Résumé Le Provencal du 25 novembre 1974 |
MAIS OU ETAIENT LES BRESILIENS DE L'O.M. ?
Saint-Etienne le meilleur a indiscutablement gagné
Même une providentielle motte de terre, née sans doute au cours du match de jeu à XIII, n'a pas réussi à faire gagner l'O.M. Après une demi-heure d'illusion, les plus optimistes des supporters avaient compris. D'un côté, une équipe en assez petite forme, mais une équipe jouant sur ses automatismes, son fond de jeu et la classe de certains de ses titulaires ; de l'autre, un mélange de talents très divers autant que différents, ne pouvant compter que sur sa vaillance, son engagement et sa foi pour essayer de limiter les dégâts dans le désordre. Or, quoi qu'on en pense, le football finit toujours par l'emporter sur l'anti-football tant et si bien que la rencontre terminée, personne ne songeait à discuter de la victoire stéphanoise. Elle fut celle, non seulement du meilleur du jour, mais encore - et c'est beaucoup plus grave - celle du meilleur de toujours. FIN DE LA "FIESTA" BRÉSILIENNE On attendait une forte réaction brésilienne. Certains pensaient que l'ambiance du match, la densité de la foule et la chaleur supportrice qui en découle, allaient réveiller nos deux sympathiques jeunes gens. Il n'en fut rien et il semble que la "fiesta" brésilienne soit terminée. L'un de nos excellents confrères parisiens était venu spécialement pour voir Paulo Cezar et Jairzinho. La rencontre terminée, nous lui avons demandé : - "Et alors qu'en pensez-vous ? Sa réponse fut celle que nous attendions malheureusement : - "Pour pouvoir les juger, il aurait fallu que je les voie. Or, à ma connaissance, ils n'étaient pas sur le terrain". Dur, mais assez voisin de la réalité. Jairzinho disparut sans gloire à la mi-temps. Quant à Paulo Cezar, il fut indiscutablement battu au point par son adversaire direct Janvion après avoir régulièrement perdu tous les rounds. "LA CHEVRE DE M. SEGUIN" Pendant presque toute la première mi-temps l'O.M. réussit à faire au moins jeu égal avec Saint-Étienne, bousculant même parfois son glorieux adversaire. Cette bonne période olympienne, qui fit naître quelques espérances, doit être portée complètement au crédit des habituels sans grade de l'équipe, Buigues en tête, Eo, Lemee, Bracci, Trésor Vannucci retrouvé, qui posèrent de sérieux problèmes au milieu du terrain stéphanois. |
Malheureusement pour ces courageux footballeurs, auxquels on ne saurait en vouloir de n'être pas des super-vedettes du football français, il est fort difficile, sinon impossible de se battre pendant 90 minutes contre un adversaire numériquement supérieur. Car il existe une arithmétique très spéciale du football. Quand dans une équipe, quelques joueurs - ne précisons pas lesquels - regardent jouer les autres se trouvent en état d'infériorité. Surtout quand l'adversaire, Saint-Étienne en l'occurrence, est passé maître dans l'art de faire courir le ballon sans puiser dans ses réserves physiques. Ce fut tout le drame de ce match qui, par son de scénario ressembla un peu au conte fameux : "La Chèvre de M. Seguin". UN CLUB À REFAIRE Le public en a-t-il eu pour son argent ? Les spectateurs venus uniquement pour voir gagner l'O.M. sont partis très déçus, la chose est évidente. Mais les autres, et purs amateurs de football ? Eh bien certainement pas. De tous les O.M.-Saint-Étienne vue ces dernières saisons, celui de ce dimanche après-midi fut l1'un des moins passionnants. L'A.S. Saint-Étienne que l'on peut supposer un peu émoussée en ce moment, n'avait pas la très grande pointure. Quant à l'O.M., il révéla tellement de faiblesse que l'on peut s'interroger sur son avenir. Il y a tant de choses qui clochent dans cette équipe que l'on voit assez mal quel peut être le remède efficace. On va vraisemblablement parler de changer l'entraîneur ou de recruter quelques vedettes nouvelles. Il ne faut pas être devin pour le savoir. Mais sera-ce la bonne solution ? Pour nous, l'essentiel est que l'O.M. reste toujours un club à faire, ou plutôt à refaire. Maurice FABREGUETTES |
