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Résumé Le Provencal

du 26 mai 1957

  

SOCHAUX débute en trombe, mais l'O.M. plus efficace,

inscrit un but dans chaque mi-temps

et se qualifie pour la finale de la Coupe Drago

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

LIMOGES - Le temps a voulu se mettre au diapason pour le choc O.M. - Sochaux, cette demi-finale de Coupe Drago qui eut pu être une finale de Coupe de France.

Le public limougeot ne s'y est pas trompé, qui afflue encore en grand nombre, alors que le coup d'envoi est donné depuis quelques minutes.

C'est une véritable mer humaine qui déferle vers le Stade Municipal.

Sochaux vite en action...

Les équipes se présentent dans les formations que nous avons exactement annoncées.

Est-ce la présence d'Albertin ? Toujours est-il que Sochaux, heureux, semble-t-il, de compter dans ses rangs son ailier gauche titulaire qui, militaire, était encore douteux au matin, du match, se lance à l'assaut des filets défendu par Domingo.

Pour deux tirs, l'un à côté, de Andersson (1re minute), l'autre a été stoppé par Remetter, de Chicha (4me minute), nous notons un terrible essai sur la barre de Mellberg (6me minute), alors que Domingo avait bondi en vain pour se retrouver sur le gazon, les quatre fers en l'air. Les actions sochaliennes son mieux liées, mais le tandem Jensen - Chicha sème parfois la crainte dans l'entourage de Remetter.

...mais l'O.M. ouvre le score

C'est d'ailleurs sur une action du blond Danois que l'O.M. va ouvrir le score.

Il contrôle une balle en cloche qui, au départ, n'avait sûrement pas la prétention de vouloir faire mouche. Il la conduit jusque sur la ligne des buts, à proximité du piquet de coin et centre à ras de terre.

Remetter, Curyl, Andersson se précipitent. C'est Gunnar, l'opportuniste, qui a le dernier mot. La balle secoue les filets doubistes.

Sochaux tenace

Ce but ne décourage pas le onze au maillot bouton d'or, qui, par Labalette (14me minute), oblige Domingo a plongé et à détourner une balle qu'il a le temps de récupérer avant qu'elle n'aille en corner.

Plus dangereux encore est Albertin (16me minute) ; servi par Gardien, et dont le tir s'écrase sur la transversale !

Sochaux est tenace, mais son désir de parvenir proximité des filets marseillais permet à la défense au maillot blanc de ce regrouper.

La vivacité de Brodd, Gardien, Labalette fait contraste avec la puissance du rempart olympien, ou souvent Roger Scotti s'intègre comme à son habitude.

Des corners pour l'O.M.

Curyl, pourtant, redonne de l'éclat aux actions offensives de l'O.M., lorsque servi par Marcel, il sprinte (25me minute), se rabat et oblige Remetter à lui concéder le premier corner de la partie.

Deux intermèdes de Brodd (30e minute), qui échappé sur l'aile gauche, contraint Domingo a plongé, et d'Albertin, servi par Gardien sans succès, avant de voir Curyl obliger Maziman à lui concéder un deuxième corner, puis Mille poursuivi par Mola, envoyait à son tour un véritable boulet vers ses buts, mais heureusement pour son international de portier, au-dessus la transversale.

Reprise animée

Au repos, l'O.M. mène donc par 1 à 0, et si la chance l'a quelque peu favorisée (nous faisons là allusion aux tirs sochaliens sur l'horizontale), on peut dire que les hommes de Jean Robin ont tout fait pour mettre cette chance de leur côté.

Sochaux, cela va sans dire, ne s'avoue pas vaincu.

Dès la reprise, Labalette échappe à Palluch. Une obstruction de l'arrière marseillais lui vaut de coup franc indirect, sans résultat favorable pour Sochaux.

Puis ce sont Marcel, en force, Curyl avec obstination, qui mettent Remetter à l'ouvrage.

Sur un tir de l'ailier gauche, la balle frappe l'angle des buts, et Andersson va contester à Remetter une sortie en six mètres effectivement douteuse, au terme de l'action de Curyl.

Le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps a donc été fertile en émotions.

Un tir sur la barre de Chicha, un corner de Scotti, laissent supposer que l'O.M. subit l'ascendant de son adversaire.

C'est en partie vraie, car Sochaux mené au score, n'a pas d'autre alternative que de jouer un rôle de chargeur.

Pourtant, Chicha, placé en franc-tireur, file vers Remetter (66e minute) et envoie un boulet lui aussi sur l'horizontale.

Un grand exploit

de Domingo

Le temps passe, et l'O.M. ne néglige aucune occasion de contre-attaquer.

Ce n'est pas par hasard que, presque coup sur coup, Jo Tellechea concède les 4e et 5e corners, aux 68me et 70me minutes. Mais deux minutes plus tard, Domingo va devenir l'auteur d'un des hauts faits du match.

En effet, Johansson laisse, volontairement mais assez inexplicablement, filer vers son portier une balle que Gardien récupère.

Un tir à bout portant de l'inter gauche, présentement voué au rôle d'ailier droit, un plongeon instantané du goal, et la balle est entre ses mains !

