Résumé Le Provencal du 16 septembre 1975 |
O.M. : L'AVENTURE EUROPEENNE COMPROMISE
Les Marseillais ont fait illusion 30 minutes devant les assauts de Lena (Les câbles de nos envoyés spéciaux en R.D.A.) |
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IENA - 3 à 0, c'est donc le verdict de ce premier match de Coupe d'Europe. L'O.M., hier soir, a fait son possible pour limiter les dégâts. Peut-on dire qu'il y soit parvenu ? Après la démonstration faite par Iena sur son terrain, il apparaît en tout cas que l'O.M. aura bien du mal à inverser la situation, lors du match retour le 1er octobre. Mais, essayons de vous relater les événements tels qu'ils se sont déroulés, hier soir. LES ILLUSIONS DU DEBUT Ayant déjà apprécié le marquage strict des défenseurs allemands, Jules Zwunka avait mis au point une petite ruse de guerre. Celle-ci consistait à changer le numéro des attaquants marseillais : Bereta porter ainsi le No 11, Boubacar le No 10, et Emon le No 9. L'idée, au départ, eut pour conséquence de désorienter un moment les arrières de Iena, mais on ne peut pas dire finalement que la feinte de l'entraîneur olympien eut une influence sur la première mi-temps, ni même sur le comportement de l'équipe marseillaise. En fait, elle ne fut d'aucun effet. Dès les premiers échanges, on s'était, certes, rendu compte que l'engagement et la présence athlétique des Allemands n'étaient pas une légende ; mais l'O.M. eut le mérite de répondre à ces arguments par une manière plaisante et même encourageante, durant la première demi-heure. Le score restait vierge mais les Olympiens étaient loin de subir l'asphyxie que l'on redoutait. Emon s'était même illustré par de très bonnes actions sur son aile gauche ; il fut, de plus, abattu par Weise dans la surface de réparation, alors qu'il avait une occasion d'ouvrir la marque. Albert n'était pas le seul à inquiéter le gardien Carpenthin. Avec lui Albaladejo, Bereta et Boubacar n'avaient pas hésité à tenter leurs chances. Ainsi, à la 30e minute, tous les espoirs olympiens étaient permis. DEUX BUTS EN DEUX MINUTES Décidément, le football réserve parfois des surprises imprévisibles. Alors que l'O.M. donnait l'impression à ses quelques supporters d'avoir passé le plus difficile, il allait être littéralement assommé en moins de temps qu'il ne le faut pour écrire. On ne sait trop si la défense marseillaise s'était quelque peu laissée griser par sa réussite initiale, ou bien si son marquage individuel lui joua une fois de plus un mauvais tour. Toujours est-il que les Allemands de l'Est, après avoir longtemps cherché la faille, allaient la trouver en opérant par les rapides "une-deux" pour mettre hors de position l'adversaire. Le fameux Peter Ducke devait faire le reste. Dès qu'il fut en possession de la balle, sur l'aile droite, il adressa coup sur coup deux centres impeccables qui furent autant de coups de poignard pour Charrier et ses défenseurs. Le premier arriva dans la foulée de Sengewald, qui ne se priva pas pour fusiller un gardine marseillais ; le deuxième, ce fut la tête de Vogel qui reçut le ballon. La reprise arriva bien dans les mains de Charrier, mais hélas, cette balle, apparemment facile, fut relâchée dans les pieds du même Sengewald. |
C'était le deuxième but et le combat, en un tour de main, avait changé d'âme. Avant la mi-temps, Yazalde eut une balle de 2 à 1 au bout de ses souliers. Seul devant Carpenthin, il manqua complètement son tir, et l'occasion qui pouvait peut être changer la face des choses fut gaspillée. La suite, par là-même, allait être pénible pour les Marseillais. UNE SÉVÈRE ADDITION D'autant plus pénible d'ailleurs que l'inévitable Peter Ducke offrait un troisième but à Kurbjuweit dont le coup de tête victorieux donnait à la défaite marseillaise une allure de déroute. Car, il faut bien le reconnaître, l'O.M. a fait la preuve hier soir devant un adversaire qui n'était tout de même pas le premier en Europe, qu'il n'était pas encore mûr pour être un interlocuteur valable dans le concert européen. C'est pénible à dire, mais c'est ainsi, mais le plus navrant de l'histoire c'est que les éléments sur lesquels on comptait le plus affichent un inquiétant passage à vide. À l'O.M., il y a certainement un cas Yazalde, comme il existe un problème Bereta. On ne peut pas dire bien sûr que l'ancien capitaine stéphanois ne fut d'aucune utilité à ses camarades. Mais de toute évidence, il n'eut pas le rendement qu'on était en droit d'attendre d'un joueur de sa valeur. Quant à Yazalde, vous le savez, Zvunka décida de le remplacer, en cours de deuxième mi-temps par Flores et ce seul changement se suffit à lui-même pour démontrer que le soulier d'or traverse une sombre période. Le tout est de savoir si cette période est seulement passagère, ou si elle indique la fin d'une belle carrière. Quoi qu'il en soit, 3 à 0, l'O.M. n'a