fait, c'est ce que cherchaient les Nîmois. Souvenez-vous lorsque nous avons gagné 3 à 1, ici, sur ce même terrain de Nîmes, avait été dominé, mais avait pu enlever le gain de la partie grâce à des "contres".

C'est exactement ce qu'a fait Nîmes ce soir, il nous a attirés sur ses buts pour mieux lancer des contre-attaques. Il faut reconnaître que leur tactique a bien réussi !"

C'est aussi l'opinion de Roger Magnusson qui, aussi, s'était mis en évidence en marquant le but qu'on pensait "de l'exploit".

- Je pensais, nous a dit le Suédois, que ce tir victorieux allait remettre mon équipe en confiance. Hélas, les Nîmois ont eu le dernier mot, et de quelle façon !

"Pourtant, en première mi-temps, tout avait bien marché et je n'aurais jamais pensé que nous en arrivions à ce score en notre défaveur.

"L'O.M., en effet, n'a pas souvent l'habitude encaisser 4 buts, mais je dois signaler tout de même que, sur celui de Kabyle, tout à fait en fin de partie, Lopez venait d'être blessé. Sinon, le défenseur nîmois n'aurait jamais eu une aussi belle réussite".

Nous avons aussi interrogé Bernard Bosquier sur l'hostilité affichée par le public du stade Jean Bouin.

- Je me demande bien ce que j'ai pu faire à tous les publics de France, nous a répondu Bernard sur le ton de la colère. À Saint-Étienne, je ne peux pas entrer sur le terrain sans être hué d'importance. Ce soir, les Nîmois se sont mis au diapason. Je vous assure que je ne comprends plus du tout cette attitude...

M. Haon, vice-président du club, a tenu lui aussi à nous donner son opinion :

- 4 buts à 1, nous dit-il, c'est vraiment une lourde addition. Comment cela a-t-il bien pu arriver ? Je dois reconnaître que certains joueurs, chez nous, ont flanché, notamment défense. Il est inadmissible à mon avis, que deux des quatre buts nîmois aient été marqués sur des coups de tête consécutifs à des coups de pied arrêtés. C'est un premier point. Ensuite, j'estime que les Nîmois ont employé des méthodes irrégulières pour annihiler Skoblar. Ils avaient, de toute évidence, des consignes strictes pour neutraliser de quelque façon que ce soit. C'est là, justement que les arbitres devraient sévir. Autrement il deviendra impossible de jouer un match à l'extérieur.

"Maintenant, je reconnais que notre adversaire a été plus ardent, puis gagneur que nous et que, en définitive, il a mérité sa victoire, notamment pour sa défense sa deuxième mi-temps. Mais je vous le répète, une équipe comme l'O.M. ne devrait jamais incliner avec un tel écart à la marque..."

Nous nous sommes, enfin, tournés vers le masseur, Castelonese, qui aura, apparemment, pas mal de travail dans les jours à venir.

- Lopez, nous a-t-il dit, a reçu un coup sur la poitrine et il faudra certainement qu'il passe une radio de contrôle demain matin.

"Franceschetti, lui aussi se plaint des adducteurs. Mais la liste ne s'arrête pas là tous les joueurs ont été victimes de coups plus ou moins graves.

"Nous tâcherons d'arranger cela avant le match contre Nancy".

Nous avons interrogé le masseur qui, en compagnie de Roger Le Boedec, (le 12me homme), avait suivi le match depuis le banc de touche.

- Quand Nîmes a marqué son deuxième but, nous dit-il. Je savais que nous apprêtions à une partie difficile. A mon avis, c'est ce deuxième but qui a fait complètement basculer le match.

Roger Le Boedec avait le même point de vue.

Quant à Buigues, il eut le mot de la fin en essayant de se remonter le moral :

- Il reste maintenant à marquer trois points devant Nancy !

Il faut, évidemment, se consoler comme l'on peut...

Jean FERRARA

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Le fait du match

La tête de PINTENAT

NIMES - Le fait saillant de cette rencontre animée aurait pu être cet extraordinaire slalom de Roger Magnusson, ponctué par un tir victorieux. Le Suédois répondait ainsi à Mathieu, qui était parvenu à ouvrir la marque en reprenant victorieusement de la tête un coup franc de Mezy. Mais, malgré la performance du Suédois, la suite des événements allait nous démontrer que la partie était loin d'être relancée pour l'O.M., au contraire.

C'est bel et bien cette reprise victorieuse de Pintenat, dès la reprise, qui a fait basculer le match.

L'O.M., qui s'était repris à espérer après l'égalisation eut, ainsi, bien plus que les jambes coupées, son moral atteint en reprenant la deuxième période.

C'est donc la réussite de l'avant-centre nîmois qui passera en premier plan. Bien que, répétons-le, la performance de Magnusson fut remarquable.

