Résumé Le Provencal du 02 novembre 1970 |
DE NOUVEAU SKOBLAR ! Un crochet du droit de HAUSSER qui faillit tout remettre en cause |
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Il est des rencontres d'une absolue clarté, tant dans leur déroulement que dans leur conclusion. Sur dix commentaires, dix, même très différents par la forme, se ressembleraient sur le fond. Cet O.M. - Metz, à l'image de la défense messine, est assez difficile à analyser. Nous croyons qu'il fut surtout influencé par la grande crainte de l'équipe visiteuse. La peur qu'avait la "défense de fer" de voler en éclats devant "l'attaque de feu". La partie terminée, plusieurs sympathiques confrères messins nous on dit : "Qu'en pensez-vous ? Pour nous la performance de notre équipe est bonne. Il y a une différence de classe entre l'O.M. et le F.C. de Metz. Ne perdre que par un but d'écart, au Stade-Vélodrome, qu'est-ce que nous pouvions faire de mieux !" C'est évidemment une très louable opinion. Nous ne la partageons pas complètement. Une équipe qui doute de ses chances au départ, est battue d'avance. C'est l'inconvénient du football trop réfléchi, des parties trop préparées. En fini par voir l'adversaire tellement grand, que l'on ne sait plus par quel bout l'aborder... Sur dix rencontres gagnées par une équipe bénéficiant d'une très forte réputation - Reims jadis, Saint-Étienne et maintenant l'O.M. - trois au moins sont à inscrire à l'actif de cette réputation de terreur. Une première mi-temps exclusivement olympienne La crainte messine fut surtout visible en première mi-temps. Devant nous, dont le siège était côté O.M., la couleur majoritaire n'était ni le blanc marseillais, ni le grenat lorrain, mais le vert de la pelouse. Pour confirmer cette impression visuelle, voici quelques chiffres courts, en noir et blanc, sur notre carnet de notes : Corner : O.M. 6 - Metz 1. Occasion de but : O.M. 6, dont une payante, Metz 0. Et comme nous disions : Metz 0 c'est bien de zéro qu'il s'agit. Pourtant, quand ils avaient le ballon, les footballeurs messins produisaient une fort bonne impression. Technique au-dessus de la moyenne, précision dans les passes et qualités athlétiques moyenne certaine. C'était plus qui n'en fallait pour permettre à ces footballeurs vraiment professionnels de tenter autre chose que le 0 à 0. Le but inévitable Au demeurant, croire que des joueurs de la classe de Skoblar, Magnusson, etc... peuvent se trouver en permanence dans votre surface de réparation, ou dans les environs immédiats de cette zone dite de vérité, est un rêve. Le but (Lopez - Magnusson - Skoblar) de la 32e minute était inévitable. Un seul but à la mi-temps, ce n'était même pas assez cher payé. |
Nous pensons que se contenter, sur le terrain de l'adversaire, de pousser le ballon ou de lancer, en contre-attaque, un seul joueur perdu au milieu des défenseurs d'en face, est manquer de réalisme. Ce qui peut se justifier, de la part d'une toute petite équipe tentant l'exploit du tour en Coupe de France, ne vaut pas pour les professionnels jouant contre des professionnels. Surtout quand il s'agit comme c'est le cas du F.C. de Metz, d'une équipe dans la valeur d'ensemble est loin d'être négligeable. Une bonne deuxième mi-temps messine. La deuxième mi-temps vint d'ailleurs confirmer ce que nous avions pu entrevoir durant la première période. Le F.C. de Metz, comme libéré de ses complexes, fut pour l'O.M. un adversaire très compétitif. Regardons encore notre carnet de notes : Corners : Metz 0 - O.M. 3. Occasions de buts O.M. 5 - Metz 5. Cette mi-temps fut, aussi marquées par deux exploits. Un merveilleux but de Skoblar : vitesse équilibre, adresse et sang-froid ! Un tir percutant de Hausser qui surprit Escale. Mais à quoi tient le résultat d'une partie de football. En début de deuxième mi-temps, à la suite d'une excellente attaque de Metz, Hauskenecht, le technicien, rata un contrôle facile, alors que le but paraissait très probable. Au moment ou l'O.M. menait par 2 à 0, Skoblar ne rata que d'un cheveu deux occasions de porter la marque à 3 à 0. Une victoire méritée La conclusion est beaucoup plus simple que l'analyse. Sur l'ensemble de la rencontre, l'O.M. a remporté une nouvelle victoire archi-méritée. Skoblar (15 buts en 13 rencontres), a fait, une nouvelle fois, étalage de ses qualités de buteurs. Il est en passe, non seulement de battre le record d'Andersson (35 buts en 34 rencontres), mais encore d'établir une performance de grande classe internationale. Le F.C. Metz, avec un peu moins de crainte, aurait-il pu mieux faire. Mais de cela, on peut en discuter à perte de vue. Ajoutons dernier mot. M. Boulogne cherche un ailier capable de jouer en retrait et d'attaquer, à l'occasion. Y a-t-il meilleure en France que Gérard Hausser, pour tenir son rôle accablant. On peut se le demander. M. FABREGUETTES |
