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Résumé Le Provencal

du 02 octobre 1975

  

UNE LECON DE REALISME !

Malgré une évidente bonne volonté

l'O.M. battu par IENA

n'a pas la classe internationale

Il faut regarder les choses du football avec réalisme.

L'O.M. avait, hier soir, la volonté. Il n'eut pas de chance, mais il lui manquait aussi une chose qui ne s'improvise pas, qui ne s'apprend pas : la classe internationale.

Face à une équipe est-allemande solide, énergique, réaliste, parfaitement organisée et qui, si elle ne travaille pas dans le génie, pratique un artisanat de qualité, les Olympiens n'ont jamais produit l'impression, tout au long des 90 minutes, qu'ils pourraient remonter leur lourd handicap.

Peut-être auraient-ils pu créer une certaine illusion s'ils avaient réussi en première mi-temps à marquer au moins un but. Mais Grapenthin, derrière une défense ne se permettant pas la moindre fantaisie, boucha tous les trous avec un indiscutable brio.

On est donc resté, en ce qui concerne l'O.M., sur une impression d'impuissance. Il est certain que cette équipe, dont les qualités morales ne sont pas en cause, n'a pas sa place cette saison au niveau international.

Que pourrait-on dire d'autre sans sombrer dans les outrances d'un public qui refuse de voir la vérité en face : à savoir qu'on ne siffle pas une équipe qui fait ce qu'elle peut, même si ces moyens sont limités au niveau des compétitions européennes.

LE DRAME DE LA 45E MINUTE

La première mi-temps, alors que l'on jouait les arrêts de jeu, s'était terminée par un petit drame bien dans la tradition des Coupes d'Europe.

L'O.M., qui avait longuement et vainement dominé contre un adversaire jouant une défense très efficace, allait se faire cueillir par l'un des rares contres de l'équipe d'Iena.

Pour la première fois, les footballeurs est-allemand se présentaient, avec un avantage numérique, à quatre attaquants contre trois défenseurs olympiens.

On croyait à une combinaison quand, brutalement, Irmscher tira d'une vingtaine de mètres. Le ballon fusa sur la pelouse avant de passer sur le corps de Charrier surpris par la soudaineté de la frappe.

1 à 0.

4 à 0 donc sur l'ensemble des deux matches, il ne restait plus à l'O.M. qu'à marquer 5 buts pendant les 45 dernières minutes. Ce qui, évidemment, était un rêve.

Ce but eut sur le public l'effet d'une douche glacée et c'est sous les sifflets de leurs supporters que les Olympiens regagnèrent les vestiaires.

DOMINATION OLYMPIENNE STÉRILE

Que s'était-il passé jusqu'à ?

Un scénario archi-classique en Coupe d'Europe.

Iena, fort de ses trois buts d'avance, avait pratiquement abandonné le milieu du terrain pour concentrer l'essentiel de ses forces au niveau de la surface de réparation.

De ce fait, l'O.M. avait eu la direction du jeu mais sans jamais pouvoir forcer le verrou est-allemand. Un verrou dont les deux hommes forts étaient grand gardien Grappenthin et le stoppeur international Weise.

Les deux meilleures chances olympiennes de conclure s'était située aux 30e et 33e minute.

Les deux fois, c'est Nogues qui devait échouer d'assez peu.

Quant à Charrier, exception faite du but sottement encaissé, il n'avait eu qu'un tir de Vogel à dévier en corner, dès la première minute. On avait surtout noté la force des joueurs d'Iena dans les tacles et par conséquent dans la récupération du ballon.

La deuxième mi-temps fut un "remake" de la première.

Bien que menée par 4 à 0 sur les deux matches, les joueurs est-allemands ne se départirent pas de leur méthode prudente.

Les Olympiens, contraints à dominer, eurent plusieurs occasions de buts, mais chaque fois la défense, est-allemande put repousser le ballon, plusieurs fois mêmes, sur sa ligne de but. À ce sujet nous ferons une remarque, il faut éviter de parler de chance.

En effet, il s'agit là d'un problème d'organisation. Les arrières allemands - qui dégagèrent le ballon sur leur ligne, leur gardien étant sorti - se trouvaient là non point par hasard mais par suite de la tactique de leur équipe.

Quant au gardien Grapenthin lui-même, ses sorties et ses interventions se situèrent toujours dans l'angle de tir.

Une défense qui ne commet pas de faute, et qui ne se paie aucune fantaisie dans sa zone de réparation, a toujours beaucoup plus de chances qu'une autre de ne pas encaisser de but.

