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Résumé Le Provencal

du 07 février 1966

 

LATOUR N'A PAS PRIS GARDE... AU PETIT BROTONS

O.M. - AVIGNON, un match

Joué au sprint (1-0)

ESCALE scintillant

Ambiance de derby, hier à l'Huveaune.

Le temps, beau le matin, puis se couvrant sur le coup de 10 heures, n'avait pas réussi à tempérer les ardeurs... et surtout pas celles de deux équipes d'amateurs opposées en un lever de rideau comptant pour le championnat de leur division.

Ce lever de rideau tourna au ridicule.

Du footbal-corrida, un arbitrage qui se voulait paternel, 23 hommes n'arrivant pas à s'entendre (sans compter les 2 juges de touches), tout cela nous donna envie de crier : "Fates jouer les poussins !"

Peut-être le dieu "malin du football avait-il voulu préparer l'ambiance idéale à un O.M. - O.A. promis au plus belle après-midi, tel que le conçoivent ceux qui "supportent" ?

Allez l'O.M... Allez l'O.A.

Tout se confondait dans ce stade de l'Huveaune, chargé de tant de souvenirs. Allez l'O.M... Allez l'OA !

Sortis de milliers de poitrines, ces encouragements se ressemblaient s'entremêlaient, se confondaient.

Seule la couleur des maillots (le bleu de l'OA et le rouge assez inhabituel de l'OM) permit au départ, de faire une différence... visuelle !

Car jamais au grand jamais (dans notre coin tout au moins) il ne fut possible de savoir qui était pour l'O.M. et qui était pour l'OA.

Cette différence est si faible phonétiquement, dans leur cycle...

Latour

n'a pas pris garde...

Nos lecteurs savent depuis hier soir, que l'O.M. a gagné par 1 à 0.

Est-ce mérité ? Oui, à notre sens parce que, tout de même c'est l'O.M. qui a fait le jeu.

Nous avons apprécié, en première mi-temps surtout, l'obstination d'une attaque marseillaise qu'il faudra, jusqu'à la fin de la saison au moins, qualifié "de poche" Joseph mis à part, surtout par comparaison avec l'imposante défense Vauclusienne.

Comme dit l'autre, un Siatka, un Baconier, un Casado... "Il faut se les farcir !"

Côté avignonnais, on appréciait l'action de Latour à la fois attaquant et défenseur.

L'homme de milieu de terrain idéal en somme.

Et, ma foi, grâce à sa défense d'une taille au-dessus de la moyenne (et une classe aussi...), grâce à ce Latour venu de Dijon avec Glowaski et appelé à révolutionner le monde du football "pro", grâce, en vérité, à un tout devenu étonnamment "un tout" en si peu de temps, l'Olympique Avignonnais atteignait le repos sur un score nul et vierge avec la satisfaction du devoir accompli... et l'espoir de faire mieux "après les citrons" comme on disait à l'époque du père Sartorius !

...au petit Brotons

"Après les citrons", c'set le petit Brotons qui fit la décision.

À dire vrai, on n'y croyait plus guère : "Ce sera un beau zéro à zéro..." chuchotait-on.

On avait l'impression que le tournant du match (un tournant négatif) s'était situé à la 65e minute lorsque le grand Sifferien avait ramassé presque dans les pieds de Brotons un centre shoot à mi-hauteur (et même un peu plus bas...), venu de Buron. Il s'en était suivi une assez grande confusion devant la cage dit Sifferien.

Trusas, boitillant, était devenu un tout théorique ailier droit et il avait laissé sa place à Joseph.

Il faut croire que ce fut un bien, puisque la vérité vint du dit Joseph, pour passer par Hodoul et, d'Hodoul à Brotons.

Inutile d'ajouter que Brotons s'empressa, presque à bout portant, de brûler la politesse à Sifefrien.

Nous nous rendons compte la plume glissant trop rapidement, que nous n'avions pas une fois, cité Hodoul dans nos commentaires.

Le fait qui servit d'intermédiaire dans la signature de la victoire marseillaise, constitua en somme, le couronnement de sa très belle partie.

L'O.M., en vérité à gagner un match qu'il pouvait très bien perdre.

Cela confirme, en février, que les places sont chères dans le haut du tableau de la 2ème division.

Jean PEYRACHE

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Le réalisme de l'O.M. a payé !

Près de dix mille spectateurs ont dû attendre soixante-treize minutes pour voir marquer l'unique but de ce match que l'Olympique de Marseille et son homologue avignonnais considéraient un peu comme l'épreuve de vérité.

À l'instar d'un match de boxe le débat fut engagé sous le signe de la prudence et de l'observation. Richard signa les premières escarmouches, mais Brotons montra le bout de l'oreille.

On eut un aperçu de la violence du shot de Bonnet quand Escale fut obligé de mettre en corner, puis il y eut Hatchi, dont le tir passa à côté.

Puis Avignon flotta terrible sur les coups de boutoir de Buron et d'Ehrardt.

Sifferlen sauvé

Sur une de ses attaques, le gardien avignonnais dut subir les tirs des deux ailiers marseillais pour être finalement protégé miraculeusement par la barre transversale.

Bonnet, attaquant visiteur le plus incisif, tout de suite après sa chance, mais fauché dans la surface de réparation par Tassonne. Avignon n'en retira qu'un coup franc.

Escale fut inquiétée sur une attaque de Riefa mais la reprise de Rigaud trouva le portier marseillais à la parade.

