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 Résumé Le Provencal

du 14 mars 1960

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INCONCEVABLE DEFAITE DES MARSEILLAIS A FORBACH

L'O.M. PRIVE D'INSPIRATION

SUBIT LA LOI DES LORRAINS

(de notre envoyé spécial Louis DUPIC)

Forbach - Dans un décor champêtre, inclinant plus à la méditation bucolique qu'aux rudes tâches du championnat, l'O.M. et Forbach démarrèrent doucement, très prudemment. Et les premières minutes du match se déroulèrent en échanges timides au milieu de terrain.

Corazza fut cependant le premier à l'ouvrage à la 6me minute, sur une longue ouverture de Boutelier. L'O.M. répliqua par Moresco, mais il n'y avait rien de bien probant dans tout cela, comme à la 12me minute où Moresco et Oliver ne tirèrent pas parti d'un coup franc indirect à 15m. du but de Pinat.

Bettenfeld échoue de justesse

A la 22me minute, Molla rate un arrêt sur Bettenfeld qui s'en va seul, mais Corazza le contre du pied en sortant à 20 mètres de sa cage. Sur la contre attaque Leonetti tire de loin et Pinat doit dévier en corner. Le temps de souffler, et Oliver tire violemment de 30m sous la barre transversale sans pouvoir surprendre Pinat.

Dans la demi-heure, coup sur coup, un centre en retrait trop puissant d'Ugolini, un départ de Moresco stoppé pour hors jeu, puis un tir nettement au-dessus de Moy.

Et nous n'écrivons tout cela que dans l'intention de vous dépeindre le peu de passion de cette rencontre.

Autour de Celestin et de Ramon

Comme pour nous faire mentir à la 35me minute, Celestin Oliver attire Pinat et place la balle sur le montant. Quelques secondes s'écoulent, et, sur un renvoi, Ramon tire de 50 mètres vers la cage de Pinat qui, un peu avancé, peut dévier le ballon de justesse sur la transversale. Tillon surgit et envoie la balle encore vers la cage, mais c'est l'arrière Hiegel qui sauve de la tête.

En trente secondes, l'O.M. qui domine nettement, a eu trois occasions de marquer. Rappelons que Forbach joue toujours à dix très courageusement.

On approche de la pause lorsque Bettenfeld échappe à Molla et tire au-dessus. Leonetti lui répond par un essai de loin, et Pinat, à juste le temps d'intervenir. Et c'est la mi-temps.

Lorsque les équipes reviennent, un vent froid s'est levé, qui va favoriser Forbach, toujours réduit à dix. Là encore, les premières minutes seront sans envergure. Vers la 10me, Corazza doit faire passer au-dessus de la transversale un centre de Rivarel. Les deux équipes pratiquent un jeu extrêmement décousu. Vers la 60me minute, Corazza sauve remarquablement son but sur un corner direct de Rivarel. Moresco est touché à la jambe et boite.

Cinq minutes plus tard, une ouverture anonyme de Zinkiewicz vers le centre est bêtement manqué par Molla, placé deux mètres devant Corazza. Ce dernier voit la balle trop tard et ne peut réussir à la contrôler parfaitement. Bettenfeld surgit, la lui arrache littéralement des mains, et obtient pour les locaux un but inespéré (65me minute).

Sur la contre attaque, Allais décoche un tir terrible qui rebondit sur Pinat avant qu'il puisse la contrôler, mais aucun avant marseillais n'a suivi.

Le temps passe, Pinat sauve encore deux fois sa cage. Malgré le vent, tous les joueurs sauf Corazza, sont réunis dans le camp lorrain, Mais les attaquants marseillais ne montrent aucun génie. Au contraire, c'est le terrible Bettenfeld qui écrase un tir puissant sur la transversale.

Un corner s'ensuit, et Corazza doit sauver de justesse sur la reprise de la tête d'Ugolini.