Donc, la partie devait se terminer par la victoire de l'équipe d'Iena par 1 à 0.

Si, sur ce seul le match, cette victoire peut paraître heureuse, il est bien évident que, sur l'ensemble des deux rencontres, elle est parfaitement méritée.

Regardant les choses en face : l'équipe d'Iena est actuellement supérieure à celle de l'O.M.

UNE ÉVIDENTE BONNE VOLONTÉ, MAIS...

On ne saurait se montrer sévère avec l'équipe olympienne, car elle a fait indiscutablement ce qu'elle a pu, mais ce soir elle nous a montré ses limites.

Ces deux grands techniciens et tacticiens, Bereta et Yazalde, manquent beaucoup de vivacité dans leurs mouvements. Ils donnent l'impression d'être l'un et l'autre à un tournant de leur carrière. À un moment où on a besoin essentiellement des autres pour bien jouer. Or, les autres, s'ils ont du courage, s'ils sont en condition physique, s'ils courent beaucoup et se battent de même, n'ont pas la possibilité d'élever la qualité du jeu. Ce sont des choses qui ne se discutent pas et qui ne peuvent pas s'apprendre.

Quant au jeune international Emon, il souffrit beaucoup devant son arrière et s'il fit parfois preuve de classe, il manqua véritablement d'énergie dans ses actions.

Maurice FABREGUETTES

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Jules ZVUNKA : "Trop d'occasions manquées"

En était, certes, déçu dans les vestiaires marseillais, mais dire que l'on était catastrophé, c'était exagéré.

Le président Meric, une coupe de champagne à la main, donnait son point de vue : "Je vais vous étonner, mais je suis satisfait du match qu'ont réalisé mes gars. Ils ont fait leur possible, mais on doit mettre leur défaitesur le compte d'un manque de réussite évident. Désormais, pour nous, la Coupe d'Europe est finie. Mais si les joueurs abordent les matches de championnat de France, avec la même détermination que ce soir, il y aura encore de beaux jours pour l'O.M."

Jules Zvunka, entraîneur, commentait : "Déçu ? Oui et non. Certes, le but concédé en fin de mi-temps nous a coupé les jambes. Mais avouez que si nous faisons le compte des occasions que nous avons eues, ainsi bien à Iéna hier soir au stade-vél', nous aurions pu marquer au moins une demi-douzaine de buts. Je sais bien que nous allons être critiqués, mais que voulez-vous, chacun ne voit pas les choses de la même façon. Pour ma part, je n'ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs. On avait fait une montagne des attaquants en général et de Peter Ducke en particulier. Est-ce que vous les avez vu ce soir ?

Et Jules Zvunka d'ajouter : "Pour ce qui est du but que nous avons concédé, Charrier n'est absolument pas responsable. Une fois encore, c'est un faux rebond qu'il a trompé".

René Charrier confirmait les dires de son entraîneur : "Je ne veux pas avoir l'air de chercher des excuses, mais venez avec moi sur le terrain si vous le voulez je et je vous ferai voir dans quel état est la pelouse, notamment à la hauteur des signes ligne de 6m.".

Les autres joueurs tenaient à peu près tous le même raisonnement, un raisonnement que Marius Trésor résumait ainsi :

"Pendant la première demi-heure du match, nous y avons tous cru. Nous nous sommes créés pas mal d'occasions, mais, par manque de réussite, nous n'avons pas pu les exploiter. Bien entendu, lorsque les Allemands ont réussi ce but surprise, alors que l'on jouait depuis... 46 minutes, il n'était plus question pour nous de refaire un handicap désormais trop lourd".

Et Bracci de conclure : "Je crois que nous avons loupé le coche hier soir, bien sûr, mais aussi à Iena, c'est bien dommage, car nous avions la possibilité de jouer une finale à ce tour de la Coupe d'Europe, ce qui est tout état de cause nous aurait permis de progresser".

STÉPHAN KOVACS :

"DOMINATION STÉRILE"

Le patron de l'équipe de France, Stephan Kovacs, pour qui cet O.M. - Iéna devait donner un avant goût de France - R.D.A. qui se jouera bientôt à Liepzig, donnait son point de vue à de nouveaux journalistes de la presse écrite et parlée.

