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Résumé Le Provencal

du 13 novembre 1969

 

 

O.M. : PLUS DUR....

.... SERA LE RETOUR

 

C'est l'ambiance de matches auxquels nous sommes habitués depuis que l'O.M. a retrouvé une grande place au soleil du Football

Il fait doux, mais le ciel est chargé

Une fois encore, foule énorme qui, malgré les interdictions lance des pétards et s'en donne à coeur joie en hurlant, criant et vociférant

 

Les spectateurs s'époumonent. Tout se confond dans le tumulte.

Les trois arbitres pénètrent avec les équipes sur le terrain. Ils sont britanniques de nom et d'allure.

La pelouse est en bon état. Un changement dans l'équipe yougoslave.

 

 

Dans les vestiaires de l'O.M., Mario Zatelli a laissé tomber, à l'adresse de ses hommes et à leur méditation : "Les gars, Saint-Etienne mène par 2 buts à 0. A nous de jouer.

C'est fini pour les préparatifs.

En bleu Zagreb, en Blanc l'O.M.

L'aventure commence.

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CERCEK a répondu

à LOUBET

Les nuages qui s'accumulaient ces derniers jours dans le ciel de Marseille, ont finalement choisi de conserver une neutralité bienveillante.

L'O.M. et le président Leclerc ont obtenu un succès populaire massif qu'ils espéraient, mais, ou nous ne suivons plus du tout ce bon public aux réactions pourtant sympathique, c'est lorsque négligeant les règles de la plus élémentaire courtoisie, il croit bon de siffler les visiteurs s'échauffant sur le terrain de façon aussi peu commune et plutôt spectaculaire, avant de regagner le vestiaire et de faire ensuite leur entrée "officielle".

Au coup d'envoi donné par l'étoile de la danse Lumilla Tcherina, accompagné de son metteur en scène Banovic, le tableau d'affichage portait, curieusement, la marque de 1 à 0 en faveur de Zagreb, tout de bleu vêtu.

Superstition du préposé ou signe prémonitoire ? On pouvait se poser la question...

Dans le vif

Un dribble majestueux de Belin, cinq corners obtenus consécutivement par l'O.M. en moins de cinq minutes, nous faisant entrer dans le vif du sujet. Puis c'était une action tranchant de Loubet échouant de justesse après échange avec Joseph (5').

Dinamo, comment on le pensait, laissait l'O.M. faire le jeu, tout en se portant rapidement et massivement en attaque, à l'occasion, toutes les balles passant par l'excellent Belin.

Joseph d'ailleurs en position de hors-jeu, tirait puissamment à ras du poteau à la 10e minute et inquiétait souvent le jeune de Dautbegovic sur des balles hautes. Mais au bout d'une telle débauche d'efforts marseillais, aucun résultat tangible au cours du premier quart d'heure. Les Croates faisant souvent courir nos représentants dans le vide.

Le deuxième tiers de la première mi-temps ne voyait pas une modification sensible de l'équilibre des forces.

Le temps jouait pour Dinamo, apparemment sûr de sa technique et de la sûreté de sa défense, ou le tandem Ramjak - Bjaskovic faisait merveille devant le vaillant Joseph.

27me : Loubet marque

A la 27e minute, pourtant, Joseph servi par Merschel, réussissait à bousculer Bjaskovic, à conserver la balle et à donner au centre ou Bonnel et Loubet étaient aux prises avec un seul Yougoslave. Une passe habile de Bonnel à Loubet marque un but follement applaudi, survenant à point nommé au moment ou l'O.M. commencer à douter de lui.

Dinamo, un peu surpris, sorti de sa coquille et un tir de Kiss passait de bien peu à côté (35e). Puis Novak, de près, percutait lui aussi à côté un centre tendu en pleine course de Kiss (37e).

Les amateurs de l'art notait une passe de 40 mètres extraordinaires de Belin vers Rora, dans le sens de la course du partenaire, à travers toute la défense marseillaise et c'était la mi-temps.

Quelle tactique allait adopter Dynamo en seconde mi-temps ? Les Yougoslaves s'efforceraient-ils de combler leur retard comme ils en paraissaient capables, ou, tout au contraire, tenteraient-ils de maintenir le score minimum ?