Ce sont maintenant les locaux qui occupent le camp marseillais pendant quelques minutes.

L'O.M. se dégage et Moresco tire puissamment, mais nettement à coté. Il ne reste plus que quelques minutes à jouer. Durand se débarrasse de ses adversaires, mais personne n'est là pour recueillir son centre.

Sur la contre attaque, Ugolini échoue de quelques centimètres. Peu de temps avant le coup de sifflet final, Molla blesse Bettenfeld en lui disputant une balle de la tête et Forbach termine le match à 9, mais victorieux

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M. ZARAYA

"Ils devraient avoir honte !"

M. Zaraya quitte le terrain quelques minutes avant la fin de la rencontre. Sur la passerelle qui même aux vestiaires, il etait littéralement effondré.

"Notre saison est pratiquement compromise, ils devaient avoir honte ! Ils avaient à jouer un match capital, et ils ont fait une promenade de santé. Ils pouvaient rétablir la situation, car ce match n'était pas tellement difficile à gagner. C'est absolument lamentable !"

Dans le vestiaire, chacun baissait la tête et s'habillait hâtivement, car les joueurs n'avaient que quelques minutes pour gagner la gare. Et l'on entendit dans chaque coin "ce n'est pas possible !"

Le remplaçant Braizat estimait que l'importance de la rencontre avait contracté ses camarades.

Sans doute avait-il raison.

D.L.

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LES OLYMPIENS SANS EXCUSE

Lorsqu'on est candidat à l'accession en 1re division, ou tout au moins lorsqu'on se veut tel, on n'a pas le droit de se faire battre par une modeste équipe réduite à dix joueurs, après dix minutes de jeu.

On n'eut jamais l'impression que les Provençaux étaient plus nombreux que les Mosellans sur le terrain. Leur supériorité numérique étant rendue inutile par un nombre encore jamais vue de passes à l'adversaire, de mauvais contrôles et de tirs dans les décors.

Devant des attaquants ardents, comme Moy et Beltenfeld, la défense en bloc donna de nombreux signes de déséquilibre.

Mola commit deux erreurs, dont une seule fut fatale ; Ramon et Tassone réussirent à éviter le pire. Quant à Corazza il fut impeccable. Il est dommage qu'il n'ait pas pu racheter l'erreur de Molla. C'était possible avec un peu de chance... et sans l'allant de Bettenfeld qui suivit toutes les balles donnant une belle leçon d'énergie aux attaquants marseillais privés de tous du but.

Moresco, Tillon et Leonetti tirèrent assez souvent mais très largement en dehors du cadre. Celestin Oliver lui non plus ne réussit pas à trouver l'ouverture. Quant à Durand certains de ses efforts auraient mérité l'aide intelligente de ses partenaires. Les demis Allaix et Peri ne furent jamais maîtres de la situation.

Au point de vue tactique les Marseillais étaient décidés à débuter prudemment et " à voir venir" par la suite. Mais la blessure de Delaye les amena très vite à abandonner cette position pour adopter une formation classique. Cela ne leur réussi pas davantage car ils étaient de toute évidence dans un jour néfaste.

Leurs adversaires mériteraient normalement d'être cités en bloc. Ne serait ce que pour leur courage. Mais le jeu de Hiegel en défense fut le plus en vue malgré la combativité de Durand.

Dans la ligne d'attaque nous attendions Ugolini et c'est Bettenfeld, que l'on disait hors de forme, que nous avons vu.

Le gardien Pinat fut bon et assez chanceux, et Rivarel se montra un animateur honnête.

En bref, l'O.M. aurait pu enlever le match sans se couvrir de gloire et même dans un mauvais jour. Il eut suffi d'un peu de chance, peut être car le but encaissé fut stupide et inespéré pour Forbach.

Mais c'est là une façon bien pratique d'arranger les matches de football et il est évident que la chance à besoin... d'être aidée.

D.L.

 

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