guère d'excuses à invoquer pour expliquer sa défaite. Quatre tirs des joueurs de Iena se sont en effet écrasés sur les barres de Charrier. L'addition est sans doute sévère, mais elle aurait pu être plus lourde encore. Quelles conclusions peut-on apporter après ce match, qui ne fut guère favorable aux couleurs marseillaises ? L'O.M., nous l'avons déjà dit, n'a pas su se montrer à la hauteur de l'événement. Ses attaquants ont eu quelques occasions d'inverser le cours des choses, mais comme devant Nancy ils ont gaspillé leurs chances, faisant en général des fautes impardonnables. Quant à la défense, même si c'est individualités ont une réputation internationale, ce n'est pas suffisant pour dire que le rideau défensif olympien donne toute impression de sécurité. Là encore il y a un problème à revoir. La Coupe d'Europe parait donc très compromise pour les hommes de Jules Zvunka. Il reste, nous direz-vous, le Championnat, et samedi prochain appellera les Olympiens à rencontrer le Paris Saint-Germain. Il faut espérer que cette défaite n'aura pas trop d'influence sur le moral de l'équipe. Sinon au risque d'aller vers des lendemains qui déchantent. Jean FERRARA |
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Jules ZVUNKA : "Rater autant d'occasion, cela ne pardonne pas !" |
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3 à 0, le score est tombé comme un couperet. Sur les 90 membres de l'expédition marseillaise en Allemagne de l'Est, c'est un peu tout espoir qui s'envole. Autant dire que l'atmosphère n'était pas à la joie sur le terrain après le coup de sifflet final, pas plus que dans les vestiaires. C'est sur la pelouse que nous avons pu aborder le président Meric, qui nous déclara : "Je suis déçu, non pas par le comportement de mon équipe, qui s'est battu vaillamment et qui a succombé face a une grande formation allemande, mais plutôt par l'ampleur du score. En effet 3 buts à 0, voilà une hypothèque qui pèsera lourd sur nos chances futures". Dans les vestiaires, Jules Zvunka était partagé par la satisfaction d'avoir vu son équipe donner, pendant au moins une demi-heure, une bonne réplique, et la déception de l'avoir vu succomber lourdement devant plus fort qu'elle. Il nous disait : "L'équipe allemande était bien telle que je l'avais vu au cours de mon voyage d'observation de la saison dernière. C'est une équipe non seulement expérimentée, rôdée par les années de Coupe d'Europe, mais encore d'une puissance athlétique largement supérieure la nôtre". L'entraîneur marseillais se retrouva ensuite vers ses garçons et leur lança : "Vous n'avez vraiment pas à rougir de cette défaite. Si vous jouez comme ça, samedi à Paris, le résultat pour moi ne fait aucun doute, nous battrons Paris Saint-Germain". Mais Jules revenait bien vite sur cette rencontre : "Oui vraiment, c'est l'expérience qui a fait la différence entre les Allemands et nous. Je pense que nous avons eu au moins autant d'occasions de buts que nos adversaires, mais nous n'avons pas pu les mettre à profit. Rater autant de buts apparemment faciles en Coupe d'Europe, cela ne pardonne pas. Je crois que c'est la plus grande leçon de cette soirée". Les joueurs, à leur retour aux vestiaires, restèrent longtemps prostrés, la tête entre les mains, sans parvenir à comprendre ce qui leur était arrivé. Ils avaient conscience d'avoir fait le maximum mais d'être tombés devant plus fort qu'eux. Ainsi, Georges Bereta nous disait : "Je n'étais pas de ceux qui sous-estimaient l'équipe allemande. Je connaissais, en effet, plusieurs de leurs internationaux, et pour moi leur valeur ne faisait absolument aucun doute. C'est une équipe qui pratique un jeu total, dévastateur. |
"Quant à nos chances de nous qualifier, disons qu'elles demeurent réduites, mais l'exemple de St-Étienne la saison dernière est là pour nous donner un peu d'optimisme... Je pense que, au cours du match retour, l'attitude du public marseillais jouera un grand rôle. Il peut nous porter vers la victoire, et, qui sait, vers un miracle..." Il était intéressant de connaître le point de vue du débutant de la soirée, Roland Gransart : "Il est vrai qu'il y a une sacrée différence entre le jeu que je pratique habituellement en équipe réserve, en 3me Division, et celui de la Coupe d'Europe. Pour moi, l'énorme différence n'est pas tellement dans la valeur des joueurs, mais dans le rythme de la rencontre. Le jeu se déplace sans arrêt et l'on n'a pas une minute de répit. Je ne sais pas si je me suis comporté de façon honorable ou non, mais je peux vous avouer que je termine épuisé". Boubacar avait été le héros malheureux de la rencontre, et il nous expliquait comment il avait raté deux balles : "La première fois, j'ai été très bien servi par Yazalde, mais j'ai été bousculé au moment du tir. J'ai trébuché et je suis tombé sur la balle que j'ai touchée de la main. "La