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Résumé Le Provencal

du 10 août 1974

 

TOUJOURS LE MANQUE DE CONFIANCE

Les Marseillais n'ont jamais pu remonter le but lillois (0-1)

LILLE - Tradition respectée à Lille avec un ciel bas, un temps de novembre déjà, mais un enthousiasme toujours aussi fervent dans le vieux stade Henri Jooris pour la venue de l'O.M. Ambiance de tradition, qui nous valut encore une fois un match électrique, une rencontre qui exhalait comme une odeur de poudre, ce qui ne veut pas dire que toutes les actions atteignirent forcément le haut niveau technique : il s'en fallut même de beaucoup. Mais c'est ce genre de rencontre qui, la plupart du temps, plait au public. Sur ce point, les Lillois ont, hier soir, trouvé leur compte de belles émotions.

Et l'O.M. dans tout cela ?

Eh bien, l'équipe marseillaise, elle non plus, n'a pu effacer cette impression mi-figue mi-raisin, qu'elle nous a donné depuis la venue du Paris-Saint-Germain au Stade Vélodrome.

Encore habités par une extrême tension nerveuse, les Olympiens, tout au long de la première mi-temps, ont bien plus subi les assauts de leurs adversaires qu'ils n'ont réussi à imposer leur loi. Vous ne vous étonnerez guère, alors, que les quelques Marseillais, dont nous étions, hier soir présents à cette deuxième sortie de l'O.M. aient passé de nouveaux moments pénibles. Car un O.M. sûr de lui-même n'aurait jamais été battu hier soir.

UNE ÉQUIPE QUI SE CHERCHE

Oui, les Marseillais, qui peuvent se vanter de posséder de bonnes individualités, n'ont pu apporter la preuve de leur valeur collective ; c'est même dommage de voir une équipe si bien préparée physiquement être obligé de se chercher et le malheur, c'est que les Olympiens, tous animés de la meilleure volonté, ne parviennent que très rarement à se trouver.

Sur le chapitre du jeu collectif, les Lillois ont paru plus au point. Dieut sait pourtant qu'ils étaient inférieurs dans bien des domaines !

C'est donc un premier problème que la Direction technique olympienne devra essayer de résoudre, en s'efforçant de donner information un fond de jeu qui soit digne de ce nom ; car l'O.M., il faut hélas le souligner, à nouveau, à manquer singulièrement de méthodes dans les 90 minutes de ce match.

Nous avons vu que quelques belles actions individuelles, et surtout des tentatives de Skoblar, des exploits technique de Paulo César, des envolées de Bracci sur l'aile gauche, mais tout cela était par trop isolé pour être vraiment efficace.

UN BUT INSURMONTABLE

Les Lillois en ont profité pour préserver leur mince avantagent pendant 70 minutes. Ils avaient pu trouver le chemin des filets après un coup franc donner de la gauche par Fouilloux. La balle, renvoyée une première fois par la défense marseillaise, échoua malheureusement dans les pieds de Coste qui, de près ne laissa aucune chance à Charrier. Jusque-là, les Marseillais avaient tenté de s'opposer à la furia adverse en essayant de confectionné un football posé. Mais, nous l'avons dit, les automatismes dans cette équipe olympienne n'étaient pas toujours au point.

Ajoutons à ce manque de coordination, une certaine malchance, et vous comprendrez pourquoi l'O.M., hier soir, a dû concéder sa première défaite.

Pour être logique, il faut préciser que la physionomie changea du tout au tout dans la deuxième période. C'est l'O.M. qui dominait les débats la plupart du temps, et cet avantage territorial aurait dû valoir à une équipe soudée, organisée, de revenir au moins avec le point du match nul, un résultat, compte tenu de toutes les circonstances, qui aurait pu être encourageant pour l'avenir. En fait, ce petit but, les Marseillais n'ont pu réussir à le glisser dans les filets de Duse.

Devant un adversaire moyen sans plus, cette stérilité avait tout de même quelque chose d'inquiétant.

QUAND LA MALCHANCE S'EN MÊLE

Lille, ne l'oublions pas est issue tout droit de la deuxième division : nous ne pensons pas que ses dirigeants aient véritablement de grosses ambitions pour cette saison. Tout laisse croire, pourtant, que des rivaux d'une autre envergure se dresseront, cette année, sur la route de l'O.M.