Il est dit que Sochaux ne marquera pas...

La récompense

de Stan Curyl

Sochaux était au bord de l'égalisation, mais la minute d'après, Curyl lui enlève ses dernières illusions.

Curyl, en effet, hésite de la balle sur le renvoi qui vient de Domingo. Il la garde malgré Raphaël Tellechea et Maziman et, parvenu à 25 mètres de Remetter, il le bat à ras de terre sur sa droite, après une course de cinquante mètres.

Il reste onze minutes à jouer, mais Sochaux a compris ; il ne jouera pas la finale de la Coupe Drago.

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EN PRESENCE DE 6.500 LIMOUGEOTS ENTHOUSIASMES

GRANSART, en défense et CURYL, en attaque

Ont permis à l'O.M. de battre SOCHAUX

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

LIMOGES (Par téléphone) - L'O.M. et le Football Club de Sochaux peuvent être satisfaits.

Dans une ville tout nouvellement acquise au football professionnel, ils ont fait une telle oeuvre de propagande que les 6.500 spectateurs (recette : 2.380 000 fr.) se sont promis de revenir souvent au spectacle du ballon rond.

Les hommes de Jean Robin n'ont pas volé leur victoire.

Une fois de plus, nous les avons vus hargneux, volontaires, réalistes, plus que leurs rivaux au maillot jonquille.

Si Sochaux avait marqué...

Que serait-il advenu si le Football Club de Sochaux aux offensives rapides et légères avait marqué par Mellberg dès la 6me minute ?

Il est probable que ledit Mellberg et ses co-équipiers de l'attaque auraient respiré plus librement ; qu'ils auraient fait preuve de moins de précipitation et par voie de conséquence, de plus de précision dans les essais aux buts qui suivirent.

Il est à présumer qu'à la 8me minute, Andersson n'aurait pas ouvert le score, puisque les événements ne se seraient pas déroulés avec la même chronologie.

Roger Scotti avait raison, qui nous disait à l'issue de la rencontre :

"Sochaux a perdu son match dans les premières minutes".

Cela ne veut pas dire qu'il aurait forcément gagné si le tir de Mellberg avait battu Domingo.

Un beau match de l'O.M.

L'O.M. avait en effet de quoi répondre aux velléités de l'équipe doubiste.

Nous pensons plutôt que chez lui, c'est Gransart qui est gagné le match, tandis que Maziman (le N.2 d'en face) l'a perdu.

L'O.M. poussé dans ses derniers retranchements par un adversaire mené au score, trouva en Maurice Gransart, aussi rapide, aussi athlétique, mais beaucoup plus attentif qu'à l'accoutumée, un défenseur de premier ordre, qui fut hier à Limoges, le meilleur arrière et l'un des tout premiers hommes sur le terrain.

Nous avons admiré Domingo pour l'ensemble de sa partie.

Le tournant du match se situe à la 78me minute, lorsqu'il évita l'égalisation, de la manière que nous rapportons part ailleurs.

On sait que sur le renvoi, Curyl donna le coup de grâce à Remetter.

Stan Curyl

l'homme qui revient

Si, à l'O.M. Jensen fut l'équipier des premières actions payantes ; si Chicha joua de malchance malgré une grande activité ; si Jean-Jacques Marcel et Roger Scotti furent égaux à eux-mêmes, c'est Stan Curyl qui, en attaque nous fit la plus grande impression.

La continuité dans l'effort fut sa principale qualité, et son 2me but se révéla comme un modèle du au sang-froid de son auteur.

La ligne d'avants marseillaise ne compta pas sur le seul Andersson, au demeurant rapide et batailleur à l'extrême.

Sochaux ne démérita pas

Le Football Club de Sochaux est tombé avec les honneurs de la guerre.

Le but de d'Andersson obtenu dès la 8me minute alors que l'on attendait de voir Domingo s'incliner le premier, changea c'est certain et nous l'avons déjà dit, la face des choses.

Mellberg boitilla un moment puis se reprit par la suite et l'on ne peut pas dire que ces événements desservirent une équipe plutôt que l'autre.

Deux shoots sur la transversale de chaque côté furent les tributs d'une malchance qui ne voulut également partager et Domingo eut sensiblement le même travail que Remetter.

Répétons que c'est la défense marseillaise qui a su préserver le gain du match très intelligemment construit par son attaque.

À Sochaux, en effet, seul Jo Tellechea se montra avec Remetter, bien sûr, à la hauteur de l'attaque, et de Mille, le demi offensif par excellence.

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Jean ROBIN :

"Nous avons mieux su défendre"

Jean Robin, l'entraîneur analysait ainsi la rencontre :

"Nous avons mieux su défendre que Sochaux. C'est la raison primordiale de notre victoire, car si Curyl et Andersson marquèrent deux jolis buts, il fallut entre-temps faire face aux coups de butoir d'une équipe qui en voulait terriblement.

Jean-Jacques Marcel : le capitaine, mêlait des regrets à sa satisfaction : "Nous avons mérité notre victoire mais en jouant ainsi avec un Curyl aussi combatif, ce n'est pas la coupe Drago que nous pourrions briguer mais la coupe de France..."

 

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