OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 19 février 1968

 

Un mini-O.M. à VALENCIENNES

après une bonne première période

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

VALENCIENNES - Tout le monde semblant d'accord, les deux présidents, les deux entraîneurs, la plupart des joueurs..., nous aurions mauvaise grâce à ne pas partager l'opinion générale.

Il est donc eu, sur la pelouse du stade Nungesser, deux O.M. : le premier avait pris jusqu'à la mi-temps, tenu tête à un très bon V. A. Nous l'avions vu très haut de notre tribune de presse, occuper rationnellement le terrain, jouer avec une suffisante précision sur un rythme très vif.

Bref, les occasions de buts ayant été égales de part et d'autre, on pouvait alors estimer que les chances marseillaises de l'emporter étaient au moins aussi grandes que celle des valenciennois.

Il y avait même eu au cours de cette première mi-temps, quelques actions d'éclat, la plus brillante, parce qu'exécutée en pleine vitesse, avait eu pour auteur Destrumelle, Djorkaeff, Joseph et Maggiera dans l'ordre.

Autour, nos voisins nordistes se plaignaient de reconnaître la valeur athlétique de l'O.M., le redoutable perçant de Joseph et l'homogénéité de toute l'équipe.

C'était bien parti et nous pensions que ça allait continuer.

2e mi-temps : égale déroute

Grande fut alors notre déception en deu- dimanche précédent contre Rouen et aussi con- des mauvais jours, celui qui avait déjoué, le dimanche précédentcontre Rouen et aussi contre l'équipe de Zurich. Une équipe comme ratatiner sur son but : Joseph et parfois Bonnel qui donnaient au centre de l'attaque et un milieu de terrain incapable d'assurer la liaison entre les différentes lignes.

Dans ces conditions, seule l'inefficacité chronique de Valenciennes pouvait laisser espérer le miracle d'un match nul zéro à zéro.

Mais, à force de raté des buts, les Valen- quer un et ce fut la défaite la plus nette qu'il nous ait donné de voir, malgré la petite ciennois finirent tout de même par en mar- différence inscrite au tableau d'affichage.

Ce que l'on pourrait écrire, serait vouloir tromper nos lecteurs.

JOSEPH et BONNEL

Bien que l'on est tendance à faire retomber le poids de la défaite sur les deux joueurs du milieu du terrain, Hodoul et surtout Novi, très imprécis, il est vrai, il ne faut rien exagérer.

Derrière ces deux joueurs, la défense, elle aussi, renvoya le ballon au petit bonheur la chance et les deux ailiers Destrumelle et Invernizzi n'eurent d'ailleurs que le nom. Nous parlons, bien entendu, de la deuxième mi-temps.

Sur l'ensemble de la rencontre, nous eûmes l'impression que Joseph et Bonnel ce dernier cependant n'est qu'un attaquant de pointe d'occasion, étaient sur le chemin d'une meilleure forme.

Destrumelle, le faux ailier, prouva qu'il était peut-être le meilleur milieu du terrain de l'équipe, tandis que Invernizzi défendit une cause perdue d'avance.

En défense, Djorkaeff, toujours très brillant, quoique imprudent, fut égal à sa réputation internationale.

Tassone se voua exclusivement à la surveillance de Bras et s'en sortit assez bien.

Artelesa est Zwunka se montrèrent aussi stricts en défense pure que très approximatifs dans la relance du jeu.

Escale est-il coupable sur le but ?

La chose est bien difficile à dire tellement l'action sur laquelle fut marqué ce but a été confuse, rappelant par plus d'un point le slalom spécial de Chamrousse. Mais, par la suite, je gardien olympien évita à son équipe une défaite plus lourde.

JUKIC le technicien

"Ah ! Si V. A. avait les avants de pointe digne de son milieu de terrain et de sa défense". C'est le cri du coeur des supporters valenciennois. Il est certain que cette forte belle équipe pêche par une inefficacité pénible à voir à la longue.

On se plut cependant à relever la classe internationale de Plumi, l'autorité de Maggiera, le travail inlassable autant qu'utile de Kocik et la technique du Yougoslave Jukic.

Un Jukic que nous aimerions voir derrière des attaquants capables utiliser à plein ses éminents services.

"Ah ! si Jukic et Joseph se trouvaient dans la même équipe !" C'est ce que nous a dit le président de Valenciennes, et ce sera notre conclusion.

  ------------------------------------

Un but de BRAS (75e)

matérialisé la supériorité de V.A.

VALENCIENNES - A trois semaines d'intervalle, l'O.M. a retrouvé à Valenciennes, le temps de Lille, le même ciel gris, la même visitait ambiance et une pelouse encore plus grâce.

Robert Domergue a apporté quelques modifications de détail dans la composition de son équipe : Invernizzi jouera à l'aile droite et Destrumelle à gauche.

Une bonne

première mi-temps

Eh bien, nous avons assisté à une bonne première mi-temps entre deux équipes de valeurs sensiblement égales.

Un jeu clair et suffisamment précis, en dépit de l'ardeur apportée par les 20 joueurs du champ à se disputer le ballon.

Joseph, le premier, fit trembler les supporters de Valenciennes.

Poursuivant une balle qui semblait perdue, il devança du bout du pied le bout des doigts de Maggiera, mais le ballon passa à gauche du but (9ème minute).

La réaction de V.A. fut brutal et presque décisive.

Le Yougoslave Jukic, footballeur de grande taille et de grande technique, réussit un amorti de la poitrine, en plein centre de la défense marseillaise, à l'intention de Guinot.