deuxième fois, j'ai tenté ma chance, le gardien allemand est sorti avec décision à ma rencontre, et a pu dévier en corner. "Évidemment il est désolant de rater de telles occasions, mais je crois surtout que tout aurait changé si Emon à la 2e minute, et Hector, peu après, avaient pu ouvrir la marque". Victor Zvunka était de ceux qui s'étaient trouvés au coeur du problème, puisqu'il marquait Ducke : "Je crois surtout que les Allemands nous ont battus en valeur technique et détermination. Ils sont sur toutes les balles et ne laissent aucun répit à la défense. La plupart de leurs buts sont ont été marqués à la suite de phases confuses devant nos bois. En effet, chaque fois, ils sont arrivés les premiers sur la balle, et, à ce jeu-là, ils se sont montrés les plus forts". Nous laisserons le mot de la fin au président du Groupe Jean Sadoul, qui nous glissa, au moment ou nous quittions les vestiaires : "Mes amis marseillais n'auront jamais autant d'occasions, à Marseille, que ce soir...". Louis DUPUC |
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3 à 0 : IENA a donné la leçon |
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IENA (par téléphone) - L'agglomération d'Iena comprend plus de 100.000 habitants. Pourtant, c'est dans un stade presque campagnard, dont le cadre est bien loin d'être majestueux, que se déroulait cette rencontre de Coupe d'Europe. Un stade qui n'est pas sans rappeler, en pleine campagne, celui d'Aubagne par exemple. Pourtant, ce soir, près de 20.000 personnes ils ont pris place. Il est toujours très beau. Après une journée extrêmement chaude, la vallée où se situe le cadre de la rencontre est envahie par une légère brume. Fort heureusement, l'éclairage nous paraît excellent. Avant la rencontre, les deux entraîneurs ont donné une conférence de presse. Les deux équipes vont se présenter dans les compositions annoncées. IÉNA S'IMPOSE EN DEUX MINUTES Pour l'O.M. les choses n'avaient pas vraiment mal commencé. Devant un adversaire de haut niveau et d'une expérience consommée, les Marseillais en début de match, avait fait vraiment très bonne figure. Dès la troisième minute, il avait même raté une occasion presque inespérée d'ouvrir la marque. Bereta avait réussi une bonne interception et lançait Emon à la limite du hors-jeu. Le jeune ailier marseillais, en grande forme, avait malheureusement été rejoint et abattu dans la surface de réparation sans que l'arbitre Suisse prenne la sanction qui s'imposait alors. Évidemment, les Allemands allaient réagir et, à la 7e minute, à la suite d'un coup-franc et d'un cafouillage, un tir de Stein s'écrasait sur le poteau ; Schroder reprenait en force et la balle revenait miraculeusement dans les bras de Charrier. Pourtant, les Marseillais faisaient assez bonne contenance, et c'est la plupart du temps Emon qui menait le bal. À la 10e minute, il effaçait deux adversaires en souplesse, mais tirait sur le gardien allemand. A la 23e minute, c'est encore une assez belle occasion qui échappait l'O.M. : à la suite d'une très belle action menée par Emon et Yazalde, Boubacar se retrouvait seul devant les buts, mais glissait au moment du tir et touchait malencontreusement la balle de la main. Après de nombreuses tentatives allemandes, c'est encore Boubacar qui allait inquiéter le gardien allemand qui devait aller chercher la balle dans la lucarne. Mais l'O.M. après ce début fort honorable, allait, au 32e et 34e minutes, encaisser deux coups terribles. Tout d'abord c'est le libero Stein, qui se portait très ouvent en attaque, qui récupérait une balle mal dégagée et le lançait le vétéran Ducke sur la droite. Ce dernier réussissait un très joli centre repris de plein fouet par Sengewald. Le temps pour les Marseillais de reprendre leurs esprits, et c'était une nouvelle attaque allemande. Un centre, toujours depuis la droite, de Ducke, une reprise de la tête à bout portant de Vogel et Charrier ne prouvait que repousser la balle qui était reprise à bout portant et mise au fond par Sengewald. |
Ainsi, l'O.M. venait de perdre en deux minutes le bénéfice des efforts généreux fournis au cours de la première demi-heure. Il manquait même, immédiatement après le second but allemand une belle occasion de réduire la marque, mais Yazalde, à bout portant, ne pouvait que placer la balle à côté du poteau. Les Allemands continuèrent à faire flèche de tout bois, et, au moment ou l'arbitre suisse allait siffler la fin de la première mi-temps, c'est encore une reprise de la tête de Vogel qui s'écrasait sur le montant alors que Charrier, cette fois était battu. LE COUP DE GRÂCE Alors que l'O.M. avait raté la balle du 2 à 1 qui lui aurait donné un espoir raisonnable, il allait recevoir, dès la remise en jeu le coup de grâce. Dès la deuxième minute un centre de Ducke était repris de la tête à bout portant par Kurbjuwert et Charrier, n'avait