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Résumé Le Provencal

du 15 novembre 1965

 

Enorme succès populaire au Stade-Vél'

O.M. : Trop de cadeaux à TOULON (1-2)

PREMIERE DEFAITE DE L'O.M. A DOMICILE

Cossou :"On ne se méfie jamais assez de ses meilleurs amis

 

À l'appel du jeu à XIII et du football exceptionnellement unis, la Provence sportive pour ne pas faire mentir notre titre d'hier, avait répondu présent.

Au-delà même des espérances les plus optimismes.

Dès la première mi-temps du jeu à XIII le stade était copieusement garni bien que les Marseillais n'aiment pas se lever tôt de table, le dimanche.

Pendant que Kiwis et Tricolores s'expliquaient à la loyale, on vit la mer humaine s'épaissir à tous les étages et quand M. Gaston Defferre député-maire de Marseille et Marcel Leclerc se présentèrent au centre de la pelouse ce fut la ruée des derniers supporters oemistes.

Huit jours après France - Luxembourg, Marseille avait retrouvé son visage de capitale sportive.

La partie était largement gagnée pour l'essentiel le reste étend que péripéties sportives.

La preuve est faite que Marseille avec son Stade Vélodrome facilement améliorable et la fidélité de son immense public mérite une grande équipe et de grands matches.

Mais revenons à notre football.

L'O.M. handicapé

On pouvait craindre qu'après la frénésie treiziste, le football paru mièvre.

Un concert de harpes succédant à un festival de jazz très chaud est difficilement entendu.

Le football jeu supposé de finesse, d'esquives, de précision n'a aucun rapport avec un sport de combat ou la percussion aveugle et reine.

Nous ignorons ce qu'ont pensé les spectateurs de ces deux spectacles très différents ; pour notre part, le contraste nous a amusé.

Il nous aurait plus davantage si les deux équipes rivales la Marseillaise et la Varoise, sans doute impressionnées par la densité du public et l'importance de la partie avait paru très contractées.

Bref, la finesse et la précision souhaitées ne furent pas suffisamment à l'honneur, surtout du côté olympien.

Il est vrai que l'O.M. déjà handicapé par l'absence de son capitaine Gauthier, souffrit aussi de la méforme pour cause de fatigue connue avant le match de son deuxième meneur de jeu Hatchi.

Le résultat fut que Toulon maître du ballon au centre du terrain ou Roubaud, Laffont et Leroy ne rencontrèrent qu'une opposition de principe conduisit le jeu presque à sa guise.

Toulon : trop de chefs

Dans cette domination évidente des Toulonnais tourna vite à démonstration gratuite.

Le Sporting, c'est certain, à du style, de la technique, une organisation tactique bien au point, mais il semble souffrir d'excès de richesse.

Trop de patrons, trop de maîtres à jouer dans ses rangs, trop de démonstrateurs et pas assez de véritables combattants de première ligne.

Dans l'armée de notre ami Hervé Mirouze, c'est le troupier qui manque le plus !

Par opposition, l'O.M., bien que dominé paraissait plus dangereux à chacun de ces départs, grâce à la vivacité, le sens de l'opportunité et la mobilité de ses attaquants de poche Erhardt, Brotons et Casolari.

Tant et si bien qu'un match nul eut peut-être sanctionné ce débat, dans le fond plus équitable équilibré qu'il ne parut. Si...

...Si les fameux impondérables dont nous parlions hier encore n'avaient pas joué en faveur des Toulonnais.

Nous ne voulions pas dire que la victoire du Sporting est imméritée.

Elle récompense l'équipe ayant mis à son actif le plus grand nombre de bonnes combinaisons

Mais comme dominer sans n'est qu'illusion, on peut affirmer que le succès toulonnais est heureux, dans la mesure où les buts marqués sur le fait du hasard.

Trois buts "bidon"

Car, si l'expression "but bidon" est parfois excessive elle s'applique parfaitement aux 3 buts finalement inscrits au tableau d'affichage.

Le premier (20ème pour l'O.M), fut l'oeuvre très involontaire de Bérange.

Ce dernier centra, la balle rebondit dans la surface de réparation de Toulon. Deux arrières varois et Garofalo se demandèrent ce qu'il fallait faire pendant que le ballon finissait sa course dans la cage.

L'égalisation (56ème minute) fut obtenue de façon encore plus curieuse.