Gracanin, donnant de volée, de 40 mètres, en retrait à son gardien, paraissait répondre à notre question. Bien servi par Loubet Joseph était contré à 5 mètres des buts par Bjaskovic (53me). Escale interceptait un très bon changement de jeu de Belin. Cette intervention nous rappelait que les deux gardiens n'avaient pas eu grand-chose à faire jusqu'alors.

57e : occasion pour Piric et Cercek

Mais, à la 57me minute, servi de la tête par Novak, Piric, seul devant Escale, ratait l'occasion de but la plus nette de la partie.

Sur la remise en jeu, Dynamo obtenait un corner qui voyait Cercek reprendre la balle au bond, mais l'envoyer en plein sur Escale bien placée.

L'O.M. venait de l'échapper belle. Dynamo paraissait maintenant appuyer beaucoup plus ces actions. L'arrière Cvek montait systématiquement à l'attaque. Allions-nous vers une fin de partie difficile pour l'O.M. ?

Piric, à la suite d'un corner (65me) tirait de peu à côté, mais Joseph, lui, mettait à côté du but... Ramjac et le ballon. On appréciait un fort bel action Belin - Cercek terminée par un centre dangereux (72me). Joseph était touché, heureusement sans gravité. On entrait dans le dernier quart d'heure sur une échappée ratée de Magnusson.

Ouvrant leur garde, les deux adversaires recherchait le k.o. Le public applaudissait Belin et Cercek sportivement.

80e : Cercek égalise.

Tout le côté gauche de la défense marseillaise était dégarni. Cvek monte à l'attaque et adresse un centre brossé que le petit Cercek, malgré Zwunka et Escale, convertissait en but de la tête.

Réussite yougoslave à peu près conforme à l'équité et qui jette un grand froid dans le stade. D'autant plus que Cercek, contrant Hodoul, et à deux doigts de donner à Novak le but de la victoire, Escale intervenant remarquablement (83e).

On se demande aussi pourquoi M. Howley ne sanctionna pas, dans la surface, une faute pourtant très nette de Zwunka sur Piric.

L'opinion du public, qui commençait à ce moment-là à quitter les gradins, était faite : l'O.M. aura du mal à Zagreb.

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DINAMO : technique

jeunesse et vitesse

Un journaliste yougoslave a écrit de dynamo : "Les joueurs de Zagreb ont une telle maîtrise technique qu'il leur arrive parfois de jouer avec le football au lieu de jouer tout simplement au football".

Ce jugement que nous avons la faiblesse de trouver fort pertinent, est aussi une condamnation pro domo du jeu yougoslave en général. Il explique assez bien pourquoi l'équipe nationale de Yougoslavie n'a pas le brillant palmarès que mériterait la classe de ses joueurs.

Rappelons qu'une bonne vingtaine d'entre eux font en ce moment le bonheur des équipes françaises de 1re et IIme division.

Ce préambule parait s'appliquait assez bien à ce que nous avons vu hier soir. Pendant 80 minutes environ, les "Bleu" de Zagreb ont eu l'impression de bien s'amuser, de donner une bonne leçon de football aux "Blanc", mais ils étaient menés par 1 à 0.

Il eut suffi alors d'un coup heureux, d'un rush de Joseph, d'une reprise de Loubet pour que 2 à 0 la situation devient critique pour eux.

L'égalisation vint, heureusement pour les uns, malheureusement pour les autres, remettre les choses en place. Il n'en est pas moins certain que Dinamo, en dépit de son évidente supériorité, dans presque tous les domaines, avait longtemps joué avec le feu olympien.

Restons objectifs

Ce but égalisateur et le déroulement de la partie dans son ensemble, ont complètement gelé l'enthousiasme des supporters. Aux pétards, aux feux de Bengale du début, succédèrent un morne silence et des sifflets pour finir.

Magnusson, l'idole, eut lui aussi la part de ces sifflets de dépit. Ce n'est pas juste. Il faut surtout dans des circonstances plus difficiles, rester objectif et sportifs. L'O.M. a réussi en France une escalade méritoire, il n'est pas encore au niveau des grandes équipes européennes. Dinamo de Zagreb, sans atteindre les plus hauts sommets européens, n'en est pas moins une formation de bonne valeur internationale. Pour l'O.M., actuel, c'est beaucoup trop. Cela admis, il faut accepter ce demi-échecc avec sérénité. Il est normal et banal.

Une grande équipe.

Dinamo de Zagreb est indiscutablement une équipe très supérieure au Dukla de Prague.