plus qu'à aller chercher la balle au fond des filets. Un peu plus tard, il était encore inquiété par un tir très puissant du même Ducke qu'il devait contrôler en deux temps. On notait après une heure de jeu le remplacement de Yazalde absolument en dehors du coup par Florès. Modification qui n'allait rien changer à l'équilibre des forces. En effet à la 16e minute sur un centre de Ducke c'est une reprise de la tête de Irmscher qui percutait la balle sur un poteau. BOUBACAR ÉCHOUE DE JUSTESSE Cependant les Marseillais se battaient bien et à la 25e minute Boubacar allait rater une nette occasion de ramener la marque à des proportions moins angoissantes. C'est Emon qui faisait tout le travail et servait parfaitement son camarade en profondeur, mais ce dernier ne pouvait parvenir à dribbler le gardien allemand qui succédait seulement un corner. Sur ce même corner, toujours tiré par Emon, Boubacar reprenait la balle de la tête à bout portant et le gardien Carpenthin réussissait encore à envoyer en corner. Les Allemands continuèrent à appuyer leurs attaques pour se mettre définitivement hors d'atteinte. À la 30e c'est encore Kurbjuwert qui tenta sa chance de loin et expédiait la balle juste à l'angle de la transversale et du montant. Cette fois encore Charrier avait eu chaud. À ce moment-là Jules Zwunka procédait à son second changement et c'est ainsi que Eo prenait la place Albaladejo. Le score ne changera plus jusqu'à la fin du temps réglementaire. L'O.M. s'inclinait ainsi par 3 à 0, une défaite qui compromet ses chances de qualification. L.D. |
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Contre la force... |
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...Il n'y a pas de résistance. Le plus terrible dans cette affaire, c'est que c'est sans doute le meilleur O.M. possible qui a subi inexorablement la loi de Iena. En effet, nous avons rarement vu les Marseillais, au cours de leur carrière européenne, se créer autant d'occasions de buts qu'hier soir. C'est-à-dire qu'il jouèrent plutôt bien le coup en attaque. Et d'ailleurs, ils constatèrent pendant une grande demi-heure la supériorité de leur adversaire se faisant même souvent applaudir. Mais dès que la machine allemande se mit à tourner à plein régime, l'ensemble de l'équipe marseillaise, notamment sa défense, donna de la bande avant de succomber tel un boxeur ivre de coups devant un rival supérieur en puissance. C'est alors un véritable rouleau compresseur qui se mit en marche. Alors que les offensives marseillaises échouaient, aurait-on dit, par manque de puissance, les Allemands déferlaient sans cesse comme une marée jaune et noire vers but de Charrier, tiraient comme des sourds, se battaient comme des démons pour récupérer les balles envoyées trop faiblement par la défense marseillaise, toujours en action, toujours en mouvement. Jules Zwunka avait bien jugé cette équipe que certains confrères allemands nous avaient présenté comme une équipe vieillissante est en net déclin. Si c'est là une équipe au bout de rouleau par rapport à ses rivales nationales, c'est que le football de la R.D.A. se porte bien ! D'ailleurs, Iena à l'état d'esprit résolument offensive, nous parut assez largement supérieur à une équipe nationale au jeu sténotypé. Ses armes victorieuses furent la masse athlétique, l'agressivité, la frappe de balle, la détermination. Nous avons vu, hier, par exemple les attaquants marseillais comme Boubacar et Yazalde recevoir la balle entre position idéale qui semblaient n'avoir presque pas la force de la mettre au fond. Pour avoir l'idée de ce que peut être physiquement une équipe comme Iena, vous n'avez qu'à vous imaginer sept ou huit garçons de la taille et de la puissance de Trésor. Avouons-le, nous avons été terriblement impressionnés par les Allemands. Nous ne le savions pas si fort ! L.D. |
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Encore une petite chance ? |
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Le miracle de la T.V., sa raison d'être maintenant avec les progrès techniques et l'habitude est le direct. À 20 heures, au début du journal, nous avons vu l'équipe de l'O.M. entrer sur la verte pelouse du stade d'Iena. C'était beau, c'était de la vraie T.V. Nous étions à Marseille dans notre fauteuil et nous étions présent à l'événement, encore mieux que les supporters olympiens ayant effectué le voyage. Une heure et quart plus tard, quand nous retrouvâmes à Iena, le charme était rompu. Nous savions que l'équipe allemande menait par 3 à 0. Au moment précis ou Sengewad portait à l'O.M. les deux premiers coups, l'un de nos amis qui avait le transistor collé à l'oreille, venait de nous faire signe que la rencontre était terminée sur ce 3 à 0. Alors, autant vous dire, que sous le coup de la déception, nous avons suivi l'ensemble du match sans grand intérêt. Le différé, vu