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Résumé Le Provencal

du 04 décembre 1950

ABDERRAHMANE blessé à la quinzième minutes s'exile à l'aile.

L'O.M. réduit pratiquement à dix joue avec un cran admirable et arrache à BORDEAUX un magnifique "draw" (0 à 0)

De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL

 

BORDEAUX (par téléphone) - Q'eût été cette partie, sans la blessure dont fut victime Abderrahmane à la 15ème minute de jeu ? Il est évidemment délicat de le dire. Mais, quoi qu'il en fut, elle débuta sur un mode extrêmement rapide, direct, plein de décision, et d'efficacité.

Sur une pelouse souple, que la pluie devait alourdir en seconde mi-temps, ce match Bordeaux - O.M., joué avec une balle glissante, nous valut au cours de son premier quart d'heure des offensives hardiment menées de part et d'autre.

Dès le départ, sur un long dégagement de Libérati, l'athlétique Garriga mit en évidence la sûreté" de son jeu de tête.

Peu après sur une montée offensive du demi-aile De Kbber, Doye contrôlait du gauche et décrochait un tir qui frôlait la transversale.

Une minute plus tard une reprise de volée de Baillot, échouait sur la poitrine de Libérati qui, quelques instants après enlevait encore la balle à l'avant centre girondin, parvenu à trois mètres de ses buts.

De son coté, l'O.M. en ce début de match ne resta pas inactif. Dès la 4ème minute, Bouchouk, d'un shoot du gauche, contraignit Villenave à plonger.

A la 9ème minute surtout Ekner, en position d'avant centre, amortit une balle qu'il fit rebondir à trois reprises sur son pied et expédia d'un shoot du droit extrêmement puissant dévié de justesse par Villenave.

L'O.M. réduit pratiquement à 10

C'est alors qu'Abderahmane blessé, dut s'exiler à l'aile gauche où il tint un rôle de figurant. Sboralski le remplaça au poste d'arrière droit.

Sans fermer le jeu, l'O.M. n'opérant plus qu'avec dix équipiers valides, cessa de mettre à son actif des mouvements offensifs dangereux.

Bordeaux, pressé d'aboutir et paraissant atteint d'une sorte de psychose du "shoot à tout prié" cumula dès lors, malchances et maladresses.

Il faut souligner aussi l'excellent et bientôt extraordinaire travail défensif mené à bien par les Marseillais.

L'impuissance de Bordeaux devant le rideau de fer marseillais

Il serait fastidieux de relever tous les essais au but des avants bordelais qui, au fil des minutes, accentuèrent leur pression, tandis que l'O.M. entrevoyant le match nul, resserrait peu à peu les mailles de son rideau défensif.

Les Bordelais bénéficièrent de 4 corners contre 2 en première mi-temps et 10 corners à 0 après la reprise.

Plus le temps passait, mieux on ressentit l'inanité des efforts bordelais.

Persillon (22eme) sur centre de Kargu, mettait de la tête à côté, après avoir voulu placer fort judicieusement sa balle.

A la 25eme minute on enregistrait un "loupé sensationnel de Doye devant les buts, sur centre en retrait de Baillot, de l'aile gauche.

Grand match de Libérati

Au cours de la 2ème mi-temps les buts marseillais furent mis en danger à 22 reprises ! C'est dire le travail auquel Libérati dut faire face.

Le goal olympien fit d'ailleurs un match magnifique plongeant et bondissant avec une souplesse de chat sauvage.

Par ailleurs Bordeaux pécha souvent par excès de précipitation. Les avants girondins shootèrent à plusieurs reprises de 30 ou 35 mètres sans atteindre d'être véritablement en position de tir.

Les plus belles tentatives furent celles de Persillon (69ème et de Baillot (74eme), mais sur ces deux tirs précis et violents Libérati plongea avec maîtrise.

L'O.M. qui visiblement se contentait d'un match nul, eût le mérite de mener cependant deux actions offensives dangereuses au cours de cette deuxième mi-temps.

A la 48eme minute, sur une rentrée en touche, Wagner laissa la balle à Ekner, qui shoota au-dessus.

A la 57eme minute, Wagner avec une hargne superbe partit du centre du terrain, passa en force deux adversaires, dont Garriga sur l'aile droite et centra au pied du poteau vertical droit sans que Ekner put reprendre.