Nous mentionnons plus haut que les Marseillais, tout comme Skoblar, n'ont pas eu beaucoup de réussite. Skoblar notamment se vit refuser un but par M. Machin, décision que l'O.M. contesta avec, semble-t-il, davantage de raison que de tort, Josip a eu bien d'autres occasions qui échouèrent un peu par malchance beaucoup à cause de Dise. Tant et si bien que les joueurs marseillais ont pu avoir le sentiment d'une défaite injuste hier soir. Cette opinion, nous la partageons volontiers. Mais, de toute façon, ça ne change rien au problème. L'O.M., en l'état actuel des choses, a à se faire preuve de sa valeur. L'équipe doit se rassurer, elle-même, avant de rassurer ses supporters. Combien de temps faudra-t-il pour remettre l'ordre nécessaire ? La question est là. Nous voulons croire, pour notre part et malgré ce deuxième résultat négatif, que la barre, peut-être encore redressée, Paulo César a confirmé ses bons débuts marseillais, dans des conditions plus difficiles. Le Brésilien a souvent été applaudi par les spectateurs. Et son entente avec Skoblar paraît progresser, au fil des rencontres. Sur le plan individuel, nous l'avons signalé, les progrès sont sensibles.

Mais, il est certain, en conclusion, que cette équipe olympienne devra encore s'améliorer, si elle veut éviter de nouvelles déconvenues

Jean FERRARA

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Le président Meric :

"Décisions inexplicables de l'arbitre"

Cette fois, ce n'était pas l'abattement qui régnait dans le vestiaire olympien, mais plutôt une colère des joueurs et des dirigeants, estimant - à tort ou à raison - avoir bénéficié, en quelque sorte, de l'attention particulière de M. Machin.

Le président Meric, par exemple, arpentant le couloir attenant aux vestiaires en cachant mal son extrême nervosité, nous disait : "Je ne parviens pas à comprendre qu'un arbitre puisse prendre de telles décisions. Deux d'entre elles, au moins, nous ont coûté ce soir un match. Je n'explique pas par exemple comment Skoblar pouvait être hors jeu sur le but qu'il a inscrit à quelques minutes de la fin, alors que deux joueurs se trouvaient derrière lui à ce moment-là et qu'il recevait la balle d'un adversaire.

"En outre, tout le stade, je crois, a vu que Skoblar a été proprement ceinturé, quelques minutes auparavant, en pleine surface de réparation. Je ne veux pas engager de polémique ; j'ai toujours essayé de calmer tout le monde. Il est inutile de récolter en plus quelques suspensions, surtout après coup. Mais, le moins qu'on puisse dire, et chacun comprendra qu'il s'agit là d'un euphémisme, c'est que l'arbitre ne nous a guère favorisés".

J. ZVUNKA DÉÇU

"Je suis surtout déçu pour les joueurs disais J. Zvunka en hochant tristement la tête. En ce moment, ils doivent surtout avoir confiance en eux. Et c'est pour cela qu'il fallait ce soir un résultat positif. Et, voilà que des impondérables viennent tout compromettre. L'entraîneur marseillais, par ailleurs, se montrait beaucoup plus violent que le président, en ce qui concerne l'arbitrage. "Je n'ai pas peur des mots.

Cela fait trois fois que M. Machin nous lèse gravement, en l'espace de quelques mois. Je ne dis pas qu'il y a une relation de cause à effet, mais il y a vraiment de quoi se poser des questions. Sur le plan purement sportif, je dirais que l'amélioration de l'ensemble a été très nette et qu'il est même très rare de voir une équipe dominer, comme nous l'avons fait en déplacement. Il ne nous reste plus maintenant qu'à forcer la chance qui semble décidément nous fuir".

Josip Skoblar avait comme l'on s'en doute son oeil des mauvais jours. Très nerveux, lui aussi, bien que cette fois, il ait réussi à se contenir sur le terrain, il expliquait : "Premièrement, j'ai reçu la balle d'un Lillois, lorsque j'ai marqué le but ; deuxièmement, Dusse et un autre de ses défenseurs se trouvaient alors derrière moi ; troisièmement, Gardon, je ne peux vous l'assurer m'a retenu sur une autre action qui méritait un penalty.