dans ces conditions, est un plat de frites réchauffées. Pourtant, la réalisation est-allemande, sans être géniale, était bonne dans sa simplicité. Elle nous a permis de suivre très correctement le match, ce qui ne fut pas le cas à l'occasion du récent France - Islande. Notre impression - nous laissons le soin de juger à nos envoyés spéciaux - est que nous n'avons pas assisté à une grande rencontre internationale. L'O.M. semble avoir laissé échapper trop d'occasions franches de conclure, ce qui, comme un match de Coupe, ne pardonne pas. Cependant, sur ce que nous avons entrevu, nous accorderons encore et contre tout le monde, une très légère chance à l'O.M. de renverser la situation le 1er octobre, au stade vélodrome. Pour une raison simpliste, le K.Z. Iena nous a nullement épaté. Que cette équipe, contre un O.M. plein de dynamisme et de culot, bien entendu, puisse être bousculée, ne serait pas pour nous une énorme surprise. Ne confondons pas, cette ultime chance ne peut-être donnée qu'à un super O.M. et pas à l'équipe constipée d'hier soir à Iena. Mais, vous le savez sans doute, en football, la vraie logique est de croire, parfois, à l'illogisme Maurice FABREGUETTES |
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Les vestiaires de Iéna fermés |
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Après avoir fait un large tour d'horizon dans les vestiaires marseillais nous somme rendu chez celui de CARL Zeiss Iena. Notre surprise fut grande puisqu'ils étaient fermés et sérieusement gardés. Comme quoi en Allemagne de l'Est ont savoure son triomphe dans le plus parfait incognito ! L.D. |
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Les réponses aux questions que vous vous posez |
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1.) - QUELLES SONT LES CHANCES OLYMPIENNES DE QUALIFICATION ? R. - C'est, bien entendu, la première question qui vient à l'esprit alors que le match vient à peine de se terminer. Les expériences récentes notamment fournies par Saint-Étienne ont démontré qu'en football aussi il ne fallait pas jurer de rien. Mais la manière avec laquelle Iena a submergé son adversaire, hier soir, ne laisse guère espérer pour la suite qui interviendra, on le sait, le 1er octobre Marseille. Hier soir, les Olympiens ont fait leur possible devant un adversaire largement supérieur dans beaucoup de compartiment de jeu. Il nous paraît, pour notre part, difficile que ce premier match de Coupe d'Europe débouche sur une qualification. Mais répétons-le, sait-on jamais. Car, en tout état de cause, il faut garder espoir. 2.) - QUELLE EST LA VALEUR DE IÉNA ? R. - Jules Zvunka après avoir vu à l'oeuvre l'équipe est-allemande, avait déclaré que cette formation jouait un football total. C'est bien l'impression que nous avons eue, hier soir. Athlétiques, rugueux, toujours premiers sur la balle, les Allemands de l'Est sont, en plus, doué d'une technique bien au-dessus de la moyenne. En France, Iena serait certainement un adversaire redoutable pour les meilleurs. 3.) - LE PUBLIC A-T-IL JOUÉ UN RÔLE DANS LA VICTOIRE D'IÉNA ? R. - Ils étaient environ 22.000 spectateurs entassés dans le stade de Carl Zeiss Iena. Comme tous les supporters du monde, ils ont bien entendu encouragé leur équipe du début à la fin de la rencontre. Mais en toute sincérité, on ne peut pas dire qu'ils ont pris une part prépondérante au résultat final. 4.) - COMMENT JUGER LE COMPORTEMENT DE L'ARBITRE ? R. - M. Hugerbuhler a dirigé le match à la satisfaction générale, on peut le dire. Jamais il ne donna l'impression de défavoriser les visiteurs. Certes, l'O.M. pourra lui reprocher de ne pas avoir sifflé à des moments cruciaux de la rencontre, notamment lorsque Emon, puis Boubacar furent déséquilibrés de la surface de réparation. Mais on le sait, dans un match de Coupe d'Europe il est souvent délicat de siffler un penalty surtout lorsque la faute de l'adversaire ne parait pas évidente. 5.) - LE PROGRAMME DE L'O.M. R. - Les olympiens ne rentreront pas à Marseille leur retour d'Iena, se rendant directement à Paris pour préparer leur prochain match contre Paris Saint-Germain. C'est vers cette rencontre-là, à mon avis, qu'il faut maintenant que les joueurs consacrent leur attention. Si les chances en Coupe d'Europe paraissent compromises, le championnat continue. Et, jusqu'à preuve du contraire, l'O.M. a encore un rôle intéressant à y jouer. J.F. |
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Résumé La Marseillaise du 18 septembre 1975 |
Un but de trop à IENA... (De notre envoyé spécial : Louis DUPIC) |