"Si l'O.M. avait eu 100 pour cent de réussite, il aurait gagné ce soir par 4 ou 5 buts à 0. Je suis persuadé que, devant n'importe quelle équipe française, les Olympiens auraient fait un véritable cavalier seul. Mais les Allemands étaient venus à Marseille pour préserver leur victoire de l'aller. Ils ont réussi au-delà de leur espérance et, même lorsqu'ils menaient 1 à 0 c'est-à-dire avec quatre buts d'avance ils continuèrent à jouer très sérieusement. Ce n'est pas par hasard si le gardien de buts, deux fois battus, fut supplée par son arrière. Ce genre d'équipe ne badine pas avec la prudence. Évidemment, j'ai tiré quelques conclusions avant le match international, et il me semble que s nous jouons précis et avec vivacité nous pourrons tirer notre épingle du jeu face à la R.D.A.

"Pour ce qui est des internationaux, ceux qui sont convoqués viendront en stage dimanche, mais je me refuse à porter ce soir un jugement".

Un dernier mot : les Olympiens ont regagné Nans-les-Pins, dès hier soir. C'est là qu'ils s'envoleront vendredi pour Lille ou, dès samedi soir, le Championnat reprendra ses droits.

André de ROCCA

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Pas de miracle

Tout peut arriver, on le sait. Chacun se nourrit d'espoir, et en allant bien au fond des douces pensées qui font palpiter le Marseille sportif, plus d'un croyait aux miracles.

Non pas assurément nos collaborateurs témoins de la première défaite en terre est-allemande, mais cette foule dont l'âme latine trouve dans les missions impossibles la volupté d'espérer envers et contre tous.

À la vérité, ce n'est pas un défaut.

C'est un aspect du tempérament d'un public.

C'est un aspect de culte que toutes les foules nourrissent à l'endroit de leur équipe, les unes avec passion, les autres avec plus de recul et de réalisme contenu.

En fait, il était bien trop tôt pour qu'une arrivée inopinée du Père Noël change hier soir le cours des choses.

Et l'O.M., en a terminé là avec cette carrière européenne qui ne faisait que débuter.

C'est précisément cette vocation européenne que l'on saisit mal. Je ne pense pas qu'il puisse être question à ce jour, pour cette équipe qui est apparue invertébrée en face d'un adversaire solide, d'envisager autre chose qu'un destin national. Et encore...

Pour tout dire, dans le conflit du championnat français, cet O.M. post-brésilien n'a que les armes d'une autre époque et d'un autre combat. Il n'a ni le don athlétique, ni ces quelques gestes de génie ou simplement de talent, dont la précédente était pourvue.

On m'a dit hier soir : "C'est un morceau de gruyère dont les trous sont plus nombreux que les pleins".

Acide et savoureux à la fois, je tairai le nom de l'auteur, grand monsieur du football, qui sait de quoi il parle.

N'est-il pas vrai que c'est à l'occasion de rencontres de ce niveau que l'on fait la différence, et qu'éclatent aux lumières des sunlight mais sans surprise, les imperfections de "son" équipe.

Pour ma part, j'ai pensé à plusieurs reprises au cours de ce match, à ce qu'étaient dans le final d'une attaque, les ultimes gestes de Skoblar ou de Pablo Cezar. Ces footballeurs à la classe pure et à la partition complète qui soulignaient, ponctuaient et concluaient, même quand les mouvements qui précédaient leur intervention avaient besoin d'être redressées.

En fait, - Emon est ici hors critique - l'O.M. manque de fantassins ravitailleurs, mais aussi et surtout d'un authentique leader d'attaque dans toute l'acception du terme.

C'est navrant pour Fernand Meric, qui se bat avec une conviction et une élégance que n'eurent pas ses prédécesseurs.

Mais je crois que les foules "heureuses" du stade, devraient, pour l'instant, n'espérer et ne croire qu'en ce destin national.

Ce qui ne serait déjà pas si mal, même si l'équipe de tête se trouvait assez loin devant.

Lucien D'APO

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La réalité en face

Le verdict est donc tombé hier soir au stade vélodrome. Sur le coup de 22 h 15, l'O.M. était fixé, il ne jouerait pas le deuxième tour de la Coupe de l'U.E.F.A. À vrai dire, les quelque 20.000 spectateurs savaient depuis longtemps déjà à quoi s'en tenir. Depuis la mi-temps, le vent de la défaite avait soufflé, à la fois sur l'équipe olympienne et sur ses supporters. Ce n'était peut-être pas l'ouragan qui passait ainsi sur le stade, mais plutôt une bise froide qui s'insinue partout et vous glace le coeur.

