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Résumé Le Provencal

du 28 mai 1962

 

TENU EN ECHEC PAR FORBACH (0-0)

L'O.M. sort de la Division II

par la petite porte

Mettez-vous à la place des joueurs de Forbach. Ils appartiennent à un club modeste, mal classé, les succès et les primes y sont rares.

Ils viennent au Stade Vélodrome, sans ambition, pour remplir leur contrat.

"L'essentiel est de ne pas être ridicule", pensent-ils, en adoptant une formation normalement prudente, devant ce terrible O.M. dans les exploits ont défrayé les chroniques sportives.

L'histoire d'un match nul

Puis le temps passe. Un tir par ci, des Marseillais, un coup de tête par là, sans que Philippe ait vraiment à se surpasser.

Zéro à zéro, à la mi-temps, donc !

Le jeu reprend, toujours aussi mou, aussi flou. L'attaque de l'O.M. ne réussit pas mieux qu'en première mi-temps, à harmoniser ces offensives.

Alors, ces bons Forbachois commencent à y croire. Une prime de match nul ne se refuse jamais.

De cinq défenseurs, ils deviennent six, puis sept, puis huit... Et parfois de neufs ou dix.

Un seul but : tenir jusqu'au bout, protéger leur cage par tous les moyens légaux... et qui sait ? Pourquoi pas le miracle d'une contre-attaque heureusement terminée.

Et voilà pourquoi et comment l'O.M., devant cinq mille supporters consternés, a quitté la deuxième division sur un timide adieu.

Un adieu que les pessimistes ont qualifié de "au revoir".

Quel est le coupable ?

En fin de rencontre, le public a hué l'équipe de Forbach rendue responsable du mauvais match auquel nous venons d'assister.

Quelques minutes plus tard, un dirigeant du club lorrain nous disait :

"Quant un match est mauvais, une seule équipe n'en est jamais responsable".

On ne saurait mieux conclure.

Certes, Forbach s'est défendu avec les moyens du bord, mais c'est à l'O.M. qu'il appartenait de faire le jeu.

À ce petit jeu...

Or, les joueurs marseillais ont eu une conduite exactement opposée à celle de leurs adversaires.

Au début, on eut l'impression qu'ils pensaient inconsciemment :

"Ces petits Forbachois, on finira bien par les battre, d'une façon ou d'une autre".

Alors, à nous la facilité, le dribble inutile, la passe retardataire, la recherche de l'exploit pour l'exploit.

Chacun, sans s'en rendre compte, y mit du sien.

À ce petit jeu, nous le savions déjà, l'actuelle équipe n'a rien à gagner et tout à perdre.

Pour jouer de la sorte et s'imposer aisément, même contre Forbach, il faut avoir la grande classe.

Ce n'est pas le cas.

Le match nul mérité

Bref, le temps passait et le ballon jamais dans la cage de Forbach.

Alors, l'O.M. s'énerva. On vit Knayer et Bruneton soutenir l'attaque de tout leur poids, se mêler à leurs avants et contribuer encore plus, à la domination confuse de leur équipe.

Et tout se termina sur une sorte de mêlée générale, devant le camp des visiteurs. Un festival de coup de pied au petit bonheur la chance, de passes ou de centres dans le "paquet" d'un côté et de dégagements en touche ou en corner de l'autre.

De temps en temps une échappée de un ou de deux attaquants forbachois venait éclairer le débat.

Zéro à zéro à la fin, c'était, somme toute normale.

Seul le résultat

Ne commettons pas l'injustice de critiquer sévèrement les joueurs marseillais.

À l'issue d'une fin de saison qui fut éprouvante, surtout pour leurs nerfs, il était normal qu'un certain relâchement se manifesta, à l'occasion exceptionnelle d'une rencontre sans enjeu.

En sport, seul le résultat général compte.

L'O.M. termine à la 4me place, avec 45 points (exactement le total du 4me Strasbourg la saison dernière).

Qui aurait pronostiqué cette place et ce total de points, en février dernier, aurait été traité de fol.

Maurice FABREGUETTES

 

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