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Si l'on considère que le handicap moyen, en coupe d'Europe, pour une équipe en déplacement ce chiffre par deux buts d'écart, on ne peut que rester sceptique quant aux chances de qualification de l'O.M. après sa défaite à Iena. Certes il y a, pour inciter à un peu moins de pessimisme, exempte de Saint-Étienne contre Split, que l'on ne manque jamais de citer en pareil cas. Mais après ce que nous avons vu, espérer que l'équipe marseillaise, qui n'a pu m'en marquer aucun but en Thuringe, va passer quatre buts à rien aux hommes de Zeiss, relève du domaine du rêve ! Enfin, nous souhaitons tromper... Mais Zvunka ne s'était pas trompé, lui, en assurant qu'il avait vu une très bonne équipe du niveau des meilleures européennes. Et c'est bien de la même façon que nous avons vu Iena, hier soir. Comme un laminoir irrésistible, dès que la machine se met en marche. Nous savons bien que cette forte impression peut être seulement relative, considérant l'opposition marseillaise. Mais il y a tout de même des signes qui ne peuvent tromper. LES OCCASIONS MANQUÉES... Les Marseillais, hélas, non pas marquer le moindre but. Ce ne fut pourtant pas les occasions qui leur manquèrent. Nous croyons même qu'aucune équipe française, en déplacement officiel à l'étranger, se trouva en mesure de revenir avec un actif plus flatteur. L'O.M. bénéficia de quatre occasions extrêmement nettes, puisque Emon, Yazalde et Boubacar à deux reprises, se trouvèrent un moment seul devant le tentaculaire Grapenthin... Mais en une occasion, Yazalde fit son malheur lui-même, en tirant à côté sans opposition, ce qui est tout de même surprenant pour un "soulier d'or". Les autres fois, il y eut un adversaire pour sauver son camp avec la détermination qui caractérisa le jeu de l'équipe allemande. Grapenthin sortit de son but et descendit du même coup, Emon et Weise, qui venait de le rejoindre, Boubacar fut rejoint et bousculé au moment du tir, et se heurta encore, en seconde mi-temps, au gardien allemand qui fit preuve, deux fois consécutives, d'excellents réflexes. ...DE PART ET D'AUTRE ! Que les Marseillais aient raté quatre ou cinq occasions, c'est un fait ! Mais leurs adversaires peuvent en dire tout autant puisque, non seulement ils marquèrent trois fois, mais encore écrasèrent-ils quatre balles sur les montants, deux par mi-temps, pour être équitable. On estimait dans le camp de l'O.M., que leurs occasions avaient été moins nettes. Cela peut s'admettre, car Iena, dominant, il était impossible qu'un de ses joueurs parvienne à se trouver couramment seul devant Charrier, et ce fut le cas du seul Kurbjveit, qui obtint d'un magnifique coup de tête, complètement démarqué, le troisième but fatal. Mais, trouvant beaucoup de monde devant eux, les Allemands utilisèrent toutes les ressources que la technique et la stratégie pouvaient mettre à leur disposition. Tirs lointains, mais appuyés et dangereux pour Charrier, souvent masqué. Débordement par les ailes et centres tendus, dont plusieurs furent repris avec plus ou moins de réussite. Enfin, une rage dans la dispute de la balle qui usa la défense marseillaise. QUELQUES TOURNANTS. Il y eut tout d'abord d'entrée, ce départ de Emon, repris depuis l'intérieur de son camp, bien lancé par Bereta, qui avait réussi une magnifique interception. Comment et pourquoi le rapide adverse n'arriva-t-il pas au bout de son action ? il nous expliqua ainsi : - C'était ma première balle et ma première course. Je n'étais pas encore chaud. Un peu plus tard, je suis sûr que Weise ne m'aurait pas rejoint et que j'aurais pu dribbler le gardien. Ce dernier est sorti, tel un "kamikaze" et nous a fauchés sans pitié. Weise et moi-même. Second tournant, l'occasion manquée par Yazalde de réduire le score à 2 à 1, juste après les deux buts allemands et avant la pause. Enfin dernier tournant de la partie, cette double occasion pour Boubacar, de permettre à son équipe de quitter sur une marge de 3 à 1 qui leur laissait quelques espoirs. C'est dans ce sens que les Marseillais pourront regretter un manque certain de réussite, car pour le reste, ils furent largement dominés par les Allemands. Donc, après un bon début, l'O.M. craqua, et le navire fit l'eau de toutes parts, alors que l'on venait de franchir le cap de la demi-heure, ce fut Peter Ducke qui fut son "naufrageur" numéro un. Le vétéran de Iena avait retrouvé hier soir ses jambes de 20 ans. En fait, avant centre nominal, ce qui ne veut pas dire grand-chose, on le vit le plus souvent occuper le flanc droit, et déborder en position d'ailier. Trois de ses centres devaient être transformés en buts, des centres tendus et précis, sur lesquelles ses camarades se jetaient comme des démons, se montrant plus prompt et déterminés que les Marseillais. Et dire qu'on avait présenté Iena comme une équipe vieillissante. Disons alors que les "croulants" se portent bien ! |