En l'espace d'une seconde, tout le monde, comme un seul homme, avait compris que les illusions de l'O.M., si tant est qu'il en avait encore, venaient de s'envoler. C'était même un spectacle désolant, attristant de voir cette équipe abattue, un peu contre le cours du jeu certes, et dont le gardien à terre était toute l'image de la désolation.

Oui, les Olympiens s'étaient battus avec courage, avec vaillance, pas toujours avec brio, mais du moins avec conviction. C'était, pendant cette période, l'O.M. volontaire, accrocheur, tel qu'on voulait qu'il fut en toute circonstance.

Hélas ses efforts généreux n'avaient pas été payants. Les Allemands de l'Est, sans prendre trop de risques, mais organisés et quelque peu chanceux, avaient su faire front. Tout cependant, était encore possible, comme le disait avant le match Jules Zvunka, notamment une victoire de prestige. L'entraîneur n'avait peut-être pas prévu qu'une balle, apparemment anodine, frappée de la gauche par Irmscher, allait crucifier son infortuné gardien.

Quand l'arbitre siffla la mi-temps après ce coup du sort, il aurait pu très bien arrêter là le match. Tout ce qui allait suivre ne serait que du superflu, et les autres considérations de la littérature. En fait, quand l'O.M. revint sur le terrain, son âme était restée aux vestiaires. Lorsque le coeur n'y est plus, n'est-ce pas...

Nous avons écouté des commentaires des spectateurs, quand tout fut consommé. Certains, à juste titre, vantaient les mérites de Lemée, de Trésor, de Buigues, de Emon. D'autres reprochaient à Yazalde de ne pas avoir la vista et le tir juste de Skoblar, son prédécesseur. Ou alors, à Charrier de n'avoir pas su arrêter le tir de Irmscher. À quoi bon ! Le problème n'était pas là. 1 à 0 pour Iéna, où 0 à 0, c'était du pareil au même. La conclusion sera que l'O.M. a pu mesurer sur l'ensemble des deux matches tout le chemin qui lui restait à parcourir pour se hisser au niveau européen. Et les leçons de réalisme, de maîtrise, ne sont jamais inutiles quand on en tire les enseignements nécessaires, alors il ne faut surtout pas, dans le camp marseillais, se laisser aller à l'amertume ou à la colère. Il suffit d'ouvrir les yeux, de voir ce qui est bien et ce qui est beaucoup moins. En un mot, regarder la réalité en face et se remettre au travail. Car, si la Coupe d'Europe est terminée, le championnat lui continue.

Jean FERRARA

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Hans Meyer : "Il fallait

assurer le résultat"

À l'issue de la rencontre, nous avons pu discuter avec l'entraîneur de l'équipe de Iéna, M. Hans Meyer. Et celui-ci nous a déclaré au sujet de la rencontre :

"Nous avions décidé d'adopter une tactique défensive pour ce match retour. C'était normal avec l'avance dont nous disposions. Nous voulions seulement assurer le résultat. Nous n'avions pas pris cette rencontre à la légère, car si Marseille avait pu, au cours de la première mi-temps, marquer un ou deux buts, le cours de cette rencontre aurait pu être changé et nous aurions pu éprouver des difficultés plus graves. Lorsque nous avons pris l'avantage d'un but, nous avons eu la sensation que notre qualification était bien engagée. Et, dans ces conditions, il n'était pas question pour nous de prendre le moindre répit.

"L'équipe marseillaise a été valeureuse sans être très efficace, mais j'ai remarqué que Victor Zvunka a été bien meilleur que lors du match aller. Il a beaucoup mieux tenu en échec notre avant-centre Ducke. Trésor a également fourni une bonne partie. Nous ne savons pas si nous irons très loin dans cette épreuve, mais en tout cas nous préférons rencontrer les équipes latines, plutôt que les équipes anglo-saxonnes, car elles nous paraissent plus malléables.

Alain DELCROIX

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

POURQUOI CETTE AFFLUENCE SEULEMENT MOYENNE, POUR UN MATCH DE COUPE D'EUROPE ? (19.550 spectateurs)

Les raisons paraissent évidentes. D'une part le résultat presque sans appel du match aller, qui avait découragé bon nombre de supporters. D'autre part, les actuelles sautes de forme de l'équipe olympienne qui, à force d'alterner le meilleur et le pire, en arrive à lasser ses plus chauds partisans dans l'incertitude. Hier soir c'est un bond O.M. qui avait donné rendez-vous aux spectateurs au stade vélodrome. Mais comment le savoir à l'avance ?