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C'est le fond qui manque le plus Par quelques abordages d'une audace purement "Cézarienne", l'équipe-corsaire de l'O.M. avait pu, jusqu'ici, réussir quelques captures salutaires sur les mers chaudes de la compétition. Dans ce championnat Picaresque de football qui, du reste, cherche encore ses héros, on pensait, on espérait plutôt qu'un coup de pas de Cezar par-ci, par-là, d'une prouesse de Trésor ou un jaillissement d'un Jairzinho retrouvé, pouvaient sauver les apparences. Rien. Rien de rien. Les choses sont encore apparues clairement. L'O.M. n'a pas la constitution d'un champion. Sa santé est fragile et son avenir incertain. Pourtant, hier, ce onze de Saint-Étienne qui fit don aux marseillais de leur seul but n'était pas, à vrai dire, la belle équipe au ton de jeu si juste, au football pensé, mesuré et bien transcrit qu'elle est ordinaire. Les hommes de Herbin ont fait ce qu'il fallait faire pour gagner. Sans plus. Voilà qui remet tout en cause en ce qui concerne l'O.M., depuis la méthode jusqu'à ses joueurs -et ses joueurs surtout. On les voudrait meilleurs, mais ils sont ce qu'ils sont. À l'exception des succès sur Nice Monaco, on peut dire que les victoires qu'ils ont remportées étaient des fruits verts. Des fruits dont les affamés se régalent malgré leur acidité. En se reprend toujours à espérer. Dès le mardi, remarquez-le bien, le Tout-Marseille sportif et les comptes de la division nationale. "Il n'y a que deux ou trois points d'écart. Si l'O.M. gagne dimanche, et avec le bonus, bien sûr, nous serons à égalité". En fait, ils étaient quarante mille hier à avoir fait le calcul. Parce qu'il vient à l'esprit, parce qu'il est tout naturel, et parce que, dans l'âme de l'homme et plus particulièrement du supporter, l'espoir est le sentiment qui s'enracine et prolifère le mieux. On prend ses rêves pour des réalités et on se dit : "Le beau Paulo, lui seul, fera l'addition. Une feinte de corps, deux ou trois grimaces, et Curkovic ira dans ses filets chercher le cactus en forme de balle..." Oui mais voilà, avec ce Cezar de Rio, dont on espère tout et trop, avec ce Jairzinho dont on attend le réveil ou la résurrection avec inquiétude, anxiété et peut-être scepticisme, tout n'est pas parfaitement uni. Aujourd'hui, il nous faut bien parler de Paulo Cezar. Quand il a un rhume, c'est toute l'équipe qui tousse. S'il laisse aux vestiaires ses sortilèges et ses talents indiscutés et indiscutables, le football de l'O.M. devient une historiette des plus banales par rapport au football fou et lyrique dont le Brésilien est l'exclusif dépositaire. Et quand il est incolore, inodore et sans saveur, comme il le fut hier, c'est toute équipe qui perd ses sens. Ce qui est grave. Et plus grave encore cette sorte d'appauvrissement dans le jeu individuel d'abord et d'ensemble ensuite, que l'admirable volonté d'un Lemée, d'un Trésor, d'un Buigues ou d'un Vannucci ne peut éviter. En somme, tout est à faire. Je crois qu'il est plus sage de s'en persuader sans se jeter dans la critique que risquent d'inspirer le début de la diffusion ressentis par un stade comble. En l'occurrence, les réactions passionnées sont toujours néfastes et inopportunes. Dans le vent de colère qui soufflait hier à la sortie du stade, il était, on sans doute, question de Jules Zvunka. La foule est sans pitié. Quand elle ne se livre pas au jeu divertissant de la bronca, c'est que sa fureur rentrée macère dangereusement. Alors, Jules Zvunka n'est plus qu'un alchimiste sans breuvage secret. Un général battu qui, sur le champ de bataille, cherche ses hommes à la lueur d'un fanal. Le bon Jules devient, à lui seul, le réceptacle de tous les maux, le