Ce dernier décocha une véritable fusée dont le seul tort fut de passer à la droite du but marseillais (10ème minute).

Sans aucune transition, une nouvelle attaque de V.A., consécutive à un corner, mis Bras en position de tir excellente. Un nouveau tir qui ne fit pas mouche. Car (nous avons vu une bonne première mi-temps, répétons-le), les deux équipes ont un même défaut commun : un manque évident d'efficacité.

DJORKAEFF et JOSEPH

se distinguent

Après ce premier quart d'heure très enlevé, les deux adversaires semblèrent se livrer à un round intermédiaire d'observation, à moins que leur façon de faire assez semblable en dépit de quelques légères différences techniques, ne contribue à un parfait équilibre.

On nota cependant un tir en long de Vojniak qui faillit surprendre Escale, puis un centre d'Invernizzi sur lequel le ballon heurta la transversale... et encore un passage en plein centre de Novi, terminé par un tir complètement raté.

Mais le meilleur se passa à quelques minutes de la pause.

V.A. donna l'exemple : un remarquable centre dans la foulée de Guinot, repris de la tête par Jukic. À un cheveu près, c'était la réussite au lieu de l'honorable échec.

L'O.M. repartit de plus belle. Destrumelle, très en retrait, lança astucieusement Djorkaeff sur l'aile gauche.

"Tchouki", comme l'appellent ses camarades, sprinta et centra sans le moindre hiatus. Joseph, après avoir amorti le ballon de la poitrine, tira du pied gauche avant que ledit ballon n'ait touché la pelouse.

Un très bon tir tendu, bien dirigé, qui permit à Maggiera de réaliser son exploit personnel de la partie.

La mi-temps fut sifflée presque aussitôt.

75e minute :

à BRAS le but décisif

Sans plus attendre, nous écrivons que la deuxième mi-temps ne ressembla en rien à la première. Elle fut marquée par la domination presque constante de Valenciennes.

Pourtant, l'O.M. était bien reparti : sur un centre Invernizzi, une tête en pleine course de Bonnel, catapulta le ballon à 50 centimètres à peine du poteau droit du but de Valenciennes.

Ce ne fut hélas, pour les Olympiens, qu'un feu de paille.

Sur notre bloc-notes, la partie réservée aux occasions de l'O.M. est d'un blanc immaculé à partir de cette 57ème minute.

Imprécise, maladroite, repliée sur son but, l'équipe marseillaise devait subir la pression de son adversaire jusqu'au dernier coup de sifflet de l'arbitre.

Il est heureux que V.A. ne soit une des meilleures équipes françaises que jusqu'aux 18 mètres de l'adversaire, sinon l'addition eut été plus salée.

Enfin, l'inévitable se produisit à la 75ème minute. Sur un cafouillage devant les buts de l'O.M., le ballon ayant été lâché, raté, puis repris par les nombreux acteurs de cette mêlée, sans que la part de responsabilité des uns ou des autres puissent être clairement déterminés. Bras logea le ballon dans la cage ou se trouver déjà son partenaire Guinot.

V.A. 1 - O.M. 0.

Par la suite, Escale devait se tirer à son avantage de deux ou trois situations très chaudes pour son équipe, dont un plongeon dans les pieds de Guinot... et ce fut à peu près tout.

L'O.M., comme cela lui arrive assez souvent, n'avait tenu qu'une mi-temps.

4.549 spectateurs pour 31.199 francs de recette

Maurice FABREGUETTES

  ------------------------------------

M. Leclerc : "Il nous faudrait tout

de même mieux jouer"

M. Leclerc : "Il nous faudrait tout de même mieux jouer". Pour la première fois, depuis au moins deux saisons, nous avons trouvé un M. Leclerc assez amer dans les couloirs conduisant aux vestiaires de l'O.M.

"Il nous faudrait tout de même mieux jouer, si nous voulons arriver à quelque chose. Aujourd'hui, en deuxième mi-temps, notre milieu de terrain a été d'une faiblesse extrême. Nous avons passé beaucoup trop de balle à l'adversaire. Dans ces conditions, rester en tête du classement et vouloir même rattraper Saint-Étienne est bien difficile de sinon impossible".

Robert Domergue, dans les vestiaires, a confirmé l'opinion de son président : "Mais qu'ont donc dans les yeux mes joueurs du milieu de terrain ? Ils ne voient absolument rien. En deuxième mi-temps, c'est eux qui ont servi les défenseurs de Valenciennes".

"Pourtant, notre équipe avait fait un bon match en première mi-temps et je ne comprends pas les raisons de cet effondrement en deuxième. Il y a quelque chose qui cloche dans cette équipe qui, pourtant, semblait bien répartie".

   ------------------------------------

Gaby Robert : "Question de moral"

Comme on le devine sans peine, entraîneur de Valenciennes le Hyérois Gaby Robert était tout joyeux. C'est donc avec le calme qui le caractérise qu'il nous dit : "Je craignais beaucoup cette rencontre car après notre défaite en coupe contre Angers de dimanche dernier, il nous fallait absolument réagir. L'O.M. a joué une bonne première mi-temps avait avec beaucoup de rythme, ce qui a permis à mon équipe de se retrouver. Je pense que maintenant elle pourra se rapprocher du premier en championnat. Quant à l'O.M., il faudra avoir à son égard deux jugements : un très bon sur la première mi-temps, et un assez mauvais sur la deuxième".

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.