Résumé Le Provencal du 15 janvier 1962 |
L'O.M. s'éteint au fil des minutes et le Red Star repart avec le nul (1-1) ... grâce à un penalty accordé... généreux |
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Comme cela lui est arrivé souvent, l'O.M. partit assez vite pour qu'il donne l'impression de devoir enlever un succès facile. Puis son jeu se désagrégea au fil des minutes pour devenir singulièrement désolant en seconde mi-temps. Un bon premier quart d'heure Si Robinet et Munoz posèrent les premières banderilles, ce fut Tellechea qui appuya la première attaque dangereuse qui força Guissepin à se détendre pour intercepter son centre de la gauche. À la 8me minute, l'O.M. ouvrait la marque à la suite d'une offensive de Bruneton, d'une passe habile de Kominek et d'un tir du pied droit de Lefevre, venu de son aile gauche pour reprendre cette balle au centre. C'était bien joué. Une minute plus tard, Kominek tirait vite et fort un coup franc de 35 mètres. Guissepin était surpris et battu, mais la balle s'écrasait sur l'angle de la cage, Lefevre s'en emparait et centrait, et le gardien visiteur enlevait du bout des doigts la balle à Sansonetti. L'O.M. accentuait sa pression et, à la 13me minute, Lefevre tirait au ras de la transversale. Le jeu languit longuement pendant un quart d'heure. Occasions manquées Mais avant la mi-temps, les avants marseillais se créèrent trois occasions qui ne surent exploiter. À la 313e minute, Sansonetti terminait par un tir plongeant au-dessus une action amenée par Milazzo et Dogliani. À la 38me minute, Milazzo déplaçait sur Sansonetti qui parvenait à exécuter un bon centre en retrait que Kominek manquait d'un rien. |
Enfin, à la 40me, sur un centre de Lefevre, Kominek s'effaçait et laissait tirer Milazzo, mais Guissepin, bien placé, arrêtait bien. L'O.M. allait encore alerter Guissepin, irréprochable, au début de la seconde mi-temps, par Sansonetti (48me), Lefevre (55me), et encore Sansonetti (59me). Le coût du penalty Les Marseillais relâchèrent ensuite leur pression et permirent à Munoz de tirer au-dessus (60me), puis à Poirier de reprendre une balle bien arrêtée par Moreira (62me). Mais, à la 64me minute, c'était le drame pour l'O.M. La défense renvoyait faiblement une balle que Poirier, de 20 mètres, reprenait en force et à mi-hauteur. Knayer se trouvait malencontreusement sur la trajectoire et recevait le tir de plein fouet. À la surprise générale, car manifestement c'était la balle qui était allée à lui, M. Debroas accorda au Red Star un penalty transformé en force par Rodighiero. Le public allait conspuer l'arbitre jusqu'à la fin de la rencontre, et le malheureux devait quitter le stade dans le car des Parisiens. Il restait 25 minutes aux locaux pour essayer de reprendre l'avantage. Ils se surent qu'obtenir des corners et susciter devant le but de Guissepin d'homérique cafouillage. Mais on sait qu'en football se sont les buts qui comptent et, comme Ils se surent en marquer, le Red Star, malgré sa timidité, repartit pour Paris avec un point inespéré. L.D. |
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À la 20me minute de la première mi-temps, l'ailier gauche du Red-Star Poirier, se trouvant en position d'avant-centre, décocha un tir puissant en direction des buts de l'O.M. Le ballon, transformé en bolide, heurta au passage le bras de Knayer. C'était le cas classique "de la balle allant vers le bras et non du bras allant vers la balle", cher aux théoriciens de l'arbitrage. M. Debroas y vit un penalty. Le jeune Rodighiero le tira en force... et trompa Moreira. Voilà pourquoi l'O.M. qui pourtant n'a plus le moindre point à gaspiller, concéda le match nul à son modeste adversaire d'un jour, au lieu de remporter une petite victoire. Un problème insoluble On devine sans peine ce que vont penser nos lecteurs : "Si l'O.M. avaient marqué seulement deux