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LE FAIT DU JOUR Quand HODOUL... |
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Le "libero" est, le plus souvent, le joueur le moins libre de son équipe. Libre de faire tout ce qui lui plaît, à condition de ne pas quitter sa surface de réparation. Tout le monde n'est pas Beckenbauer le Grand. C'est pourquoi on s'est réjoui dimanche de voir le timide Hodoul se payer l'audace de venir parfois inquiéter l'autre "libéro" Jetz. Mais cette tactique délibérée allait être beaucoup plus payante. L'O.M. ne menait que par 1 à 0 et Metz commençait à se manifester, en attaque quand soudain, l'on vit Hodoul partir comme une flèche au centre du terrain. Au terme de cette course, une longue passe, rectiligne, lumineuse, qui passa comme un trait à travers le système défensif messin. Skoblar était là, en un coup de rein décisif, il prit le relais, devançant la sortie de Duchêne et marqua un but qui, en définitive, fut celui de la victoire. Un but en deux temps et une seule passe. Un vrai but de "droit au but". M.F. |
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LES QUESTIONS QUE L'ON SE POSE : Pourquoi Magnusson ?.. |
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I. - Plusieurs spectateurs nous vont demander : "Pourquoi Magnusson fut-il aussi peu servi en deuxième mi-temps ? Cela n'est d'ailleurs pas la première fois que le fait se produit." Réponse : Il faut surtout éviter de croire que le brillant Magnusson serait "snobé" par ses camarades. Répétons-le : rien ne pareil ne s'est jamais produit à l'O.M., équipes de très bons copains. La vraie raison est très simple. A) Magnusson, dont le péché mignon et de ne pas trop se démarquait (il est question d'appel dans le jargon moderne), est, aussi, toujours marqué de très près et souvent beaucoup plus en deuxième mi-temps (chat échaudé...) qu'en première. Par suite, ceux de ses camarades qui le cherchent du regard voient, par-dessus le marché, deux ou trois adversaires. B) Le principal pourvoyeur de Magnusson et Bonnel. Or celui-ci en seconde mi-temps, pour permettre à ses amis, Hodoul et Novi surtout, de monter en attaque, tint un rôle très défensif avec beaucoup d'efficacité d'ailleurs. Ce qui fait que l'équipe de l'O.M. se mit à pencher un peu vers la gauche. Magnusson ne fut, cependant pas totalement inactif puisqu'il faillit faire marquer le troisième but à Skoblar. II. - Que faut-il penser de l'arbitre ? Il fut généralement bon, tout en avantageant légèrement l'équipe locale. C'est ce qu'on appelle pudiquement l'avantage du terrain. Voici ce que nous dit notre carnet de notes : Coups francs : pour l'O.M. : 27. ......................... pour Metz : 13.Rassurez-vous, au match "retour", à Metz, si M. Maillard arbitre, les proportions seront inversées. III. - pourquoi Novi fut-il plus offensif que d'habitude ? Pour une raison évidente, Novi n'avait pas, hier, une "terreur" à marquer ! G. Lech, Keita ou Di Nallo. Son adversaire direct était "Monsieur X". M.F. |
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METZ TROP TIMIDE ? Choeur des Olympiens : "Deux points c'est tout !" |