Claudio Coutinho lui n'a rien voulu nous dire ce sur les deux actions litigieuses. Il s'est borné de nous déclarer : il y a une très nette amélioration dans l'équipe, notamment dans le domaine de la circulation du ballon et je crois que la deuxième mi-temps surtout, a été entièrement à notre avantage".

Quant au Lillois, inutile de dire qu'ils étaient ravis au-delà de toute espérance.

Georges Peyroche, leur entraîneur ne cachait pas sa joie d'avoir ainsi réussi ce premier match à domicile qui marquait les retrouvailles des Lillois avec la Première Division. Lui non plus, par ailleurs, n'a voulu formuler la moindre opinion sur l'arbitrage de M. Machin.

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

LA COLÈRE ON LE SAIT RÉGNER DANS LE CAMP OLYMPIEN À L'ISSUE DE LA PARTIE, L'ARBITRE M. MACHIN EN ÉTAIT JUSTEMENT OU NON LA CAUSE, POURQUOI CETTE VINDICTE MARSEILLAISE ?

Il faut répondre en deux temps : tout d'abord les Olympiens ont reproché à M. Machin de n'avoir pas sifflé un penalty en leur faveur lorsque Skoblar fut retenu par Gardons, alors qu'il était en bonne position pour marquer. Bien que mal placé depuis la tribune de presse, il nous a effectivement semblé que l'intervention du défenseur lillois était pour le moins suspecte. Néanmoins ce genre d'oubli et, il faut bien le reconnaître, assez fréquent, lorsque la décision avantage équipe opérant à domicile.

Quant à la seconde action litigieuse qui intervient à 4 minutes de la fin, elle vit Skoblar recevoir le ballon de la part de Leroux, alors que les deux autres défenseurs lillois se trouvaient entre lui et la ligne de but. Logiquement il n'aurait pas dû y avoir hors jeu sur le renvoi de l'adversaire.

Mais, ainsi que nous l'a expliqué M. Machin et l'un de ses collègues, M. Meeus qui n'officiait pas hier, mais qui se trouvait dans la tribune en tant que spectateur, le lors jeu était intervenu au départ de l'action et non au moment ou Skoblar avait reçu la balle du défenseur lillois, ce qui explique donc sa décision.

POURQUOI ZVUNKA A-T-IL LAISSÉ NOGUÈS SUR LA TOUCHE ?

Avant la rencontre, l'entraîneur nous a expliqué qu'il tenait avant tout à donner confiance à des joueurs comme Leclercq, Buigues ou Emon plus ou moins contestés depuis le début du championnat. Ce sont les joueurs, disait-il, que l'on ne doit pas condamner. Or, en faisant jouer Noguès devant ses anciens supporters, j'aurais dû inévitablement me priver d'un de ces éléments. Et je craignais que cette décision ne les touche dans leur morale.

Et puis, n'oublions pas, a poursuivi le responsable olympien que Noguès est actuellement au bataillon de Joinville et, donc il ne peut pas bénéficier de la même préparation que ses camarades. Je suis persuadé pour ma part qui aura d'autres occasions de s'exprimer d'ici la fin du championnat.

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Le fait du match

Les malheurs de Skoblar

Le fait du match se situait dans les toutes dernières minutes. Alors que l'O.M. jetait toutes ses forces dans la bataille pour tenter d'obtenir l'égalisation, Skoblar allait parvenir enfin à tromper la vigilance de l'excellent Dusse, Josip sauta de joie, mais son bonheur fut de courte durée car l'arbitre, M. Machin, allait annuler ce but. Décision - comme nous le signalons par ailleurs - qui parut plutôt injuste. Cela valut au directeur de jeu de se trouver aux prises avec la contestation des joueurs marseillais et de connaître ensuite une sortie mouvementée du terrain.

Il nous a semblé quant à nous que M. Machin avait frustré les Marseillais d'un match nul qui, sur le vu des deux mi-temps, paraissait logique. Skoblar au vestiaire en était tout désolé. Décidément, les dieux du football, en ce début de championnat, ne sont guère avec lui.

 

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