consignataire de tous les maléfices. Cela dit, je prends le risque d'écrire que nul ne sait encore si ce bond Jules fera une grande carrière d'entraîneur. Lui le premier. Mais ce dont je suis persuadé, c'est qu'elle sera celle d'un homme lucide et parfaitement honnête vis-à-vis de lui-même et du public. Car lui sait. Il sait bien ce que valent ses hommes. Il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Les pyramides n'ont pas été construites avec des briques et ce n'est pas aux barbouilleurs et aux coloristes des bords du Tibre - qui étaient déjà - qu'il fut demandé de décorer la Chapelle Sixtine. Lucien d'APO |
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Ils disent |
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M. Méric : "Toujours pas d'attaque" |
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Le spectacle, après le match, était dans les vestiaires stéphanois. L'ambiance, dans ceux de l'O.M., affichait relâche. De longs silences, des joueurs, des dirigeants qui vous regardent sans vous voir. Jairzinho déjà rhabillé, prostré dans son coin, dans la position du Penseur de Rodin. C'était l'image même de la déception olympienne. Et oui, l'O.M., une fois de plus, n'a pu battre son adversaire stéphanois. Et croyez bien que M. Meric, comme d'ailleurs tous les responsables du club, n'avait guère envie de sourire. "Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose à redire, nous a déclaré le président d'une voix éteinte. Saint-Étienne est la meilleure équipe française, et sa victoire ne souffre pas de contestation. "L'O.M. s'est bien battu en première mi-temps ; ensuite, la classe de l'adversaire a fait la différence. Je regrette simplement que, Jairzinho ait dû céder sa place. Le jeu de ses camarades en a indiscutablement souffert. "En seconde période, nous avons joué sans ailier, ni même de véritable avant centre. C'est dommage, car notre milieu de terrain, dans son ensemble, a donné satisfaction. Le résultat est donc logique, comme il est évident maintenant que nous souffrons de l'absence de deux bons attaquants. "Signalons à ce propos, que Jairzinho souffre d'une déchirure musculaire à la cuisse et qui sera proprement indisponible pour plus de quinze jours". Par qui devra-t-on le remplacer ? avons-nous demandé à M. Meric. "Si Jair devait s'abstenir, nous ferions appel à l'Argentin Troisi". Après maintenant plusieurs matches, quelle est votre opinion sur le Brésilien ? "Il n'a pas, c'est certain, donné jusqu'ici sa pleine mesure. Mais je suppose aussi que Zagalo, le responsable de l'équipe brésilienne, ne l'a pas sectionné pour rien lors de la dernière Coupe du Monde. Il a besoin, à mon avis, de reprendre le rythme de la haute compétition. N'oublions pas qu'il est resté plus de trois mois sans jouer." Vous ne regrettez donc pas son recrutement ? "Absolument pas ! Ce qui ne veut pas dire, d'ailleurs, qu'il ne sera pas remplacé si un autre joueur se relevait meilleur que lui". L'O.M. a perdu un match qu'on peut qualifier de très important. Comment entrevoyez-vous la suite du championnat ? "Nous allons tout d'abord récupérer Emon et Noguès. Ensuite, eh bien, il ne faudra surtout pas jeter le manche après la cognée. Même si Saint-Étienne et le plus fort, il reste encore pas mal de places honorables derrières. Et puis, sait-on jamais". |