Donc, but de Sengewald (32e et 34e) et Kurbjuweit (47e), auxquels nous adjoindront pour la petite histoire, les tirs sur l'encadrement de Schroeder (7e), Vogel (42e), Ducke (53e), et enfin Irmscher (61e). A vous de décider si l'O.M. et Charrier s'en sont ou non tirés à bon compte ! EMON ET "BOUBA" PLÉBISCITÉS Lorsque nous avons malheureusement, longtemps après le coup de sifflet final, demandé aux Allemands qui traînaient devant un dernier verre de bière, ce qu'il pensait de l'O.M. et de ses joueurs, il nous citèrent trois noms : ceux de Trésor, Boubacar et surtout Emon, dont la classe et la super-forme ne pouvaient échapper à personne. Trésor fut impuissant à enrayer l'hémorragie, mais qui en aurait été capable à sa place ? Boubacar et Emon furent les seuls à donner, de bout en bout de la rencontre, du mal à leurs adversaires directs, souvent dribblés et pris de vitesse. On ne peut reprocher grand-chose à leurs camarades, sinon de s'être montrés désarmés devant le difficile problème qui leur était proposé. La plupart furent "promenés" bel et bien, sans cesser de se battre vaillamment ce, en quoi, ils désarment la critique. Comment peut-on faire grief à Roland Gransart ou Florès de n'avoir pas fait un malheur devant les internationaux Vogel et Weise ? Leurs camarades chevronnés, et en premier lieu Yazalde, ne leur furent pas spécialement supérieurs. PETER DUCKE ET LES SIENS Nous avons déjà évoqué le rôle primordial joué par Peter Ducke, à l'origine directe des trois buts de son équipe. Grand, solide, rapide, il est encore un brillant technicien, au jeu simple, mais terriblement efficace. Nous l'avons trouvé supérieure à Vogel, et surtout à Schroeder, présenté comme une terreur. Malgré les deux buts marqués par Sengewald, le grand homme du milieu de terrain nous parut Kubjuweit, qui, après une demi-heure de jeu ne s'occupa plus guère de Bereta, poussa à l'attaque et marqua le plus beau but de la soirée. Mais Irmscher, le capitaine est aussi un très bon joueur. En défense, Stein monta souvent à l'assaut avec succès, mais le meilleur fut Weise, que nous avions déjà vu déjà annihiler Gert Muller et Joahn Cruijff. Il doit être, avec sa vitesse, sa rigueur et son jeu de tête, l'un des meilleurs européens à son poste. Enfin l'immense gardien Grapenthin eut quatre parades déterminantes pour l'avenir européen de son équipe, ce qui suffirait à indiquer que l'O.M. fut réellement dangereux. MISSION IMPOSSIBLE ? Selon l'expression maintenant consacrée, c'est devant "une mission impossible" que va se trouver l'O.M., le 1er octobre. Il est probable que malheureusement pour notre public, Iena, avec ses trois buts d'avance, montrera un visage moins séduisant. Nous avons eu, hier soir, confirmation que les Allemands étaient capables de marquer des buts, mais pouvaient en prendre. La défense n'est vraiment pas leur point fort, malgré la présence de nombreux internationaux dans le compartiment. Connaissant leur faiblesse, ils resserreront ressembleront leur garde, et on ne les verra pas sous leur vrai jour, car c'est devant une très bonne équipe qu'est tombée l'O.M. Comment se comporteront les Marseillais ? C'est là le problème. Depuis le début de saison, ils soumettent leurs supporters à l'épreuve de la douche écossaise. Mais nous croyons qu'ils ne pourront rien sans récupérer Yazalde et Bereta en grande condition, ces deux chefs de file théoriques actuellement en veilleuse !
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Die Neue Fußballwoche vom 23. September 1975 |
Glanzlicht eines strahlenden Siegers : Peter Ducke! |
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Alle Unkenrufe dieser Art negierte der FC Carl Zeiss: Olympique Marseille, Frankreichs Vizemeister mit hochgradigen spielkulturellen Eigenschaften, wird von dem zu erwartenden Tempo- und Angriffsdruck des Gastgebers unter keinen Umständen kapitulieren! Mit ihrem selbstbewußten Auftreten vor diesem Vergleich verrieten Tresor, Bereta, Bracci und Co. ihre Absicht: Im beweglichen, sicherheitsbetonten Kombinationsfußball spüren wir unsere Chance, in Jena den Grundstein für das Vordringen in die zweite Runde zu legen. Spätestens nach 15 Minuten, als der FC Carl Zeiss nach einer durchaus verständlichen ersten Phase der inneren Unruhe seine gefürchtete Spannkraft und Vitalität ausspielte, mußte sich Olympique eingestehen, wie illusorisch dieses Vorhaben war. Nach dem Abpfiff zunächst zu keinem Wort eines kommentierenden Satzes fähig, gestand Trainer Jules Zwunka mit gebührendem Abstand zu den Geschehnissen: "Ich kann mich nicht daran erinnern, daß die Mannschaft jemals zuvor derart vom Temporhythmus überfordert wurde wie an diesem Abend!" Um die individuellen Qualitäten des Gegners wußte Jena gleichermaßen wie um seine Perfektion in der Mittelfeldgestaltung. Bereta und Buigues, von Kurbjuweit und Irmscher in den ersten Minuten der Stabilisierung nicht immer energisch genug an die Kette gelegt, demonstrierten sie ebenso nachhaltig wie die wechselseitig nach vorn prellenden Tresor und Zwunka. Alles konzentrierte sich zunächst