Y AVAIT-IL PENALTY EN FAVEUR DE L'O.M. À LA 23e MINUTE ?

En toute objectivité, il nous semble bien que oui. Certes, au cours de cette action confuse (plusieurs tirs marseillais repoussés successivement) le ballon paraissaient être allé en direction de la main d'un défenseur est-allemand, et non l'inverse. C'est ce qu'a sans doute estimé l'excellent arbitre écossais M. Paterson.

Pourtant en la circonstance, Grappenthin l'a échappé belle, puisque la balle, ainsi détourné, heurta la barre, alors qu'elle prenait le chemin du but !

M. PATERSON AVAIT-T-IL EU RAISON D'INFLIGER UN AVERTISSEMENT À VICTOR ZVUNKA À LA 51e MINUTE ?

Absolument raison. Ceinturer et se pendre aux basques d'un adversaire, que celui-ci file ou non aux buts (et c'était de surcroît le cas, hier) est répréhensible du carton jaune.

Pourtant, à titre personnel, nous nous permettrons de "féliciter" Victor Zvunka. Dans de telles circonstances il n'avait d'autres solutions que de regarder s'enfuir son opposant, qui l'avait irrésistiblement dépassé, ou le retenir par le maillot - ce qu'il a choisi - ou encore, l'abattre proprement.

Et nous en connaissons beaucoup qui ne seraient pas gênés pour le faire, d'autant que l'action s'est déroulée à une quarantaine de mètres des bois...

Retenir adversaires est, sans doute, inélégant, anti-sportif et ne saurait évidemment être recommandé. Mais du moins cela a-t-il le mérité de ne faire de mal à personne !

ZLATARIC ?

Faire son premier match officiel chez les professionnels, en Coupe d'Europe, n'est pas banal, avouons-le.

Le jeune yougoslave, entré à la mi-temps, fit des débuts encourageants, compte tenu de la valeur de l'opposition sur son aile droite.

En dépit de quelques défauts de jeunesse, comme un certain manque de clairvoyance, qui devrait s'atténuer avec le temps. Mais il est à revoir.

LES ALLEMANDS DE L'EST SONT-ILS COMPÉTITIFS AU NIVEAU EUROPÉEN ?

Sans aucun doute. Le match aller nous l'avait démontré, mais hier soir, bien que territorialement dominés, Ducke et ses partenaires ont fait preuve d'un sang-froid et d'une assurance que seule possède les bonnes équipes.

Subir un match comme ils l'ont subi, sans jamais céder à l'affolement, n'est pas à la portée de n'importe qui. On suivra donc, avec intérêt, leur carrière dans la suite de l'épreuve

Alain PECHERAL

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Die Neue Fußballwoche

vom 7. Oktober 1975

 

Taktische Cleverneß

ein entscheidendes Plus!

Jenas Besorgnis war unbegründet! Doch wer konnte das zu jenem Zeitpunkt ahnen, da 35000 bei abendlicher Schwüle bereit waren, "OM" lautstark zur Höchstleistung und damit zur Revanche für das Jenaer 0:3 zu treiben? "Nogues sowie der diesmal stark offensiv eingestellte Bereta werden Olympiques Angriffsschwung gegenüber dem ersten Vergleich um ein vielfaches erhöhen. Wir wissen, was auf uns zukommt." Hans Meyers Gedankengänge orientierten darauf: Bewegungs- und Spielfreude des technisch versierten Partners mit konsequenter Deckungsarbeit von vornherein entscheidend einengen, selbst in den Phasen heftigsten gegnerischen Drucks respekteinflößende Konterattacken führen. Vorsitzender Hilmar Ahnert unterstrich es mit diesem Satz: "Wir wollen das 3:0 von Jena mit einer cleveren Einstellung erhärten."

Vogels glänzende Aktion schon nach 60 Sekunden, als er den von Irmscher kurz gespielten Ball platziert auf die rechte Ecke des gegnerischen Tores zog und den sichtlich überraschten Charrier zu einer tollen Parade zwang, unterstrich Jenas Vorhaben: Wir stellen uns zum Kampf, ohne auf das Spiel zu verzichten! Olympiques Trainer Jules Zwunka registrierte es mit spürbarem Unbehagen, wie er später zugestand: "Bereits hier wurde uns ein Warnschuß vor den Bug gesetzt, den wir bei allem leidenschaftlichen Vorhaben, doch noch in die nächste Runde vorzustoßen, nicht übersehen durften." Für den weiteren Zuschnitt der Geschehnisse war diese Szene ungemein wichtig!