M. Heuillet, vice-président était pour sa part, beaucoup plus sévère. "Nous n'avons pas su conserver un moral de vainqueur pendant les 90 minutes, c'est déplorable ! Une rencontre comme celle-là ne doit pas se perdre. J'en éprouve personnellement une sorte de honte. Et, le plus grave, c'est que les quarante mille spectateurs ont sans doute emporté le même sentiment que moi". JULES ZVUNKA : MANQUE DE POTENTIEL OFFENSIF Jules Zvunka, lui, invoquait cette sorte de site signe indien qui veut que Saint-Étienne fasse toujours la loi, ou presque, au stade vélodrome. "Décidément, déclarait-t-il, les "verts" ne nous réussissent pas. Reconnaissons, aujourd'hui encore, que l'adversaire nous a été supérieur. Mais avec l'absence d'Emon et la sortie de Jairzinho, notre équipe était pas mal handicapée. D'autant que Paulo Cezar fut complètement neutralisé par Janvion. Sans potentiel offensif, il n'est pas possible d'inquiéter une défense bien rodée comme celle de Saint-Étienne. Il n'empêche que je suis déçu de ce résultat". La déception était aussi le lot de René Charrier. "Sincèrement, je ne trouve pas de mots pour expliquer cette défaite. Je sais bien, nous avons perdu contre Saint-Étienne. Mais enfin, sur notre terrain, il faut tout de même être en mesure de battre les meilleurs pour espérer jouer les premiers rôles. Que s'est-il passé après notre bon départ ? Je l'ignore. De toute façon, je suis trop abattu pour pouvoir analyser ce match". Même état d'esprit pour Trésor. "C'était un match capital, nous a dit le capitaine, et nous l'avons joué à huit. Dans ces conditions, il n'est pas possible de vaincre". Quant à Paulo Cezar, il se faisait tout petit dans un coin de la piscine. "Saint-Étienne n'as pas son pareil en France pour faire circuler le ballon. Cette équipe m'a rappelé celle de Palmeiras au Brésil". Le mot de la fin, nous le laisserons à Georges Carnus, qui fut, on le sait, stéphanois avant d'être marseillais. "Je crois, nous a dit l'ancien gardien, que l'O.M. n'a pas à rougir de sa défaite. Il est tombé sur un rival plus fort. En football comme dans toutes les disciplines, la loi du sport existe. Pour les Marseillais, il suffit maintenant de ne pas se décourager". Seulement, voilà, l'O.M. parviendra-t-il à se ressaisir ? Toute la question est là... Jean FERRARA |
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Le président Roger Rocher : "Notre politique est payante Dans le camp stéphanois chacun exultait. Le président Roger Rocher, arborait un sourire comblé. "Nous avons bien négocié notre qualification en coupe d'Europe et depuis nous continuons honorablement en championnat, le résultat contre l'O.M. démontre l'avantage de notre politique. L'homme qui marquait Paulo Cezar, Janvion n'a coûté que 4.000 francs, mille fois moins que la vedette brésilienne !" L'entraîneur Herbin analysait calmement l'important succès du onze stéphanois. "Nous avons éprouvé un quart d'heure de tâtonnements et puis nous avons réussi à fatiguer nos adversaires, à prendre leur mesure et à remporter une victoire tout à fait normale !" Bathenay était ravi de son "coup de patte" victorieuse : "J'ai eu une occasion unique, je ne l'ai pas loupé mais ce second but nous le méritions largement avec tous nos tirs qui avaient été renvoyés par les poteaux". Hervé Revelli constatait sans déplaisir : "Au cours de la partie, nous avons eu trois blessés ; dans ces conditions, nous ne pouvions pas partir à l'aventure dans le domaine offensif". Curkovic nous révélait : "En première mi-temps le ballon avec lequel nous jouions était anormalement léger, c'est pour cette raison que les uns et les autres nous avons raté tant de passes, j'en ai fait la remarque à l'arbitre qui a ordonné qu'on le gonfle !" Alain Delcroix |
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L'heure n'est plus au folklore |
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Ainsi, donc, il n'y a pas eu de surprise hier après-midi au Stade Vélodrome. L'équipe de l'A.S. Saint-Étienne a fait comme elle en a désormais l'habitude : elle est venue, elle a vu, elle a vaincu. Deux à un, les Olympiens peuvent s'estimer heureux. Ce n'est pas très cher payé. D'autant moins que cher que l'honneur marseillais (encore que le terme nous semble bien impropre) a été sauvé par Piazza et que Charrier, pour sa part, fut par trois fois suppléé par sa transversale. Considérons donc l'échec phocéen comme entrant dans l'ordre normal