La technique des onze joueurs est non seulement presque parfaite et pas seulement dans le jeu arrêté, mais encore l'ensemble est jeune, rapide, souple et en grande condition physique.

Pivotée par un grand athlète du football, Ramjak (N.5), la défense forme un tout très difficile à passer de par la sûreté la rudesse et la vitesse d'intervention de ces quatre ou cinq titulaires.

Les deux arrières latéraux Cvek et Gracanin sont de véritables sprinters.

Au centre du terrain, Belin l'artiste, le cerveau, ne força jamais un talent que l'on devine très grand. Un des meilleurs joueurs d'Europe à son poste de toute évidence.

Ses deux compères Peric (8) et Kiss (10) sont de ces joueurs qui feraient le bonheur de toutes les équipes françaises de 1re division.

On disait l'attaque faible. C'est une vue de l'esprit. Rora est un ailier gauche comme on n'en voit pas tous les jours. Le jeune avant-centre Novak et l'encore plus jeune ailier droit Cercek, auteur du but posèrent de difficiles problèmes à Zwunka et à Djorkaeff.

Une bien belle équipe en résumé.

L'O.M. a fait

ce qu'il a pu

L'O.M. avait intention de prendre son adversaire de vitesse. Il essayait bien dès le coup d'envoi, mais c'était hélas impossible. La vitesse des joueurs est toujours impuissante contre celle du ballon. Ce qui était facile face aux Tchèques de Dukla ne l'était pas contre les Yougoslaves de Zagreb.

Par la force irrésistible du jeu, l'O.M. fut obligé de se couvrir d'abord et de jouer la contre-attaque ensuite. Sinon la débâcle aurait pu être au bout de l'aventure.

Dinamo Zagreb n'est pas Ajaccio, Rennes ou Lyon. En se portant inconsidérablement à l'attaque, les défenseurs olympiens eussent grand ouvert le chemin de leurs buts aux rapides et habile Rora, Novak et Cercek plus tous ceux qui tels Cvek, Belin et Piric montaient en redoutables vagues d'assaut le cas échéant.

Non, l'O.M. n'a pas péché par manque d'audace, il a joué à son corps défendant le seul jeu qui s'imposait en pareille circonstance contre plus fort que soit, il n'est pas déshonorant de ne pas gagner

Une déception :

Magnusson,

une satisfaction : Joseph

Sur le plan individuel, la seule grande déception fut Magnusson. Footballeur de classe internationale reconnu, l'aimable Suédois n'a pas joué comme tel hier soir.

Quelques bonnes passes, certes, deux ou trois dribbles, mais si l'on fait le compte, cela ne fait pas beaucoup. Sans doute Roger Magnusson n'était-il pas complètement guéri de son coup au genou.

À l'opposé, il est plusieurs joueurs marseillais qui ne méritent que des éloges. Grâce, à eux O.M. put faire illusion presque jusqu'au bout et tout de même éviter le la défaite. Ce sont Joseph, Bonnel, Zwunka, Hodoul, Lopez, Escale et en deuxième mi-temps Loubet.

Joseph, marqué par Glaskovic et Ramjak (excusez du peu !) a joué lui, le mal-aimé du match de classe internationale hier soir.

Dans les mêmes conditions on voit mal quel autre spécialiste européen, à son poste, aurait fait mieux.

Bonnel a couvert tellement de terrain que nous nous demandons encore comment il a pu tenir jusqu'au bout.

Zwunka et Hodoul assurèrent avec vigilance et rudesse la protection de leurs buts. Ils plièrent parfois, mais ne rompirent jamais. Bravo !

Face au redoutable Rora, Lopez fit beaucoup plus que tirer son épingle du jeu. Escale n'a rien à se reprocher.

Djorkaeff et Novi commencèrent à accuser la fatigue d'un programme national et international démentiel. Il fallait s'y attendre. Le blond Merschel parfois pris de vitesse, sut cependant, grâce à son métier, son calme et sa technique, se rendre utile.

Et maintenant il faut aller à Zagreb. Ce ne sera pas un voyage uniquement touristique.

Maurice FABREGUETTES

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 Un stade en deuil

L'affaire est entendue. Ou presque. À moins de réaliser un match exceptionnel en terre yougoslave, l'O.M. terminera sa carrière européenne à Zagreb.

C'est la première conclusion à tirer de ce match.

