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Résumé Le Provencal

du 27 octobre 1969

 

L'O.M. à quatre points de SAINT ETIENNE

Les 2 buts (à zéro) de l'O.M. curieux, mais archi-mérités

"Ah ! cet arbitre !"

La rencontre terminée ce fut le cri du coeur dans les deux vestiaires, l'olympien et le strasbourgeois.

À écouter les uns et les autres on aurait pu croire que l'odorat M. Maillard avait été l'homme aux yeux bandés du jeudi de colin-maillard.

Il ne faut rien exagérer.

Les principales fautes reprochaient à l'arbitre était au nombre de quatre.

Toujours l'arbitre

1o) Penalty refusé à Loubet pour croc-en-jambe (de la main) de Schuth.

2o) Repenalty au bénéfice du même Loubet chargé de façon suspecte dans surface de réparation.

3o) But hors-jeu (le premier) accordé à l'O.M. sur coup franc tiré par Merschel.

4o) Penalty pour Strasbourg, Piat ayant été bousculé de façon plus ou moins régulière, dans la surface de réparation.

Or, dans ces quatre cas, il s'agit d'une question de fait.

Pourquoi, quand on est spectateur, dirigeant, entraîneur ou joueur... vouloir absolument être mieux placé ou mieux voir que l'arbitre ?

Protester, ergoter, repasser la partie au peigne fin, avec ou sans l'aide d'une caméra, est du temps perdu.

Pour notre part nous écrirons en toute honnêteté, que, dans les quatre cas en question, il y avait autant d'arguments pour et contre.

Alors, confiance à l'arbitre.

En a aussi reproché à M. Maillard d'avoir beaucoup trop sifflé.

C'est exact. Mais en peut dire encore, que le sifflet aurait été moins utilisé si les joueurs n'avaient commis autant de fautes grossières.

Torts partagés, donc.

Victoire méritée

Comme mercredi dernier, à Angoulême, la victoire de l'O.M. et de celles qui ne se discutent pas.

Deux à zéro, à l'avantage des olympiens, reflète parfaitement le déroulement de la partie.

Entre l'équipe qui joue la sur-prudence (trois interventions d'Escale) et celle qui fait tout le jeu, de bout en bout, notre préférence va à la seconde.

Il est normal qu'elle l'emporte.

Certes les deux buts olympiens furent-ils assez curieuse : deux magnifiques cadeaux alsaciens à vrai dire.

Mais si l'on fait le compte des multiples occasions de buts de l'O.M. on se rend compte que les deux buts heureux ne furent pas volés.

Le fiasco Kaniber

Soyons franc : le R.C. de Strasbourg nous a déçu.

Nous admettons, assez volontiers, qu'une équipe foncièrement faible se replie sur elle-même au Stade-Vélodrome.

Mais venant d'un ensemble aussi homogène, aussi solide et aussi riche en joueurs de classe que le R.C. de Strasbourg la chose nous paraît détestable.

Ne prenons qu'un seul exemple. On attendait Kaniber, le géant, le buteur...

Or qu'avons-nous vu : un aimable colosse, lent, désabusé, errant comme une âme, de cent kilos, en peine au centre d'une attaque invisible à l'oeil nu, en dehors de lui.

Une attaque sans ailier, sans joueurs de soutien, comptant sur le seul hasard ou un problématique loupé d'un défenseur adverse pour marquer un but.

N'accablons pas Kaniber dans ces conditions. En 90 minutes il a reçu deux contres et trois passes.

Dans cette équipe, que nous croyons très supérieure à ce qu'elle fit voir hier, nous avons noté, en priorité Huck (no10) et Molitor (no8), deux grands espoirs de notre football.

Que Huck ait commis une énorme erreur de jeunesse, sur le second but olympien, et excusable à son âge.

Bonnel le meilleur

Le succès marseillais fut, hier, essentiellement collectif.

Les habituelles vedettes de l'équipe n'eurent que très peu d'influence sur le résultat.

Marqué de très près, bousculé, crocheté, poussé, accroché, Magnusson fut aussi souvent sur le dos que sur les jambes.

Son plus grand mérite aura été de rapporter une quinzaine de coups franc à son équipe.