Bérangé voulant passer à Escale, loba son gardien et Van Sam n'eut plus qu'à poursuivre, à l'avantage de son club, cette malheureuse action.

Le deuxième de Toulon (73èmee minute) a pour cause une erreur assez grossière de Trusas.

Seul joueur placé en protection devant Escale, le blond arrière central hésita à dégager. Cossou lui chipa le ballon, s'avança et trompa adroitement Escale avancé.

Ce fut le but du premier KO olympien à domicile.

En football, rassurons nos amis de l'O.M. c'est moins grave qu'en boxe.

Un bon match de Cossou

Que dire des joueurs pour terminer.

À Toulon, la défense, Garofalo en tête, en dépit de la fautive hésitation déjà citée, joua avec beaucoup de calme et une réelle efficacité.

Au milieu du terrain, Roubaud, Leroy fortement aidés par Laffont, firent assez facilement la loi. À leur passif, une lenteur excessive dans les transmissions.

En attaque, le meilleur fut Cossou. Sudre avait bien débuté. Djibrill ne fut pas assez servi tandis que Van Sam ne justifiait pas sa réputation.

À l'O.M., devant Escale sans reproche défenseurs alternèrent le meilleur et le pire.

Les plus réguliers nous parurent être Sejnera et Lopez.

Au milieu du terrain, Hatchi joua très au-dessous de sa valeur et Bérange s'il fit de son mieux, avec son habituel courage, ne saurait faire oublier Gauthier.

En attaque, bon match de Erhardt, Casolari et Brotons qui faillirent faire basculer la rencontre. De Fiawoo mieux vaut attendre encore pour le juger.

Dans le présent, en tout cas, Il rend moins de services que Joseph ou Viaene

Maurice FABREGUETTES

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GAUTHIER : "Si nous voulons monter il ne faut pas perdre à domicile

Tristes mines, têtes basses chez les "blancs" on avait laissé passer une belle occasion de prendre la tête du classement général.

Mario Zatelli était rouge de colère et il s'exclamait : "Dans un match de cette importance nous avons fait des erreurs dignes de débutants !"

Escale qui souffrait d'une côte soupirait : "J'ai bien peur d'avoir quelque chose de cassé. Quand Bérange m'a lobé ce fut vraiment malheureux je me suis avancé et j'ai glissé pourtant regardez les crampons, ils étaient un peu la".

Lopez s'écria alors "Quand ça va mal appelait-moi je balance ! Il ne faut pas de fioritures !"

Bérange s'exclamait : "Moi je n'ai pas eu de chance mais ces Toulonnais, se sont réellement des veinards !"

Brotons secouait la tête : "Nous ne méritions pas de perdre !"

Tassone affirmait : "Et la mi-temps si on m'avait dit que nous allions perdre ce match je n'aurais pas cru !"

M. Neumann constata : "Sur le plan financier cet après-midi ce fut une parfaite réussite, mais nous ne pouvons pas en dire autant sur le plan sportif".

Gauthier qui n'avait pas joué était amer : "Si nous voulons monter, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre chez nous et de grignoter des points à l'extérieur. Quand je suis monté avec Lille et Nancy nous étions intraitables chez nous !"

Le président Leterreux : "Notre équipe est aussi valable sur le terrain"

Dans le camp toulonnais chacun était content mais ne cherchait pas à clamer sa joie.

Le président Leterreux avait les joues rouges de satisfaction pour nous dire : "On a souvent répété que nous avions une belle équipe sur le papier. Nous avons montré que nous l'avions aussi sur le terrain. Nous sommes contents parce que nous avons prouvé que nous étions capables de bien faire sur le plan technique. L'O.M. a joué lui aussi pour gagner !"

L'entraîneur Hervé Mirouze a constaté : "Cela fait bougrement plaisir de gagner un match d'une telle importance. Nous avons fait les trois quarts du jeu. L'O.M. à une bonne équipe qui mérite son classement".

Van Sam analysa le match en ces termes : "Je crois que c'est l'équipe qui a le mieux conservé son calme qui a gagné mais que de fautes de part et d'autre.

Borowski faisait remarquer : "Le public a souvent protesté quand dans l'équipe on donna la balle en retrait au gardien. Non seulement ce n'est pas défendu mais c'est parfois utile. À condition de ne pas faire comme Bérangé !"

