OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 18 avril 1966

 

AVEC TRUSAS ET HATCHI DEVENUS AILIERS DE FORTUNE CONTRE LE RACING

L'O.M. a perdu

un match... mais pas la face

(Maurice FABREGUETTES nous téléphone du Parc des Princes)

La lutte Paris-Marseille a commencé dès dimanche matin, dans le ciel de capital.

À chaque tentative de percée, par les ailes ou le centre, du soleil de midi, les nuages jouant un béton très strict, répondaient par de violentes rafales de pluie.

Jusqu'à l'heure du coup d'envoi, ce duel se poursuivit avec avantage marqué aux intempéries, tant et si bien que quand le soleil prit enfin le dessus ce fut pour illuminer une pelouse gorgée d'eau comme une éponge, mal ou pas pressée.

Dans de pareilles conditions, la rencontre ne pouvait se jouer que sur un coup de pile ou face... et en présence de 2.000 à 3.000 spectateurs dissimulés dans les vastes tribunes du Parc des Princes.

Mais nous verrons bientôt que l'O.M. déjà handicapé au départ, allait être victime d'une malchance encore plus noire que les plus noirs nuages du matin.

Trusas ne joua

que cinq minutes

La rencontre venait à peine de débuter et le Racing club, plus à l'aise que son rival sur celle si spéciale pelouse de poser quelques banderilles par Salaber et Oudjani, que l'O.M. déjà ne jouer plus qu'à dix.

Trusas, en effet, gagnait en boitillant à l'aile droite, souffrait visiblement des adducteurs. Béranger devenait arrière central à côté de Piasco et Viaene, arrière latéral gauche.

Jusqu'à la fin de la rencontre, Trusas ne devait plus être qu'un pâle figurant.

Et, toute cette mi-temps, se joua, dans le camp de l'O.M. entre une défense marseillaise d'autant plus hermétique, que les attaquants du Racing paraissaient frapper la balle, comme autrefois Vuillemin le faisait de ses points, avec un plumeau.

Bref, Escale eut plusieurs occasions de se distinguer, tandis que Kraft ne touchait le ballon qu'une fois, sur un corner tiré par l'invalide Trusas.

0 à 0 donc à la mi-temps.

Hatchi devient

figurant

Mais c'est au moment ou l'arbitre allait renvoyer pour la première fois les deux équipes aux vestiaires, que l'O.M. allait être, de nouveau durement frappé.

En voulant contrer une reprise de volée, au demeurant excellente de Grizetti, Hatchi se distendit un ligament du genou.

On le vit étendu au sol, tandis que les brancardiers entraient sur le terrain.

Cependant Hatchi put regagner les vestiaires par ses propres moyens, pour revenir un peu plus tard, le genou bandé et visiblement hors d'état de jouer.

Il passa à l'aile gauche, Buron le remplaçant au centre du terrain.

On voit tout de suite le scénario : l'O.M. avec deux ailiers boiteux et un seul joueur valide en pointe, le bouillant Casolari noir, comme du cirage se débattant avec beaucoup de courage entre Silou, Brucato, Bollini... et Tutti Quanti.

À moins d'un mirage la défaite était inévitable.

Oudjani marque

Et, en dépit des généreux efforts de la défense marseillaise et de Gauthier, cet inévitable se produisit à la 57e minute.

Oudjani ayant pu éviter une charge de Béranger, tira en coin de 15 mètres environ.

Le ballon fusa sur l'herbe mouillée... et le Racing compta alors un but à son actif.

Par quel miracle ce but ne fit-t-il pas de petits ?

Demandez-le à Escale auteur de trois sauvetages, Béranger, à Tassone, à Piasco et à Viaene, plus particulièrement qui firent feu de tout bois.

Un peu trop même de la part de Béranger, qui pour une charge inutile et trop voyante sur Biancheri écopa d'un avertissement.

Ajoutons qu'en fin de partie, l'O.M. diminué mais pas découragé prit le risque de remettre Buron en pointe.

Il devait en résulter quelques contre-attaques marseillaises, rares bien sur, mais assez percutantes pour laisser entrevoir un match nul qui eut été un grand exploit.

Escale : fausse alerte

A la 70e minute en devait avoir peur pour Escale.

Grizetti se présentait seul devant lui, balle au pied, le gardien marseillais plongea courageusement, évitant ainsi un but qui paraissait tout à fait. Mais il resta au tapis. Après deux minutes de soins, il devait toutefois reprendre sa place. Simple KO. On avait eu chaud tout de même, car si l'O.M. perdait son gardien, qui ne perdait-t-il pas ?

---------------------------------

Lucien Troupel : "Dommage pour l'O.M.

Lucien Troupel, content tout de même, nous a dit :

"La joie de mes joueurs fait plaisir à voir, ils n'ont pas gagné si souvent, mais c'est dommage pour l'O.M."

"Les joueurs marseillais méritent un grand coup de chapeau, pour leur courage. Ah ! si au Racing nous savions nous battre comme eux..."

---------------------------------

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.