Bien sûr, il reste l'espoir, cette noble incertitude du sport qui se vérifie de moins en moins d'ailleurs, tant il est vrai que dans ce domaine de la compétition, les valeurs s'établissent avec précision.

Mais nous savons bien que l'optimisme habite ceux qui ont fait la religion de tout ce qui est l'O.M. Durant cette quinzaine ils vont se livrer à tous les calculs, préjuger des probabilités et se dire qu'en fin de compte, n'ayant plus rien à perdre, nos olympiens peuvent encore tout gagner.

Ce serait oublié l'étonnante qualité de cet ensemble yougoslave dont le langage est celui d'un football harmonique et d'une fécondité dont nous avons eu hier soir qu'un aperçu. Ce que voulait les footballeurs de Zagreb était, avant toute chose, un score de garantie. Une marge insuffisante à l'adversaire pour aborder le match retour.

L'entraîneur Horvat l'avait bien dit : "nous serions satisfaits si nous n'étions battus que par 1 but à 0."

L'espoir s'incrusta pourtant dans le coeur des 40.000 spectateurs durant le premier quart d'heure. La force de percussion de Joseph, les dangereuses infiltrations de Loubet, la poussée constante de Novi, le tout bien appuyé sur une défense intraitable donnaient à la foule marseillaise cet état d'âme qui est le sien depuis les jours heureux de la Coupe de France.

On sentit au bout de ce quart d'heure, comme un déclic que suivit une sorte d'impatience fébrile, puis une curieuse incertitude.

Les Yougoslaves, sans affolement, patiemment avaient repris la construction de ce match dont ils assuraient le gros oeuvre pour ne laisser à l'O.M. que le bénéfice de la contre-attaque.

Le but de Loubet que Joseph et Bonnel préparèrent si bien allait délivrer, pour un moment seulement, l'équipe et son public d'un carcan qui commençait à peser.

C'est alors que l'on put se rendre parfaitement compte de la valeur des hommes de Dinamo. Il y a une perpétuelle complicité entre eux et le ballon, entre le football raisonné et instinctif, ils choisissent le premier, à la fantaisie ils préfèrent la sobriété. Ils sont tour à tour évanescents et fiévreux, calmes et passionnés, mais il ne laisse jamais aller dans des développements irréfléchis.

Les hasards du jeu... longuement préparés en somme.

Le loup prévoyant l'occasion prochaine de croquer son adversaire, se pourléchait déjà les babines à la mi-temps.

Il les essuya, son repas terminé, quand Cercek eut anéanti d'un but qui mit le stade en deuil, toutes les fragiles espérances qui étaient encore les nôtres.

On eut alors l'impression qu'un véritable malheur s'abattait sur ce peuple des gradins qui, depuis des mois, chante sa joie et répand les effusions de coeur.

Un silence presque indécent accompagna le but de Cercek. Des bordées de sifflets déferlèrent du haut du stade à l'adresse de Magnusson.

Les hommes au maillot blanc, n'étaient, soudain, plus des Dieux. Ils avaient pourtant fait l'impossible et mieux encore en se battant sans relâche pour essayer de comprendre les savantes équations que les Yougoslaves leur posaient.

Tout simplement ces derniers étaient plus forts, plus savants et plus talentueux.

Le football aussi a ses hiérarchies.

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Le choc psychologique n'a pas suffi

Et pourtant, Zatelli "les" avait mis en condition. Les travaillant au moral, sans relâche. Sans relâcher. Sans avoir l'air d'y toucher, il était entré dans les vestiaires olympiens quelques instants avant le début du match, pour dire : "Saint-Étienne mène par 1 à 0 !". Un peu plus tard, Mario revenait à la charge. "Ils ont maintenant une avance de 2 à 0..."

Les joueurs marseillais saluant comme il se doit cet exploit imaginaire...

Le choc psychologique, hélas ne réussit pas à porter ses fruits.

* * *

Au même titre que le match proprement dit, la venue, ou plutôt le retour de Skoblar dans notre ville se trouvait au centre des conversations, hier, au stade.

Et le Yougoslave tint même une conférence de presse. Dans sa langue natale au demeurant, car réservée à ses compatriotes journalistes, envoyés spéciaux.

Une phrase résume ses déclarations : "Je suis heureux de revenir à Marseille qui m'a adopté !"

Questionnait ensuite sur l'issue de la rencontre - les faits se déroulaient un quart d'heure avant le début - il resta coi. Diplomate, ami Josip !