Lucien Cossou, disait simplement : "Je suis un peu responsable de la défaite de l'O.M., on ne peut m'en vouloir aussi, j'espère comme me regrettera davantage à Marseille.

Alain DELCROIX

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Un débat étriqué marqué

de trois erreurs grossières

Choc de leader... Explication au sommet... Alors que les machinistes du Stade-Vélodrome effectuaient leur petit "numéro" consistant à faire disparaître les poteaux de rugby au bénéfice des cages de football, des milliers de spectateurs pleins d'espoir contenus jusqu'alors par le service d'ordre déferlaient vers les praticables.

Dans un cadre qui ne pouvait contenir qu'aux grandes choses, Toulon et l'O.M. allait pourtant se livrer un combat étriqué, marqué par 3 erreurs grossières qui firent la décision.

Heureux Bérange !

Jusqu'à la 20e minute les deux équipes maladroites et contractées ne firent que se poser des banderilles sans grande importance.

Coup de tête de Cossou et Djibrill (4e et 5e) tir de Brotons (16e) et télescopage spectaculaire entre Djibrill et Escale touché aux cotes (20e).

À la 22e minute, Bérange adressait de la droite une balle en direction du but toulonnais. À été successivement manqué par un toulonnais, par Casolari et du même coup, à la surprise générale par Garofalo.

En football ce sont des choses qui arrivent couramment. Encouragé par cette réussite l'O.M. se montra ensuite beaucoup plus dangereux.

L'O.M. sur sa lancée

A la 23e minute, la balle va de Hatchi à Erhardt puis à Brotons qui fait un dribble de trop. Quatre minutes plus tard Garofalo doit plonger dans les jambes de Erhardt.

À la 32e minute, sur attaque Brotons - Erhardt - Casolari tire trop mollement, une minute plus tard "Caso" donne à Erhardt qui, du point de penalty en pivotant tire de très peu à côté.

Ces efforts ne permettront pas à l'O.M. de creuser l'écart.

Au tour de Toulon

Après la pause les Toulonnais passe à leur tour à l'attaque.

A la 49e minute, Sejnera dans la cage se trouve sur la trajectoire d'un tir de Sudre et dégage de la tête. Sur le corner concédé, Djibrill reprendre la tête et Trusas sauve lui aussi de la tête.

Malheureux Bérange !

À la 56e minute Bérange qui avait fait trois quarts d'heure auparavant le bonheur de l'O.M, allait précipiter sa perte.

Sur une remise en jeux, recevant une balle d'Escale en voulant la lui redonner, il le lobait proprement et Van Sam, qui avait flairé le coup n'avait qu'à suivre pour égaliser.

À la 69 minutes, sur une attaque éclair de Van Sam, suivie d'un centre en retrait Sudre survint et tira... dans le virage.

Trusas hélas !

C'est encore, hélas un marseillais qui allait être à l'origine directe du but décisif. On en était à la 73e minute et sur un long dégagement de Fournier, Trusas se trouva dans le rond central le plus près de la balle.

Il pouvait faire n'importe quoi. Il ne fit rien et fut surpris par Cossou qu'il devança finalement et alla signer le but vainqueur !

Abasourdie par ce coup du sort l'équipe marseillaise attaqua néanmoins et faillit en être récompensée lorsque à la 78e minute Casolari poussa la balle. Tout d'abord sur le poteau, puis dans les pieds de Fournier, venu à la rescousse.

Les dernières minutes furent marquées par la sortie de Cossou, victime d'un ménisque défaillant et par la domination improductive de l'O.M.

Lucien DUPIC

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M. Marcel LECLERC :

"Le plus mauvais match de la saison"

M. Marcel Leclerc était soucieux après cette seconde défaite marseillaise.

C'est proprement le plus mauvais match de l'O.M. de puis le commencement de la saison.

Évidemment, au point de vue financier, nous avons lieu d'être satisfaits de notre retour au stade vélodrome, mais au point de vue résultat, nous le sommes moins et nous pouvons nous poser la question de savoir s'il est opportun pour nous de jouer au stade vélodrome.

En définitive, il ne faut pas croire que c'est arrivé, malgré notre bon classement. Certes Gauthier nous a beaucoup manqué, mais nous avons fait un mauvais match et nous devons travailler beaucoup.

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