Und dennoch: Abgeklärtheit und Konzentration in der Abwehr zu beweisen, bedeuteten für den FC Carl Zeiss an diesem Abend höchstes Gebot! Olympique suchte und forcierte das Tempo in der Direktkombination über das Mittelfeld, in der klugen Ballablage und dem sofort folgenden Steilpaß über die wiederum antrittsschnell davonziehenden Boubakar und Emon, Bereta, Nogues, die beiden wechselseitig geschickt vorprellenden Lemee und Bereta sowie der mit langen Schritten in die freien Räume stoßende Tresor jagten vor allem den linken Flügelstürmer mit exakt geschlagenen Flugbällen immer wieder Richtung Jenaer Tor. Brauer, 90 Minuten lang ohne Stillstand, reagierte blitzartig, wenn Emon den Weg auf der Außenbahn an ihm vorbei suchte. "Mir war klar: Den ersten Schritt muß der Gegenspieler tun - nur so habe ich gegen ihn eine Chance!"

Über Bereta schuf sich Marseille auf dieser Flanke zusätzlich einen zweiten Gefahrenschwerpunkt, doch Stein schloß die nun hin und wieder entstehenden Lücken mit instinktsicherem Stellungsspiel. "Im Mittelfeld kamen die Franzosen gelegentlich aus der Umklammerung - im torgefährlichen Bereich jedoch relativ selten." So Assistenztrainer Bernd Stange. Im Wissen, einen bei allen Flügeleingaben fehlerfrei reagierenden Torhüter hinter sich zu haben, fand Jena in der Deckung schnell die erforderliche Stabilität. Für Yazalde, diesmal von unglaublichem Ehrgeiz beseelt, und seine Nebenleute bewegten sich die Erfolgsmöglichkeiten in bescheidenen Grenzen!

Experten bestätigtem dem FC Carl Zeiss hier und auch im weiteren Verlauf, als zwischen der 46. und 60. Minute die eindrucksvollste Phase mit Serien von Direktpässen, weiträumigen Angriffsverlagerungen und selbstbewußten individuellen Leistungen zu registrieren war, insbesondere dies:

"In der sinnvollen Aufgabenteilung besaß Jena ein deutliches Plus." So Frankreichs Auswahltrainer Stefan Kovacs, der am Ende seinen eigenen Gedanken nachhing, als er den Platz unmittelbar am Spielfeldrand verließ. Zwei Beispiele dafür: Vogels unglaubliche Fleißarbeit im Bereich zwischen beiden Strafräumen, die von Schröder geschickt interpretierte Rolle als erstes Abwehrbollwerk.

"Obgleich Ducke diesmal, bedingt wahrscheinlich auch durch die andersgeartete Konzeption, nicht so augenfällig spielte, ist mir doch verständlich, warum Frankreichs Presse in erster Linie vor ihm warnte." Dem Urteil des Glasgower Unparteiischen Dick Patterson (40 EC-Spiele) sei hinzugefügt: Mit Tresor und V. Zwunka band der Jenaer, dessen Aktionen mit laut vernehmbaren Raunen begleitet wurden, stets zwei Gegner. Insofern erfüllte er seine taktische Aufgabe vollauf!

Olympique reagierte in zunehmenden Maße hektisch (Nogues), Jena hingegen bei Vogels Sprint zum Tor in der 46. Minute, den V. Zwunka (gelbe Karte) durch Festhalten unterband, kühl und für den Gegner unberechenbar. Die Frage des Scheiterns stand nicht mehr zur Diskussion, die einer knappen Niederlage nach einstündiger Dauer ebensowenig. Selbst Jenas gefährliche Selbstsicherheit brachte den im Schlußgang noch einmal aufbegehrenden Franzosen keinen Vorteil. In der Anzahl der Torschüsse. (1. Treffen 22:10) wahrte der Gast die Relationen (9:12) ebenso wie im Freistoßverhältnis, daß sich mit 13:13 (Hinspiel 19:19) die Waage hielt.

Die Elf wies nicht nur taktisches Meistergeschick und eine von vielen Strategen geprägte Cleverneß, sondern auch Nervenstärke und Besonnenheit in einer Partie, in der es über den Sieger eigentlich niemals Zweifel gab!

Dieter Buchspieß

 

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