* * *

Alors que l'arbitre anglais, M. Howley, n'avait pas encore siffle le coup d'envoi, le tableau d'affichage laissait voir : Marseille, 0 - Visiteurs, 1.

Certains crurent voir, dans ce simple oubli, un signe prémonitoire.

* * *

Quelques supporters yougoslaves, perdus dans l'immense foule de l'arène du Boulevard Michelet, déployèrent une banderole vantant les mérites de leurs représentants lorsque Cercek marqua le but égalisateur.

Jusqu'à cet instant précis, ils étaient demeurés sur une prudente réserve.

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À propos de Joseph, qui catapulta, d'un simple coup d'épaule, son rival direct Blaskovin les quatre fers en l'air : "Ce n'est pas un joueur, c'est un arbre..."

Le bois d'ébène n'est-il pas réputé pour sa robustesse ?

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Entraîneur des Croates Horvat, ne fait pas dans le genre rigolo. Avec son visage taillé à coups de serpe et le rictus qui lui barre constamment la bouche, ce serait plutôt le contraire.

Placide, il demeura constamment immobile à l'extrémité de son banc de touche, se contentant de donner des ordres par quelques sinistrés signes discrets.

Néanmoins il déploya sa haute stature en deux occasions. Pour l'égalisation, bien sûr, mais aussi quand Piric se trouva arrêté, d'une façon plus que suspect, dans la zone de réparation marseillaise.

Par contre il était demeuré de marbre lorsque Loubet avait été, lui aussi proprement descendu quelques instants auparavant.

* * *

Comme de coutume, les fusées multicolores sillonnèrent le ciel du stade. Innovation cependant : on entendit quelques bombes du meilleur effet. Et des "Allez O.M. "toujours aussi vibrants.

Dans le dernier quart d'heure, l'enthousiasme baissa toutefois de ton, et nous surprîmes même de nombreux spectateurs quittait leur place avant la fin du temps réglementaire.

Toujours cette versatilité des foules.

* * *

Aussi curieux que cela paraisse, un spectateur découvrait, hier soir, l'O.M. nouvelle formule et, par la même occasion, les installations du Stade-Vélodrome réservé au club.

M. Marc Boniface, attaché de Direction à la maison Pernod et représentant M. Jean Hertin, directeur régional, en offrant l'apératif de l'amitié aux journalistes, nous avouait effectuer une "première". Mais piqué au jeu, il nous a juré également de revenir.

* * *

Le mot de la fin pour ce supporter inconditionnel. Depuis qu'il a appris le retour au bercail de Skoblar, il a débaptisé son chien. Il appelle désormais "Josip". Comme on vous le dit...

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ZWUNKA : "L'occasion rêvée

pour réussir un exploit à Zagreb !"

Les Marseillais n'étaient pas abattus dans les vestiaires. Au contraire, ils essayaient de faire contre mauvaise fortune bon coeur.

Le président Marcel Leclerc nous a dit sans forfanterie : "Nous ne sommes pas déçus ! Nous nous sommes battus avec nos moyens, qui sont surtout des moyens physiques ! Nos adversaires ont une technique indéniable, et c'est tout ce qui nous sépare..."

L'entraîneur Mario Zatelli s'efforçait de demeurer calme : "Ils nous ont endormis. C'est une bonne équipe européenne, Zagreb !"

Novi constatait, sur un bon admiratif : "C'est une bonne équipe ! Bien soudée, homogène, ils ne perdent pas un seul ballon !"

Merschel remarquait, avec beaucoup de clairvoyance : "Les Yougoslaves nous ont littéralement asphyxiés ! Ils ont fait courir le ballon. À ce petit jeu nous n'en étions pas ! C'est l'une des meilleures équipes européennes !"

Bonnel, avec un large sourire, s'est exclamé : "Que voulez-vous, il y a entre eux et nous deux classes de différence ! Pour pouvoir les contrer ce soir, il aurait fallu que nous puissions manifester la même hargne que devant du Dukla, et ce n'était pas le cas !"

Escale donnait un large coup de chapeau à ses adversaires : "Ils sont vraiment très forts ! Ils iront loin dans cette compétition !"

Jules Zwunka, après s'être rasé, nous a annoncé sur un ton humoristique : "Voici l'occasion rêvée pour faire un exploit à Zagreb !". Ce que nous lui souhaitons bien volontiers.