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FIROUD : "Mes garçons

m'ont fait plaisir"

NIMES - Il est inutile de dire que les Nîmois étaient pleinement heureux après leur nette victoire sur l'O.M.

Cela d'autant plus qu'ils avaient de surcroît empoché le bonus.

Néanmoins, les hommes de Firoud avaient le triomphe modeste et tous étaient d'accord pour dire que l'O.M. malgré son lourd échec, restait une excellente formation.

Rayonnant de joie, Kader Firoud devait nous dire :

"J'avais recommandé à mon équipe de garder une certaine prudence en première mi-temps. Il ne fallait pas oublier que l'O.M. restait sur un succès écrasant de 6 buts à 1 obtenu devant Strasbourg. Pendant le repos, en revanche, alors que le score était encore d'un but partout, J'ai demandé à mes garçons de prendre des risques à la reprise.

"Ils l'ont fait magnifiquement et ils m'ont fait plaisir.

"J'ai retrouvé pendant ces 45 minutes un Nîmes Olympique tel que je l'aime.

"Je pense donc que notre succès ne souffre d'aucune restriction".

Jacky Novi, l'ex - Marseillais était lui aussi pleinement heureux et il disait :

"Je pense que notre succès est mérité en raison de notre excellente deuxième mi-temps. Pendant ces 45 minutes, nous avons, en effet, imposé notre loi par un rythme supérieur aux Marseillais. Cela dit, je pense que malgré tout que l'O.M. restera un adversaire difficile dans ce championnat, mais ce soir notre succès me réjouit, car je crois que nous l'avons mérité sans restriction".

Michel Mezy partageait le point de vue de son nouveau coéquipier Novi et il nous déclara :

"Marseille nous a posé des problèmes en première mi-temps : c'est une bonne équipe. Je crois que nous les avons assommés par notre second but venu immédiatement après la reprise. Par la suite, évidemment, ce fut facile pour nous. Avouez que nous avons bien des raisons d'être heureux ce soir."

Enfin, le Hollandais Janssen avait le sourire puisqu'il avait marqué son troisième but sous le maillot nîmois. Une petite restriction dans sa joie tout de même, car il montrait sa jambe labourée par un coup de crampons de Trésor. La blessure le plateau tibia était si profondément qu'il fallut le conduire l'hôpital pour qu'on lui place des points de suture.

Malgré cela, le Hollandais, qui était un "dur à cuire", conservait le sourire.

Jacques PONS

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A Nîmes l'O.M. (battu 4-1) n'a tenu qu'une mi-temps

(D'un de nos envoyés spéciaux Jean FERRARA)

NIMES - Un temps lourd, orageux, mais l'engouement des spectateurs n'a pas été freiné pour autant. Le stade Jean-Bouin, et notamment les populaires, est abondamment garni quand les équipes entrent sur le terrain.

A l'O.M., pas de changement par rapport à la formation annoncée.

En revanche Kader Firoud a dû se passer des services de son avant centre Vergnes, forcé de s'abstenir après un ultime essai. Pintenat fait donc sa rentrée au centre de l'attaque gardoise. Ce qui donne :

NIMES : Landi, Boissier, Betton, Auger, Kabyle, Novi, Mezy, Mathieu, Janssens, Pintenat, Pirmayer ; 12me homme : Boiron.

O.M. : Carnus, Trésor, Lopez, Bosquier, Victor Zvunka, Franceschetti, Buigues, Magnusson, Keruzore, Skoblar, Kusowski ; 12e homme. Le Boedec.

L'arbitre et M. Coquerille.

 UN MATCH ANIMÉ

Les premières minutes nous montrent un O.M. apparemment résolu à jouer l'offensive. La balle circule bien entre les différentes lignes et Skoblar, dès la troisième minute, obtient même un corner.

Comme les Nîmois ne sont guère en reste, cela nous vaut d'entrée de jeu d'assister, comme prévu, à une rencontre bousculée bien dans la tradition.

Le premier tir de la partie et l'oeuvre de Franceschetti, qui tente sa chance avec une longue transversale de Skoblar. La balle prend la direction de la lucarne mais Landi, bien placé, arrête (7me).

Georges, ici, n'a pu rééditer son exploit contre Strasbourg. Le gardien nîmois est encore sollicité par Magnusson, cette fois, que Lopez a adroitement alerté en profitant de la position avancée de Kabyle. Roger, après avoir effacé Auger, arrive à portée de Landi, mais, hélas il rate l'encadrement (10me).

Un match animé, répétons-le.

 PLUIE D'AVERTISSEMENTS

Buigues, quelques instants plus tard, est à deux doigts de forcer le mur nîmois. Parti du centre du terrain, il tire avec force. La balle est déviée au passage par un pied nîmois et Landi à toutes les peines du monde à venir la capter devant l'angle droit de ses buts (16me).

Franceschetti écope d'un avertissement pour une charge pourtant loyale contre Janssen. L'arbitre semble d'ailleurs tout disposé à sévir, puisqu'il pénalise Betton pour avoir été un peu trop brutal sur la place de Skoblar.