Il manquait visiblement à Avignon un buteur pour concrétiser un avantage plus constant en cette première mi-temps : il est vrai que la défense marseillaise ne permettait pas à ses opposants de se placer très souvent en position de tir.

À l'O.M., Joseph et surtout Hodoul se trouvaient bien placés pour prendre la défense avignonnaise en défaut. On était en droit de se demander si, contre le cours du jeu, les visiteurs n'allaient pas concéder un but tant leur défense se montrait en certaines occasions hésitantes Une combinaison Hodoul - Brotons confirmait cette impression.

Sur une attaque d'Ehrardt, Joseph venait inquiéter Sifferien, mais de côté Escale ne connaissait pas plus de repos et il devait plonger dans les pieds de Riefa qu'un habile travail préparatoire avait placé en position de tir. Une action de Richard échouait encore sur Escale. M. Reynard avait sifflé la mi-temps juste le temps de voir un bolide de bonnet (hors-jeu) et une occasion manquée de Rigaud.

Reprise sur le mode mineur

Beaucoup plus repliés que d'habitude les Avignonnais laissaient l'initiative des attaques aux olympiens marseillais qui obtenaient un corner.

Trusas était blessé et sur une contre-attaque de Riefa, une ouverture sur Bonnet et Escale devait plonger dans les pieds de l'ailier visiteur.

Le jeu était moins vif, mais plus heurté qu'en première mi-temps à ce rythme les Marseillais pouvaient plus facilement imposer leurs attaques.

L'O.M. marque

Dès lors, Sifferien connaissait une période critique. Sur un centre de Buron puis Ehrard, puis sur deux tirs de Joseph et Brotons dont la reprise passait au-dessus. Mis en confiance, les Marseillais attaquaient encore par Joseph qui déviait sur Hodoul, lequel servait immédiatement Brotons dans le tir croisé prenait Sifferien à contre-pied.

L'O.M. acculait Avignon dans son camp. Les visiteurs sortant de leur réserve sous l'impulsion de Siatra et de Baconnier, passé au centre de l'attaque, se livraient à un forcing effréné. Un tir très sec de Bonnet, obligeait Escale à plonger puis Siatra dans la surface de réparation avait une occasion de tirer mais sur un arrêt d'un défenseur marseillais bénéficiant d'un coup franc que Latour mettait à côté.

Ainsis 'envoler la dernière chance d'Avignon de ramener un nul du stade de l'Huveaune.

Georges IMBERT

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BROTONS :"Avec un peu de réussite !..."

Dans le camp olympien, chacun consultait l'entraîneur Mario Zatelli était hilare : "Ce fut un bon match ! Quelle intensité de jeu ! Les "blancs" ont battu une bonne équipe ! Ces Avignonnais, il ne faut pas les lâcher une seconde".

L'un des dirigeants M. Semeriva nous a confié : "Ils nous ont encore fait souffrir".

Brotons affirmait de son côté : "Avec un peu de réussite nous marquions au moins trois buts".

Hatchi haussait la tête en soupirant : "Nous aurions pu marquer davantage".

Escale constatait : "Ce fut une rencontre difficile, la plus difficile depuis le commencement de la saison".

Tassone était affirmatif : "Avignon, c'est la meilleure équipe que nous avons rencontré depuis l'ouverture de l'épreuve".

Gauthier en souriant, nous a dit à son tour : "Les Avignonnais ont vraiment une bonne équipe".

Hodoul résumait son opinion en ces termes : "Devant c'est bon et c'est jeune ! Les Avignonnais ont un excellent contrôle de balle !"

Buron analysait la rencontre avec beaucoup de lucidité : "On voulait gagner à tout prix. Mais en première mi-temps ils nous ont fait souffrir !"

Erhardt ajoutait : "Nous avons plus de métier qu'eux et c'est ce qui a payé ! En 2me mi-temps ils se sont lassés".

Alain DELCROIX

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Siatka : "Il y avait

penalty"

Ce n'est pas la mort d'un homme !

Il n'y a pas de quoi se frapper.

Ces sentences s'entrechoquaient dans les vestiaires avignonnais ou on ne percevait pas la moindre indignation à l'analyse de la défaite, à peine une pointe d'amertume.

Pour le président Guy Sauget, l'OA est passé à côté du match nul, mais quoi qu'il en soit, c'est une très bonne préparation au match de coupe de dimanche prochain à Annecy contre le Red Star.

"On jouait à l'énergie des deux côtés. L'O.M. a marqué un but à ce moment-là c'était juste car les Marseillais avaient dominé pendant vingt minutes avant ce but. Mais Marseille ne joue pas un bon football, mais son ardeur a prévalu !"

Léon Glovacki ne se départit pas de son calme pour affirmer que son équipe devait marquer un but dans première mi-temps : "Ce fut à certains moments un véritable match de coupe !"

Le capitaine Robert Slatka est affirmatif :

"Quand j'ai attaqué sur la fin mon adversaire a arrêté la balle de la main, le penalty était indiscutable.

"Ce que je peux dire de ce match ? Je suis déçu, on impose notre jeu puis on prend un but il faudrait mieux s'incliner 4 à 0.

Jacques Bonnet, sur qui les Avignonnais comptaient pour faire la décision a été malchanceux : "Il y a des jours où il y a de la réussite et des jours sans. Que voulez-vous ?"

Quant au Dr Seigneau, il faisait la synthèse des opinions émises : Avignon a fourni le meilleur jeu et c'est bien cela qui est important.

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