Résumé de Marseille Matin du 12 septembre 1932 |
L'Olympique, en déplacement à Lille a remporté sa première victoire O. Marseille : 2 -- Lille : 1 __________________________ |
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Lille, 11 septembre (De notre correspondant particulier). - Ce premier match de championnat professionnel de France, joué à Lille, vit la présence d'un vingt-troisième joueur : le vent ! Il ne cessa de souffler avec une violence rare et impétueuse. Il gêna considérablement les évolutions des vingt-deux équipiers habituels et plus particulièrement l'arbitre. M. Raguin fut, en effet, un referee faible devant les éléments déchaînés, car, outre le vents, on nota la présence d'un vent de tempête qui émanait tant du public que des joueurs. Spectateurs lillois n'apprécièrent que très peu les décisions originales et incohérentes du dit M. Raguin. Les équipes se présentèrent dans les formations respectives suivantes : O.M. : Allé, Schnoeck, Sherry, Charbit, Trees, Rabih, Durand, Pritchard, Jennings, Alcazar et Gallay. Lille : Desfossé, Vandooven, Théry, Menriss, Mac Gowan, Beaucourt, Delannoy, Amant, Barrett, Varga et Winckelmans. Marseille ayant gagné le toast, l'O.L. engage contre ce coquin de vent. Tout de suite le jeu est vif et coloré. Les Méridionaux font preuve de plus d'impulsion que leurs adversaires mais ils manquent totalement de précision. Les locaux se mettent petit à petit dans le train et descendent à leur tour, poussés par le virtuose Mac Gowan. Barrett, par ses schoots intelligents, menace directement Allé. Les Nordistes jouent très bien et avec infiniment plus de sûreté que les blancs. Cependant la décision agressive de Schnoeck empêche toute conclusion. La balle dévoré férocement l'espace et va de l'un à l'autre. Les renversement de situation sont fréquents et font se trémousser les gens toujours friands d'émotions neuves. L'O.M. se reprend visiblement et remonte le terrain par petits passes courtes, dont Alcazar est à l'origine. Il domine même légèrement à son tour, et obtient le premier corner. Il est vrai que le vent n'est pas étranger à cet état de choses. Les visiteurs font preuve de timidité devant les buts, pourtant Vandooren, le puissant back lillois, n'est pas dans un de ses bons jours. Seul Thery résiste vaillamment aux Pritchard, Jennings and company. Mac Gowan semble assez interloqué par le jeu de son compatriote et vis à vis Trees, qui a un football élémentaire mais productif. Néanmoins, il se fait de mieux en mieux à cette méthode qui, si elle manque d'élégance, repose tout de même sur des bases solides. A Marseille on note la partie pleine de finesse de Rabih et de Charbit. Nouveau changement de décors. C'est Lille qui danse autour d'Allé, le sobre Keeper marseillais, mais une stérilité accompagne tous les efforts, et M. Raguin siffle la fin d'une première mi-temps qui remet le problème à l'étude, au moins peut-on dire que ce time fut intéressant et émouvant, sans brutalité inutile, ce qui faisait espérer une seconde strophe du même genre. |
Hélas ! M. Raguin et les joueurs ne voulurent pas. Gestes équivoques, bourrades, coups de pieds, cris, interruptions, tout y fut. Seul M. l'arbitre n'y était plus. En somme ce fut une atmosphère de bataille inouïe ou éclatèrent tous les mauvais instincts. De cette surexcitation générale, ne sortit qu'un football monstrueux et méchant. Dès le début, l'O.M. fonce à l'attaque. Vandorren, indécis, bloque timidement une balle... Alcazar qui l'envoie le moins timidement du monde, dans les bois du félin mais impuissant Desfossé. Marseille domine sensiblement. Le jeu est de plus en plus dur. L'O.L. se laisse imposer la façon directe et incisive des Méridionaux d'où second but, acquis, irrégulièrement semble t-il, par le scientifique Alcazar. Ca va mal pour les "Dogues" mais Barret se fâche sérieusement. Il va chercher le ballon, passe avec facilité les backs ennemis dans une percée formidable et sauve l'honneur de son club. L'équipe locale a alors un regain d'enthousiasme et revient très fort, tandis que l'O.M. finit sur les boulets. Allé se voit bombarder et ne sauve sa peau que grâce à la compétence du directeur (!) du jeu. En résumé mauvaise exhibition qui fait mal augurer de ce que seront les futures matches "pros". Nous voulons croire que M. Raguin fut le grand fautif de cette piteuse journée. Il y aura donc un sérieux effort à faire dans le choix des referrees. A Marseille, Allé ne commit aucune faute, pas plus que Schnoeck. Sherry abuse du "balayage" ainsi que Trees ; Pritchard et Jennings sont également très "sec". Les meilleurs furent Alcazar, Pritchard, Schnoeck, allé et les deux demi-ailes. A Lille, les ailiers furent trop timorés et n'alimentèrent jamais Barrett. Varga fut bon ainsi que Mac Gowan, Théry et Desfossé.
Augustin CHARLET. |
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Résumé de Football du 15 septembre 1932 |
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