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C'est une équipe marseillaise soulagée, il faut bien le dire, que nous avons trouvée à son arrivée aux vestiaires. Soulagée d'une part, d'en avoir terminé avec 90 minutes de fatigue, mais aussi d'être restée la plus forte sur son terrain, empochant ainsi de nouveau points précieux. Car tout ces olympiens, après le tir victorieux d'Hausser, ont pensé comme un seul homme à la mésaventure survenue contre Sochaux. Metz, la chance aidant, aurait pu tout aussi bien égaliser, même contre le cours du jeu. Et un nouveau match nul, surtout après la victoire de Saint-Étienne, aurait pris d'ailleurs une petite catastrophe. Rien de tout cela, heureusement. Mais ne nous étonnons pas si les joueurs de Mario Zatelli ne faisaient pas preuve d'un enthousiasme délirant après leur victoire. Jean Paul Escale, le beau premier, regrettait le but messin qui faillit remettre tout en question. "J'ai été surpris, nous dit le gardien, parce que je n'ai pas vu Hausser amorcer son tir. Deux de mes défenseurs formaient devant moi un écran. Je leur ai crié de se pousser, sachant bien que l'attaquant lorrain tente sa chance dans toutes les positions. Hélas, il était trop tard, je n'ai pas vu le départ de ballon". Lopez, lui, se préoccuper d'un coût reçu à la pommette droite. Lorsque le miroir lui renvoie une face à peu près intact, doublement heureux, il avoue : "Un match difficile, c'est vrai, mais le principal est d'avoir eu le dernier mot". Hodoul n'est pas moins satisfait : "Vous savez lorsqu'on ne mène plus que par deux buts à un, on commence un peu à se faire du souci. Ce n'est plus le moment de prendre des risques. L'égalisation, toujours possible, nous a fait peur, je l'avoue". "Il était temps, dit de son côté le capitaine Zwunka, mais vous avez vu cette équipe de Metz, solide, certes, et tout pour la défense, avec des risques offensifs calculés au millimètre. Dans ces conditions, je pense que nous devons être contents du résultat". Son camarade Kula en convient d'ailleurs volontiers : "Oui, enchaîne-t-il, il ne faut pas se plaindre nous avons gagné et c'est très bien ainsi". Novi, quant à lui reconnaît la valeur de la formation messine : "Vous verrez que les Lorrains seront dangereux pour les meilleurs, nous confie l'international. Pour nous aujourd'hui l'essentiel était d'enlever la victoire sur ce point, ma foi, cela ne pouvait pas mieux marcher. Que voulez-vous on ne peut pas toujours l'emporter par 5 buts écart". Même remarque pour Joseph Bonnel : "Je n'ai pas grand-chose à dire, nous avoue-t-il, sinon que ce fut une partie très difficile. Metz a du répondant, mais, pour ma part, je regrette les nocturnes, je récupère beaucoup plus vite, le soir." |
"Nous ne sommes pas des machines, s'exclame son côté Roger Magnusson. Saint-Étienne lui aussi, se contente souvent de petites victoires. Cela suffit, car le championnat est long. Puis faisant allusion à son numéro de jonglage de la deuxième mi-temps : "Ici, le public est exigeant, alors de temps en temps, il faut voulu faire plaisir, histoire de rire un peu !.." Couecou fait également le rapprochement avec Saint-Étienne : "Je sais bien que les spectateurs réclament des buts, nous dit-il Didier, mais les champions de France eux même, ne tirent pas toujours des feux d'artifice. Alors, croyez-moi, ce 2 à 1 et le bienvenu". Comme à son habitude, et malgré sa réussite, Skoblar ne fait pas de longs commentaires : "Nous avons gagné deux points. Que voulez-vous de plus ! Sur quoi Loubet intervient : "Oui, ne faisons pas la fine bouche, Hausser aurait pu nous marquer deux buts et là nous aurions eu vraiment matière à nous lamenter". Leclercq, qui a assisté du banc de touche, à la victoire de ses camarades, pense que la victoire à récompenser le meilleur. "Mes camarades ont gagné la balle en fin de rencontre, ils ont bien fait". La conclusion à Marcel Leclerc et à Mario Zatelli. Le président nous annonce, tout d'abord, un match amical contre Antidavert. Le 5 à Paris et le 8 à Marseille. "Cela sera un bon entraînement. Quant au match contre Metz, dites-vous bien qu'on ne peut pas faire de démonstration durant toute la saison. Nous ferons les comptes à la fin, si l'O.M. champion de France." L'entraîneur a passé des moments pénibles. Il ne s'en cache pas. "À 2 à 0 Metz était à l'agonie. Nous nous sommes relâchés et le but d'Hausser à fait l'effet d'une pique, réconfortante. Alors, bien sûr, nous avons souffert, mais avouez tout de même qu'on pourrait s'éviter ces fins de match assez pénibles". Comme quoi Mario, lui aussi, était passablement soulagé. Jean FERRARA |
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Pour le préfet Jean LAPORTE un drame cornélien |