des choses mais refusons-nous à le placer illico dans l'armoire des souvenirs pour passer au chapitre suivant. Ce serait une erreur et un mauvais service rendu à l'O.M. Avant le coup d'envoi de cette O.M. - Saint-Étienne, tout le monde était bien d'accord, cette rencontre était considérée comme un tournant. Les Phocéens, c'est le moins que l'on puisse écrire, l'ont mal négociée et il va falloir maintenant réagir. Sur le terrain bien sûr, mais aussi du côté des dirigeants. Faute de quoi nous aurons vu hier, pour la première et dernière fois de la saison, quarante mille personnes du côté de boulevard Michelet. Résumons la situation. L'O.M. qui n'a pas de fond de jeu et qui, de toute évidence, n'est pas près d'en avoir un, devra pouvoir compter, pour jouer un rôle dans les championnats de France, sur trois choses essentielles : la sûreté de la défense, la soif de victoire de tous et la virtuosité de ses étoiles ou présumées telles. Jairzinho et Paulo Cezar. On est loin du compte, très loin même. Laissons à d'autres le soin de disséquer ce qui ne va pas dans les différentes lignes phocéennes, ils auront de quoi écrire. Attardons-nous, pour notre part, sur l'incapacité chronique des deux Brésiliens à tirer désormais leur épingle du jeu. Jairzinho a été blessée hier, il ne faut pas achever l'homme à terre, c'est vrai. Mais ce serait essayer de faire prendre des vessies pour des lanternes aux supporters et à nos lecteurs que d'affirmer que, sans ses ennuis à la cuisse, Jair aurait brillé de mille feux. Depuis son arrivée l'international brésilien n'a pas encore réussi un match à 20 pour cent de sa valeur. Il a réussi le but du bonus contre Monaco, c'est tout de même la moindre des choses pour un footballeur de sa trempe et de son prix. Jusqu'à ce jour, nous avons consenti à lui trouver des circonstances atténuantes. Manque d'adaptation, petite condition physique, rudesse des défenses adverses. Mais tant va la cruche à l'eau qu'elle se casse. La cruche, aujourd'hui, c'est la patience des spectateurs. |
Lorsque Josip Skoblar, par la force des choses, préféra renoncer au football, M. Fernand Meric, en toute bonne foi, déclara : "Nous avons rendu un service à Josip, dans trois mois il aurait quitté le terrain sous les huées du public". Peut-être le président avait-il raison. N'empêche qu'aujourd'hui ce même public applaudit à tout rompre lorsque le speaker du stade annonce que Jair blessé ne jouera pas la deuxième mi-temps. L'avant-centre phocéen a changé, les problèmes demeurent. Reste le cas Paulo au Cezar. Son talent n'est pas en cause, on ne peut le considérer comme un joueur sur le déclin. Il a déjà prouvé depuis le début de la saison qu'il savait être à l'occasion une superstar du football à Reims, à Nice, contre Monaco par exemple. C'était hier. Voilà maintenant quelques rencontres que le gentil Paulo se contente de jouer au pas. S'était-il imaginé qu'il lui suffisait d'entrer sur une pelouse pour affoler l'adversaire ? Peut-être. Il a fait dans ce cas un mauvais calcul. Face à Bordeaux, trois coups de pied arrêtés ont jeté de la poudre aux yeux, mais à Nîmes, à Lens, à Nantes et hier devant Saint-Étienne, Paulo s'est contenté d'être le onzième homme. Aussi doué soit-on, l'entraînement pour un joueur professionnel est une nécessité. Notre Brésilien n'en semble pas convaincu, lui qui, le samedi prétend ne pas être en état de s'entraîner, et qui, le dimanche, affirme être enfin prêt pour jouer. Pour l'heure, M. Meric a joué avec les deux Brésiliens les "papas-gâteau". Il va désormais falloir qu'il leur montre qu'il est aussi le président. L'heure n'est plus au folklore, et peut-être sera-t-il nécessaire de taper du poing sur la table. Il va falloir maintenant, et sans tarder, prendre le taureau par les cornes. Au risque d'entendre dans les jours à venir quelques pleurs et grincements de dents... André de ROCCA |