auf Yazalde , Olympiques überragender Stoßstürmer argentinischer Herkunft, doch das erste Warnzeichen setzte der auf Linksaußen stürmende Emon mit seinem im letzten Augenblick von Grapenthin unterbundenen Dribbling im D-Zugtempo bereits nach 180 Sekunden. "Jetzt erst recht wußten wir um die Gefahr, die Marseille dann ausstrahlt, wenn sich der Elf aus ihrer eigenen Abwehr heraus die Möglichkeit des ungehinderten Spielaufbaus bietet", urteilte Konrad Weise später zu recht. Nur einmal in der Startphase sollte ihm Yazalde entwischen - dann jedoch resignierte der hochdotierte Torjäger vor der Entschlossenheit und Einsatzbereitschaft seines Kontrahenten. Nach reichlich einstündiger Spieldauer marschierte er total erschöpft vom Feld! Hier legte der FC Carl Zeiss in der ersten Viertelstunde, in der sich das allmählich verändernde Gleichgewicht der Kräfte noch keinesfalls klar abzeichnete, die Grundlage für den nun einsetzenden unwiderstehlichen Offensivdrang über 60 Minuten hinweg. UEFA-Beobachter Erik Hyldstrup, Generalsekretär des Dänischen Fußball-Verbandes, umriß Jenas Galavorstellung mit diesen Worten: "Ich bin glücklich, sie miterlebt zu haben. So wird Fußball zu einem wahren Erlebnis für alle!" Als sich fuwo entschloß, bei der Titelbildauswahl in Nummer 37 auf den jungen Sengewald zurückzugreifen, berücksichtigte sie die dynamische Gangart des zuletzt sehr leistungsbeständig operierenden Mittelfeldakteurs. Er trieb Jenas Aktionen als erster mit aller Wucht und Umsicht nach vorn! Rainer Schlutter, nach bald ausgeheilter Bänderdehnung im Rückspiel sicherlich wieder fit, urteilte begeistert: "Seine kraftvolle Spielweise, mit der er Albaladejo völlig ausschaltete, zeichnete sich durch großes taktisches Geschick aus. Ließ sich Vogel in die zweite Reihe zurückfallen, schlug Sengewald mit seinen überraschenden Dribblings über die linke Flanke ein um das andere Mal Breschen in die gegnerische Deckung." Konzentriertes, gedankenschnelles Reagieren in der 33. und 34. Minute belohnte den Angriffsmut des Jenaers. Ihm galt der Beifall, doch die Sprechchöre riefen immer wieder den Namen jenes Mannes, der an der Inszenierung sämtlicher drei Treffer beteiligt war und allen Akteuren im wahrsten Sinne des Wortes die Show stahl: Peter Ducke! |
Im Tenor stimmten die Meinungen überein - von DFV-Cheftrainer Georg Buschner über Jules Zwunka bis hin zum ausgefuchsten Libero Tresor, der mehr als einmal kopfschüttelnd auf die unberechenbaren Finten des Jenaers reagierte: Stärker als an diesem Abend trumpfte Ducke in seinen besten Tagen nicht auf! "Seine glänzende Form wurde in unserer taktischen Marschorder leider nur ungenügend berücksichtigt." Olympiques Trainer gestand damit ein: Zwunka wie auch Gransart, zur Attacke auf den Jenaer angesetzt, wurden regelrecht demoralisiert - und das wiederholt sogar in einem Atemzug! Zweimal Sengewald sowie Kurbjuweit, in der 46. Minute maßgerecht angespielt, waren die Nutznießer seiner gefühlvoll geschlagenen Flankenbälle. In einer sich unwahrscheinlich steigernden Jenaer Elf war Ducke, der in Marseille seinen 40. Einsatz im Europa-Cup bestreiten wird, die herausragende Erscheinung. Der FC Carl Zeiss darf sich glücklich schätzen, daß Ducke mit beispielhafter Zähigkeit den Weg zurückgefunden hat zu einem Spieler überragenden Formats! Olympique wankte im Dauerdruck Jenas zwar, doch von einem Zusammenbruch konnte trotz der eklatanten Niederlage keine Rede sein. "Wir wußten von vornherein, daß Tresor ungeachtet aller Klassemerkmale nur mangelhafte strategische Fähigkeiten besitzt, um einer hart belasteten Abwehr Ruhe und Sicherheit einzuflößen. Der Verlauf bestätigte es." So Jenas Cheftrainer Hans Meyer, der schließlich dieses Fazit ziehen durfte. Im überwiegend reibungslosen Spielfluß bei einem für die Franzosen direkt ernüchternd wirkenden Tempo lag Jenas eindeutiges Plus bis zu jenem Zeitpunkt nach ungefähr 75 Minuten, als der enorme Kraftverschleiß seinen natürlichen Tribut forderte. Ducke und Sengewald setzten dabei zwar die beeindruckendsten Akzente, doch darüber hinaus blieb die Leistungskontinuität über weite Strecken gewahrt: durch Grapenthin, der dreimal absolut sicher reagierte, durch Göhr, der den schlacksig wirkenden, aber eminent gefährlichen Boubakar eisenhart bekämpfte, durch Irmscher und den etwas glücklos spielenden Vogel, die den Rhythmuswechsel positiv beeinflußten, und nicht zuletzt auch durch den mit Wiederbeginn immer wieder respektlos davonziehenden Schröder. Sie sorgten für eine der eindrucksvollsten Jenaer Vorstellungen der letzten Jahre auf internationaler Ebene! DFV-Generalsekretär Günter Schneider: "Harmonie und Willensbereitschaft waren über alles Lob erhaben. Am Ende durfte Olympique mit dem Resultat sogar noch höchst zufrieden sein." In der Tat - bei vier weiteren Schüssen gegen Pfosten und Latte... Dieter Buchspieß |