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Le préfet Jean Laporte était dans les tribunes hier après-midi, mais il était en proie à un drame cornélien, en effet, avant d'être en poste à Marseille, il fut à Metz pendant de nombreuses années. Aussi ne faut-il pas s'étonner qu'il nous ait confié : "Je suis partagé entre deux sentiments : je voudrais bien que l'O.M. gagne, mais cela m'ennuierait de voir perdre Metz !" X X X Il y a une mauvaise synchronisation entre la demande d'une minute de silence pour tous les footballeurs morts dans l'année et l'arrivée sur le terrain des joueurs olympiens. Et en fait de silence, pendant une bonne dizaine de secondes, les applaudissements ont crépité. X X X Nous avons vécu une version footballistique les frères ennemis puisque Georges Zwunka qui ne fera pas sa rentrée que le 18 novembre, était dans les tribunes, alors que son frère Jules Zwunka se battait farouchement sur la pelouse. Samedi, ils avaient eu heureusement l'occasion de s'embrasser à la descente de l'avion des messins. Metz se trouvait-il en Champagne ? Nous serions tentés de le croire (c'est normal, on répète tellement que les Français connaissent mal la géographie). En effet, dans la défense on trouve 2 joueurs qui portent des noms de célèbre marque de champagne : Duchêne dans les bois qui effectua des arrêts spectaculaires et Perignon qui avait la charge de Loubet... |
X X X "Amen Cerna Molinari", c'est un vieux dicton provençal que l'on pouvait presque adapter au dernier match de championnat O.M. - Metz, tout simplement parce que la réaction lorraine fut longue à se dessiner et parce que le président du club lorrain, avait le mon méridional... de Molinari. X X X On a dit et on a répète que le Danois Sondergaard, la nouvelle recrue de Metz était une authentique vedette, nous, nous voulons bien le croire, mais nous avons constaté qu'il n'avait touché sa première balle qu'à la 13e minute, il faut dire qu'il ne fut pas beaucoup servi ! X X X Le commissaire divisionnaire Mattei, chef régional du S.R.P.J. est un amateur éclairé de football et très souvent il va enquêter dans le stade. Nous l'avons rencontré à la fin de la rencontre et il nous a confié ses impressions très gentiment, très directement. L'O.M. a conduit les opérations tambour battant et il est normal qu'il l'ait emporté mais Metz à une très belle défense : ce club n'usurpe pas sans excellent classement ! Alain DELCROIX |
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EN DIRECT DU STADE |
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Si nous n'avons pas eu sur le terrain deux Zwunka, nous avons vu aux prises deux Lopez, mais ce n'étaient pas des frères, uniquement des homonymes. Jean-Pierre et l'ancien Strasbourgeois n'ont qu'un point commun, ce sont tous deux des défenseurs. X X X Le président Leclerc avait conseillé à ses hommes d'opérer par des ailes... Devant le redoutable verrou lorrain, une seule clef valable, celle des ailiers. Il convient de l'utiliser au maximum ! Malheureusement il n'a pas toujours été écouté ! |
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LE TROPHEE DU FAIR-PLAY RICARD A DIDIER COUECOU |
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Un jury de journalistes était chargé, pendant le match O.M. - Metz de désigner le joueur le plus fair-play de la rencontre. La maison Ricard s'étant proposée de récompenser l'élu par un magnifique trophée. Par 7 voix contre 3 à Hodoul, 2 à Lopez et 1 à Novi, c'est Didier Couecou qui a enlevé la palme. Comme quoi sa mauvaise réputation et surtout une légende. Le vin d'honneur dans le hall du secrétariat de l'O.M. fut empreint en tout cas à de plus cordiale sympathie. Didier eut droit aux félicitations de la charmante public-relations Ricard un temps qu'il recevait, non sans émotion, le très bel objet d'art signé Patrick Ricard. Le président Leclerc devait dire en conclusion une brève allocution : "Couecou est un cas. Un gentleman dans la vie qui se laisse quelquefois emporter par son tempérament sur le terrain. Mais il faut l'absoudre, car il est en train d'évoluer. Il deviendra certainement un grand joueur. Pour ma part je suis très heureux de sa distinction. Merci donc à Ricard, suivi le sport, bravo à Couecou, et n'oublions pas... Vive l'O.M." J.F. |
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