Joseph revint en forme. Ses charges, ses courses avec le ballon furent impressionnantes mais inefficaces.

Loubet, après un brillant début, se mis en veilleuse. Mais, heureusement pour lui et son équipe, ce joueur possède un flair, un art de se trouver là où il faut quand il faut, assez rare.

Bonnel, qui gagnerait à moins laisser traîner ses pieds, même s'il s'agit d'un prêté pour un rendu, fut, sans doute, le meilleur joueur de son équipe. Ce n'est pas une nouveauté.

Merschel doit être content. Il s'est montré supérieur à Schur son suppléant à Strasbourg.

Novi pas très heureux dans ses passes, se manifesta surtout en défense, avec Zwunka (le roc) et l'excellent Hodoul.

Djorkaeff, Lopez et Escale eurent la partie tellement facile qu'on ne saurait les noter.

Maurice FABREGUETTES

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STRASBOURG : ou l'inutile prudence

Premier quart d'heure en demi-teinte. Les deux équipes s'observent plus qu'elles ne jouent.

Pour l'O.M., le meilleur départ est pris par Bonnel et Loubet.

Le premier tir est alsacien. Sur centre de Molitor, une tête de Kaniber et bel arrêt plongé d'Escale.

Déjà trois coups francs pour Magnusson et trois contre Zwunka.

L'arbitre M. Maillard, use et abuse du sifflet pour faire respecter les lois du jeu.

Penalty ou pas penalty

Le deuxième quart d'heure verra l'O.M., accentuer son avantage, il sera aussi celui des émotions fortes.

À la 16me minute, un centre de Lopez, de la droite, est repris de la tête par Bonnel. Le ballon, Schuth battu, est repoussé par le poteau droit.

Trente secondes plus tard, à peine Schuth arrête un tir de Joseph.

La valse des coups francs contre Magnusson continue.

Mais le ton monte aux environs de la 25e minute.

Les défenseurs strasbourgeois font joujou avec le ballon. "À toi... à moi" jusqu'au moment ou Burkle glisse.

Loubet s'empare du ballon et fonce en solitaire vers le but de Strasbourg. Schuth s'avance et plonge dans les pieds de l'ailier olympien.

On voit Loubet voler dans les airs et le ballon, rouler en camp.

La foule réclame penalty. M. Maillard, estimant que la main de Schuth avait touché le ballon, accorde corner à l'O.M.

Ce corner en donne trois de plus, tous tirés par Merschel, le spécialiste.

Immédiatement après, Loubet, lancé par Magnusson, se fait prendre le ballon in extremis, dans la surface de réparation, par Guérard.

Le public réclama un nouveau penalty. M. Maillard ne l'entend pas de cette oreille.

0 à 0 à la mi-temps.

La fin de cette première mi-temps sera toute à l'avantage de l'O.M.

À plusieurs reprises, le ballon va passer et repasser devant le but de Strasbourg sans résultat.

La période la plus chaude se situe à la 40me minute.

Magnusson, provisoirement passer sur la gauche, centre ras de terre, dans le paquet de joueurs massés devant le but de Schuth. Un tir... deux tirs... trois tirs olympiens, le ballon étant toujours repoussé par un défenseur strasbourgeois.

Notons encore un tir puissant de Joseph ; une tentative solitaire de Magnusson, arrêtée in extremis... et c'est la mi-temps (0 à 0).

Hors-jeu ou pas...

La deuxième mi-temps va débuter de manière spectaculaire.

Joseph commence par mettre le feu aux poudres en bousculant la défense de Strasbourg... et, peu après, c'est un coup franc pour l'O.M., en bonne position, sur la gauche du terrain.

Merschel le tire. Les défenseurs strasbourgeois avancent en bon ordre, dans l'intention de mettre hors-jeu l'attaque de l'O.M.

Tant et si bien que trois avants de l'O.M., Loubet, Joseph et Bonnel se trouvent seuls devant Schuth. Bonnel s'empare du ballon et marque facilement (48me minute).

"Hors-jeu !" hurlent les Strasbourgeois.

"Pas du tout !" répond l'arbitre.

O.M. : 1 ; Strasbourg 0.