Vous en déduirez que les esprits ont plutôt tendance à s'échauffer. Dans ce climat de nervosité ambiante, Bosquier sur coup franc, oblige Landi à une belle envolée (18me).

Le gardien nîmois est ensuite tout heureux de se saisir de la balle dans les pieds de Skoblar que Magnusson avait mis en position.

Mais, nous l'avons dit, les esprits sur le terrain étaient échauffés et M. Coquerille sanctionne Skoblar à son tour d'un avertissement.

 DEUX BUTS EN DEUX MINUTES

L'O.M. en tout cas, à une bonne occasion par Trésor, qui mène une de ses longues montées offensives dont il a le secret.

Le débat jusqu'ici équilibré, va pourtant tourner à l'avantage de Nîmes.

Sur coup franc donné de la gauche par Mezy, la balle arrive au milieu d'un paquet de joueurs. C'est alors que Mathieu, le petit ailier droit de Nîmes, s'élève plus haut que partenaires et adversaires pour catapulter le ballon hors de portée de Carnus (40me).

On croit alors que, après avoir trouvé l'ouverture, les Nîmois vont appuyer un peu plus sur l'accélérateur, mais non.

C'est l'O.M., au contraire, qui ne va pas tarder à rétablir la situation : au départ, une longue ouverture de Buigues sur Magnusson qui est placé en position d'avant-centre. Roger, sans hésiter une seconde, amorce son slalom dont il est lui aussi coutumier, fait le vide autour de lui avant d'adresser un formidable tir que Landi doit se résoudre à aller chercher au fond de ses filets (41me).

L'O.M. et Nîmes sont donc de nouveau à égalité quand M. Coquerille siffle la pause après, répétons-le une excellente première mi-temps de football (1 à 1).

 LA TÊTE DE PINTENAT

Dès la reprise, l'O.M. va pourtant connaître une nouvelle déconvenue. Et le plus bizarre c'est que comme la première elle fut la conséquence d'un coup de pied arrêté. Coup franc sur l'aile gauche donné par Mezy. Les joueurs se regroupent, la balle s'élève et trouve la tête de Pintenat. Carnus, pour la deuxième fois consécutive, doit s'avouer vaincu 46e.

En une minute de jeu, Nîmes a donc repris l'avantage.

L'O.M. ne s'avoue pas vaincu pour autant. Un relais Keruzore - Kusowski permet même à l'ailier gauche de reprendre de volée (44e minute) on se demande alors comment Landi peut bien s'y prendre pour détourner un tir dangereux.

Une minute plus tard, c'est autour de Keruzore de soumettre le gardien nîmois au même régime.

Mais, une fois encore, l'O.M., sur de belles actions, à manquer de réussite, ce qui n'enlève rien d'ailleurs au mérite de Landi.

 BUT DE JANSSENS

Nous avons dit que l'O.M. n'avait nullement baissé les bras. Nous en avons la preuve sur le centre de Skoblar, que Mezy arrête sur la ligne, devant Buigues.

Après une chaude alerte (63e minute) c'est le moment que choisit Kader Firoud pour faire entrer son 12e homme Boyron, à la place de Mathieu (64e minute).

Et la partie se poursuit toujours aussi indécise. Hélas, l'O.M. qui fait mieux que de se défendre, va être une fois encore, crucifié. C'est un nouveau coup de pied arrêté en corner, en l'occurrence, qui permet à Janssen de reprendre milieu d'un paquet de joueurs, pour faire trembler une troisième fois les filets marseillais (65e minute).

L'O.M. et menée par 3 à 1 et sur ce que nous avons vu depuis le début de match, ce score n'est finalement pas mérité par la formation marseillaise.

On note une petite explication entre Landi et Kusowski, qui s'était infiltré au coeur de la défense nîmoise. Heureusement tout se passe assez vite.

Mais quand on aborde le dernier quart d'heure, l'O.M. et a toujours ses deux buts de retard et il ne parvient pas à trouver la faille. C'est au contraire Janssen qui ajoute un quatrième but, mais il était nettement hors jeu (81e minute) et l'arbitre refuse justement ce point.

Les deux équipes restent sur leurs positions, malgré un bolide de Novi, que Carnus détourne en corner, du bout des doigts (82e minute).

Mais le gardien marseillais devra s'incliner sur un raid solitaire de Kabyle, qui file le long de la touche pour adresser un quatrième et dernier tir victorieux sous les cris de la foule (90e minute).

L'O.M. s'est donc incliné hier soir à Nîmes, mais répétons-le, il fut loin de démériter tout au long de la partie.

Signalons que, dans les toutes dernières minutes, Lopez avait été sévèrement touché dans un choc avec un attaquant nîmois. Il était resté étendu, mais, quand il s'était relevé, il avait tenu à conserver sa place sur le terrain.

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