C'est à dessein que je cite en terminant cette phrase. Elle est un exemple de l'ardeur, du cran qui permirent aux Marseillais d'arracher magnifiquement le match nul.

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Le fait du match

BORDEAUX (de notre envoyé spécial) - L'évènements marquant de ce match au cours duquel aucun but ne fut réussi, se situa à la 15e minute de jeu.

Sur une attaque bordelaise, Baillot se trouvant en position de déséquilibre devant les buts, voulut cependant "arracher" la balle des pieds d'Abderrahmane qui surgissait devant lui.

L'avant centre girondins laissa traîner sa jambe gauche qui "ratissa" le pied d'Abder.

L'arrière marseillais touché a la cheville, s'écroula sous la douleur voulut immédiatement reprendre sa place, se fit soigner sur la touche, puis avec un grand courage demeura sur le terrain en position d'ailier gauche jusqu'à la fin du match sans pouvoir pratiquement jouer

Raymond GIMEL

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L'O.M. fit exactement ce qu'il fallait et Bordeaux commit des erreurs

BORDEAUX. (De notre envoyé spécial) - Vraiment, cette fois, l'O.M. a accompli une grande performance en résistant, malgré la blessure d'Abderrhmane, aux attaques incessantes des avants bordelais.

Deux organisateurs manquaient à l'O.M., Scotti et Flamion.

L'équipe entière en appela alors à ses ressources morales et joua avec un cran admirable.

Hier, l'O.M. diminué par la blessure d'Abderrahmane, fit exactement ce qu'il devait faire.

Il n'est pas un seul joueur qui n'ait donné le meilleur de lui-même.

Tous, non seulement les défenseurs, mais Ekner, Alarcon, Bouchouk, Wagner et même Abderrahmane, qui refusa de rentrer aux vestiaires, jouèrent avec une hargne, un courage magnifique.

Il n'est pas question, aujourd'hui de critiquer une ligne d'attaque amoindrie. C'est à peine si l'on peut décerner une mention particulière à Libérati.

Si l'O.M. eut mené sa barque en fermant insensiblement le jeu, Bordeaux commit des erreurs.

Excès de précipitation au début, domination territoriale excessive ensuite, tirs trop lointains, jeu trop aérien, devant l'athlétique défense marseillaise.

Les meilleurs joueurs bordelais furent les deux demi ailes de Kubber et Gallice.

Baillot se montra le plus dangereux des attaquants, avec le rapide Persillon.

Kargu, inlassable travailleur, ne trouva pas l'encadrement.

Doye, précieux par ses centres, parut incapable d'une action puissante.

De Harder, neutralisé par Sboralski fut très effacé en 2e mi-temps.

R.G.

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ROESSLER était très content du résultat

BORDEAUX. (De notre envoyé spécial) - Les derniers instants de ce match furent vécus dans la fièvre par l'entraîneur marseillais Roessler.

"Encore trois minutes ! Encore deux ! " indiquait il à ses hommes pour les encourager à tenir coûte que coûte.

Une minute avant la fin, une touche fut accordée à Bordeaux :"Bouchouk, marquez votre homme ! " cris Roessler.

L'entraîneur olympien eut un ultime moment d'émotion, lorsque à quelques secondes du coup de sifflet final, Johansson, monté à l'attaque, expédia un tir en cloche fort dangereux.

Après la rencontre, Roessler ne cachait pas sa satisfaction : "nous gagnons encore un point en déplacement. Je suis content de ce résultat, compte tenu de l'absence de Scotti compte tenu surtout de la blessure d'Abderrahmane. Pauvre Abder ! Le voici une fois de plus hors de combat "

Dans les vestiaires de Bordeaux, déception générale.

Baillot : " Nous avons manqué de réussite ; deux de nos reprises de volée sont allées directement dans les bras de Libérati.

Swisteck, toujours indisponible : " Mes camarades ont dominé ; Les Marseillais ont joué la défense en seconde mi-temps, et ont réussi ".

Le président des Girondins : "Pour passer les défenseurs marseillais, il fallait mettre la balle à terre au lieu de jouer en l'air.

Tous les joueurs bordelais rendaient d'autre part, hommage à la grande sortie de Libérati

R.G.

 

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