L'échappée de Huck

L'O.M. ayant pris cet avantage, on ne peut plus mérité, la partie tourna la confusion.

On doit battre le record des coups francs.

Une seule éclaircie. Un départ du grand échassier Huck (N10). Après un sprint de 50 mètres, l'espoir alsacien oblige Escale à intervenir pour la deuxième (et avant-dernière) fois de la partie.

Là-dessus, une charge spectaculaire deux Hodoul sur Kaniber - un géant allemand vole en éclats - vaut un coup franc à Strasbourg.

Il en résulte un cafouillage dans la surface de l'O.M., au cours duquel Piat s'estime "balancé" irrégulièrement.

Penalty ?

"Non !" dit M. Maillard, en dépit de la colère des Alsaciens.

À Loubet le deuxième but...

Le deuxième but olympien allait être extrêmement curieux.

Novi essaie de partir sur la droite comme un ailier. Plus véloce, le grand Huck le remonte et s'empare du ballon à quelques mètres de son but, sur la droite.

Schuth sort aux devants de son jeune camarade pour réclamer le ballon.

Et c'est alors l'énorme, la colossale erreur de jeunesse ! Huck réussit la chose à ne pas faire (A.B.C., du football, page 23) centre en retrait que n'aurait pas renié Magnusson en direction de Loubet.

Ce dernier ne laisse pas échapper pareille occasion et marque (75me minute).

O.M. : 2 : Strasbourg : 0.

...et c'est la fin.

A deux à zéro, les Strasbourgeois estimant la cause entendue, baisse les bras.

Fin de partie donc, sans intérêt.

Un tir de Molitor (troisième arrêt d'Escale) et une charge impressionnant de Joseph sur Schuth meuble ce dernier temps mort.

Et c'est la fin bien entendue, sur un résultat curieusement obtenu mais reflétant fort bien le déroulement de la partie.

M.F.

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Marcel Leclerc : "Nous sommes seconds

c'est le principal !"

Dans les vestiaires olympiens chaque joueur abordait un visage serein.

Le président Marcel Leclerc était souriant mais laconique :

"Nous sommes à présent second ! C'est le principal pour nous mais notez qu'il faut que mes joueurs aient une bonne santé pour s'offrir dans la même semaine Angoulême et Strasbourg !"

Mario Zatelli affichait quelques regrets.

"En première mi-temps, nous aurions dû planter deux autres buts et puis il y a ce penalty que l'on nous a refusé".

Loubet était satisfait avec quelques réserves.

"On a dominé à outrance ! Mais tout de même qu'est-ce qu'on peut manquer comme but".

Joseph été soucieux :

"Aujourd'hui je me suis bien battu ! J'aurais voulu faire plaisir à mon public, mais on dirait qu'il n'y a pas moyen !"

Bonnel constatait simplement :

"Strasbourg a une belle équipe qui s'accroche !"

Magnusson faisait remarquer :

"En deuxième mi-temps, je n'ai pas eu beaucoup de ballons car on a surtout joué sur la gauche !"

A.D.

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SCHUTH : "L'arbitre aurait du siffler

un penalty pour PIAT"

Chez les Strasbourgeois, la défaite donnait à chacun un semblant d'amertume.

L'entraîneur Frantz nous a dit : "Je ne m'élève pas contre le résultat, mais enfin l'arbitre à donner des avertissements à deux de mes hommes et n'avait rien fait".

Le gardien Schuth était fort mécontent. Il y a un penalty flagrant en faveur de Piat, pourquoi l'arbitre ne le siffle-t-il pas alors qu'il accorde un but litigieux à l'O.M. ?

Boucher récriminait en ces termes : "Bonnel exagère ! Qu'est-ce qu'il a distribué comme coup !"

Guerard ajoutait : "Ils y vont de la semelle les gars ! Magnusson, à mon avis, ne touchera pas beaucoup de balle au match retour !"

Lopez remarquait : "Tout est permis à l'O.M., mais enfin c'est une bonne équipe qui terminera en haut du classement !"

Schurr précisait : "Le premier but de l'O.M. n'était pas valable ! Bonnel était carrément hors-jeu."

A.D.

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