Magnusson nous a confié : "C'est une belle équipe, ce Dynamo de Zagreb !"

Joseph soulignait à son tour : "Ces yougoslaves, ils sont terriblement secs !".

Loubet soupirait : "J'ai pris un bon coup au mollet. Ils ne badinent pas les gars de Zagreb..."

Alain DELCROIX

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 SKOBLAR :

"Plus guère d'espoir !"

Nous avions vu Josip Skoblar la veille de la rencontre. Il nous avait déjà donné un avertissement à sa façon : "Zagreb est une très grande équipe, nous disait-il. Sans doute la meilleure de Yougoslavie."

Nous avons retrouvé hier soir le nouveau joueur de l'O.M. après le match, alors que le résultat nul avait, semble-t-il, refroidi pas mal d'espérance. Josip lui aussi paraissait assez déçu.

"Et oui ! Il est dommage d'avoir concédé l'égalisation à quelques minutes de la fin. Mais je ne crois pas tout de même qu'il y ait grand-chose à redire. Le dynamo a fait ce qu'il fallait pour conserver ses chances intactes."

- Pensez-vous que l'O.M. puisse encore s'en sortir.

- Hélas non. Je n'y crois pas beaucoup. Vous avez vu de quelle façon nos adversaires ont conduit la rencontre. Chez eux ils auront en plus l'appui du public et la sensation d'avoir le billet de qualification à moitié dans la poche. Mais sait-on jamais...

- Quel Yougoslave vous a paru le meilleur ?

Belin a fourni une très grosse partie, ainsi que Blaskovic. Mais, à mon avis, tous ont joué à la hauteur de leur réputation.

- Et à l'O.M. ?

- Les Marseillais aussi se sont bien battus. Escale et toute sa défense n'ont jamais fait de faute. L'équipe d'ailleurs est nettement supérieure à celle que j'ai vue au cours de mon dernier séjour à Marseille. Il aurait fallu deux buts d'écart pour avoir encore son mot à dire.

Enfin, ne désespérons pas tout de même.

Jean FERRARA

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 Mario Zatelli : "Un bon match !"

Évidemment Mario Zatelli, à l'image de ses joueurs, n'avait pas une mine des plus réjouies. Mais enfin l'entraîneur marseillais ne fait tout de même pas un drame pour ce partage des points concédés à l'adversaire :

"Que voulez-vous que je vous dise ? Vous l'avez vu comme moi, Zagreb est une très bonne équipe. Les Yougoslaves ont joué le coup comme il le fallait. Ils se sont servis de leur technique pour geler le jeu et tout le monde s'en est rendu compte. Ils y sont assez bien parvenus.

"En deuxième mi-temps, surtout nous avons été étouffés. Vous avouerez quand même que ce but encaissé à dix minutes de la fin, est en droit de nous laisser pas mal de regrets. Nous avons pris un but et sans doute pèsera-t-il d'un grand poids dans le résultat final. Mais laissez-moi vous dire tout de suite que je ne suis pas du tout mécontent de la partie de mes joueurs. J'estime même qu'ils ont fait un bon match devant une des meilleures équipes européennes.

M. Leclerc : "Tout n'est pas perdu !"

Le président de l'O.M. de son côté, n'a pas renoncé à rendre à Zagreb la monnaie de sa pièce.

"Je suis d'accord, ils sont très forts, mais au match retour tant qu'ils n'auront pas marqué un but tout espoir ne sera pas perdu.

"Non, mon vieux, ajouta-t-il, en frappant sur l'épaule de Mario Zatelli, irréparable n'est pas encore accompli. Disons simplement qu'ils sont maintenant favoris, un peu plus peut-être qu'avant la rencontre, mais il ne faut surtout pas se laisser aller au découragement.

"Ne perdons pas de vue qu'il s'agit de la Coupe et de surcroît de la Coupe d'Europe. Tout est encore possible. Pour être objectif, vous avez vu la différence qu'il existe entre l'O.M. actuel et les bonnes formations européennes. Du travail reste encore à faire. Nous n'avons pas par exemple cette accélération indispensable que nous ont montrée les joueurs de Zagreb. N'oublions pas non plus que ces Yougoslaves avaient battu voient Bratislava par 3 à 0 et il s'agissait du dernier lauréat de l'épreuve.

"Alors, nous n'avons pas à nous montrer trop déçus..."

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