buts, ce penalty eut été un simple incident de jeu. Une erreur d'arbitrage entre mille. Ce n'est que trop évident. Une fois de plus, l'équipe marseillaise a péché par manque d'efficacité. Comme, le même jour, la Première amateur du club obtenait le match nul à Saint Rémy (0 à 0), on voit de suite que le problème est presque insoluble. Un excellent but portant... Pourtant, le début de la rencontre avait fait naître quelques espérances. Durant toute la première mi-temps l'O.M. s'était littéralement promené devant un adversaire, il est vrai, assez faible. Les attaques succédèrent aux attaques, la balle allait d'un pied olympien à un pied olympien ; et le but marqué par Lefevre fut la conclusion logique d'un excellent mouvement collectif, oeuvre de Milazzo, Tellechea, Kominek... et Lefevre, bien entendu. On put même se demander à quelle sauce poivrée allaient être mangés les Parisiens, mais à la mi-temps, un seul but était inscrit au tableau d'affichage. Une nouvelle fois, il était démontré que l'art de poser des banderilles et celui de porter l'estocade sont assez différents. La classique défaillance de l'O.M. En deuxième mi-temps, la situation fut assez sensiblement modifiée par la défaillance physique des meilleurs banderilleros olympiens. Kominek et Dogliani, pour des raisons exactement opposées se perdirent dans la grisaille tombant sur le terrain ; et Tellechea vit s'ouvrir devant lui des espaces trop grands pour un seul homme. Le Red Star apparut alors moins mièvre, moins inoffensif, sans cependant dépasser le niveau d'une bonne équipe de C.F.A. |
Il n'en fallut cependant pas plus pour gêner fortement l'O.M. aux entournures, et contraindre le public à se passionner pour des histoires de penalties. Des histoires de penalty On sait que l'un fut accordé au Red Star, mais deux autres (mains de Tellechea et Manzano) auraient pu être sifflés sans que l'on criât cette fois à la justice. En résumé l'O.M. a prouvé qu'il pouvait jouer de manière élégante pendant une mi-temps, ce qui ne surprendra personne, mais que sa capacité à marquer des buts était (hélas !) très limitée. Ce qui ne surprendra aussi personne. Milazzo centre avant... Pour essayer de conjurer le sort, les responsables olympiens avaient tenté une nouvelle expérience. Milazzo, on l'a peut-être oublié, était venu à Nice pour y jouer avant-centre. Mais il est quelques années de cela. Nul n'ignore qu'il a fait surtout carrière comme demi aile offensif ou inter défensif. Redébuter, à son âge, au poste de sa prime jeunesse et une gageure qu'aucun joueur n'a pu tenir. Certes, Milazzo a tout fait ce que l'on pouvait attendre de lui, mais il lui manque la vitesse de démarrage et la spontanéité dans le tir indispensable à ce poste d'extrême pointe. Cette importante lacune pourrait passer inaperçue si Milazzo jouer à côté d'inters percutants. Kominek et Dogliani ayant des qualités différentes, très différentes mêmes, de celles exigées d'un inter de pointe, le résultat fut que l'O.M. même quand il joua bien, ne marqua guère. Sansonetti ailier droit Quant à Sansonetti absolument "déboussolé" à l'heure actuelle, du moins au Stade Vélodrome, il prouva qu'un avant-centre dont la précision n'est pas le point fort, est rarement un bon ailier. Tout cela on le savait déjà. L'essentiel étend dit, le reste ne mérite pas de longs commentaires. Les lignes arrières de l'O.M., renforcé par Bruneton, dont on peut déplorer que son rôle soit assez mal défini, n'eurent pas à se surpasser pour tenir en respect l'attaque parisienne. Un Red Star assez neutre Le Red Star, de son côté, joua une partie assez d'être. Le gardien Guisepin, l'arrière central Davion, le demi Manzano et les attaquants Robinet et Poirier parurent les meilleurs d'une bonne petite équipent sans plus. Rodighiero et Munoz ne justifièrent que rarement leur jeune réputation. Maurice FABREGUETTES |