Résumé Le Provencal du 02 février 1953 |
L'EQUIPE HAVRAISE, SURVOLTEE, TRIOMPHE DE L'O.M. malgré le très grand match de GARNSART, IBRIR et JOHANSSON (De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE) |
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LE HAVRE - La pelouse de la Cavée Verte était grasse, et même plus, lorsque les équipes marseillaise et havraise en prirent possession. Le tracé du terrain était rouge, parce que la neige déblayée en partie n'avait pas voulu complètement vider les lieux et la température était plutôt septentrionale... Le Havre partit littéralement au sprint, et tenta sa chance dès le coup de sifflet initial. L'organisation est telle, à la Cavée Verte, que nous ne pûmes gagner notre place dans la tribune de presse, qu'après avoir échoué aux populaires, et vu Roger Scotti effectué une belle glissade sur le dos. Le Havre été bien mettre des céans. Le Havre marque. On devait donc s'attendre à voir les locaux tirer profit de leur esprit gagneur. Une première fois, Ibrir fut heureux de cueillir un tir de Lombardini, qui avait heurté un montant. Tant que les offensives normandes furent amenées au milieu du terrain, la défense marseillaise sut y faire front. Il fallut un coup franc sifflé contre Gransart, à la 16e minute, pour que Valoryzeck de 22 mètres, battit Ibrir, presque à ras de terre, sur la gauche du portier marseillais. Le Havre avait tenté, et réussi l'effet de surprise. Mais l'O.M. extrêmement volontaire, avait déjà donné un aperçu de ces dispositions offensives. L'O.M. égalise Ce désir de ne pas s'incliner permit à l'O.M. de marquer le plus beau but de la partie. À la 27e minute, la balle partit d'Alarcon vers Dard. Elle revient vers Rustichelli, qui fit semblant de shooter, mais très judicieusement, transmis à Moreel. L'ailier, heureux de l'aubaine ne la laissa pas échappé. Et l'O.M., du coup, compte un but tout comme son volontaire adversaire. La mi-temps allait survenir alors que les coéquipiers de Roger Scotti, tout d'abord submerger, avaient repris du poil de la bête, et s'était permis de traiter d'égal à égal avec un rival qui, pourtant, ne désirait pas (loin de la) s'en laisser compter... Le Havre reprend l'avantage Le score était donc, au repos, à un but partout. Et l'O.M., il faut le dire, avait bien mérité du maillot blanc et des bas bleus. Mais les locaux, désireux d'effacer leur lourd échec de Bordeaux, s'élancèrent dès a reprise. Sur un terrain de plus en plus gras, à force d'être piétiné, ils jouèrent encore une fois leur va-tout, et réussirent à reprendre l'avantage lorsque sonna la 71e minute. |
Un travail préparatoire de Valorizek, mit Walter en possession de la balle. L'inter servit Saunier qui, sans attendre, battit Ibrir. Dès lors, le match déjà sec devint heurté, et l'O.M. volontaire a souhait, joua énergiquement sa chance. Elle eut pu se présenter dans le dernier quart d'heure, Mais Moreel échoua de justesse et Le Havre se défendit comme il avait su attaquer au début de chaque mi-temps. Considération Il était difficile à l'O.M. de faire mieux sans Andersson, ni Mercurio devant une équipe havraise survoltée. Chez les vainqueurs, Walter fit son meilleur match de la saison, et fut à l'origine de la plupart des attaques havraises. Avec lui le jeune Hidalgo et Saunier se mirent en vedette, de même d'ailleurs que l'inter gauche Valoryzek. Et, si Lombardini ne séduisit pas le visiteur que nous étions, c'est surtout parce qu'il sacrifia trop de style "comediente et tragediante". Cela laisse bien entendre que Le Havre misa sur l'attaque, une attaque à laquelle se mêla parfois Grimopont lui-même. Une belle défense marseillaise Cela laisse aussi deviner que la défense olympienne fut à la hauteur des circonstances et en particulier Ibrir qui ne commit aucune faute. S'il fut servi par la chance en quelques occasions, l'athlétique Abdou peut dire (et nous sommes de son avis) qu'elle fait partie intégrante du bagage un gardien de but. Avec lui, Gransart, qui revient dans sa meilleure condition, et qui avait pris en charge Hidalgo fut sans reproche. Salem, sur un terrain qui ne lui convenait que très imparfaitement, lutta avec son courage coutumier. Johansson, tour de défense compléta un quatuor qui encaissa un minimum. Chaque fois que l'attaque s'ébranla elle créa de dangereuses situations pour Verbrugghe, mais elle n'osa pas assez parce qu'il faut le répéter, dans une ambiance favorable, le H.A.C. prit souvent l'initiative des opérations. |
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La neige vaincue au Havre |
Le Havre ville martyre de la guerre, a eu aussi à souffrir des intempéries qui ont ravagé les côtes baignées par la mer du Nord et de la Manche. Le vent, qui battit vendredi soir tous les records avec 165 km-h, et la neige, dont nous avons vu les effets sur tout le parcours normal de notre voyage, n'ont pourtant pas empêché le match H.A.C. - O.M. de se jouer. La pelouse, à la Cavée Verte avait été déblayée et roulée. Et elle offrait au regard un aspect assez encourageant. Un "Titi" havrais nous lançait : "P'êt ben' qu'on va battre Marseille, parce qu'on a eu soin de déblayer le terrain". Il nous précisa que Marseille sans Andersson ni Mercurio était mieux à la portée de son H.A.C. Nous le savions aussi bien que lui, et nous nous rappelâmes que début janvier, le Stade Français privé de Colonna et de Gaulon eut beaucoup plus de chance à Marseille... |
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Henri ROESSLER Est normand |
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Avez-vous eu l'occasion de vous entretenir avec Henri Roessler l'entraîneur de l'O.M ? Nous oui. Et voici ce qu'a donné notre première conversation, celle de vendredi soir sur le quai de la Gare Saint-Charles. D. - Votre pronostique pour après demain ? Espérez vous gagner au Havre R.- Voitures 10 ! Est-ce que tout le monde est là ? La réponse n'en était pas une et la mimique de l'entraîneur laissait nettement percer qu'il valait mieux attendre, l'après match pour se prononcer. Nous insistâmes, et il nous dit : - Vous savez aussi bien que moi qu'une rencontre n'est jamais gagnée ni perdue d'avance. Y a-t-il quelque chose de plus "normand" que l'attitude de l'Alsacien Roessler ? Non mais il a été à bonne école, car avant de revêtir le maillot du Racing Club de Strasbourg, c'est-à-dire avant de regagner la terre de ses aïeux, Henry Roessler fit ses premiers pas de footballeurs au Havre. J.P. |
Ils disent |
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Elek SCHWARTZ : "Chaque fois que l'O.M. a attaqué, il a été plus dangereux que nous. Je le savais et j'avais recommandé aux avants de conserver initiative des opérations. "Mais pourquoi Scotti et Alarcon sont-ils si méchants ?" Henry Roessler : "Nous pouvions faire match nul, mais il était vraiment difficile de contrer un adversaire qui en voulait terriblement". |
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Le Provencal du 15 février 1953 |